Cordes de sport
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La technique de fabrication des cordes met à la disposition des pratiquants de sports de pleine nature une grande diversité de modèles ayant chacun une utilisation spécifique. Chaque sport demande certaines caractéristiques, et donc des cordes spécifiques, mais à l'intérieur de chaque discipline, le sportif devra choisir sa corde selon son utilisation la plus fréquente. Une bonne connaissance du matériel est un élément primordial pour la prévention des accidents.
Historique
Les cordes naturelles utilisées jadis en montagne avaient de nombreux inconvénients face aux cordes actuelles en fibres synthétiques. Elles perdaient beaucoup de leur résistance en conditions humides, et vieillissaient plus vite sous l'action des moisissures. En outre, elles présentaient le principal défaut de casser net sous l'effet d'un choc violent. Les rayons solaires les faisaient aussi se dégrader plus rapidement. Diverses fibres végétales ont été utilisées : principalement le chanvre, mais aussi le coton, le sisal et la fibre de coco. Les cordes en fibres naturelles ne sont plus utilisées aujourd'hui en montagne par les occidentaux.
Les cordes en fibres naturelles n'étaient constituées que de fibres tressées. Actuellement, les cordes de sport sont constituées d'une gaine tissée (fibres entrecroisées) et d'une âme en fibres tressées. les deux parties ne sont pas toujours constituées de la même matière. Les cordes uniquement tressées ne sont pas utilisées en sports de montagne.
Les matériaux
- Le polyamide (Nylon) est la fibre la plus utilisée, du fait de sa grande résistance et de sa bonne élasticité. Néanmoins, d'autres types de fibres peuvent être utilisés pour des avantages spécifiques.
- Le polypropylène a une faible densité, ce qui permet de faire des cordes flottantes. Sensible à l'abrasion et à la chaleur, il doit être impérativement utilisé avec une gaine en Nylon. C'est une matière moins résistante que le Nylon, mais son faible coût permet de faire des cordes de grands diamètres.
- Le polyester et le polyéthylène sont parfois utilisés, notamment pour des questions de coût.
- Le Kevlar et le Dyneema, fibres très résistantes, ne sont pas utilisés pour les cordes dynamiques mais uniquement pour des usages statiques, comme les sangles des dégaines ou encore les cordelettes, car ils n'ont pas d'élasticité.
L'élasticité
Sur le plan de l'élasticité, les cordes se divisent en deux grands groupes : les cordes dynamiques et les cordes statiques. Depuis peu, on trouve également des cordes semi-statiques habituellement utilisées dans le cadre d'applications industrielles.
Cordes dynamiques
Les cordes dynamiques sont essentiellement utilisées en escalade et en alpinisme. On les nomme dynamiques car elles possèdent une certaine capacité d'allongement, située entre 8 et 10 % (jusqu'à 20 % lors d'une chute). La conservation de cette élasticité, qui permet d'amortir les chocs, est une des principales caractéristiques de ces cordes.
Sur une voie d'escalade, un grimpeur progresse pendant la plus grande partie de son temps en étant relié par une corde qui passe dans un amarrage situé en dessous de lui. S'il lui arrive de chuter, il est retenu par la corde. Si celle-ci n'a aucune capacité d'allongement, il a des chances comparables d'être :
- désarticulé par les contraintes que ses membres et surtout sa colonne vertébrale auront subies au moment de la tension de la corde,
- précipité en bas de la falaise, suite à l'arrachement, sous le choc, des points d'ancrage placés dans le rocher.
Les cordes dynamiques sont destinées à éviter ces phénomènes. Elles apportent de surcroît un certain confort lors des chutes et de la grimpe.
Pour définir ce type d'utilisation, on parle de facteur de chute. C'est le rapport entre la longueur de la chute (hors allongement de la corde) et la longueur de corde sur laquelle sera amortie cette chute. Le temps de la chute n'y intervient pas. Ce facteur varie de 0 à 2 sur une voie d'escalade ; il peut être beaucoup plus important en Via Ferrata notamment.
- 0 correspond à une chute en moulinette, la corde étant accrochée au-dessus du grimpeur,
- 1 correspond à une chute de la longueur de corde qui sépare le grimpeur de son assureur. Par exemple si le grimpeur chute à 5 mètres au-dessus du relais après avoir posé un premier point d'ancrage à 2,5 m; il chutera de 5 m pour 5 m de corde.
- 2 correspond à une chute du double de la longueur de corde qui sépare le grimpeur de son assureur. Par exemple si le grimpeur chute à 5 m au-dessus du relais sans avoir posé de point; il chutera de 10 m pour 5 m de corde. Le choc à amortir sera donc bien plus important pour les 5 m de corde que pour les 10 m de l'exemple précédent.
Pour correspondre aux normes européennes de sécurité, une corde dynamique doit être capable (vérification par des tests lors de l'homologation) de résister et d'amortir correctement au moins 5 chutes de facteur 2. Les fabricants annoncent cependant un plus grand nombre de chocs supportés, allant de 7 à 12.
Toujours dans le cadre des normes européennes, il existe une mesure visant à imposer un confort minimal lors du choc. Celle-ci s'appelle Force maximale d'interception (généralement notée FMI). Elle correspond à la force maximale (décélération) exercée sur le corps retenu dans sa chute, entre le début du freinage et l'arrêt du mouvement. On l'exprime habituellement en décaNewton (noté daN). Cette valeur est limitée à 800 daN pour les cordes à double et à 1200 daN pour les cordes à simple.
Lors de l'utilisation en moulinette, les cordes perdent rapidement leur élasticité, car le grimpeur est souvent en tension sur la corde. Cela n'arrive pas avec un grimpeur qui ouvre la voie, car sa corde est généralement en dessous de lui. On choisira donc sa corde selon sa pratique principale. Les cordes adaptées à l'utilisation en moulinette amortissent moins les chocs, mais ont une durée de vie plus longue, et les cordes qui absorbent le mieux les chocs perdent rapidement leur capacité d'allongement si on grimpe régulièrement en moulinette.
Cordes semi-statiques
Les cordes semi-statiques, dites « statiques », sont essentiellement utilisées en canyonisme et en spéléologie. Leur élasticité se situe en dessous de 4 %, elles ne peuvent donc pas être utilisées en escalade. Leurs principales caractéristiques techniques sont :
- la charge de rupture, qui correspond à la force sous laquelle la corde se casse. Cette force s'exprime habituellement en daN et varie entre 1 800 daN et 2 900 daN. C'est la solidité brute de la corde, mais qui n'est pas plus importante que
- le nombre de chutes de facteur 1. C'est le nombre de chutes de facteur 1 d'une masse de 100 kg entraînant la rupture de la corde. Il doit être au moins égal à 2, mais il est souvent situé entre 5 et 15. Il dépend en partie de
- l'allongement, que l'on mesure en passant de 50 kg à 150 kg de poids soutenu. Il varie entre 3 et 5 %, et conditionne
- la force de choc, qui correspond à la FMI utilisée pour les cordes dynamiques, mais avec un facteur de chute de 0,3. Cette valeur varie autour de 500 daN.
Certaines cordes offrant un allongement maximal pour des cordes statiques (environ 5 %), sont parfois appelées cordes « semi-statiques ». Leurs utilisations sont strictement celles des cordes statiques. Elles sont étudiées pour offrir plus de confort à l'utilisateur et avoir un comportement différent face aux frottements. Elles sont cependant difficiles à utiliser dans les rappels acrobatiques car elles rendent la gestion de la descente moins précise.
Utilisation à simple, à double
L'utilisation est dite à simple lorsque l'utilisateur est assuré par un seul brin de corde, et à double lorsqu'il est assuré par deux brins indépendants. La norme EN-902/UIAA-101 définit les spécifications des cordes d'escalade dynamiques[1] selon l'utilisation prévue. Le type de corde est rappelé sur l'étiquette de la corde, s'il y en a une, par un « 1 » ou « ½ » inscrit dans un cercle.
En escalade et alpinisme
- Les cordes à simple : le grimpeur monte relié à un seul brin de corde. Ce type de corde est le plus utilisé en escalade sportive.
- Les cordes à double : le grimpeur monte relié à deux brins de corde, chacun plus fin (et léger) qu'une corde à simple. Ce système est utilisé surtout en grande voie et en alpinisme, et son intérêt principal est de permettre de descendre en rappel les mêmes longueurs qu'à la montée. Le grimpeur peut ne clipper à chaque dégaine qu'un brin sur deux, ce qui limite le tirage. En outre dans ce cas, en cas de vol, un seul brin travaille dans un premier temps, or ce brin est plus élastique qu'un brin de corde à simple, ce qui réduit la tension exercée sur les points d'ancrage. Cet effet est recherché en terrain d'aventure et en cascade de glace. Elles sont parfois utilisées à simple lorsqu'il n'y a pas de risque de vol (encordement sur glacier, progression à trois « en flèche », etc.).
- Les cordes jumelées : comme avec les cordes à double, le leader s'encorde sur les deux brins mais il a l'obligation de toujours clipper les deux brins. Les cordes jumelées sont souvent plus légères que les cordes à double, mais ces dernières ont tendance à leur être préférées en raison de leur plus grande souplesse d'utilisation.
En canyonisme
- À double : le canyoniste descend sur deux brins de corde. Les utilisations sur un seul brin sont possibles mais uniquement dans des cas particuliers de secours. Ce type de corde est intéressant pour les grands rappels, afin de transporter moins de poids pour des hauteurs de cascade identiques.
- À simple : Le canyoniste descend sur un seul brin de corde (généralement réglé 1 mètre au-dessus de l'eau). Ce type de corde est préférable, afin de pouvoir pratiquer le canyonisme dans les règles de sécurité, notamment en facilitant la mise en place d'équipements de descente débrayables (permettant de dégager une équipier coincé sur la corde sous l'eau).
En spéléologie
- Les cordes sont toujours utilisées en simple. Ce sont des cordes statiques, sauf dans certains cas très particuliers, ou pour la fabrication des longes. Leur diamètre se situe entre 9 et 10,5 mm. Des cordes d'un diamètre de 8 mm sont parfois utilisées, mais ne peuvent pas être homologuées relativement aux normes européennes.
Caractéristiques diverses
Flottabilité
Des cordes spécifiques au canyonisme ont une âme en polypropylène afin de flotter à la surface de l'eau. Ce polymère ayant un point de fusion assez bas (180 °C environ), elles doivent impérativement être utilisées mouillées et « à double » (pour les modèles actuellement sur le marché). L'échauffement dû au descendeur pourrait en effet entraîner un affaiblissement de la corde, voire sa rupture, dans une utilisation à sec.
Vieillissement et usure
On considère qu'une corde possède encore les caractéristiques nécessaires à son utilisation normale avec un vieillissement de 10 ans en parfaites conditions de stockage et sans utilisation. Cette durée constitue un « âge maximal » pour une corde, mais chaque utilisation réduira cette possibilité de conservation de caractéristiques. Ainsi, une corde utilisée occasionnellement ne devra pas être utilisée pendant plus de 6 ans. Avec une utilisation normale, une corde doit être régulièrement vérifiée, afin de détecter des éventuelles zones d'usure, où la gaine laisserait apparaître l'âme, ou bien des zones de moindre résistance à la courbure, qui pourraient laisser supposer une détérioration de l'âme (par exemple due à un écrasement lors d'une chute de pierre).
Une corde devra par ailleurs être réformée pour toute mise en contact avec des produits corrosifs (acide, base, solvants), et à plus fortes raisons s'il s'agit d'une substance dont on ne connaît pas les propriétés.
Les cordelettes
On appelle cordelette toute corde de diamètre inférieur à 8 mm. Ces cordelettes peuvent être utilisées pour confectionner des systèmes de sécurité, des amarrages, des pédales, des nœuds auto-bloquants. Il n'y a pas de normes spécifiques pour ces cordelettes, car les usages sont très variés. Il en existe de tous diamètres, entre 2 et 8 mm, et de diverses composition, notamment des cordelettes en Kevlar, très rigides, qui sont appréciées pour équiper des coinceurs ou des pédales de remontée.
Références
- ↑ Les caractéristiques des cordes semi-statiques sont régies par les normes EN-1891 ou NFPA-1983. Les cordelettes, statiques, répondent à la norme EN-564/UIAA-102 ; la résistance réglementaire augmente proportionnellement au carré du diamètre.
Voir aussi
Articles connexes
- Ligne de vie
- Progression sur corde
- Portail de la spéléologie
- Portail de l’alpinisme et de l’escalade