Tartare (mythologie)
Dans la mythologie grecque, Tartare (en grec ancien Τάρταρος) est le nom d’une des divinités grecques primordiales. Il s’agit d’un lieu à la porte de fer et au seuil de bronze, où l’on expie ses fautes, où toutes les formes de torture physique ou psychologique sont représentées. À l’intérieur, il renferme les plus grands criminels.
Mythe
Région aride, brumeuse, sans vie et monotone avec parfois des étangs glacés, des lacs de soufre ou de poix bouillante. L’endroit est entouré par des fleuves aux eaux boueuses, des marécages à l’odeur nauséabonde, qui forment un rempart pour que nulle âme n’échappe à sa peine. La distance du Tartare jusqu’à la surface est égale à celle qui sépare les cieux de la surface. Il soutient en outre les fondements des terres et des mers. Dans cette vaste région s'élevait également le palais d’Hadès, pourvu de nombreuses portes et peuplé d’autels innombrables.
Les Enfers homériques
Dans l’Iliade, Homère connaît le Tartare, dont il parle à propos des Titans[1] comme l’endroit le plus profond des Enfers, où quelques criminels mythiques célèbres reçoivent leur punition (les Danaïdes, Ixion, Sisyphe, Tantale, etc.) C’est aussi la prison des dieux déchus comme les Titans et des Géants, et tous les anciens dieux qui s’étaient opposés aux Olympiens. À l’issue de la Titanomachie, Zeus emprisonna les Titans au Tartare pour les punir. À l’époque archaïque, il n’existait pas dans la religion grecque de notion de jugement dernier. Chacun errait après sa mort dans les Enfers, indépendamment de ses crimes ou de ses mérites. Le Tartare (comme lieu de châtiment) et son opposé, les champs Élysées, sont donc apparus plus tardivement.
Divinité primordiale
Campé en est la gardienne, elle personnifie le Tartare, l’endroit le plus bas du monde souterrain : la distance du Tartare jusqu'à la terre était égale à celle qui sépare les cieux de la terre selon les Anciens. Le Tartare soutient en outre les fondements des terres et des mers.
Lieu de châtiment
Le Tartare passe pour une prison située dans les Enfers, protégée par un triple rempart d’airain autour duquel coule le Phlégéthon et bouclée par une porte en fer fabriquée par Poséidon. Ceux qui ont péché durant leur vie (notamment envers les dieux) sont condamnés à y subir des châtiments éternels. Dans son Économique, Xénophon représente Tantale dans les Enfers comme quelqu’un sans cesse tourmenté par la peur de mourir une fois de plus[2], et Platon fait remarquer dans son dialogue intitulé Gorgias que l’on ne retrouve que des criminels et meurtriers puissants dans le Tartare[3], mais non de simples mortels, si méprisables soient-ils.
Y sont notamment enfermés Tantale, Sisyphe, Ixion, Tityos, les Danaïdes, les Titans, les Hécatonchires (deux fois : une fois par Ouranos puis par son fils Cronos, après la Titanomachie, Zeus les y renvoya mais en tant que gardiens) et les Aloades.
Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 1, 2 ; II, 1, 2).
- Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 116 et suiv.)
- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (VIII, 15).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (CLII).
Bibliographie
- Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine (1960, Commelin)
- Edith Hamilton, La Mythologie (Éd. Marabout, 1978)
Références
Articles connexes
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