René Dubos
Naissance |
Saint-Brice-sous-Forêt (France) |
---|---|
Décès |
(à 81 ans) New York (États-Unis) |
Nationalité |
Française Américaine |
Champs | Microbiologie |
Signature
René Dubos, né à Saint-Brice-sous-Forêt le et mort à New York le , est un agronome, biologiste et écologue français.
Biographie
Né dans le Val-d'Oise, René Jules Dubos fait ses études à Hénonville dans l'Oise avant de rejoindre le lycée Chaptal à Paris et d'intégrer l'Institut national agronomique dont il sort ingénieur agronome en 1921.
En 1923, il devient rédacteur à l'Institut international d’agriculture à Rome. Puis très vite il quitte l'Europe pour entamer une carrière de biologiste et chercheur aux États-Unis.
En 1924 il devient assistant de recherches à l'Université Rutgers dans le New Jersey et y obtient, en 1927, le titre de docteur en médecine. En 1927, à l'initiative d'Alexis Carrel il est recruté comme collaborateur de O.T. Avery au service de maladies respiratoires de l’Université Rockefeller de New York où il découvre l’action spécifique d’une enzyme bactérienne qui décompose la capsule des pneumocoques. Cette découverte le met sur la voie de la découverte de la gramicidine, premier antibiotique commercialisé.
L'avancée scientifique capitale qu'il effectue en 1932 ne sera redécouverte que soixante-dix ans plus tard : les microbes développent des ferments « constitutifs » et des ferments « adaptatifs » qui permettent la réaction appelée « adaptation créatrice ». Cela amène René Dubos à une autre découverte, celle de la tyrothricine.
René Dubos a reçu la nationalité américaine en 1938.
En 1941 il est reçu à l’Académie des Sciences des États-Unis, il poursuit ses travaux sur la tuberculose expérimentale, sa femme succombant à cette maladie en 1942. En 1945 il publie The Bacterial Cell in its Relation to Problems of Virulence, Immunity and Chemotherapy, ouvrage fondamental de la biologie. En 1948, il reçoit le prix Lasker.
Son activité d'auteur et de vulgarisateur commence alors, en même temps que les récompenses se multiplient et qu'il est nommé professeur à l'Université Rockefeller en 1957.
Vers la fin de sa vie, sa carrière de chercheur se réoriente vers l'écologie et notamment l'écologie globale. Il prépare en 1972, avec Barbara Ward, le rapport de base de la première Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm (CNUE ou « Sommet de la Terre »), qui a pour titre Nous n’avons qu’une Terre. C'est à cette occasion qu'il reprend la célèbre formule de Jacques Ellul, et qu'il contribue à en faire un slogan mondialement connu : "penser global, agir local"[1]. Il est ensuite à l'origine de la création du Programme des Nations unies pour l'environnement.
Selon lui, « l'environnement doit être considéré au sens large, c'est-à-dire qu'il doit inclure non seulement le milieu inerte et vivant extérieur à l'espèce, mais aussi le milieu inerte et vivant qui lui est interne, c'est-à-dire la niche écologique que chaque espèce façonne et les membres qui la composent. Ainsi, vis-à-vis de son environnement, toute espèce doit-elle être considérée à la fois dans ses parties et son tout »[2].
À Saint-Brice-sous-Forêt, ville de sa naissance, une vaste allée piétonne a été nommée au nom du professeur. L'hôpital (CHU) de Pontoise porte son nom.
Œuvres
- Reason Awake: science for man, (New York: Columbia University Press, 1970)
- Only one earth: the care and maintenance of a small planet, en collaboration avec Barbara Ward, (sans date)
- The bacterial cell : in its relation to problems of virulence, immunity and chemotherapy, en collaboration avec C. F. Robinow 1945
- Louis Pasteur : free lance of science , 1950, éd. française en 1955
- Bacterial and mycotic infections of man, 1948, 1952, 1958, 1965
- The White plague : tuberculosis, man and society, 1952, en collaboration avec Jean Dubos
- Biochemical determinants of microbial diseases, 1954
- Mirage of health: utopias, progress, and biological change, 1959, 1971, éd., françaises en 1961, 1964
- La Leçon de Pasteur, 1960
- The dreams of reason, 1961, éd. française en 1964
- The torch of life : continuity in living experience, 1962
- Le corps, 1965, 1968, en collaboration avec Nourse, Margenau et Snow
- Man and his environment : biomedical knowledge and social action, 1966, éd. française dans la même année
- Man adapting, 1965, 1967, 1re édition en française sous le titre L'homme et l'adaptation au milieu, 1973
- Santé et maladie, 1966, en collaboration avec Maya Pines, version anglaise en 1969
- Man, medicine, and environment, 1967
- So human an animal, 1968, éd. française en 1972 (Prix Pulitzer)
- Drogues et remèdes, 1968, en collaboration avec Modell, Lansing, Margenau et Snow
- La croissance, 1968
- Les Maladies de la civilisation, 1969, [Enregistrement vidéo], Radio-Canada, avec Comeau, Dufresne et Vaillancourt
- L'homme ininterrompu : essai, 1971
- A God within, 1972, traduit vers le français comme Les dieux de l’écologie, 1973
- Nous n'avons qu'une terre, 1972, avec Barbara Ward
- Choisir d'être humain : essai, 1974, traduit vers l'anglais comme Beast or angel? Choices that make us human, dans la même année.
- The professor, the institute, and DNA, 1976
- The nature of life, 1978
- Chercher : des médecins, des chercheurs... et des hommes, 1979
- Quest : reflections on medicine, science, and humanity, 1980, coécrit avec Jean-Paul Escande et traduit vers le français comme Chercher, 1982,
- Courtisons la terre, 1980
- Celebrations of life, 1981, traduit vers le français comme Les célébrations de la vie, 1982
- Pasteur and modern science, 1988, en collaboration avec Thomas Brock
Notes et références
- ↑ http://www.plate-forme21.fr/le-developpement-durable/article/penser-global-agir-local
- ↑ Pr Dominique Belpomme, Ces maladies créées par l'homme : comment la dégradation de l'environnement met en péril notre sante, Paris, Albin Michel, (ISBN 2226142231), p. 144.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Carol L Moberg, René Dubos, friend of the good earth : microbiologist, medical scientist, environmentalist, Washington, D.C, ASM Press, (ISBN 1555813402).
- Jean-Paul Escande, « Qui a découvert les antibiotiques ? Il faut rendre à Dubos... » dans Cahiers de Science et vie no 56, avril 2000
- Nicolas Witkowski, « L'homme qui n'a pas inventé la pénicilline » dans Une histoire sentimentale des sciences, Le Seuil coll. « Point sciences », Paris, 2003 (ISBN 2020787792)
Article connexe
- Nous n’avons qu’une Terre
Liens externes
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