Jean-Antoine Houdon
Jean-Antoine Houdon en 1808
Tableau de Rembrandt Peale
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 87 ans) Paris |
Nom de naissance |
Jean-Antoine Houdon |
Nationalité | |
Activité |
Sculpteur |
Formation | |
Distinction |
Chevalier de l'Empire |
George Washington + |
Jean-Antoine Houdon (, Versailles - , Paris), est un sculpteur français bien connu pour ses œuvres réalistes. Habile non seulement dans le travail en marbre, Houdon avait aussi un talent et aptitude pour façonner l'argile, le plâtre, le bronze et la terre cuite. On l'appelle souvent « le sculpteur des Lumières ».
Biographie
Vie
Sa mère était peintre et Houdon lui ressemblait beaucoup, quant à son père, il était concierge à l'école des beaux arts de Paris.
Après l'Académie, Houdon obtient en 1761 la bourse qui va avec le Prix de Rome. Il arrive à Rome lorsque le classicisme florissant commence à détrôner le berninisme. Houdon étudie les œuvres de l'antiquité et les artistes de la Renaissance comme Michel-Ange. Il apprend rapidement à combiner le réalisme avec l'idéalisme grec. Il séjourne à Rome de 1764 à 1768, date à laquelle il revient à Paris. En 1771, Houdon devient membre de l'Académie royale, où il est nommé professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris le , succédant à Pierre Julien. Son successeur sera Charles Dupaty en 1823[1]. Il se marie en 1786 et a trois filles qui lui servent plusieurs fois de modèles.
Houdon fait partie d'une loge maçonnique, Les Neuf Sœurs, qui a soutenu la jeune république américaine. Il y côtoie Benjamin Franklin, et lorsque celui-ci retourne en Amérique, fait la connaissance de son remplaçant, Thomas Jefferson, qui lui commande un buste et le persuade de faire une statue de George Washington. En 1785, « appelé par l'État de Virginie pour fixer les traits de Washington », Houdon traverse l'Atlantique et passe plusieurs semaines à Mount Vernon. Une des statues de Washington se trouve aujourd'hui au capitole de Richmond. Houdon est un des seuls artistes européens de son temps à avoir fait le voyage en Amérique du Nord.
En 1795, sous le Directoire, Houdon est nommé membre de l'Institut. Lorsqu'il prend sa retraite en 1814, Il aura successivement travaillé sous Louis XVI, sous la Révolution française et sous l'Empire.
Il continue à sculpter jusqu'à sa mort. Selon lui :
« C'est la nature dans toute sa noblesse, sa parfaite santé que nous recherchons, ou sinon, nous ne sommes que de chétifs imitateurs »
Il est fait Chevalier de l'Empire le 1er avril 1809[2].
Hommage
À Paris, il existe une rue Houdon nommée en l'honneur du sculpteur en 1864, dans le 18e arrondissement.
À Vitry-sur-Seine il existe une voie Houdon. À Tours il existe une place. À Rueil-Malmaison ainsi qu'au Plessis-Robinson, il y a une allée Jean-Antoine Houdon
Œuvres
(liste non exhaustive)
L'Écorché
L'Écorché, sculpté en 1767 avant son retour à Paris, est le premier succès d'Houdon. Celui-ci s'intéresse vivement à l'anatomie du corps humain et veut que ses œuvres soient fidèles à la nature. C'est de cet intérêt qu'est issu l'Écorché, œuvre qui continue à être reproduite aujourd'hui. C'est l'œuvre caractéristique du réalisme tel que le conçoit Houdon.
D'autres œuvres (la frileuse) démontrent sa virtuosité dans le modelé.
Le Salon
Peu après être retourné à Paris en 1768, Houdon présente au Salon « des statues mythologiques et allégoriques » notamment une Diane et une Baigneuse, aujourd'hui au Metropolitan Museum de New York . Parmi ses bustes exposés au salon, on peut mentionner ceux de La Fayette, de Benjamin Franklin, d'Honoré de Mirabeau, de Jacques Necker, et de Jean Sylvain Bailly.
Les portraits
Houdon est principalement connu comme portraitiste ; ses portraits sont extrêmement précis et vivants et de nombreuses personnalités de son temps posent pour lui. On lui doit les bustes de la tsarine Catherine II de Russie et du philosophe Denis Diderot, quatre bustes différents de Voltaire et un buste de Rousseau réalisé après la mort de celui-ci, ainsi qu'un buste de Cagliostro. Les yeux de ses portraits sont célèbres et Melchior Grimm, frappé par le jeu de la lumière et l'expressivité de leurs regards, remarquait que : « Houdon était peut-être le premier sculpteur qui ait su modeler les yeux ».
On peut encore citer ses portraits de Voltaire (en buste, sur pied au Panthéon, ou assis au musée de l'Ermitage), de la comédienne Sophie Arnould, de Molière, de Napoléon Bonaparte, ainsi que ceux de plusieurs grands hommes américains : celui de Washington déjà évoqué, de Robert Fulton, Benjamin Franklin ou Thomas Jefferson.
Catalogue
- Voltaire assis, statue, marbre (1781), Saint-Pétersbourg (Musée de l'Ermitage), bronze copie - Comédie-Française
- Portrait de Madame de Sérilly d'Etigny, buste, marbre (1782), Londres, Wallace Collection [3]
- Portrait d'Alexandre Brongniart, buste, terre cuite (1777), Paris, musée du Louvre[4]
- Portrait d'Anne-Ange Houdon, buste, plâtre (1791), Paris, musée du Louvre[5]
- Apollon repoussé par le vent, médaillon, marbre (1782), Paris, musée du Louvre[6]
- Portrait de Benjamin Franklin, buste, terre cuite (1778), Paris, musée du Louvre[7]
- Portrait de Buffon, buste marbre, Paris, musée du Louvre[8]
- Portrait du duc de Choiseul, buste, marbre (1780), Paris, musée du Louvre[9]
- Portrait de Cicéron, buste, plâtre, Paris, musée du Louvre[10]
- Portrait de la comtesse de Jaucourt, buste, marbre (1777), Paris, musée du Louvre[11]
- Portrait de Condorcet, buste, terre cuite (vers 1785), Paris, musée du Louvre[12]
- Portrait de Diderot, buste, marbre (1775), Paris, musée du Louvre[13]
- Diane chasseresse :
- Diane chasseresse, statue, marbre (1780), Lisbonne, Musée Calouste-Gulbenkian
- Diane chasseresse, statue, bronze (1790), Paris, musée du Louvre[14]
- Portrait de Diderot, buste, terre cuite (1771), Paris, musée du Louvre[15]
- Portrait de George Washington, buste, terre cuite (1786), Paris, musée du Louvre[16]
- Portrait de Jean-Charles-Pierre Lenoir, buste, marbre (1784), Paris, musée du Louvre[17]
- La Frileuse, statuette, terre cuite (1793), Paris, musée du Louvre[18]
- Portrait de Louise Brongniart, buste, terre cuite (1777), Paris, musée du Louvre[19]
- Portrait de Madame Adélaïde, buste, marbre (1777), Paris, musée du Louvre[20]
- Portrait de Madame Houdon, buste, plâtre, Paris, musée du Louvre[21]
- Modèle du monument funéraire du prince Alexandre Mikhaïlovitch Golitsyne, groupe, terre cuite (1777)[22]
- Monument du cœur du comte d'Ennery, groupe, marbre (1781), Paris, musée du Louvre[23]
- Morphée, statuette, marbre (1777), Paris, musée du Louvre[24]
- Le Sommeil, statuette, terre cuite, Paris, musée du Louvre
- Portrait de Sabine Houdon, buste, plâtre (1788), Paris, musée du Louvre[25]
- Portrait de Sabine Houdon, buste, plâtre (1791 ?), Paris, musée du Louvre[26]
- Portrait de Sophie Arnould, buste, marbre (1775), Paris, musée du Louvre[27]
- Vestale, statue, marbre (1787), Paris, musée du Louvre[28]
- Portrait de Voltaire, buste, marbre (1778), Paris, musée du Louvre[29]
- Buste de fillette, buste, plâtre (1791), Lyon, musée des Beaux-Arts
- L'hiver, dit La Frileuse (1783), Montpellier, musée Fabre
- L'été, (1783), Montpellier, musée Fabre
- Les enfants Brongniart, Paris, musée du Louvre
- Saint-Bruno (1767), Rome, Basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs
- Buste du marquis de Méjanes, marbre (1786-1787), Aix-en-Provence, bibliothèque Méjanes [30]
- Buste du baron de Vietinghoff (1791), Berlin, Bode-Museum
Armoiries
- Armes de chevalier de l'Empire
- D'azur au chevron cousu de gueules du tiers de l'écu, chargé du signe des chevaliers légionnaires, accompagné en chef, à dextre d'un croissant, à sénestre d'un arc et d'une flèche, le tout d'argent; et en pointe d'un vieillard assis dans un fauteuil, le tout aussi d'argent. (Ces armes rappellent la statue de Voltaire assis dans un fauteuil, un des chefs-d'œuvre de Houdon).[2].
Musées, monuments
Élèves
Notes et références
- ↑ Frédéric Chappey, Les Professeurs de l'École des Beaux-Arts, (1794-1873), dans: Romantisme, 1996. no 93. p. 95-101.
- 1 2 Alcide Georgel, Armorial de l'Empire français : L'Institut, L'Université, Les Écoles publiques, 1870 (lire en ligne).
- ↑ Buste of Madame de Sérilly
- ↑ « Notice no 2436 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 16587 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2482 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2454 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2429 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2499 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 10744 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2428 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2432 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 19107 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2537 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2452 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2456 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2509 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2477 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2434 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2414 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2437 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 524 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 522 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 4420 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2440 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2439 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2426 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 28410 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ « Notice no 2512 », sur la base Atlas du musée du Louvre
- ↑ Buste de Houdon
Voir aussi
Bibliographie
- Valérie Roger, « Du portrait malgré lui à la grâce intemporelle du visage », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, Articles, 2007, mis en ligne le 13 juin 2008. En ligne. Consulté le 17 mars 2013.
Liens externes
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat
- (en) Jean-Antoine Houdon dans Artcyclopedia
- Portail de la sculpture
- Portail du XVIIIe siècle
- Portail de la France au XIXe siècle
- Portail de la franc-maçonnerie