Charles Gounod

Nom de naissance | Charles François Gounod |
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Naissance |
Paris, ![]() |
Décès |
(à 75 ans) Saint-Cloud, ![]() |
Activité principale | Compositeur |
Style | Romantique |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres |
Antoine Reicha, Jacques Fromental Halévy, Jean-François Lesueur |
Ascendants | François-Louis Gounod (père) et Victoire Lemachois (mère) |
Conjoint | Anna Zimmerman (1829-1907) |
Famille | Pierre-Joseph-Guillaume Zimmerman (beau-père) |
Récompenses | Prix de Rome (1839) |
Œuvres principales
Faust (1859)
Mireille (1864)
Roméo et Juliette (1867)
Charles Gounod est un compositeur français né le à Paris (ancien 11e arrondissement) et mort le à Saint-Cloud (Seine-et-Oise)[1].
Biographie
Charles-François Gounod est né le place Saint-André-des-Arts à Paris[2]. Il est le fils du peintre François-Louis Gounod[3], et de Victoire Lemachois (parents mariés à Rouen le 24 novembre 1806) qui fut son premier professeur de piano.
Après avoir fait ses classes au lycée Saint-Louis, il étudie l'harmonie avec Antoine Reicha puis, au Conservatoire de Paris, avec Jacques Fromental Halévy et la composition avec Jean-François Lesueur. En 1839, il remporte le Grand Prix de Rome pour sa cantate Fernand. Il profite de son séjour à la Villa Médicis pour étudier notamment la musique religieuse, surtout celle de Palestrina. De cette époque (1841) date son premier portrait peint connu, par son condisciple Charles Octave Blanchard[4]. En 1842, il découvre Die Zauberflöte à Vienne, où est exécutée sa deuxième messe avec orchestre.
En 1843, de retour à Paris, il accepte le poste d'organiste et de maître de chapelle de l'église des Missions étrangères. En 1847, l'archevêque de Paris l'autorise à porter l'habit ecclésiastique. Il s'inscrit au cours de théologie de Saint-Sulpice et va écouter les sermons de Lacordaire à Notre-Dame. En 1848, après les journées révolutionnaires, il renonce à sa vocation sacerdotale et quitte son poste des Missions étrangères.
En 1849, grâce à l'appui de Pauline Viardot, il obtient le livret de Sapho, opéra en trois actes sur un livret d'Émile Augier, qui est créé à l'Opéra le , sans grand succès. Il compose ensuite une musique de scène pour Ulysse de François Ponsard. En 1852, il épouse Anna Zimmerman, fille de Pierre-Joseph-Guillaume Zimmerman.
Il présida les Orphéons de la Ville de Paris, de 1852 à 1860. Il a alors écrit de nombreux chœurs, comme le Vin des Gaulois. En tant que compositeur de la musique sacrée, il assista en 1860 au Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église.
Il compose Le Médecin malgré lui, opéra-comique en 3 actes d'après Molière, sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, avec qui il collaborera souvent. L'œuvre est créée au Théâtre-Lyrique le , jour anniversaire de la naissance de Molière. En 1859, son opéra Faust est joué au Théâtre-Lyrique, remportant un succès considérable, avec 70 représentations la première année. En 1860, il écrit deux opéras-comiques Philémon et Baucis et La Colombe. Il crée en 1862 La Reine de Saba (livret de Jules Barbier et Michel Carré), opéra qui s'arrêta au bout de quinze représentations. En 1867 pendant l'exposition universelle, Roméo et Juliette connaîtra un succès très vif.
En 1870, fuyant l'invasion allemande, Gounod s'installe en Angleterre, où il fait la connaissance de la chanteuse Georgina Weldon (en) avec qui il aura une liaison pendant quatre ans. En 1872 est donné Les Deux Reines de France, drame de Legouvé qui est mal accueilli. Puis est créé au Théâtre de la Gaîté Jeanne d'Arc drame historique de Jules Barbier, qui ravive le patriotisme français. En 1874, Gounod quitte la Grande-Bretagne. En 1876 est exécutée en l'église Saint-Eustache la Messe du Sacré Cœur de Jésus.
Dans la dernière partie de sa vie, Gounod compose beaucoup de musique religieuse, notamment un grand nombre de messes et deux oratorios La Rédemption (1882) et Mors et Vita (1885).
Il meurt le à Saint-Cloud. Ses obsèques ont lieu dix jours plus tard à l'église de la Madeleine, avec le concours de Camille Saint-Saëns à l'orgue et de Gabriel Fauré à la tête de la maîtrise. Il est inhumé à Paris, au cimetière d'Auteuil.
L'auteur-compositeur-interprète Pauline de Lassus, connue sous le nom de scène Mina Tindle, est l'une de ses descendantes[5],[6].
Œuvres
Œuvres principales

Gounod est surtout réputé pour ses opéras, principalement :
- Faust, d'après la pièce de Goethe. Marguerite est séduite par Faust après qu'il a vendu son âme au diable. On y entend l’air de Méphisto Le Veau d'or, l'air de Marguerite dit des bijoux — Ah ! je ris —, immortalisé à sa façon par La Castafiore de Hergé, le chœur des soldats et la musique de ballet de la Nuit de Walpurgis.
- Roméo et Juliette, d'après la pièce de Shakespeare. Les airs les plus connus sont la valse de Juliette, Je veux vivre, et l'air du ténor, Ah ! lève-toi, soleil !.
- Mireille d'après le poème en occitan de Frédéric Mistral.
Il est également l’auteur des œuvres suivantes :
- deux symphonies (1855) : Symphonie nº 1 en ré majeur et Symphonie nº 2 en mi bémol majeur, et une Petite symphonie pour neuf instruments à vent (1885);
- cinq quatuors à cordes;
- Ave Maria, dérivé du premier prélude du Clavier bien tempéré de Bach (non destiné à être interprété dans une église) ; Noël, sur un poème de Jules Barbier ; Marche funèbre d'une marionnette pour piano (1872) ; Marche pontificale (1869) pour orchestre et cuivres, devenue l’hymne officiel du Vatican en 1949[7].
- de nombreuses mélodies sur des poèmes d'Alfred de Musset, d'Alphonse de Lamartine, Jean-Antoine de Baïf ou Jean Racine, tels que : Venise, Le Soir, Ô ma belle rebelle, D’un cœur qui t’aime, ou L’Absent dont il a écrit lui-même les paroles.
- un Requiem en Do majeur, pour chœur et orchestre (œuvre posthume)
Liste des œuvres
Fichier audio | |
O ma lyre immortelle de Sapho | |
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Période | Titre | Représentation | Type | Détails
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OPÉRAS ET MUSIQUES DE SCÈNE | ||||
1851 | Sapho | une nouvelle version, en 5 actes fut créée à l'Opéra Garnier en 1884 | ||
1852 | Ulysse | Théâtre-Français | Tragédie en cinq actes, avec chœurs, de Ponsard | |
1854 | La Nonne sanglante | |||
1858 | Le Médecin malgré lui | |||
1859 | Faust | Il eut près de 200 représentations puis, augmenté d'un ballet, repris en 1869 à l'Opéra Le Peletier (Paris), puis à l'Opéra Garnier où il atteignit sa 500e représentation en 1887 | ||
1860 | La Colombe | Repris à l'Opéra-comique en 1866 | ||
1861 | Philémon et Baucis | opéra comique en 2 actes | un 3e acte (intermédiaire) fut ajouté à la création | |
1862 | La Reine de Saba | |||
1864 | Mireille | Opéra en 5 actes | D'après le poème provençal de Frédéric Mistral | |
1867 | Roméo et Juliette | Après une centaine de représentations, il fut vite monté dans les capitales belge et autrichienne et demeure à l'affiche des grandes scènes lyrique mondiales. | ||
1872 | Les Deux Reines de France | musique de scène | Drame en quatre actes d'Ernest Legouvé | |
1873 | Jeanne d'Arc | pièce de Jules Barbier | ||
1877 | Cinq-Mars | |||
1878 | Polyeucte | puis réduit à 4 actes | ||
1881 | Le Tribut de Zamora | |||
1893 | Les Drames sacrés | Scènes d'Armand Silvestre et Eugène Morand | ||
MUSIQUES RELIGIEUSES, INSTRUMENTALES, SYMPHONIQUES ET VOCALES | ||||
1842 | Requiem en Ré mineur | |||
1853 | Messe à 3 voix en Ut mineur "Aux Orphéonistes" | |||
1854 | Tobie (oratorio) | |||
1855 | Messe solennelle en l'honneur de sainte Cécile et deux symphonies | |||
1862 | Messe à 4 voix d'hommes en Sol majeur "pour les Sociétés chorales" | |||
1873 | Messe "Angeli Custodes" | |||
1873 | Messe brève pour les morts | |||
1875 | Requiem en Fa majeur | |||
1876 | Messe solennelle du Sacré Cœur | |||
1876 | Messe à la congrégation des Dames auxiliatrices, en Ut majeur | |||
1882 | La Rédemption (Oratorio pour soli, chœur et orchestre, exécuté pour la première fois au festival de Birmingham en 1882) | |||
1883 | Messe solennelle de Pâques | |||
1885 | Petite Symphonie, pour 9 instruments à vent | |||
1885 | Mors et Vita (Oratorio pour soli, chœur et orchestre, exécuté pour la première fois au festival de Birmingham en 1885) | |||
1887 | Messe à la mémoire de Jeanne d'Arc | |||
1888 | Messe chorale sur l'intonation de la liturgie catholique | |||
1888 | Messe de saint Jean | |||
1891 | Messe des morts [Requiem] en Ut majeur | |||
1895 | Messe dite "de Clovis" | |||
Morceaux de musique patriotique | ||||
La Statue de la Liberté , cantate créée à l'Opéra de Paris au profit de la souscription pour l'érection de l'œuvre de M. Bartholdi) | ||||
Nombreuses mélodies pour chant et piano, sur des paroles françaises, italiennes ou anglaises qui furent éditées à Paris et à Londres[8]. Citons : Sérénade de Victor Hugo, Le soir d'Alphonse de Lamartine, Venise d'Alfred de Musset. | ||||
OUVRAGES LITTÉRAIRES | ||||
1890 | Le Don Juan de Mozart | |||
1896 | Mémoires d'un artiste | |||
1875 | Autobiographie de C. Gounod sur la routine en matière d'art (Londres) : ouvrage d'études esthétiques sur la musique, la critique, le public et la propriété des auteurs. |
Hommage

Une ville d'Algérie, créée en 1899 dans le département de Constantine au sud de Guelma a porté son nom : Gounod. Elle est aujourd'hui appelée Aïn Larbi.
Des collèges de Saint-Cloud et Canteleu portent son nom.
Toutes les grandes villes de France (Paris, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Grenoble, Montpellier...) ont une rue à son nom.
Bibliographie
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Institut central pour le registre unique • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d'Espagne • Base Léonore • WorldCat
- Gérard Condé, Charles Gounod, biographie et catalogue complet, Fayard, 2009.
Annexes
Portraits
- dessiné par Ingres, Rome, 1841, The Art Institute, Department of Prints and Drawings, Chicago
- peint par Charles Octave Blanchard, Rome, 1841, Musée de la vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan, Paris
- peint par Ary Scheffer, Paris, vers 1858 (?), Château de Versailles
- peint par Eugen Felix, 1872
Voir aussi
Articles connexes
Inno e Marcia Pontificale
Liens externes
- Site charles-gounod.com
- Musica et Memoria La musique religieuse de Gounod.
- Partitions libres de Charles Gounod sur l'International Music Score Library Project
- University of Rochester Quelques partitions, dont Polyeucte, version chant et piano.
- e-Partitions Musique d'orgue et chant.
- Score of "Chants sacrés: 60 motets avec accompt. d’orgue ou piano pour messes, saluts, mariages, offices divers" From Sibley Music Library Digital Scores Collection
- Partitions libres de Charles Gounod dans Choral Public Domain Library (ChoralWiki)
- Partitions gratuites chez Cantorion.org
- Partitions gratuites chez Projet Mutopia
Notes
- ↑ Actuellement Hauts-de-Seine.
- ↑ Extrait du registre d'état civil du 11e arrondissement de Paris (1818) : « L'an mil huit cent dix-huit, le dix-huitième jour du mois de juin, trois heures de relevée. Par devant nous, Antoine-Marie Fieffé, adjoint à M. le maire du onzième arrondissement, faisant fonctions d'officier de l'état-civil, est comparu François-Louis Gounod, peintre âgé de soixante ans, demeurant à Paris, place Saint-André-des-Arts, n° 11, quartier de l'École de Médecine, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né d'hier quatre heures du matin, susdite demeure, de lui déclarant et de Victoire Lemachois, son épouse, mariés à Rouen (Seine-Inférieure) il y a douze [ans] environ, auquel enfant il a déclaré vouloir donner les prénoms de Charles-François. Lesdites déclaration et présentation faites en présence de Nicolas Fleury, coëffeur, âgé de cinquante ans, demeurant même maison, premier témoin, et de Michel Waizenegger, tailleur, âgé de quarante-six ans, demeurant susdite demeure, second témoin. Et ont les père et témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture. Signé : Gounod, Fleury, Waizenegger, Fieffé. » Le registre a disparu lors des incendies de la Commune de Paris de 1871 mais il est cité dans Gounod (1818-1893), sa vie et ses œuvres, d'après des documents inédits, p. 43.
- ↑ D'après G. Lenotre, Les Tuileries, page 69, François-Louis Gounod était le fils d'un fourbisseur du roi, logé aux Tuileries.
- ↑ Collections du Musée de la vie romantique)
- ↑ Jean-Yves Dana, « Mina Tindle, des reflets dans une voix d’or », La Croix,
- ↑ Frédérique Charlot, « Mina Tindle : To carry many talents », Standardsandmore.fr,
- ↑ hymne du Vatican
- ↑ Liste des chants avec les paroles
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