Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions

[HOME PAGE] [STORES] [CLASSICISTRANIERI.COM] [FOTO] [YOUTUBE CHANNEL]


Restauration (art)

Restauration (art)

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Restauration.
Cet article est une ébauche concernant l’art.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
Détail d'une fresque de Masaccio à Florence, avant et après sa restauration (dont suppression de censures).

La restauration en art englobe toutes les interventions et tous les traitements servant à rétablir un état historique donné et, par là, à améliorer la lisibilité et l'intégrité esthétique d'un objet ou d'un bâtiment ou, le cas échéant, rendre son utilisation à nouveau possible.

Histoire

En 1964 a lieu à Venise le IIe Congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. À cette occasion, une Charte dite de Venise est adoptée. Elle définit, sur le plan international, les grandes règles de la conservation et de la restauration du patrimoine monumental[1].

Le 11 juin 1993, l'assemblée générale de la Confédération européenne des organisations de conservation-restauration (ECCO) en adopte la définition suivante : « elle consiste à intervenir directement sur des biens culturels endommagés ou détériorés dans le but d'en faciliter la lecture tout en respectant autant que possible leur intégrité esthétique, historique et physique ». Selon l'ECCO, la restauration se distingue ainsi de la « conservation » matérielle, qui est « préventive » lorsqu'elle agit « indirectement sur le bien culturel, afin d'en retarder la détérioration ou d'en prévenir les risques d'altération en créant les conditions optimales de préservation compatibles avec son usage social », ou « curative » lorsqu'elle intervient « directement » sur lui « dans le but d'en retarder l'altération »[2].

Principes

Restaurateur au travail.
rentoilage d'un tableau par l'atelier Roos Campman

Avant toute entreprise de restauration de tout ou partie d'un monument historique, il y a une étude archéologique du site. Comme pour l'archéologie classique, chaque modification, chaque élément d'une construction (sol, enduit, papier peint, mur, porte) est considéré comme une unité stratigraphique. La découverte par sondages, par exemple, de fresques médiévales dans une église (parfois recouvertes de plusieurs enduits accumulés au cours des siècles) fait appel à des techniques d'Archéologie du bâti. L'étude des œuvres et leur mise en perspective dans leur contexte (historique, religieux, artistique, etc...) nécessite de la part du restaurateur d'art des connaissances qui font de lui plus qu'un simple technicien.

La restauration contemporaine s'attache aux principes suivants:

  • La lisibilité de la restauration exige que la partie restaurée puisse se distinguer de la partie originale, par la variation du rendu ou du matériau.
  • La réversibilité impose l'utilisation de techniques ou de matériaux qui puissent être éliminés dans le futur par une autre restauration. D'un point de vue chimique, la réversibilité signifie qu'une résine pourra être solubilisée dans le même solvant que celui qui a permis sa mise en œuvre. Si ce principe n'est pas respecté, des dégâts irréversibles peuvent être causés.
  • La compatibilité des produits de restauration avec les matériaux originaux, fait appel à une compréhension poussée de la chimie et de la physique des matériaux en présence.
  • La stabilité dans le temps des interventions et la stabilité physico-chimique des matériaux introduits sur l'objet, est indispensable pour la pérennité des œuvres restaurées.
  • Le respect de la création originale interdit au restaurateur toute re-création d'un élément disparu sur lequel il ne dispose pas d'une documentation historique certaine. Ainsi le tratteggio, mis au point par Cesare Brandi pour combler les lacunes en fresque, ne leur substitue qu'une texture neutre ne remplaçant pas le dessin original disparu.

Les formations initiales actuelles de restaurateurs agréées par l'État[3] comportent une formation scientifique approfondie (chimie, physique des matériaux, biologie...) qui complète la formation en histoire de l'art[4], en plus d'une base solide de dessin et de pratique manuelle. Les restaurateurs continuent à se former tout au long de leur carrière en participant à des colloques ou à des cours de formation continue ainsi qu'en consultant des publications spécialisées.

L'importance historique et patrimoniale d'une intervention de restauration implique une planification minutieuse. Le type de restauration, son étendue et ses buts sont définis en amont après collecte et analyse d'une documentation historique.

Cet examen, usuellement mené par une équipe pluri-disciplinaire, peut amener aussi bien à conserver l'aspect dégradé de l'œuvre avec une simple consolidation, qu'à reconstituer l'intégrité des éléments.

Restauration d'une œuvre peinte

Catherine RUEL et Kiriaki TSESMELOGLOU, S.A.R.L Atelier de conservation-restauration d’oeuvres peintes *
Inventaire du patrimoine culturel
immatériel en France
Domaine * Savoir-faire
Localisation Pays de la Loire
Loire-Atlantique
Nantes
* Descriptif officiel Ministère de la Culture et de la Communication (France)

Le savoir-faire de la restauration d’œuvres peintes est unique et fait pour cela l’objet d’une inscription à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France. L’enquête a notamment révélé le savoir-faire de l’atelier de Catherine RUEL et Kiriaki TSESMELOGLOU à Nantes, spécialisé dans la restauration de peintures religieuses et enluminures[5].

Différents éléments d’une œuvre peuvent nécessiter une restauration : le support (toile, châssis) ou la peinture elle-même (couche de préparation, liant, pigments ou vernis). Quoi qu’il en soit, la restauration ne se fait que sur les parties altérées de l’œuvre et toujours dans le respect du travail original de l’artiste.

Les interventions possibles

  • Constat de l’état de l’œuvre : il s’agit de dresser l’état du tableau et recenser toutes les altérations pour évaluer le travail futur de restauration. L’œuvre subit de nombreux examens (radiographies, rayons infrarouges, fluorescence d’ultra-violets…) afin de déceler toutes les caractéristiques du tableau. Des prélèvements sont également effectués pour connaitre les matériaux employés par l’artiste ainsi que ses techniques employés lors de la réalisation de l’œuvre.
  • Préparation à la restauration : dans l’attente du début de la restauration, l’œuvre est déjà protégée sommairement par du papier japon apposé sur la toile afin de retenir les écailles de peintures qui se décolleraient.
  • Refixage de la couche picturale : dans le cas d’écailles de peintures qui se soulèvent, le restaurateur applique un traitement qui va permettre de recoller les différentes couches de pigments.
  • Rentoilage : si la toile est trop altérée, une nouvelle toile est apposée à l’arrière de la première et les colles les fixent entre elles.
  • Dépoussiérage : dans toute restauration, c’est une étape indispensable, afin que la poussière ne soit pas fixée sur le tableau lors d’application de colle ou de vernis.
  • Dégraissage : il se fait avec un mélange d’eau et de complexant.
  • Allègement des vernis : les premières couches de vernis sont ôtées, mais la couche la plus proche des pigments est laissée pour protéger l’œuvre des solvants. L’œuvre est ensuite revernie.
  • Masticage : il permet de préparer la toile à la retouche.
  • Retouche : elle doit atténuer les défauts de l’œuvre dus au temps. Elle permet de se rapprocher à l’état original de l’œuvre et la remettre en valeur. La retouche doit être la plus discrète possible, quasiment invisible. Elle se fait généralement à l’aide d’aquarelle ou de couleurs au vernis. Le vernissage final fait apparaitre les nuances de couleurs et protège l’œuvre des futures altérations naturelles qu’elle peut subir (poussière, humidité…).
  • Bordage : c’est la dernière étape de la restauration. Un ruban adhésif est fixé tout autour de l’œuvre pour la protéger de l’oxygène qui peut altérer la fixation.

Formations

En France il existe quatre formations publiques qui sont accessibles sur concours et dont le Diplôme d'État confère l'habilitation Musées de France et Monuments Historiques. Cette habilitation est nécessaire pour pouvoir intervenir sur les collections publiques, notamment dans le cadre de la réponse à des appels d'offre[6]. Ces formations sont celles de :

  • l' Institut national du patrimoine, qui délivre un diplôme de « restaurateur du patrimoine », habilité au grade de master dans sept sections : Arts du feu (spécialité céramique et verre ou métal), Arts graphiques (spécialité Arts graphiques ou Livres), Mobilier, Peinture, Photographie, Sculpture, Textile.
  • l'école supérieure d'art d'Avignon, qui délivre un diplôme national d'arts plastiques (reconnu niveau III du Répertoire national des certifications professionnelles RNCP) et un diplôme national supérieur d'expression plastique (reconnu niveau II du RNCP), mention conservation-restauration, dans la spécialité de restauration des peintures.
  • l'école supérieure des beaux-arts de Tours, qui délivre un diplôme national d'arts plastiques et un diplôme national supérieur d'expression plastique, mention « conservation-restauration » dans la spécialité de restauration des sculptures.
  • l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, qui délivre un master de « conservation-restauration des biens culturels »[7] dans plusieurs spécialités dont : Peinture, Sculpture, Vitrail, Objets Archéologiques, Objets d'Art, Arts Graphiques (liste non exhaustive) .

Les formations privées sont assurées notamment par :

  • Atelier école de restauration d'œuvres picturales, qui délivre un titre d'« assistant en restauration d'œuvres picturales » (reconnu niveau III du RNCP).
  • Ecole de Condé, qui délivre un titre de « conservateur-restaurateur du patrimoine » (reconnu niveau II du RNCP).

La partie réglementaire du code du patrimoine prévoit que les seuls restaurateurs à pouvoir intervenir sur les collections des musées de France sont ceux diplômés de second cycle de l'enseignement supérieur français, par formation initiale ou validation des acquis de l'expérience ou ceux qui ont obtenu reconnaissance de leur qualification par habilitation du ministère de la Culture.

Le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels de Rome, organisme intergouvernemental qui joue un rôle consultatif auprès de l'Unesco pour les questions du patrimoine mondial, délivre une formation à la restauration.

Restaurations

Principales étapes techniques d'une restauration de peinture murale du XVe siècle

Exemples de grandes restauration(s) réçente(s)

Fictions ayant trait à la restauration

  • Samuel Gance, La chapelle des damnés, 2013[8]

Notes et références

  1. Numéro hors série de Les Monuments Historiques de la France,"Un siècle de restauration", 1977
  2. La profession de conservateur-restaurateur, code d'éthique et de formation, adopté par l'assemblée générale d'ECCO, le 11 juin 1993
  3. Formations en restauration
  4. Ces formations n'existent en France que depuis 1975.
  5. Fiche d'inventaire de la "Restauration d'oeuvres peintes" au patrimoine culturel immatériel français, sur culturecommunication.gouv.fr (consultée le 29 septembre 2015)
  6. « Document du Ministère de la Culture et de la Communication relatif à l'application du code des marchés publics aux marchés de conservation-restauration des biens culturels »
  7. « Master 2 Conservation-Restauration des Biens Culturels de l'Université Paris1 Panthéon Sorbonne »
  8. Samuel Gance, La chapelle des damnés, Ex Aequo, (ISBN 978-2359625332)

Voir aussi

Bibliographie

  • Association pour le Respect de l'Intégrité du Patrimoine Artistique (A.R.I.P.A.), Chronique d'un saccage : la restauration en question, Éditions Ivrea, 1999. (ISBN 2-85184-271-4)
    Bulletins de l'A.R.I.P.A. n°1 à 19.
  • (fr) Jean-Pierre Babelon, Restauration et histoire,
    in Acte du colloque sur les restaurations françaises et la charte de Venise
  • (fr) Françoise Bercé, Des monuments historiques au patrimoine, du XVIIIe à nos jours, ou « Les égarements du cœur et de l’esprit », Paris, Flammarion,
  • Cesare Brandi, Théorie de la restauration, Allia, 2011.
  • (fr), Théorie de la restauration, Visibilité de la restauration, Lisibilité de l’œuvre, Paris, École du Patrimoine,
  • (fr) Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle par Eugène Viollet-le-Duc (1856) sur Wikisource
  • (fr) Conseils pour la restauration en 1849 par Eugène Viollet-le-Duc et Prosper Mérimée sur Wikisource Instructions pour la conservation, l’entretien et la restauration des édifices diocésains, et particulièrement des cathédrales. : Introduction.
  • (fr) René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques - Pratiques), Paris, éditions Les Encyclopédies du patrimoine, , 1512 p. (ISBN 2-911200-00-4)
    Notices : Doctrine : pp. 663 à 669 et Restauration pp. 1125 à 1127

Articles connexes

Liens externes

  • (fr) Techniques contemporaines utilisées dans les Monuments historiques. « Techniques et matériaux Contemporains utilisés pour la restauration des Monuments Historiques depuis 1980 » (TCMH) et recensant les techniques contemporaines utilisées, depuis vingt ans, dans les monuments historiques.
  • (fr) [PDF] Circulaire n°2007/007 du 26 avril 2007 (Direction des musées de France) portant charte de déontologie des conservateurs du patrimoine et autres responsables scientifiques des musées de France, sur le site de l'ICOM
  • (fr) « Rapport sur les techniques de restauration des œuvres d'art et la protection du patrimoine face aux attaques du vieillissement et des pollutions » par Christian Kert sur le site internet de l'Assemblée nationale française
  • (fr) Archéologie et restauration des monuments. Instaurer de véritables « études archéologiques préalables »
  • Charte Internationale Sur la Conservation et la Restauration des Monuments et des Sites dite de Venise
  • Un exemple des problèmes posés par la restauration d'œuvres contemporaines : une sculpture-scarabée de Jan Fabre attaquée par la vermine.


  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • Portail de l’histoire de l’art
  • Portail de la culture
  • Portail du patrimoine culturel immatériel
This article is issued from Wikipédia - version of the Tuesday, September 29, 2015. The text is available under the Creative Commons Attribution/Share Alike but additional terms may apply for the media files.
Contents Listing Alphabetical by Author:
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Unknown Other

Contents Listing Alphabetical by Title:
# A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W Y Z Other

Medical Encyclopedia

Browse by first letter of topic:


A-Ag Ah-Ap Aq-Az B-Bk Bl-Bz C-Cg Ch-Co
Cp-Cz D-Di Dj-Dz E-Ep Eq-Ez F G
H-Hf Hg-Hz I-In Io-Iz J K L-Ln
Lo-Lz M-Mf Mg-Mz N O P-Pl Pm-Pz
Q R S-Sh Si-Sp Sq-Sz T-Tn To-Tz
U V W X Y Z 0-9

Biblioteca - SPANISH

Biblioteca Solidaria - SPANISH

Bugzilla

Ebooks Gratuits

Encyclopaedia Britannica 1911 - PDF

Project Gutenberg: DVD-ROM 2007

Project Gutenberg ENGLISH Selection

Project Gutenberg SPANISH Selection

Standard E-books

Wikipedia Articles Indexes

Wikipedia for Schools - ENGLISH

Wikipedia for Schools - FRENCH

Wikipedia for Schools - SPANISH

Wikipedia for Schools - PORTUGUESE

Wikipedia 2016 - FRENCH

Wikipedia HTML - CATALAN

Wikipedia Picture of the Year 2006

Wikipedia Picture of the Year 2007

Wikipedia Picture of the Year 2008

Wikipedia Picture of the Year 2009

Wikipedia Picture of the Year 2010

Wikipedia Picture of the Year 2011