Téléphone mobile
Un téléphone mobile[1], ou téléphone portable[2], ou téléphone cellulaire[3] est un appareil électronique offrant une fonction de téléphonie mobile.
En Belgique, le terme « GSM » (pour Global System for Mobile Communications, un standard de communication de téléphonie mobile) est couramment utilisé pour désigner un téléphone mobile. En Suisse, on parle couramment de Natel (National Telefon marque déposée par Swisscom, du nom de l'ancien réseau de téléphonie mobile Natel pour les véhicules). Au Canada, le terme cellulaire est couramment utilisé. En Nouvelle-Calédonie, on utilise les termes « GSM » ou « mobilis ».
Historique
Invention
Le téléphone mobile est le résultat de différentes technologies qui existaient déjà, pour la plupart, dans les années 1940. Son invention est attribuée au docteur Martin Cooper, directeur de la recherche et du développement chez Motorola qui en a fait la démonstration dans les rues de New-York le [4]. Le premier téléphone mobile commercial est lancé le 6 mars 1983 par Motorola, avec le Motorola DynaTac 8000[5]. Ces premiers appareils analogiques à la norme AMPS ont ensuite été remplacés par des appareils utilisant les normes numériques américaines D-AMPS et CDMA et les normes d'origine européenne GSM, UMTS puis LTE.
Démocratisation
L'usage du téléphone mobile s'est progressivement démocratisé, notamment vers la fin des années 1990. France Télécom commercialise en 1991 le Bi-Bop, premier téléphone portable en France destiné à un public en mobilité urbaine. Le taux de pénétration du mobile dans le monde à cette époque est de 0,6 abonnements pour 100 habitants. Le nombre d'abonnements en mobile (18 abonnements pour 100 habitants) dépasse celui des lignes fixes en 2002. Lorsqu'Apple lance son iPhone en 2007, ce taux est passé à 51 abonnements pour 100 habitants[6].
Depuis les années 2010, la majorité des téléphones mobiles dispose de nombreuses fonctions supplémentaires, rendues possibles grâce à l'intégration d'un système d'exploitation évolué dans le téléphone : ce sont les smartphones (ordiphones ou téléphones intelligents). Le nombre d'utilisateurs de téléphones mobiles en République Populaire de Chine atteint en 2011 929,85 millions dont 87,2 millions d'utilisateurs 3G fin juillet 2011, la 4G (LTE) y débute en 2013[7]. En 2013, les ventes annuelles mondiales de smartphones (940 millions) dépassent celle des téléphones basiques (860 millions)[8].
En 2014, il y a dans le monde 7,175 milliards d'habitants et 6,915 milliards d'abonnements téléphoniques[9] au mobile selon l'Union internationale des télécommunications, ce qui correspond à un taux de pénétration global du mobile de 96 %[10],[11]. Ces chiffres révèlent d'importantes disparités selon les régions du monde et leur stade de développement (3,5 milliards d'abonnés dans la région Asie-Pacifique avec un taux de pénétration de 89 %, 1 milliard dans les Amériques avec un taux de 109 %, 750 millions en Europe avec un taux de 126 %, 550 millions en Afrique avec un taux de 63 % …). Si les pays occidentaux sont principalement suréquipés avec des consommateurs qui possèdent plusieurs abonnements, de nombreuses régions en Afrique et en Asie ne sont pas couvertes ou leurs habitants qui n'ont pas les moyens de s'offrir un abonnement, se le partagent entre eux. Le taux de pénétration du mobile apparaît ainsi comme une conséquence du développement d'un pays mais aussi comme un accélérateur de ce même développement. Ainsi selon une étude en 2008 de la Banque mondiale dans plus de 100 pays, une hausse de 10 % du taux de pénétration du mobile dans un pays s'accompagne d'une hausse de son PIB de 0,8 %[12].
Carte SIM
Il faut insérer une carte à puce, appelée carte SIM (de l'anglais Subscriber Identity Module), dans un téléphone mobile GSM, UMTS et LTE, afin de pouvoir utiliser ses fonctions de téléphonie mobile (ne s'applique pas aux téléphones CDMA). La carte SIM contient l’identifiant de l’abonné (numéro IMSI) et de l’opérateur mobile qui a édité la carte (MCC + MNC)[13].
Fonctions pouvant être intégrées
Appareils photos
Certains modèles de téléphones intègrent un appareil photographique ou une caméra numérique, voire plusieurs caméras. Le terme de photophone est parfois employé pour désigner un téléphone mobile capable de prendre des photographies numériques, cette pratique étant désignée sous le nom de phonéographie.
NFC
Depuis 2010, certains téléphones mobiles permettent de réaliser des paiements sans contact, grâce à la norme Near Field Communication (NFC, également appelée « communication en champ proche »)[14]. Cette norme permet d'autres applications que le paiement sans contact, comme l'envoi au téléphone mobile d'informations sur le lieu où il se trouve par une borne fixe[15].
Sonneries personnalisables
L'arrivée de téléphones mobiles permettant de personnaliser leurs sonneries a entrainé la création d'un marché de vente de sonneries. En 2007, le nombre de ventes de sonneries a commencé à baisser dans plusieurs pays d'Europe, mais reste en croissance au niveau mondial[16].
SMS et MMS
Un téléphone peut permettre d'envoyer et recevoir des SMS et des MMS. Un SMS est un texte, autrement dit un texto, que l'on envoie au destinataire voulu. Un MMS est une image, une photo que l'on peut envoyer par message au destinataire voulu.
Courrier électronique
Un téléphone connecté à Internet peut permettre d'envoyer et de recevoir des courriels (e-mails en anglais) à l'aide d'une application spécifique.
Applications
Contrairement aux téléphones classiques, les smartphones et leurs systèmes d'exploitation (ex: Android, iOS, Windows Phone, Firefox OS, Symbian OS, etc.) permettent d'installer des applications, apportant de nombreuses fonctionnalités non présentes lors de l'achat.
Géolocalisation
Un téléphone mobile peut intégrer une puce GPS permettant un meilleur positionnement que celui permis par triangulation des antennes relais.
Fabricants
Le marché des fabricants de téléphones mobiles est dominé en 2010 par un petit nombre d'acteurs : Liste dans l'ordre alphabétique
Marché de la contrefaçon
En parallèle du marché officiel se développe une offre dans de nombreux pays, notamment en Chine. Il est possible d'y acquérir des contrefaçons de téléphones mobiles. Celles-ci, en plus d'être illégales, sont potentiellement dangereuses pour l'utilisateur à cause de batteries défectueuses qui peuvent exploser[18].
Écologie
Durée de vie
La durée d'usage est une question essentielle si l'on souhaite limiter les impacts environnementaux des téléphones mobiles. En 2012, aucun label ne prenait en compte la dimension de la durée d'usage. En pratique, la durée d'usage est conditionnée par les offres commerciales des constructeurs et des distributeurs. Le système de « subventionnement » de l'achat de l'appareil par l'opérateur consiste à facturer au consommateur un forfait (abonnement) qui intègre le coût de l'appareil. Cette méthode ne reflète donc pas le coût réel de l'appareil, ce qui favorise le renouvellement des téléphones[19].
Émissions de gaz à effet de serre
Un rapport publié par Les Amis de la Terre en décembre 2012 révèle que les émissions de gaz à effet de serre des téléphones mobiles sur l'ensemble du cycle de vie sont globalement en hausse, à cause de l'augmentation de l'intensité d'usage, mais aussi à cause de la commercialisation de nouveaux modèles. Par exemple, les émissions passent de 55 kg pour l'iPhone 4S d'Apple à 75 kg pour l'iPhone 5 du même constructeur, soit une augmentation de 36 %. De même, les émissions augmentent entre le Galaxy S2 et le Galaxy S3 de Samsung[20].
Fin de vie
Selon une étude d'Intel, les cartes électroniques contenaient au début des années 2010 plus de 45 métaux contre une dizaine dans les années 1980[21]. Parmi ces métaux figurent le lithium, l'or, l'argent, les terres rares, le coltan, le tantale, le platine, le niobium, le cadmium, le plomb, le mercure. La raréfaction générale des métaux montre la nécessité du recyclage et de l'allongement de la durée de vie des produits en général, des téléphones mobiles en particulier[22]. Une étude de 2008 réalisée par Nokia dans 13 pays a révélé que 97 % des téléphones mobiles n'étaient pas recyclés[23].
Dès 2008, Bouygues Telecom a proposé un avantage financier de 10 euros aux consommateurs qui rapportaient leurs anciens téléphones mobiles, mais le taux de récupération n’a pas dépassé les 5 %[24]. En France, à partir de 2010, des programmes de récupération et/ou de rachat des téléphones mobiles ont été lancés par les opérateurs[25], incités par la croissance du commerce de ces biens (après recyclage) [26],[27], qui étaient jusque là principalement recommercialisés à plus petite échelle via des magasins spécialistes du matériel d'occasion. Dans le cadre d'une charte d'engagements volontaires sur le développement durable signée en juillet 2010 [28], les opérateurs français se sont d'ailleurs engagés à accroître la collecte des mobiles en proposant aux consommateurs des incitations de différentes formes (financières, sociales, écologiques). Selon le bilan réalisé par la Fédération Française des Télécoms, 835 202 terminaux mobiles ont été collectés en France par les trois opérateurs Bouygues Telecom, Orange et SFR en 2010, soit 50 % de plus qu'en 2009[29]. En 2012, ce chiffre s'élevait à 1 016 622 unités[30]. Pour sensibiliser les utilisateurs de mobiles sur l'enjeu de rapporter son mobile chez son opérateur, un site d'informations pratiques a été lancé par la Fédération Française des Télécoms en mai 2012[31].
Différents organismes associatifs pratiquent le recyclage de ces équipements depuis de nombreuses années. Emmaüs France propose même des points de collecte partout en France et explique le fonctionnement du recyclage des téléphones mobiles jusqu'à leur traitement dans leur structure pilote depuis 2005, les Ateliers du Bocage[32].
À partir de 2011, il y aura une amélioration de l'écoconception de ces matériels, la Commission européenne ayant imposé en 2009[33] aux fabricants qu'ils s'accordent sur un chargeur unique[34]. La compatibilité étant assurée via un connecteur micro-USB.
Filmographie
- Blood in the mobile[35], documentaire de Frank Piasecki Poulsen, réalisé en 2010.
- Téléphonie mobile, sommes-nous tous des cobayes ?, 2005.
- Les branchés du portable. Sociologie des usages, Francis Jauréguiberry, PUF, 2003.
Notes et références
- ↑ Terme recommandé au Canada par l'OQLF. Il n'y a pas encore de recommandation en France
- ↑ Dans le vocabulaire courant, on emploie quelquefois l'expression « portable », qui peut désigner également un ordinateur portable. « Mobile » ne prête pas à confusion
- ↑ Ce terme, couramment utilisé au Québec, relève du vocabulaire technique dans les autres régions francophones du globe. Un téléphone cellulaire est un type particulier de téléphone mobile. Cependant, la très grande majorité des téléphones mobiles utilisés étant des téléphones de type cellulaire, les deux mots ont pris la même signification dans le vocabulaire courant.
- ↑ (en) Inventors and Inventions, Volume 2, Marshall Cavendish, 2007.
- ↑ Le téléphone portable : histoire et évolutions sur Gralon.net
- ↑ Histoire, économie et société, Volume 27, Editions C.D.U. et S.E.D.E.S., 2008, p. 92
- ↑ La Chine compte 929,85 millions d'utilisateurs de téléphones mobiles, le quotidien du peuple en ligne, (lire en ligne)
- ↑ Jean-Christophe Victor, « Téléphone mobile : les faces sombres », émission Le Dessous des cartes sur Arte, 28 mars 2015, 2 min 50 s.
- ↑ Contre 0,96 milliard d'abonnements en 2001, 2,2 en 2005.
- ↑ (en) Measuring the Information Society Report 2014, Statistiques 2014 de l'Union internationale des télécommunications.
- ↑ [PDF]Banque mondiale (2012), Information et communications au service du développement, 2012, Exploiter au maximum la téléphonie mobile
- ↑ Jean-Christophe Victor, « Téléphone mobile : outil de développement ? », émission Le Dessous des cartes sur Arte, 21 mars 2015, 3 min 20 s.
- ↑ BT Wiki - le téléphone portatif
- ↑ Nice, première ville à passer au paiement sans contact Sur le site 01net.com
- ↑ Vie quotidienne simplifiée, sur le site cityzi.fr
- ↑ Le marché des sonneries mobiles en déclin Sur le site generation-nt.com
- ↑ entreprise canadienne, créatrice des BlackBerry (smartphones)
- ↑ La contrefaçon chinoise des téléphones mobiles connaît un réel succès, sur le site chineconquerante.com
- ↑ « »Obsolescence des produits high-tech : comment les marques limitent la durée de vie de nos biens, Les Amis de la Terre, décembre 2012, p. 16
- ↑ « Obsolescence des produits high-tech : comment les marques limitent la durée de vie de nos biens », Les Amis de la Terre, décembre 2012, p. 8
- ↑ Fabrice Flipo, Marion Deltour, Michelle Dobré, Marion Michot, Peut-on croire aux TIC vertes ?, Presses des Mines, Paris, 2012, p. 44.
- ↑ Philippe Bihouix et Benoit de Guillebon, Quel futur pour les métaux ? Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société, EDP Sciences, octobre 2010, p. 34.
- ↑ 97 % des téléphones mobiles ne sont pas recyclés, sur le site lemondeinformatique.fr
- ↑ « Obsolescence des produits high-tech : comment les marques limitent la durée de vie de nos biens », Les Amis de la Terre, décembre 2012, p. 11
- ↑ Orange incite à recycler son vieux téléphone mobile
- ↑ Recyclage de mobile : ça rapporte combien ?
- ↑ Le rachat de mobiles et de téléphones portables
- ↑ Signature d'une charte d'engagement volontaire du secteur des télécoms pour le développement durable
- ↑ Premier bilan de la charte d'engagement du secteur des télécoms pour le développement durable
- ↑ Lancement d’un site de sensibilisation et d’information sur la collecte des mobiles
- ↑ RapporterSonMobile.fr
- ↑ Les Ateliers du Bocage
- ↑ Un chargeur unique pour le marché européen à l'horizon 2010
- ↑ Un chargeur universel en 2011
- ↑ Blood in the Mobile
Voir aussi
Articles connexes
- Téléphonie mobile
- Risques sanitaires des télécommunications
- Nomophobie, peur excessive d'être séparé de son téléphone mobile
- Portail des télécommunications