Démographie de l'Inde
Démographie de l'Inde | |
Pyramide des âges de l'Inde en 2005. |
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Dynamique | |
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Population (2015) | 1 265 810 000 hab. |
Accroissement naturel | 1,38 % |
Indice de fécondité | 2,58 enfants par ♀ |
Taux de natalité | 22,01 ‰ |
Taux de mortalité | 8,18 ‰ |
Taux de mortalité infantile | 54,63 ‰ |
Espérance de vie à la naissance | 64,71 ans |
Âge médian | |
Homme | 24,9 ans |
Femme | 24,9 ans |
Structure par âge | |
0-14 ans | 30,8 % |
15-64 ans | 64,3 % |
65 ans et plus | 4,9 % |
Rapport de masculinité | |
À la naissance | 117 ♂/100 ♀ |
Moins de 15 ans | 108 ♂/100 ♀ |
15-64 ans | 107 ♂/100 ♀ |
65 ans et plus | 102 ♂/100 ♀ |
Migration | |
Solde migratoire | -0,07 ‰ |
Composition linguistique | |
Hindî (Officiel) | |
Anglais (Officiel) | |
Autres | |
Composition ethnique | |
Indo-Aryens | 72 % |
Dravidiens | 25 % |
Mongoloïdes et autres | 3 % |
Composition religieuse (2011) | |
Hindouisme[1] | 79,8 % |
Islam[1] | 14,2 % |
Christianisme[1] | 2,3 % |
Sikhisme[1] | 1,7 % |
Bouddhisme[1] | 0,7 % |
Autres[1] | 3 % |
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L'Inde, qui compte 1,26 milliard d'habitants en 2015, est le deuxième pays le plus peuplé au monde après la Chine.
L'Inde compte déjà 17,5 % de la population mondiale et devrait devenir le pays le plus peuplé au monde vers 2025[2],[3]. Le taux de croissance de sa population était de 1,2 % en 2014.
L'Inde compte plus de 2 000 groupes ethniques et l'ensemble des grandes religions du monde y est représenté, tout comme quatre familles de langues (indo-européennes, dravidiennes, austroasiatiques et tibéto-birmanes). Seul le continent africain connait une diversité linguistique, culturelle et génétique plus importante que l'Inde[4].
Recensements
L'Inde a une longue tradition des recensements de sa population depuis le XIXe siècle, à l'époque de la colonisation britannique. Le premier recensement moderne a eu lieu en 1872, les recensements ont lieu systématiquement tous les dix ans depuis 1881.
Ainsi, le dernier recensement a eu lieu en 2010-2011. Deux millions de fonctionnaires indiens ont été employés. Les données biométriques (photographie et empreintes digitales) recueillies auprès de tous les citoyens de plus de 15 ans doivent permettre de créer un Registre national de la population et de délivrer à tous les Indiens un numéro et une carte nationale d'identité. Ce recensement est quantitativement le plus important de l'histoire de l'humanité[réf. nécessaire].
Évolution démographique
Évolution de la population | ||
---|---|---|
Année | Population | %± |
1951 | 361 088 000 | — |
1961 | 439 235 000 | + 21,6 % |
1971 | 548 160 000 | + 24,8 % |
1981 | 683 329 000 | + 24,7 % |
1991 | 846 421 000 | + 23,9 % |
2001 | 1 028 737 000 | + 21,5 % |
2011 | 1 210 193 000 | + 17,6 % |
Source : |
Maitrise démographique ?
À la différence de la Chine, qui est à peu près parvenue à maitriser sa croissance démographique, l'Inde connait toujours une augmentation rapide de sa population. La population indienne augmente d'environ 19 millions d'habitants par an (conséquence d'un taux global de fécondité de 2,7 enfants par femme - contre 1,7 pour la Chine). On peut ainsi s'attendre à ce que l'Inde devienne le pays le plus peuplé du monde aux alentours de 2025, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de surpopulation.
Ce qui est à noter ce ne sont pas tant les chiffres eux-mêmes, mais la tendance irrégulière et relativement lente des évolutions. La fécondité indienne commence à baisser à partir de 1975. En effet, à la différence de la Chine où est appliquée la politique de l'enfant unique, l'Inde a plus axé ses efforts sur la responsabilisation individuelle (centres d'information sur la contraception). Cependant, l'Inde étant une démocratie, cette politique a pu varier, contrairement à la Chine, où la politique de l'enfant unique est restée en place depuis sa mise en vigueur.
Structure de la population
Période | Naissances annuelles | Décès annuels | Solde naturel annuel | Taux de natalité (‰) | Taux de mortalité (‰) | Solde naturel (‰) | Indice de fécondité | Taux de mortalité infantile |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1950 – 1955 | 16,832,000 | 9,928,000 | 6,904,000 | 43,3 | 25,5 | 17,7 | 5,90 | 165,0 |
1955 – 1960 | 17,981,000 | 9,686,000 | 8,295,000 | 42,1 | 22,7 | 19,4 | 5,90 | 153,1 |
1960 – 1965 | 19,086,000 | 9,358,000 | 9,728,000 | 40,4 | 19,8 | 20,6 | 5,82 | 140,1 |
1965 – 1970 | 20,611,000 | 9,057,000 | 11,554,000 | 39,2 | 17,2 | 22,0 | 5,69 | 128,5 |
1970 – 1975 | 22,022,000 | 8,821,000 | 13,201,000 | 37,5 | 15,0 | 22,5 | 5,26 | 118,0 |
1975 – 1980 | 24,003,000 | 8,584,000 | 15,419,000 | 36,3 | 13,0 | 23,3 | 4,89 | 106,4 |
1980 – 1985 | 25,577,000 | 8,763,000 | 16,814,000 | 34,5 | 11,8 | 22,7 | 4,47 | 95,0 |
1985 – 1990 | 26,935,000 | 9,073,000 | 17,862,000 | 32,5 | 10,9 | 21,5 | 4,11 | 85,1 |
1990 – 1995 | 27,566,000 | 9,400,000 | 18,166,000 | 30,0 | 10,2 | 19,8 | 3,72 | 76,4 |
1995 – 2000 | 27,443,000 | 9,458,000 | 17,985,000 | 27,2 | 9,4 | 17,8 | 3,31 | 68,9 |
2000 – 2005 | 27,158,000 | 9,545,000 | 17,614,000 | 24,8 | 8,7 | 16,1 | 2,96 | 60,7 |
2005 – 2010 | 27,271,000 | 9,757,000 | 17,514,000 | 23,1 | 8,3 | 14,8 | 2,73 | 52,9 |
Manque de femmes
Depuis l'arrivée de l'échographie, les cas d'avortement des filles sont très importants, surtout dans les États riches où les personnes peuvent se payer une échographie. C'est ainsi qu'en août 2005, la moyenne nationale à la naissance est de 933 femmes pour 1 000 hommes, ce qui signifie qu'environ 40 millions d'indiens ne trouveront jamais de partenaire. Dans certains États riches, comme l'Haryana, la moyenne est même de 861 femmes pour 1 000 hommes. Le problème est si important que, depuis 1994, il est interdit de pratiquer des examens prénataux pour déterminer le sexe du fœtus et encore plus des avortements pour cette raison. Mais dans les faits, cette loi est souvent ignorée.
La tendance à l'avortement des filles, loin de se résorber, s'aggrave d'années en années. En 1961, parmi les enfants de 0 à 6 ans, la proportion était de 976 filles pour 1000 garçons[6]. En 2010 c'est seulement 914 filles[7].
Dans un article paru le dans la revue médicale The Lancet, les équipes de professeurs Prabhat Jha de l'université de Toronto au Canada et celle de Rajesh Kumar à Chandigarh en Inde ont évalué le déficit de naissances féminines, cela grâce à un recensement lancé en Inde en 1998 auprès de 1,1 million de ménages. Ils ont remarqué que dans les familles où le premier enfant était de sexe féminin, les proportions pour les deuxièmes naissances étaient de 759 filles pour 1 000 garçons, ce taux passant même à 719 après deux naissances féminines. Si le déficit est plus fort chez les femmes éduquées (peut-être dû à leurs revenus plus élevés, qui leur permettrait de pratiquer des examens prénataux pour déterminer le sexe de l'enfant), il ne varie pas en fonction de la religion.
Comparé aux ratios d'autres pays, il a été estimé qu'il s'est produit un manque de 590 000 et 740 000 filles supplémentaires en 1997, ce qui fait supposer l'avortement d'au moins 500 000 fœtus filles. Sur une échelle de 20 ans, ce seraient 10 millions de filles qui ne seraient pas nées en Inde en raison de cette préférence masculine.
La raison de ces avortements est que les Indiens préfèrent avoir un garçon, car ce sont eux qui perpétuent le patronyme, s'occupent des parents lorsqu'ils sont vieux et, surtout, héritent des terres. En revanche, pour les Indiens, les filles n'apportent rien, bien au contraire, car il faut même payer leur dot à la famille de leur mari. Un vieux proverbe résume même cette situation : « Élever une fille, c'est comme arroser le jardin d'un voisin ».
Alors qu'en Inde les mariages arrangés sont la norme, ce manque de femmes a poussé de nombreuses familles à rechercher une épouse pour leur fils dans certains États montagneux et même à l'étranger (comme au Népal ou au Bangladesh), où un commerce matrimonial, parfois criminel (enlèvements), est apparu. De plus, les hommes dont les familles n'ont aucune terre et peu d'argent ont moins de chances de se trouver une femme, car les familles préfèrent marier leur fille à une famille riche, pour ainsi avoir plus de chance de pouvoir en tirer parti. Il est même arrivé que des cas de polyandrie aient été découverts, où plusieurs frères partagent la même femme.
Cependant, cet état de fait apporte quelques bons côtés. C'est ainsi que la demande de la dot est en diminution (car les familles des femmes ont l'avantage), ainsi que les mariages intercastes.
Plus largement, ce phénomène sociétal atteint en Asie des proportions affectant la démographie mondiale.
Un pays jeune
En 2005, les moins de 20 ans représentent 45,3 % de la population indienne, les plus de 60 ans 5,9 %[8]. Même si la part des jeunes diminue lentement (50,7 % des Indiens avaient moins de 20 ans en 1950[8]), le pays doit faire face aux défis de nourrir, loger et scolariser un nombre important d'enfants.
Natalité
Le taux de fécondité est estimé en 2011 à 2,4 enfants par femme (contre 3,2 en l'an 2000)[9]. Pour comparaison, l'indice est de 3,8 au Pakistan (en 2013) et 2,3 au Bangladesh (en 2011).
Le taux de natalité est de 21,8 ‰ tandis que le taux de mortalité est de 7,1 ‰, ce qui correspond à un taux d'accroissement naturel de 14,7 ‰.
Distribution de la population
Composition culturelle
Composition | Hindou | Musulman | Chrétien | Sikh | Bouddhiste | Jain | Autres |
---|---|---|---|---|---|---|---|
% de la population de 2011 | 79,8 % | 14,2 % | 2,3 % | 1,7 % | 0,7 % | 0,4 % | 2,6 % |
Croissance entre 1991 et 2001 | 20,3 % | 29,5 % | 22,6 % | 18,2 % | 24,5 % | 26,0 % | 103,1 % |
Taux de masculinité | 935 | 940 | 1009 | 895 | 955 | 940 | 1000 |
Taux d'alphabétisme[11] | 75,5 | 60,0 | 90,3 | 70,4 | 73,0 | 95,0 | 50,0 |
Population active occupée | 40,4 | 31,3 | 39,7 | 37,7 | 40,6 | 32,9 | 48,4 |
Castes et tribus répertoriées
En 2001, les castes répertoriées (Scheduled Castes en anglais) et les tribus répertoriées (Scheduled Tribes en anglais) représentent respectivement 167 millions et 84 millions de personnes[12], soit 16,2 % et 8,2 % de la population totale de l'Inde[13].
En 2011, les castes répertoriées et les tribus répertoriées représentent respectivement 201 millions et 104 millions de personnes, soit 16,6 % et 8,6 % de la population totale de l'Inde[14].
Le tableau ci-dessous indique l'évolution de la part des castes et tribus répertoriées dans la population totale de l'Inde.
Année | Castes répertoriées | Tribus répertoriées |
---|---|---|
1961 | 14,67 % | 6,86 % |
1971 | 14,60 % | 6,94 % |
1981 | 15,81 % | 7,83 % |
1991 | 16,48 % | 8,08 % |
2001 | 16,20 % | 8,20 % |
2011 | 16,63 % | 8,61 % |
Langues
Religions
Sources
- 1 2 3 4 5 6 ASIE/INDE - Augmentation du nombre des musulmans et stabilité de celui des chrétiens dans le cadre du recensement relatif aux communautés religieuses, consulté le 14 septembre 2015.
- ↑ « India's population 'to be biggest' in the planet », BBC News, (consulté le 24 septembre 2011)
- ↑ (en) US Census Bureau, Demographic Internet Staff, « United States Census Bureau - International Data Base (IDB) », Census.gov (consulté le 24 septembre 2011)
- ↑ India, a Country Study United States Library of Congress, Note on Ethnic groups
- ↑ World Population Prospects: The 2010 Revision
- ↑ Selon la règle démographique connue, sans contrôle des naissances ou avortements, il naît de 104 à 106 garçons pour 100 filles, et la surmortalité naturelle des garçons fait que ce chiffre s'équilibre ensuite. Les statistiques présentées ici recouvrent aussi bien les avortements sélectifs qu'une surmortalité accrue des fillettes, contraire aux règles démographiques, sans qu'il soit possible de faire la part entre avortements et surmortalité
- ↑ India's unwanted girls, BBC, 23 mai 2011, statistiques 2011
- 1 2 Bertrand Badie, Béatrice Didiot (dir.), L'État du monde 2007, Paris, La Découverte, 2006, p.93
- ↑ (en)SRS Statistical Report 2011 Censusindia.gov Estimates Of Fertility Indicators
- ↑ Inde : 966 Millions d'Hindous, 172 M de Musulman, 27 M de Chrétiens, consulté le 14 décembre 2015.
- ↑ « http://mospi,gov,in/press_note_NSS_%20Report_no_532_19may10,pdf » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), consulté le 2013-03-25
- ↑ (en)Scheduled Castes & Scheduled Tribes Population
- ↑ (en)Selected Socio‐Economic Statistics India, 2011 p.42/203
- ↑ Primary Census Abstract - 2011
Bibliographie
- Quand les femmes auront disparu. L'élimination des filles en Inde et en Asie, Bénédicte Manier, Éditions La Découverte, 2008.
- Institut des sciences et des techniques de l'équipement et de l'environnement pour le développement, 2006 : « L'Inde des villes », Villes en développement : bulletin de la coopération française pour le développement urbain, l'habitat et l'aménagement spatial no 71 (mars 2006)
Voir aussi
Articles connexes
- Villes indiennes dépassant le million d'habitants
Liens externes
- (fr) L'Inde face au déséquilibre croissant du sex-ratio de sa population : perspectives socio-démographiques d'un manque de filles [PDF]
- (fr) Éric Leclerc, Population et développement en Inde, sur le site de l'Académie de Rouen, 1999
- (en) Statistique de la CIA
- Statistique de l’ONU
- Durand-Dastès, François, La population indienne en 2011: anciennes et nouvelles différenciations spatiales, M@ppemonde, n°108
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