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Paradis

Paradis

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Le paradis ou jardin d'Éden représente souvent le lieu final où les humains seront récompensés de leur bon comportement. C'est un concept important présenté au début de la Bible, dans le livre de la Genèse. Il a donc un sens particulier pour les religions abrahamiques.

Dans un sens plus élargi, le concept de paradis est présent dans presque toutes les religions. Les croyants parlent aussi du « Royaume de Dieu » qui sera manifesté à la fin du monde. Un concept semblable, le nirvāna, existe dans l'hindouisme, le jaïnisme et le bouddhisme, même s'il représente dans ce cas davantage un état spirituel qu'un lieu physique.

Étymologie

Le terme se retrouve pour la première fois en - 362 chez Xénophon dans l’Économique[1] pour désigner des jardins que le roi de Perse Cyrus le Grand ordonnait de retrouver partout où le menaient ses voyages.

Le terme paradis est issu d'une langue très ancienne, l'iranien avestique dans laquelle pairidaēza, signifie enceinte royale ou nobiliaire. Le terme se transmet ensuite au persan (pardēz, voulant dire enclos), puis au grec ancien παράδεισοςparadeisos » signifiant un parc clos où se trouvent des animaux sauvages) pour aboutir enfin au latin chrétien (paradisus).

  • Dans son acception première, le terme désigne un jardin d'agrément : la Bible grecque utilise παράδεισος pour décrire le « jardin [plus exactement l'enclos] de la Genèse ».
  • À travers les Pères de l’Église Tertullien ou Jérôme de Stridon, le latin calque le grec pour désigner :
    • Le jardin donné à Adam et Ève par Dieu lors de l'épisode de la Création ;
    • Le « séjour des justes » (pareïs) au Ciel s'opposant à l’enfer (inferi).

Avec Augustin d'Hippone, le terme en latin évoque dès lors de manière plus imagée et plus large un « lieu de bonheur spirituel ». La forme savante paradis remplace la forme pareïs à la fin du XIe siècle[2]. À partir du XIe siècle, le mot exprimant la félicité tout en conservant la notion de jardin, est utilisé dans la locution de « paradis terrestre », pour désigner un lieu riche et fécond. Le terme est également entré par analogies dans le vocabulaire usuel pour désigner certains concepts profanes, variés, avec une connotation plutôt positive : le « paradis » peut ainsi désigner par exemple un port dans lequel les navires sont en sécurité ou les places situées en hauteur dans les théâtres[3].

Mythologie gréco-romaine

Xénophon raconte dans l’Anabase qu'à Sardes, en Asie Mineure, où Cyrus le Jeune a concentré le corps expéditionnaire des mercenaires grecs destiné à l'aider à reconquérir le pouvoir, ce dernier leur fait visiter son jardin. Les Grecs sont éblouis, ils ne connaissent rien de semblable. Pour nommer cette splendeur, Xénophon emploie le mot perse pour jardin entouré de murs : paradeisos[4].

Les descriptions de l'au-delà dans la mythologie gréco-romaine ne sont pas uniformes, selon qu'on se réfère à Homère, Virgile[5]... D'une manière générale, pour les anciens, l'univers des morts constitue une forme de négatif du monde des vivants, les Enfers (inferi) ou « ce qui est en dessous » - où les morts vivent sous forme d'ombres impalpables. C'est le royaume d'Hadès - Pluton pour les romains - souverain tyrannique et insensible, et de son épouse Perséphone - Proserpine pour les Romains. Les âmes des morts passent devant les trois juges Éaque, Minos et Rhadamanthe qui statuent sur leur sort pour l'éternité.

Les condamnés sont dirigés vers le Tartare. Les justes sont eux dirigés vers un endroit de félicité, les champs Élysées ou les Îles des Bienheureux. Les élus y vivent dans un printemps éternel, sur une terre féconde qui produit trois récoltes par an, dans l'insouciance et l'oisiveté. Suivant Virgile, les élus ont en commun l'importance des services rendus à la communauté et on retrouve parmi eux des fondateurs de ville, de grands guerriers, des prêtres, des poètes ou encore des artistes[5]. Ces visions imagées de l'au-delà étaient cependant loin de faire consensus, comme en atteste par exemple le scepticisme de Juvénal qui parle de fables auxquelles nul ne pourrait croire excepté les nourrissons[6].

Mythologie et influence mésopotamienne

Lorsqu'un roi perse voulait honorer quelqu'un qui lui était cher, il le nommait « compagnon du jardin », et lui donnait le droit de marcher dans le jardin en sa compagnie. On trouve probablement un écho de cette pratique dans la Bible, où Dieu est décrit à l'image du roi: « ils entendirent le Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin au souffle du jour » (Gn 3:8)[réf. nécessaire]. NB: Comparer Dieu à un roi perse peut être quelque peu étrange. L'extrait mentionné ci-dessus est quelque peu différent dans le texte établi par l'Abbaye de Maredsous : "Ils entendirent le bruit du Seigneur Dieu, qui passait dans le jardin à la brise du soir." Gn 3,8.

Dans la Bible, l'apparition du jardin en Eden, bien que d'une grande sobriété dans sa description contrastant avec la luxuriance des jardins orientaux, doit à la civilisation perse : le mot Eden apparait dans plusieurs langues sémitiques pour désigner une plaine fertile ou une terre arable. Le terme perse pairi daēsa désignait le parc de la résidence de Cyrus le Grand (VIe siècle av. J.-C.) - auquel les hébreux doivent la fin de leur captivité à Babylone - à travers lequel passait le fleuve Méandre et où l'on trouvait un jardin d'agrément, un verger et un domaine réservé à la chasse[7].

Dans la croyance mésopotamienne, tous les morts se retrouvent aux Enfers, sans espoir de salut, où ils vivent une existence morne et ténébreuse, condamnés à se nourrir de poussière et d'eau boueuse, incapables de subvenir à leurs besoins sans l'aide des vivants. Il ne semble pas exister de jugement post-mortem[8] - inutile en l'absence de théologie sotérologique - et seules les divinités échappent au « Pays du non-retour ». Il existe une exception notable au sort partagé par tous les humains, celui de Uta-Napishtim, seul humain à atteindre la vie éternelle grâce à la plante de vie[9].

Néanmoins, les mythes orientaux ont toujours accordé une grande place aux jardins et aux éléments qui le composent, arbres, plantes et eau. Le souverain mythologique perse de l'âge d'or réside dans un jardin en hauteur où poussent des arbres magiques dont l'arbre de la vie et d'où coule l'eau de la vie qui rend la terre fertile. On retrouve la figuration symbolique de ces jardins mythologiques dans les temples mésopotamiens qui coiffent les ziggourats : dans un jardin suspendu où ruisselle l'eau d'une vasque à côté de laquelle se tient un serpent[10], des arbres de diverses essences, parmi lesquels l'arbre de la vie qui ouvre la porte du ciel font le cadre de la couche nuptiale des dieux. Dans l'épopée de Gilgamesh, le héros mésopotamien, à la quête de la plante de la vie qui confère l'immortalité, rejoint un jardin dont les feuillages sont en lapis-lazuli et les fruits en rubis[7].

Selon le judaïsme

Le livre hébreu de la Genèse ne parle que du « Jardin d'Éden » (Gan 'Eden). Traduction œcuménique de la Bible, livre de la Genèse :

2:8 « Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l'orient, et il y plaça l'homme qu'il avait formé. Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d'aspect attrayant et bon à manger, l'arbre de vie au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. »
3:23 « Le Seigneur Dieu l'expulsa [Adam, qu'on a toujours traduit, à tort !, par le premier homme; "adam" désignerait l'Humanité, dans un sens collectif, puisque l'Éternel ajouta "qu'ILS soient les maîtres..." ] du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été pris. Ayant chassé l'homme, il posta les chérubins à l'orient du jardin d'Éden avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de la vie. »

On trouve le mot hébreu Pardès, seulement dans le sens de "verger", en trois occurrences de la Bible hébraïque : Cantique des Cantiques 4, 13, Ecclésiaste 2, 5 et Néhémie 2,8.

Mais dans la Septante cela devient «un paradis en Éden», et ainsi de suite.

Dans la littérature de l'époque du Second Temple, le paradis est parfois assimilée au troisième ciel. Par exemple dans l'Apocalypse de Moïse.

Le shéol est un lieu mentionné dans la Torah juive et où séjournent les âmes des croyants, en vue de leur disparition finale dans les derniers temps.

Selon le christianisme

Dans la religion chrétienne, il y a deux paradis : le paradis terrestre et le paradis céleste.

Selon le catholicisme

Adam et Ève au paradis dans un tableau de Lucas Cranach.

Le paradis terrestre

L'expression « paradis terrestre » n'existe pas — en tant que telle — dans le texte hébreu de la Genèse (premier livre de l'Ancien Testament).

Le vocable est utilisé dans les titres de chapitre rajouté dans certaines éditions (comme celle de la Vulgate), afin de rendre le texte original plus facile à lire. Le texte original de la Genèse est écrit sans aucune tête de chapitre (voir par exemple la Bible de Jérusalem) et ne mentionne donc aucun paradis terrestre. Sur le fond, l'expression désigne le lieu créé par Dieu pour Adam et sa femme (que l'homme désigna par Ève, puisque c'est elle qui donnera la vie à ses descendants: Ève signifierait donc la Vie) et où ces derniers devaient vivre ainsi que leurs descendants.

Selon le premier livre de la Bible, le livre de la Genèse décrit un jardin des délices ou jardin d'Éden, jardin merveilleux où poussent toutes sortes d'arbres et de plantes aux fruits délicieux, et où cohabitent en harmonie tous les animaux, sous la direction de l'Homme.

L'arbre de la connaissance du bien et du mal, présent dans le Paradis est une image allégorique du Livre de la Genèse suivant lequel Dieu plante dans le jardin d'Eden « deux arbres mystérieux » :

« Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l'Orient, et y plaça l'homme qu'il avait formé. Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d'aspect attrayant et bon à manger,
« l'arbre de vie » au milieu du jardin et « l'arbre de la connaissance du bonheur et du malheur »

 (Genèse 2,8-9)[11]

Cependant, le serpent, compris par la suite comme étant Satan (voir (Ap 12,9), réussit à convaincre Adam et Ève de s'émanciper. Cette émancipation les conduit à connaitre et expérimenter leur nature humaine, faite de « Bien » mais aussi de « Mal ».
En conséquence :

  • ils perdent leur statut d'innocence première : ils découvrent qu'ils sont « nus » et sortent de l'illusion de la « perfection primitive » [12];
  • Ils découvrent qu'ils ne sont pas Dieu. Cette prise de conscience amère débouche sur la conscience morale, la culpabilité, le péché originel. Ce déclassement est symbolisé par le fait qu'ils se sentent « chassés du paradis terrestre » ;
  • Le serpent (symbole) du mal à l'œuvre en eux-mêmes et dans le monde est aussi « maudit » [13];
  • L'expérimentation du principe de réalité, sous la forme de finitude, de la rareté et de la nécessité est également vécu par eux : « Désormais tu travailleras à la sueur de ton front »[14].

Certaines confessions fondamentalistes chrétiennes préfèrent mettre l'accent sur des visions moins symboliques du Paradis et privilégient des interprétations plus strictes, centrées sur les idées de châtiment, de chute, et de péché originel.

Le paradis céleste

Contrairement à l'Ancien Testament, le Nouveau Testament (texte grec), utilise le mot Paradis.

Selon l'idée commune, le paradis céleste est la demeure des âmes des justes après leur mort[15]. Ce n'est pas un lieu matériel mais un état spirituel, où les justes connaîtront le repos, le bonheur éternel, parfait et infini dans la contemplation de Dieu[16]. Le paradis terrestre était l'image du paradis céleste.

C'est également par choix que, à l'opposé, les âmes des personnes qui refusent Dieu se séparent de lui et cette « auto-exclusion » (catéchisme de l'Église catholique) constitue l'enfer [17] car on s'auto-exclut de facto de l'Amour et du Bonheur, Dieu étant l'un et l'autre[18].

Dans l'Évangile selon Luc (Lc 23,42-43), le bon larron, crucifié à côté de Jésus lui demande :

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras saluer tes frères. »
Jésus lui répondit :
« Amen je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le paradis. »[19]

Remarque : D'autres traductions rendent ce texte ainsi :

« Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » [20].

s'appuyant sur le fait que Jésus n'a été ressuscité que trois jours après et non le jour même de sa mort. De plus, après sa résurrection, Jésus déclare à Marie Madeleine :

« Cesse de te cramponner à moi. Car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va-t'en vers mes frères et dis-leur : "Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu." » (Jn 20,17)

Cela laisse supposer que la promesse de Jésus faite à l'ancien malfaiteur ne sera accomplie que le jour de la Résurrection comme annoncée par Jésus lui-même en Jean  5. 28-29.

Selon le protestantisme

La pensée libérale protestante envisage plutôt la conception du ciel dans le sens d'un « service de Dieu au bénéfice d'un progrès moral universel ».

Selon l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

La définition du paradis, pour l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), est fondée sur le chapitre 76 de Doctrine et Alliances, et sur l'épître aux Corinthiens (chapitre 1), dans la Bible.

L'au-delà est tout d’abord divisé en deux parties jusqu'au Jugement dernier ; il est ensuite divisé en quatre niveaux, dont trois sont qualifiés de degrés de gloire qui, à titre d'illustration, sont comparés à des corps célestes.

Avant le Jugement dernier, les esprits, séparés de leur corps physique au moment du décès, vont soit au paradis, soit vers la prison des esprits en fonction de leurs mérites acquis dans la vie.

  • Le paradis est un lieu de repos tandis que ses habitants continuent à apprendre et se préparent pour le Jugement Dernier.
  • La prison des esprits est un lieu d'angoisse et de souffrance pour les méchants et les impénitents, mais l’œuvre missionnaire est accomplie parmi ces esprits en prison afin de leur permettre de se repentir, d’accepter l’Évangile, l’expiation et de recevoir le baptême, par la pratique du baptême pour les morts.

Après la résurrection et le jugement dernier, les gens sont envoyés dans l’un des quatre niveaux:

  • Le royaume céleste qui est le plus haut niveau, avec sa puissance et la gloire comparable au soleil. Ici, les fidèles et courageux disciples du Christ qui ont accepté la plénitude de son Évangile et gardé leurs alliances par l’intermédiaire des prophètes de leur dispensation respective sont réunis avec leur famille et avec Dieu le Père, Jésus-Christ et le Saint-Esprit pour toute l'éternité. Ceux qui auraient accepté l'Évangile de tout leur cœur s’ils en avait eu la possibilité dans la vie (suivant jugement par le Christ et Dieu le Père) vont également dans le Royaume céleste.

Les saints des derniers jours ne croient pas en la notion du péché originel, mais pensent être des enfants innocents à travers l'expiation. Par conséquent, tous les enfants qui meurent avant l'âge de responsabilité hériteront de cette gloire. Les hommes et les femmes qui ont contracté le mariage céleste sont admissibles, sous la tutelle de Dieu le Père, à devenir des dieux et des déesses en tant que cohéritiers avec Jésus-Christ.

  • Le Royaume terrestre, dont la puissance et la gloire sont comparables à celle de la lune, est réservé à :
    • ceux qui ont entendu et rejeté le plein Évangile dans la vie, mais ont vécu une vie juste,
    • ceux qui ont accepté l'Évangile mais n’ont pas continué l'alliance, par la poursuite du processus de la foi, la repentance et le service aux autres,
    • ceux qui sont morts sans loi (D&A 76:72) mais ont accepté le plein Évangile et se sont repentis après la mort grâce à l’œuvre missionnaire effectuée auprès des esprits en prison.

Dieu le Père ne vient pas dans le royaume terrestre, mais Jésus-Christ les visite et le Saint-Esprit est avec eux.

  • Le Royaume téleste qui est comparable à la gloire des étoiles. Ceux qui vont dans le royaume céleste subissent les douleurs de l'enfer après la mort parce qu'ils ont été menteurs, meurtriers, adultères, blasphémateurs, etc. Ils sont finalement sauvés de l'enfer et sont rachetés par le pouvoir de l'expiation à la fin du millénaire. En dépit de sa condition moindre dans l'éternité, le royaume téleste est décrit comme étant meilleur que la Terre dans son état actuel. La souffrance est le résultat d'une pleine connaissance des péchés et des choix qui ont définitivement éloigné une personne de la joie extrême qui vient d'être en présence de Dieu et de Jésus-Christ, même si elle a le Saint-Esprit avec elle.
  • Le royaume de perdition, ou les ténèbres, est le niveau le plus bas et n'a aucune gloire. Il est réservé à Satan, ses anges, et ceux qui ont commis le péché impardonnable. C'est l'état le plus bas possible dans les éternités et auquel très peu de gens nés dans ce monde seront réduits, puisque le péché impardonnable exige que la personne sache avec une parfaite connaissance que l'Évangile est vrai, qu'elle l'ait rejeté et se soit ensuite opposé à Dieu. Le seul fils de perdition est Caïn, dont il est généralement admis qu'il a probablement toujours vécu en traversant les siècles.

Selon l'islam

Article détaillé : Jannah.

Lieu extraordinaire et incommensurable réservé, selon le Coran et la tradition islamique, aux croyants préislamiques et aux musulmans pieux dans l'Au-delà pour l'éternité[21].

« Tandis que ceux qui croient, effectuent les œuvres salutaires, ceux-là sont le meilleur de la créature, leur salaire réside en leur Seigneur: jardins d'Éden, de sous lesquels des ruisseaux coulent: ils y seront éternels, à jamais. Dieu les aura en Son contentement, comme ils L'auront en le leur. Voilà qui ne concerne que les craignants du Seigneur[22]. »

Le Coran emploie le plus souvent le mot jardin (arabe : janna جنّة), au singulier ou au pluriel pour désigner le paradis. À onze reprises, l'expression « jardin d'Éden » est employée (ʿadn عدن, Éden). On trouve aussi à deux reprises le mot « paradis » (firdaws فردوس, pl. farādīs فراديس, venant du persan pārādīs پاراديس, jardin ; vignoble)[23].

Le Coran en donne aussi des descriptions :

« Et quant à ceux qui ont cru et fait de bonnes œuvres, bientôt Nous les ferons entrer aux Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux. Ils y demeureront éternellement. Il y aura là pour eux des épouses purifiées. Et Nous les ferons entrer sous un ombrage épais[24] »

On y trouve des fleuves comme dans le paradis terrestre de la Genèse, mais il n'y coule pas seulement de l'eau :

« Il y aura là des fleuves dont l'eau est incorruptible, des fleuves de lait au goût inaltérable, des fleuves de vin, délices pour ceux qui en boivent, des fleuves de miel purifié. Ils y trouveront aussi toutes sortes de fruits et le pardon de leur Seigneur[25] »

Il y a des vierges éternelles :

« Là, il y aura des vertueuses et des belles.
Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?
Des houris cloîtrées dans les tentes,
Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?
qu'avant eux aucun homme ou djinn n'a déflorées.
Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?
Ils seront accoudés sur des coussins verts et des tapis épais et jolis.
Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous[26] ? »

De jeunes serviteurs :

« Parmi eux circuleront des garçons éternellement jeunes,
avec des coupes, des aiguières et un verre (rempli) d'une liqueur de source
qui ne leur provoquera ni maux de tête ni étourdissement ;
et des fruits de leur choix,
et toute chair d'oiseau qu'ils désireront.
Et ils auront des houris aux yeux, grands et beaux,
pareilles à des perles en coquille
en récompense pour ce qu'ils faisaient[27]. »

On peut y boire du vin, car il n'enivre pas :

« On leur sert à boire un nectar pur, cacheté,
laissant un arrière-goût de musc. Que ceux qui la convoitent entrent en compétition (pour l'acquérir)
Il est mélangé à la boisson de Tasnîm,
source dont les rapprochés boivent[28]. »

Selon l'hindouisme

Selon Jean Herbert, indianiste français, « enfers et paradis ne sont considérés dans l’Inde que comme des lieux de résidence temporaire où nous allons dans certains cas recueillir la rétribution de nos bonnes et de nos mauvaises actions qui n’ont pas encore porté leurs fruits. " Un paradis qui serait éternel est une contradiction " [selon Vivekananda], et de même pour l’enfer. Certains textes, pris littéralement (par exemple la Bhagavad-Gita, I, 44), semblent indiquer le contraire, mais tous les commentateurs et, ce qui est plus important, tous les sages sont catégoriques. Ce caractère non éternel s’explique en particulier par deux considérations d’ordre logique. La première, c’est que puisque ces séjours ont un début, ils doivent, comme tout ce qui a un début, avoir aussi une fin. La seconde, c’est que les actions dont est capable l’homme étant nécessairement limitées, finies, et ne pouvant être infinies, leurs conséquences ne peuvent avoir le caractère d’infinité qu’elles n’ont pas elles-mêmes. La durée des châtiments et récompenses de ces actions humaines est donc forcément limitée et proportionnelle[29]. »

Selon les spiritualités modernes

Selon l'ésotérisme

D'après les ésotéristes modernes, à savoir le théosophisme d'Helena Blavatsky, l'anthroposophie de Rudolf Steiner, Omraam Mikhaël Aïvanhov et tant d'autres, réincarnationnistes, il y a, après la mort du corps physique, survivance de certains corps subtils, puis enfer et paradis, enfin réincarnation. Aïvanhov écrit : à la mort, « vous quittez les différents corps dont vous devez vous libérer les uns après les autres : d'abord le corps physique, puis, quelque temps après, une semaine ou deux, le corps éthérique ; ensuite, le corps astral, et, là, c'est beaucoup plus long, parce que, dans le plan astral, sont entassés les passions, les convoitises, tous les sentiments inférieurs. Et c'est cela l'Enfer : le plan astral et le mental inférieur [le corps mental] où l'on doit rester quelque temps pour se purifier. Ensuite, vous vous libérez du corps mental, et c'est là que commence le Paradis, avec le premier ciel, le deuxième ciel, le troisième ciel... La tradition rapporte qu'il y en a sept. Ce n'est qu'après s'être complètement dépouillé qu'on entre nu dans le septième ciel ; 'tout nu' c'est-à-dire purifié, sans entraves. Et c'est le retour de l'homme sur la Terre, la naissance de l'enfant. Il s'habille tout d'abord de ses corps subtils (âtmique, bouddhique, causal), puis de ses corps mental, astral, éthérique, et enfin du corps physique »(L'homme à la conquête de sa destinée, Éditions Prosveta, 1981, p. 161-162).

Selon les philosophies spiritualistes

D'après les œuvres d'Emanuel Swedenborg et d'Allan Kardec, plus une personne progresse et développe ses qualités durant sa vie terrestre, plus le monde qui l'accueille dans l'au-delà est évolué[30].

Notes et références

  1. IV, 13
  2. Article « Paradis » in Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, éd. Le Robert, 1998, p. 2560
  3. cf. Les enfants du paradis, film de Marcel Carné
  4. Anabase, Chapitre II, Livre I
  5. 1 2 Catherine Salles, « Mythologie gréco-romaine : Voyage au centre de la Terre », in Historia-Thématique, no 117, janvier-février 2009, pp. 6-7
  6. Juvénal, Satire II, cité par Catherine Salles, op. cit.
  7. 1 2 Jeanne Chaillet, « Les trois jardins d'éternité », in Historia-Thématique, no 117, janvier-février 2009, pp. 12-15
  8. cf. Véronique Van der Stede, Mourir au pays de deux fleuves : l'au-delà mésopotanien d'après les sources sumériennes et akkadiennes, éd. Peeters Publishers, 2007, extraits en ligne
  9. Lourik Karkajian, « La mort et l'après-mort dans le Proche-Orient ancien : Égypte et Mésopotamie », in Odette Mainville et Daniel Marguerat (dirs.), Résurrection : l'après-mort dans le monde ancien et le Nouveau Testament, éd. Médiaspaul, 2001pp. 23-44extraits en ligne
  10. celui-ci, symbole d'éternelle jeunesse et de fertilité dans la mythologie mésopotamienne, sera délibérément désacralisé par les rédacteurs de la genèse ; cf. Jeanne Chaillet, op. cit.
  11. Se reporter aussi à Traduction Œcuménique de la Bible, éd. SBF/Cerf, 1978, p. 26 Genèse, 2, 8-9.
  12. Genèse 3,7
  13. Genèse 3,14
  14. Genèse 3,19
  15. « Catéchisme de l'Église catholique, 1re partie, 2e section, chap 3, Article 12 "Je crois à la vie éternelle" , II : le Ciel », sur vatican.va, Vatican (consulté le 4 août 2014).
  16. 1 Jean 3,2 ; 1 Corinthiens 13,12 ; Apocalypse 22,4
  17. « Catéchisme de l'Église catholique, 1re partie, 2e section, chap 3, Article 12 "Je crois à la vie éternelle" , IV : l'enfer », sur vatican.va, Vatican (consulté le 4 août 2014).
  18. Jean-Paul II, « AUDIENCE GÉNÉRALE, Mercredi 28 juillet 1999, L'enfer comme refus définitif de Dieu », sur vatican.va, Vatican, (consulté le 4 août 2014)
  19. Traduction officielle de l'Église catholique romaine pour la liturgie.
  20. Traduction Crampon Luc 23,43
  21. Malek Chebel, Dictionnaire des symboles musulmans, éd. Albin Michel, 1995, p. 325
  22. Coran, La preuve, XCVIII; 7-8 (trad. J. Berque)
  23. Coran, La caverne XVIII; 107 et Les croyants XXIII ; 11
  24. Coran, Les femmes, IV; 57
  25. Coran, Muhammad, XLVII; 15
  26. Coran, Le Miséricordieux, LV ; 70-77
  27. Coran, L'inéluctable, LVI ; 17-24
  28. Coran, Les fraudeurs, LXXXIII ; 25-28
  29. Jean Herbert, Spiritualité hindoue, Albin Michel, , p. 108-109.
  30. « La vie dans les mondes supérieurs est déjà une récompense, car on y est exempt des maux et des vicissitudes auxquels on est en butte ici-bas. Les corps, moins matériels, presque fluidiques, n'y sont sujets ni aux maladies, ni aux infirmités, ni aux mêmes besoins. Les mauvais Esprits en étant exclus, les hommes y vivent en paix, sans autre soin que celui de leur avancement par le travail de l'intelligence. Là, règnent la véritable fraternité, parce qu'il n'y a pas d'égoïsme ; la véritable égalité, parce qu'il n'y a pas d'orgueil ; la véritable liberté, parce qu'il n'y a pas de désordres à réprimer, ni d'ambitieux cherchant à opprimer le faible. Comparés à la terre, ces mondes sont de véritables paradis ; ce sont les étapes de la route du progrès qui conduit à l'état définitif. La terre étant un monde inférieur destiné à l'épuration des Esprits imparfaits, c'est la raison pour laquelle le mal y domine jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu d'en faire le séjour des Esprits plus avancés. C'est ainsi que l'Esprit, progressant graduellement à mesure qu'il se développe, arrive à l'apogée de la félicité ; mais, avant d'avoir atteint le point culminant de la perfection, il jouit d'un bonheur relatif à son avancement. Tel l'enfant goûte les plaisirs du premier âge, plus tard ceux de la jeunesse, et finalement ceux plus solides de l'âge mûr. » Allan Kardec, Le Ciel et l'Enfer, Chapitre 3, paragraphe 11.

Annexes

Bibliographie

  • Xavier Kawa-Topor et Pierre Lançon (sous la direction de),  "Enfer et Paradis : l'au-delà dans l'art et la littérature en Europe", Actes du colloque international de Conques, 22-23 avril 1994, Les cahiers de Conques no 1, édition CEACM, 1995, 426 p.(ISSN 1250-6168)
  • 2009 : Adam ou l'innocence en personne par Jean-Marc Rouvière, Édition L'Harmattan. Voir http://actu-philosophia.com/spip.php?article151
  • Giordano Berti, "Paradis terrestre" et "Paradis", dans "Les mondes de l'Au-Delà", Gründ, Paris, 2000.
  • Une Histoire du Paradis, Jean Delumeau, 3 tomes, Pluriel, 2002
Dante et Béatrice au paradis par Gustave Doré

Articles connexes

  • La Divine Comédie de Dante
  • Le Miraj est le récit du « voyage nocturne » (isrēʾ, إسراء) que Mahomet aurait fait à Jérusalem puis au paradis et aux enfers. Ce récit ressemble dans sa structure à la Divine comédie de Dante, il pourrait même en être un modèle bien que Dante dise rencontrer Mahomet en enfer.


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