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Spéléologie en France

Spéléologie en France

Cet article est une ébauche concernant la spéléologie et la France.
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La spéléologie en France compte environ 15 000 adeptes[réf. souhaitée] et près de 8 000 licenciés[1]. Cette activité, assimilée à un sport de plein air, se pratique en club et en individuel, affilié ou non à la Fédération française de spéléologie (FFS).

Karst français

Le territoire français compte de nombreux massifs calcaires où l'on peut pratiquer la spéléologie.

La formation de grottes nécessite généralement la présence de couches épaisses et massives de calcaire. Ces couches ou horizons se sont majoritairement formées au fond de mers peu profondes, en climat chaud, ce qui était notamment le cas au jurassique supérieur et au crétacé, en France. À ces époques la mer occupait les principales zones suivantes :

  • le bassin parisien,
  • le bassin aquitain et du sud-est,
  • la région du Jura.

Les Alpes et les Pyrénées n'existaient pas. Ces espaces étaient occupés par la mer. La remontée de l'Afrique a provoqué la création de ces chaînes de montagnes, ce qui a soulevé et plissé les couches calcaires, pour les mettre en relief et en altitude. Ce fut notamment le cas pour les massifs suivants :

tous deux situés aux pieds des Alpes.

Ce fut également le cas dans l'Ariège, située au pied des Pyrénées.

Les grottes françaises sont nombreuses et variées.

Article général Pour un article plus général, voir Géologie de la France.

Historique

Édouard-Alfred Martel est considéré comme le père de la spéléologie française.

Robert de Joly est considéré comme le père de la spéléologie moderne.

Les livres de Norbert Casteret ont suscité des vocations chez de nombreux jeunes.

En 1962, Michel Siffre effectue des expériences de chronobiologie en s'enfermant dans une grotte, afin d'étudier le rythme circadien hors de tout repère temporel.

Organisation de l'activité

La plupart des clubs de spéléologie en France sont regroupés au sein de la Fédération française de spéléologie (FFS), CAF (club Alpin Français) et associations locales.

En France, la descente de canyon qui relève de techniques et d'activités voisines, est considérée comme proche de la spéléologie. La Fédération française de spéléologie compte d'ailleurs de plus en plus d'adeptes de la descente de canyon ou canyoning.

Par contre, les adeptes de la grimpe d'arbres et les randonneurs en milieu karstique ne sont pas actuellement considérés comme spéléologues en France.

Organisation des secours

Les secours font intervenir les pompiers, la protection civile et des bénévoles/volontaires regroupés au sein du Spéléo Secours Français (SSF), commission spécialisée de la Fédération française de spéléologie.

Le spéléo secours français (SSF)

En France, la Fédération française de spéléologie (FFS) est la seule fédération sportive à disposer d'une structure de secours autonome et entièrement bénévole. Le Spéléo secours français, qui a fêté en 2007 à Montélimar ses 30 ans d'existence, est une commission de la FFS regroupant au sein de structures départementales près de 2 000 spéléologues spécialisés dans le sauvetage et l'assistance aux victimes en milieu souterrain.

Le Ministère de l'Intérieur, par convention nationale déclinée au niveau de chaque département, reconnaît le rôle prépondérant et incontournable du SSF pour ce qui concerne la partie souterraine des opérations de secours.

Le SSF a reçu en 2006 l'agrément de sécurité civile.

Les techniques et les matériels (civières…) mis au point ont dépassé leur domaine d'application puisqu'ils sont repris par les secouristes en montagne, en ravin, en canyon, etc.

Le « savoir-faire » développé au fil des années s'est exporté dans le monde entier. Ce savoir-faire recouvre en particulier les activités suivantes :

  • assistance et secours à victimes : point chaud (aménagement d'un espace dans la cavité permettant de sécuriser et protéger un blessé en attendant les secours), premiers soins, médicalisation ou assistance à médecin, maintien en vie, etc. ;
  • techniques d'évacuation de victimes en conditions difficiles (horizontale en milieu confiné et verticale en terrain complexe) ;
  • gestion et organisation d'une opération de secours ;
  • plongée souterraine ;
  • pompage ;
  • moyens de communication : téléphone et radio souterrains (Système Nicola) ;
  • mise en œuvre de forages ;
  • désobstruction à l'explosif ;

Accès et règlementation

La pratique de la spéléologie en France est libre, dans la limite du respect de la propriété privée qui s'étend aux tréfonds.

À la suite d'accidents qui ont mobilisé d'importants secours, le parcours de certaines cavités nécessite cependant une autorisation (par exemple, pour la traversée du Verneau souterrain à Nans-sous-Sainte-Anne).

Certaines cavités font l'objet de conventions entre le propriétaire ou le gestionnaire du lieu et une association (club, comité départemental…) spéléologique. C'est le cas par exemple de l'accès au réseau du Rupt-du-Puits, avec la Ligue spéléologique lorraine[2].

Classification fédérale du niveau de difficulté des cavités

Les cavités sont répertoriées en cinq catégories, définies dans les recommandations de la Fédération française de spéléologie et entérinées par les pouvoirs publics :

  • Classe 0 : cavité aménagée pour le tourisme.
  • Classe 1 : cavité ou portion de cavité ne nécessitant pas de matériel autre qu'un casque avec éclairage.
  • Classe 2 : cavité ou portion de cavité d'initiation ou de découverte permettant une approche des différents aspects du milieu souterrain et techniques de la spéléologie avec des obstacles ponctuels. Leur franchissement nécessite éventuellement du matériel et la présence d'eau ne doit pas empêcher la progression du groupe.
  • Classe 3 : cavités ou portions de cavités permettant de se perfectionner dans la connaissance du milieu et dans les techniques de progression. Les obstacles peuvent s'enchaîner. L'ensemble des verticales ne doit pas excéder quelques dizaines de mètres, de préférence en plusieurs tronçons. La présence d'eau ne doit pas entraver la progression du groupe, ni entraîner une modification de l'équipement des verticales.
  • Classe 4 : on retrouve le reste des cavités non classées dans les précédentes.

Cavités remarquables

Grottes touristiques

Le Gouffre de Padirac fut aménagé pour les touristes dès 1898.

Grottes écoles

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Initiation

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Sportives

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Siphons

La France compte également de nombreux plongeurs-spéléo, ou spéléonautes, qui se sont illustrés aussi bien dans le pays qu'à l'étranger. En effet, l'accès à certaines cavités n'est parfois possible qu'en forçant un siphon.

Grandes énigmes

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Grandes expéditions/explorations

Conquête des gouffres en France

La première véritable topographie d’une cavité serait celle de la Grotte de Miremont en Dordogne, qui d’après Martel aurait pu être levé en 1765 par M. Brémontier sur plus de 4 km.. Mi-1780, Benoît-Joseph Marsollier des Vivetières est le premier explorateur qui emmène une expédition à la Baume ou grotte des Demoiselles. Il publie la communication de son périple à l’Académie de Lyon en 1785[3].

De nombreux pionniers contemporains de Diderot et de D'Alembert, poussés par une curiosité scientifique, seront les précurseurs d'une discipline qu'on nommera plus tard la « spéléologie ».

Avec les romantiques, la grotte devient à la mode. Les cavernes sont aménagées pour être visitées et l'aventure est recherchée par une bourgeoisie en quête d'émotion et de retour à la nature. Les archéologues découvrent les restes des hommes des cavernes et leurs peintures. La caverne séduit par son mystère, par son histoire redécouverte et par ses secrets.

C'est en juin 1888, avec la traversée de la rivière souterraine de Bramabiau, qu'Édouard-Alfred Martel met en évidence le système hydrogéologique d'un cours d'eau souterrain, système qu'il recherchera ensuite au cours de nombreuses campagnes menées dans les différents massifs karstiques français. Martel mettra en œuvre plusieurs techniques, passant de l'escarpolette à l'échelle de corde, se servant du téléphone. Il contribuera aux prémices de l'hydrochimie en démontrant qu'il est nécessaire de créer un périmètre de protection en terrain calcaire.

Après la guerre de 1914-1918, laquelle a interrompu pour un long moment l'exploration souterraine, deux grands noms vont assurer la relève : Robert de Joly et Norbert Casteret.

De Joly marquera son temps par la discipline spartiate et hiérarchisée qu'il impose à son équipe et par le matériel moderne issu de l'industrie de guerre qu'il mettra au point pour ses explorations.
Casteret est un solitaire, ses découvertes (notamment la résolution de l'énigme des sources de la Garonne) sont l'œuvre d'un individu exceptionnel qui a su ruser avec la nature. Ses quelque trente livres et plusieurs centaines de conférences ont fait de Casteret l'inspirateur de multiples vocations de spéléologues.

L'entre-deux guerres verra l'arrivée d'alpinistes, accoutumés au vide, apportant avec eux de nouvelles connaissances techniques. La spéléologie se « démocratise » du fait de l'emploi de la technique sur corde simple. Les expéditions, beaucoup plus légères, permettent la découverte d'énormes réseaux labyrinthiques bien plus complexes que ne l'envisageaient les théories de Martel.

À la Libération, les livres de Martel et l'esprit de liberté de l'après-guerre font affluer de nombreux jeunes vers cette activité devenue « spéléologie sportive ». C'est la naissance des spéléo-clubs et, avec elle, l'augmentation des records de profondeurs atteintes dans les cavités. La spéléologie française organise des expéditions à l'étranger et se fédère : Fédération française de spéléologie (FFS). La FFS à son tour se structure et crée l'École française de spéléologie (EFS). L'apport de cet enseignement, lié à de nouvelles techniques de progression aux bloqueurs et descendeurs sur cordes simples, fait exploser le nombre des cavités explorées. Les records de profondeur ou de développement de réseaux se succèdent.

Hauts lieux de la conquête spéléologique en France

Habitat préhistorique

La France compte de nombreuses grottes où l'on a retrouvé des vestiges d'occupation préhistorique (homme de Néandertal et homo sapiens) :

Faune et flore

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Les cavités françaises sont habitées par une faune dont certaines espèces font l'objet d'une protection particulière. On y trouve des chiroptères (chauves-souris), des salamandres, des crustacés (Niphargus, Caecosphaeroma), des collemboles, des acariens, des papillons, des escargots, etc.

On distingue, suivant leur degré de dépendance, les trogloxènes qui ne font que passer, les troglophiles dont c'est l'habitat principal et les troglobies dont c'est l'habitat exclusif.

Principaux massifs

Alpes

Les Alpes françaises comptent des grottes parmi les plus profondes du monde : le Gouffre Mirolda (-1 733 m) et le Gouffre Jean-Bernard (-1 602 m) à Samoëns en Haute-Savoie.

Doubs

Le département du Doubs compte de nombreuses cavités. On y trouve des gouffres, des rivières souterraines visitables (Chauveroche à Ornans, le Verneau souterrain à Nans-sous-Sainte-Anne, la Grotte d'Osselle à Osselle) et d'importantes résurgences (la Source du Lison, la source de la Loue).

Grands Causses, Languedoc et Bas Vivarais

L'ensemble géomorphologique des karst du Sud & Sud-Est du Massif-Central regroupe les Grands Causses, les massifs calcaires du Languedoc et le Bas-Vivarais. La zone traverse six départements au Nord du golfe du Lion : le Sud de la Lozère et le Sud de l'Aveyron, le Nord-Est de l'Aude, une bonne partie de l'Hérault et du Gard, et le Sud de l'Ardèche. Elle est sillonnée par de profonds canyons caractéristiques (gorges du Tarn, gorges de la Jonte, gorges de la Dourbie, gorges de la Cesse, gorges de l'Hérault, gorges du Gardon, gorges de la Cèze, gorges de l'Ardèche). On y recense des milliers de cavités dont certaines sont exploitées (grotte de Dargilan, aven Armand, caves de Roquefort, gouffre de Cabrespine, grotte de Limousis grotte de Clamouse, grotte des Demoiselles, abîme de Bramabiau, grotte de la Cocalière, aven d'Orgnac, grotte de Saint-Marcel…).

Jura

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Marguareis

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Meuse

Le département de la Meuse compte de nombreuses cavités qui ont la particularité d'être peu profondes (~40 mètres), mais qui peuvent atteindre des développements importants. Citons quelques cavités dans une ancienne carrière de tuffeau à Savonnières-en-Perthois : le Réseau de la Sonnette, le Gouffre de la Besace, le Réseau de l'Avenir - Grande viaille et les Grandes Viailles. On trouve aussi quelques cavités dans les bois de Robert-Espagne (Réseau du Rupt-du-Puits, Gouffre de la Comète, Aven Annie, etc.) ou ceux de Lisle-en-Rigault (Gouffre des Cascades, Gouffre des Parsons, Gouffre du Tobbogan, Gouffre du Blaireau, ruisseau souterraine de la Dorma, ruisseau souterrain de Jean d'Heurs, etc.)[4].

La région compte aussi quelques longs siphons, par exemple à Cousances-les-Forges, ou entre la Beva et le Rupt-du-Puits (10e plus long siphon de France pour son développement noyé maximum de 1 770 m, longueur totale de 2 950 m[5]). En 1971, le Rupt-du-Puits fut la plus longue cavité explorée post-siphon[6] ; c'est aujourd'hui la 37e plus longue cavité naturelle de France[7]. On y accède actuellement par un puits artificiel cylindrique de 47 mètres de profondeur et de 80 cm de diamètre.

Pyrénées

Les Pyrénées comptent de nombreux réseaux importants, dont le plus grand de France. Les plus connus sont probablement les Gouffre de la Pierre-Saint-Martin et la Coume Ouarnède, mais on en compte de nombreux autres.

Vercors

Le massif du Vercors compte de nombreuses grottes dans le département de la Drôme et grottes dans le département de l'Isère. On y trouve notamment des glacières.

Bibliographie

  • Edouard-Alfred Martel, Les Abîmes, 1894
  • Edouard-Alfred Martel, La France ignorée, 1928-1930
  • Pierre Chevalier, Escalades souterraines, 1948
  • Haroun Tazieff, Le gouffre de la Pierre Sain-Martin, 1954
  • Jean Cadoux, Jean Lavigne, Geo Matthieu, Louis Potié, Opération -1000, 1955
  • René Parei, André Languille, La Haute Provence souterraine, 1981
  • Luc-Henri Fage, Spéléo Sportive dans les Monts du Vaucluse, 1981
  • Maurice Duchêne, Pierre-André Drillat, La Coumo d'Hyouernedo, 1982
  • Yves Aucant; Jean-Claude Frachon, Spéléo Sportive dans le Jura Franc-Comtois, 198X
  • Richard Maire, Christian Rigaldie,Spéléo Sportive dans les Alpes de Haute Savoie (Haut Giffre et Désert de Plate), 1984
  • Jean-Jacques Delannoy, Dominique Haffner, La Spéléo Sportive dans le Vercors, 1987
  • Alain Oddou, Jean-Paul Sounier, Spéléo Sportive dans le Marguareis, 1986
  • Philippe Drouin, Thierry Marchand, Spéléo Sportive en Ardèche, 1989
  • Paul Courbon, René Languille, Atlas souterrain de la Provence et des Alpes de Lumière., 1991
  • Phil Bence, Flo Guillot, Spéléo Guide Ariège-Pyrénées, 2002
  • Michel Douat, Jean-François Pernette, Serge Puisais, Spéléo Sportive à la Pierre Saint-Martin, 1985
  • Georges Marbach, Le monde invisible, Glénat, 2006
  • Pierre Minvielle, Grottes et canyons (Les 100 plus belles courses et randonnées), Denoël, 1977
  • Jean-Pierre Urlacher, Yves Aucant, Marc Chocat, Claude Schmitt, Le Verneau souterrain : Spéléologie en Franche-Comté, Shag, 1985 ISBN 978-2-9500854-0-5

Notes et références

  1. Site de la Fédération française de spéléologie, chiffres 2007
  2. ONF / LISPEL, « Convention d'accès au gouffre du Rupt-du-Puits du 11 février 2004 » (consulté en )
  3. Benoît-Joseph Marsollier des Vivetières, Description de La Baume ou Grotte des demoiselles, à Saint-Bauzile, près de Ganges, dans les Cévennes, s.l., s.n., , In-8°, 24 p. (notice BnF no FRBNF30891438, lire en ligne).
  4. (fr) « Domaine spéléologique meusien », sur le site de la Maison lorraine de la spéléologie (MLS), (consulté en )
  5. (fr) « Siphonométrie de France (liste établie au 20/6/2008) », sur le site Plongée souterraine (consulté en )
  6. (fr) Daniel Prévot, « Trentième anniversaire du forage du Rupt-du-Puits », (consulté en )
  7. Voir la liste des plus longues cavités naturelles

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • « Fédération Française de Spéléologie » (consulté en )
  • Portail de la spéléologie
  • Portail de la France
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