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Éducation au Moyen Âge en Occident

Éducation au Moyen Âge en Occident

Codex Manesse

L'éducation dans la période de la Rome antique était municipale, tout en étant contrôlée par le pouvoir impérial. Avec l'écroulement de l'Empire, en Occident, les écoles ne ferment pas immédiatement. Néanmoins, on peut distinguer plusieurs phases dans le passage de l'éducation antique à l'éducation médiévale. L'Empire romain d'Orient continue à développer quant à lui, son propre système.

Haut Moyen Âge occidental (Ve ‑ Xe siècle)

Centres d'études carolingiens entre le VIIIe et le IXe siècle.

Ve et VIe siècle

Le christianisme, devenu seule religion licite de l'Empire romain en 392, n'abolit pas l'école païenne. Les empereurs avaient besoin des écoles grecques et romaines pour la formation essentiellement hellénistique surtout au sein des élites romaines, qui n'ont pas disparu avec la chute de l'Empire en Occident. Les clercs qui occupent des postes importants dans la hiérarchie catholique, notamment celui d'évêque, comme Sidoine Apollinaire ou Avit de Vienne, sont issus de cette aristocratie.

L'effondrement de l'empire d'Occident oblige l'Église à prendre en main cette formation, qui est réservée d'abord aux futurs clercs. Cette école nouvelle associe l'instruction littéraire et l'éducation religieuse. Selon Durkheim, c'est la véritable naissance de l'école, c'est-à-dire d'un milieu moral organisé, voué autant à façonner les idées et les sentiments de l'élève qu'à la transmission des connaissances.

Moitié du VIe et début du VIIe siècle

Des différences apparaissent au sein de l'Occident chrétien. Tandis que des régions entières connaissent une absence totale ou presque d'éducation, d'autres innovent (Irlande, Espagne) et mettent en place ce qui deviendra le système éducatif médiéval, fondé sur le savoir religieux, enseigné au sein de monastères (Irlande) ou d'écoles épiscopales et paroissiales.

VIIe et VIIIe siècle

Le modèle de l'éducation médiévale se diffuse dans tout l'Occident, notamment grâce aux missions des moines irlandais. Le modèle d'une culture enseignée aux seuls clercs se généralise. De ce fait, la culture devient chrétienne, ce qui marque la fin de la paideia antique (à l'origine système athénien d'éducation de l'enfant), y compris au sein de l'aristocratie du Haut Moyen Âge.

Pierre Riché considère donc que la culture et l'éducation romaines ne s'éteignent pas avec la chute de l'Empire[1].

Renaissance carolingienne

Bas Moyen Âge en Occident (XIe ‑ XVe siècles)

Condition des élèves au Moyen Âge

Brutalité

Les maîtres se montrent sévères. Guibert de Nogent en témoigne en 1114-1117 : « Presque chaque jour j'étais lapidé par une furieuse grêle de soufflets et de coups de fouet », « frappé de manière honteuse », je portais « de multiples meurtrissures dont sans raison il [le précepteur] ne cessait de zébrer ma peau » ; un jour, ma mère m'enleva ma chemise et « put contempler mes petits bras marqués de bleus, et la peau de mon pauvre dos enflée un peu partout à la suite des coups de verge » (Autobiographie, I, 5-6). Quand le chanoine Fulbert confie en 1117 sa nièce Héloïse au chanoine Pierre Abélard, il donne ses instructions, de sorte qu'Abélard retient ceci : « Si je la sentais négligente, je pourrais la châtier sévèrement » (Histoire de mes malheurs, in Héloïse et Abélard, Lettres et vies, Garnier-Flammarion, p. 51).

Bons et mauvais enfants à Paris

A pain crier metent grant'paine, - Et li avugle à haute alaine, - « Du pain à cels de Champ porri» - Dont moult sovent, sachiez, me ri - Les Bons Enfans orrez crier a : « Du pain », nes vueil pas oublier. - Les Filles-Dieu sevent bien dire :Du pain, pour Jhesu nostre Sire.

Ils prennent grand peine à crier : « Du pain! » - Ainsi que les aveugles, à plein souffle, - « Du pain pour ceux du Champ pourri!» -Dont bien souvent, sachez-le, je me moque - Vous entendrez les Bons Enfants - Crier: « Du pain! » - je ne veux pas les oublier - Les Filles de Dieu savent bien dire - « Du pain, pour Jésus Notre Seigneur »[2]

Guillaume de Villeneuve. Crieries de Paris. XIIIe siècle!

 :Bien sçay se j’eusse estudié :Ou temps de ma jeunesse folle, :Et à bonnes meurs dédié, :J’eusse maison et couche molle ! :Mais quoy ? je fuyoye l’escolle, :Comme faict le mauvays enfant… :En escrivant ceste parolle, :A peu que le cueur ne me fend.

François Villon. Le Testament. 1461

On donnait à Paris, vers 1208 le nom de « bons enfans » aux jeunes gens qui se livraient à l'étude. Par opposition on nommait « mauvais enfants » ou « mauvais-garçons » ceux qui vivaient dans la débauche et le brigandage[3]. Il exista deux « collèges des Bons-Enfants, l'un d'eux rue des bons enfants, près du palais royal, fondé en 1208, reçut d'abord le nom d'« hôpital des Pauvres-Écoliers. » Il méritait ce titre; car les écoliers étaient obligés, comme la plupart des religieux de Paris, de demander l'aumône. Dans la pièce intitulée les Crieries de Paris, on voit que chaque jour ils quêtaient du pain dans les rues de cette ville : les libéralités de quelques personnes bienfaisantes, notamment celles du célèbre Jacques Cœur (1400-1456), procurèrent à ce collège un revenu suffisant; et les écoliers ne furent plus réduits à implorer la charité des habitants de Paris.

Déclin des écoles monastiques

Centres d'études en Occident durant le XIe siècle.
Centres d'études en Occident durant le XIIe siècle.

Au temps de la renaissance carolingienne et jusqu'au XIe siècle, les écoles situées dans les monastères sont particulièrement brillantes. Les abbayes conservent et transmettent le savoir, grâce à l'enseignement, mais aussi grâce à leur scriptorium et à leur bibliothèque. Parmi les écoles monastiques de l'époque, les plus réputées sont celles de l'abbaye du Bec (en Normandie), de l'abbaye de Cluny (en Bourgogne), des abbayes parisiennes de Saint-Victor et Sainte-Geneviève. Les abbayes étant souvent établies à la campagne, l'enseignement qui y était dispensé pouvait apparaître comme lointain et isolé. Au XIIe siècle, les écoles épiscopales, situées en ville près de la cathédrale, connurent un succès et un rayonnement qui éclipsèrent la renommée des écoles monastiques.

Attrait des écoles épiscopales

Article détaillé : École de cathédrale.

Les écoles épiscopales étaient à la charge des chanoines de la cathédrale. Elles étaient dirigées par un écolâtre. L'enseignement était assuré par des maîtres (magister en latin), c'est-à-dire les professeurs de l'époque. Ces maîtres étaient des clercs ayant terminé leurs études et ayant obtenu la « licence d'enseigner » (licencia docendi). À la fin du XIIe siècle, cette autorisation était attribuée par le chancelier de la cathédrale. Ce dernier avait en outre un fort pouvoir juridictionnel sur les étudiants et les maîtres. L'enseignement dans les écoles cathédrales était en principe gratuit. Mais les maîtres recevaient aussi des cadeaux de la part des étudiants.

L'école cathédrale de Paris était située sur l'île de la Cité et existait déjà sous Charlemagne. Une partie des étudiants et des maîtres supportaient de moins en moins l'autorité du chancelier et la discipline rigoureuse qui régnait dans cette école. Dès le XIIe siècle, les étudiants étrangers n'étaient plus hébergés dans l'école, mais dans des collèges (voir : collèges médiévaux) qui leur proposaient les services de répétiteurs. Ils fréquentèrent donc de plus en plus les écoles de la rive gauche de Paris (le Quartier latin). C'est de cette scission qu'est née l'université de Paris. La communauté formée par les étudiants et les maîtres s'organisa contre l'école épiscopale de l'île de la Cité. Leur objectif était d'échapper à l'ascendant du chancelier de l'évêque et d'obtenir des privilèges de la part du pouvoir.

D'autres écoles épiscopales ont connu un fort rayonnement, lorsqu'elles avaient de bons maîtres : celle de Chartres en est un bon exemple.

Naissance de l'université

Article détaillé : Université médiévale.
Leçon dans une université médiévale

Il est impossible de cerner une date ou encore une année précise à la naissance des premières universités puisqu’il s’est toujours agi d’un processus graduel qui a transformé des écoles déjà existantes en véritables universités.

  • Naissance de l'université de Paris (XIIIe siècle)
    • Dès 1200, le roi Philippe Auguste accorde aux maîtres et étudiants des privilèges judiciaires : en tant que clercs, ils disposent d'une justice particulière. Ils sont dispensés des devoirs militaires et de certains impôts.
    • En 1215, la communauté des maîtres et des étudiants se dote de statuts : ces règles qui définissent le statut des enseignants, la discipline et les programmes sont établis par Robert de Courçon. L'université de Paris est née, même si le mot n'existe pas encore (années 1260).
    • En 1229, les étudiants et les maîtres parisiens s'exilent volontairement.
    • En 1231, une bulle du pape Grégoire IX parachève l'organisation de l'université : maîtres et étudiants parisiens ne dépendent que du pape et sont sous sa protection.
    • Au XIIIe siècle, d'autres universités sont créées en Occident. Seul l'Empire ne fonde pas d'universités pour l'instant. Ces universités se spécialisent : Orléans et Bologne sont renommées pour le droit, Montpellier pour le droit et la médecine ; l'université de Naples doit fournir des cadres administratifs pour l'Empereur. Celle de Toulouse est tournée vers l'éradication de l'hérésie cathare.
  • Création des premières universités en Occident (XIIe / XVIe siècle) avec leurs dates de fondation :
  • XVe siècle
    • Université d'Aix-en-Provence en 1409
    • Université de Leipzig en 1409
    • Université de Saint Andrews en 1413
    • Université de Rostock en 1419
    • Université de Louvain en 1425
    • Université de Poitiers en 1431
    • Université de Barcelone en 1450
    • Université de Glasgow en 1451
    • Université de Bâle en 1460
    • Université de Bratislava (Universitas Istropolitana) 1465
    • Université d'Uppsala en 1477
    • Université de Copenhague en 1479
    • Université d'Aberdeen en 1495

Organisation des universités

  • Les étudiants

Ils sont appelés dans les textes médiévaux écoliers ; ils sont de plus en plus nombreux. Ils appartiennent à la catégorie des clercs et sont donc tonsurés. Ils peuvent venir d'autres « pays » : ils se regroupent alors en nations, qui sont des sociétés d'entraide. Chaque nation choisit un procureur qui la représente dans l'administration de l'université. Les étudiants sont turbulents, et leurs tapages nocturnes dérangent les bourgeois de la ville. Le coût des études est important : logement, livres, taxes d'examen, cadeaux aux maîtres…

  • Les maîtres

Au XIIIe siècle, les ordres mendiants (dominicains et franciscains) cherchent à accaparer les chaires dans les facultés, en particulier dans les facultés de théologie. Cela entraîne des conflits et des invectives avec le clergé séculier.

  • Les facultés

L'université se compose d'une faculté généraliste (faculté des arts) et de trois facultés spécialisées (droit, médecine et théologie). Un docteur est celui qui va jusqu'au bout d'une faculté spécialisée.

Enseignement de la géométrie
  • Les programmes d'enseignement
    • Les arts libéraux

Les arts libéraux désignent l'enseignement général dispensé dans les écoles et les universités médiévales. Ils se composent de deux cycles :

  • Comment se déroule une leçon ?
    • Les cours avaient lieu dans des salles louées, dans les cloîtres et parfois sur les places publiques. Le savoir s'appuie sur des textes faisant autorité (Écritures Saintes, Écrits des Pères de l'Église…)
    • En faculté des Arts, la leçon commence par la lecture et le commentaire du texte (lectio) ; puis les étudiants discutent la thèse du texte (disputatio) ; enfin, le maître expose une position définitive sur le texte (determinatio).

Grands maîtres et précepteurs de l'époque

Notes et références

  1. p. RICHÉ, Culture et éducation dans l'Occident barbare, VIeVIIIe siècle av. J.-C., Paris, Seuil, 1962
  2. Traduction sur le site pantherfile.uwm.edu
  3. Jacques Antoine Dulaure. Histoire physique, civile et morale de Paris : depuis les premiers temps historiques jusqu’à nos jours. Guillaume, 1823 (Consulter en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Le Goff, La Civilisation de l'Occident médiéval, Paris, Arthaud, 1977, rééd. coll. Les grandes civilisations, 1984
  • Jacques Le Goff, Les Intellectuels au Moyen Âge, Paris, Le Seuil, 1957, rééd. Points Histoire 1985, 2000
  • Henri-Irénée Marrou, Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, 2 vol., Le Seuil, Paris, 1948, 6e éd., 1965, rééd. coll. Points, 1981.
  • Pierre Riché, Éducation et culture dans l'Occident barbare VIe-VIIIe siècle, Le Seuil, 1962, rééd. coll. Points, 1995.
  • Pierre Riché, De l'éducation antique à l'éducation chevaleresque, Paris, 1968.
  • Pierre Riché, Écoles et enseignements dans le haut Moyen Âge, fin du Ve siècle-milieu du XIe siècle, Paris, Picard, 1989 ; 3e éd. 1999.
  • Pierre Riché, Jacques Verger, Des nains sur des épaules de géants - Maîtres et élèves au Moyen Âge, Paris, Tallandier, 2006
  • Michel Rouche, Des origines à la Renaissance, t.I de l'Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France, dir. Louis-Henri Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1981, rééd. Perrin, coll. Tempus, 2003
  • Jacques Verger, Les Universités au Moyen Âge, Paris, PUF, 1973, rééd. Quadrige 1999, 2007
  • Jacques Verger, Les Gens de savoir dans l'Europe de la fin du Moyen Âge, Paris, PUF, 1997
  • Jacques Verger, La Renaissance du XIIe siècle, Paris, Les éditions du Cerf, 1999
  • Jacques Verger, Culture, enseignement et société en Occident aux XIIe et XIIIe siècles, Presses universitaires de Rennes, 1999

Articles connexes

Lien externe

  • L'enseignement médiéval : arts libéraux, grands maitres et universités, sur le site de la BNF


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