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Diane (mythologie)

Diane (mythologie)

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Diane
Déesse de la mythologie romaine

Statue de Diane (Artémis) chassant Musée du Louvre, Paris
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Artémis
Nom Diane
Fonction principale Déesse de la lumière et du monde sauvage
Fonction secondaire Chasse, virginité et chasteté
Équivalent(s) par syncrétisme Artémis
Monture cerf
Compagnon(s) biche, cerf, ours
Culte
Temple(s) Temple de Diane
Lieu principal de célébration Rome
Famille
Père Jupiter
Mère Latone
Fratrie Apollon
Conjoint aucun
Symboles
Attribut(s) Arc et flèches, carquois
Animal Biche
Végétal cèdre, noyer
Astre Croissant de Lune

Diane est très tôt devenue la déesse de la chasse dans la mythologie romaine, après son assimilation à la déesse Artémis du panthéon grec durant le lectisterne de 399 av. J.-C..

Étymologie

Le nom de Diane est une forme adjective issue d'un ancien *divius, correspondant au latin 'divus', 'dius', comme dans Dius Fidius, Dea Dia et au neutre à dium signifiant le ciel[1]. La racine indo-européenne *d(e)y(e)w signifie le ciel lumineux ou ciel diurne, que l'on retrouve également dans le Latin deus (dieu, originellement dieu du ciel diurne), dies (jour), et dans le nom de Jupiter, contraction de *Dius Pater[2]. Diane serait donc à l'origine la "Divine", c'est-à-dire l'incarnation féminine de la lumière du jour, substantivation d'une forme adjective.

Diane chasseresse et ses nymphes, œuvre de Pierre Paul Rubens, collection privée, Madrid.

Description

Après son assimilation à Artémis (Voir cet article), la déesse italique Diane hérite de l'histoire mythologique de son homologue grecque, romanisée avec des noms latins. Ainsi d'après la légende d'Artémis, elle est la fille de Latone (Léto) et de Jupiter, sœur jumelle d'Apollon dieu de la musique, du soleil. Née sur l'île d'Ortygie appelée plus tard Délos. Elle vint au monde quelques instants avant son frère. Témoin des douleurs maternelles, elle conçut une telle aversion pour le mariage, qu'elle demanda et obtint de son père la grâce de garder une virginité perpétuelle comme Minerve (Athéna) déesse de l'intelligence et protectrice d'Athènes. C'est pour cette raison que ces trois déesses reçurent de l'oracle d'Apollon le nom de Vierges blanches. Jupiter l'arma lui-même d'un arc et de flèches, et la fit reine de la chasse. Il lui donna pour cortège soixante nymphes, appelées Océane, et vingt autres nommées Asie, dont elle exigeait une inviolable chasteté.

Avec ce nombreux cortège, elle se livre à la chasse, son occupation. Toutes ses nymphes sont grandes et belles, mais la déesse les surpasse toutes en taille et en beauté. Elle avait un grand nombre de surnoms, selon les qualités qu'on lui attribuait, les contrées qu'elle semblait favoriser, les temples où on l'honorait. Elle portait aussi un croissant de lune sur la tête et était souvent représentée en compagnie d'une biche.

Quand Apollon (le Soleil) disparaît à l'horizon, Diane (la Lune) resplendit dans les Cieux et répand discrètement sa lumière dans les profondeurs mystérieuses de la Nuit. Ces deux divinités ont des fonctions non identiques, mais semblables : alternativement, elles éclairent le monde ; de là leur caractère de fraternité. Apollon est célébré de préférence par les jeunes garçons ; Diane, plutôt par les chœurs de jeunes filles.

Domaine

Les forêts, les clairières et les sources. En général tous les lieux de marge entre deux univers, entre la sauvagerie et la civilisation : c'est elle qui règle le passage d'un monde à l'autre.

Culte

La Diane de Gabies revêtant un diplax suite à une offrande.

Diane est une jeune déesse commune à toutes les tribus latines. Plusieurs sanctuaires de Diane se trouvaient ainsi dans la région du Latium. Le premier aurait été situé près d'Albe avant que la ville ne soit détruite par les Romains.

La position géographique du sanctuaire de Diane au cœur des Monts Albains, berceau ethnique des Latins témoigne de l'ancienneté de son culte[3].

À Rome, un sanctuaire de Diane existait sur la colline de l'Aventin. Selon la tradition transmise notamment par Tite-Live, il aurait été fondé par le roi Servius Tullius qui aurait institué un culte fédéral auquel participait l'ensemble des Latins affirmant la domination de Rome sur le Latium. Sa location est remarquable car l'Aventin est située hors du pomerium, c'est-à-dire hors du territoire originel de la cité.

Certains historiens modernes, comme Theodor Mommsen ont avancé que Diane ne serait pas une divinité originelle de Rome, en notant son absence du plus ancien calendrier romain ou encore son accueil lors du lectisterne de -399, à côté d'Hérakles, héros d'origine étrangère. D'autres arguments soulignent au contraire son ancienneté dans l'Urbs[4].

Le culte de la déesse fut influencé par celui de son homologue grec Artémis et il devient dès lors difficile de dissocier l'apport grec du substrat romain.

Il y avait aussi des temples de Diane à :

  • Sens qui fut détruit pour fortifier la ville au IVe siècle.
  • Au cœur de Nîmes où des ruines d'un temple de Diane sont ouvertes à la visite dans le Jardin de la Fontaine.
  • Dans la ville d'Évora, les ruines du temple de Diane se dressent au sommet de la ville.

Représentations artistiques

Jeune Diane par Louis-Maurice Boutet de Monvel, 1893.
Artémis d'Éphèse.
À l'époque moderne, les princesses étaient volontiers représentées en Diane : ici un portrait de la Margravine Louise-Henriette de Brandebourg.

De façon assez courante, le nom de Diane remplace celui d'Artémis dans les représentations de cette dernière. Ainsi les deux déesses, originellement différentes et issues de deux cultures distinctes, sont unies dans leur représentation : on produit donc communément des représentations d'Artémis sous le nom de Diane, de la même façon que le nom de Neptune est associé aux représentations de Poséidon. Les statues de Diane d'Éphèse sont assez connues : le corps de la déesse est ordinairement divisé par bandes, en sorte qu'elle paraît pour ainsi dire emmaillotée. Elle porte sur la tête une tour à plusieurs étages ; sur chaque bras, des lions ; sur la poitrine et l'estomac, un grand nombre de mamelles, qui peuvent également être considérées comme des testicules de taureau selon de nombreuses interprétations. Tout le bas du corps est parsemé de différents animaux, de bœufs ou taureaux, de cerfs, de sphinx, d'abeilles, d'insectes, etc. On y voit même des arbres et différentes plantes, tous symboles de la nature et de ses innombrables productions.

Ailleurs on l'a parfois représentée avec trois têtes, la première de cheval, la seconde de femme ou de laie, et la troisième d'un chien, ou encore celles d'un taureau et d'un lion.

Ces diverses représentations de la déesse semblent se rapporter à un culte primitif, d'origine asiatique, mélangé de traditions égyptiennes se rapportant au culte de la Déesse Neith. Dans l'art grec proprement dit, c'est surtout la chaste Diane, la Diane chasseresse, amante des bois et des montagnes, la déesse fière et hautaine, la resplendissante reine des nuits, que la sculpture et la gravure ont le plus souvent représentée.

On la voit en habit de chasse, les cheveux noués par derrière, la robe retroussée avec une seconde ceinture, le carquois sur l'épaule, un chien à ses côtés, et tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche. Elle a les jambes ainsi que les pieds nus, et le sein droit découvert. Quelquefois elle est chaussée de brodequins. Souvent elle a un croissant au-dessus du front, symbole de la Lune. On la représentait chassant, ou dans le bain, ou se reposant des fatigues de la chasse. Les poètes la dépeignent tantôt sur un char traîné par des biches ou des cerfs blancs, tantôt montée elle-même sur un cerf, tantôt courant à pied avec son chien, et toujours entourée de ses nymphes, armées comme elle d'arcs et de flèches.

Notes

  1. Georges Dumézil, La religion romaine archaïque, 2e édition revue et corrigée, Paris : éditions Payot, 1974, part 3, chap. 1.
  2. Dumézil, op. cit.
  3. F.-H. Massa-Pairault, « Diana Nemorensis, déesse latine, déesse hellénisée », Mélanges d’archéologie et d'histoire, t. 81, 1969, p. 427-428, consulter en ligne
  4. F.-H. Massa-Pairault, op. cit.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Le Chaste Hippolite, ballet allégorique, pour la tragédie de Nicétas ou le triomphe de la foy, et de la virginité (1681).
  • Les représentations de Diane sur les monnaies de l'Empire romain
  • Portail de la mythologie romaine
  • Portail de la Lune
  • Portail de la chasse
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