Pandémie
Une pandémie (du grec ancien πᾶν / pãn « tous », et δῆμος / dễmos « peuple ») est une épidémie présente sur une large zone géographique[1]. Dans le sens courant, elle touche une part particulièrement importante de la population, quoique ce point fasse l'objet de débats suite à une modification de la définition de ce terme selon l'OMS[2].
Les conséquences d'une pandémie, lorsqu'elle ne peut être maîtrisée, peuvent être très importantes, comme cela a été le cas de la peste noire en Europe et en Asie où, en quelques années, elle a tué des dizaines de millions de personnes et a eu un impact fort sur la démographie, ou, plus récemment, avec l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) qui touche sévèrement l'Afrique subsaharienne. Le nombre de morts ne fait plus partie de la définition de l'OMS depuis 2009[3].
Définition et phases
Une pandémie désigne une épidémie qui se développe à l'échelle internationale, c'est-à-dire au-delà des frontières[4].
La pandémie grippale selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se compose de neuf phases[5]. Elles commencent tout d'abord par la phase durant laquelle le virus grippal peut être observé chez l'animal, avec un risque mineur de transmission de l'animal à l'individu humain. Puis une transmission et expansion locale chez l'humain, puis internationale jusqu'à ce qu'un remède efficace puisse être trouvé[5]. Ces critères sont ceux actualisé par l'OMS en avril 2009. Auparavant, il n'y avait que six phases[6] ne prenant pas en compte la période postpandémique et une éventuelle nouvelle vague. Cette définition est changée à plusieurs reprises, ce qui fait que la définition même d'une pandémie est sujet à controverse et certains voient dans ces modifications un signe de l'influence de l'industrie pharmaceutique auprès de l'OMS[7].
Paramètres
Parmi les nombreux paramètres qui transforment une maladie en pandémie, il faut considérer le temps d'incubation avant les premiers symptômes, et le temps avant la phase de contagion.
Pandémies actuelles
VIH et SIDA
Le VIH provient du continent africain, puis s'étend aux États-Unis depuis Haïti entre 1966 et 1972[8]. Le SIDA est une pandémie actuelle, qui touche plus de 25 % de la population sud et est-africaine. En 2006, la prévalence du VIH chez les femmes enceintes en Afrique du Sud est de 29,1 % [9]. L'enseignement des relations sexuelles en toute sécurité aide à ralentir la pandémie dans de nombreux pays africains grâce au système éducatif scolaire. Les infections se répandent continuellement en Asie et dans les continents américains. Le nombre de décès liés au SIDA en Afrique pourrait, selon les estimations, atteindre 90 à 100 millions en 2025[10].
Grippes saisonnières
Rhumes
Pandémies historiques notables
La peste noire ou peste bubonique fait environ 25 millions de morts en Europe entre 1346 et 1350 et probablement autant en Asie.
Une épidémie catastrophique de grippe, de 1889 à 1894, s'est répandue en Russie et en Europe occidentale.
La grippe espagnole, de 1918 à 1920, a été l'une des pandémies les plus mortelles de l'histoire de l'Humanité, avec de 20 à 40 millions de morts (80 à 100 millions d'après des réévaluations récentes) : après avoir débuté en Chine et au Japon, elle s'est propagée en Russie, en Europe et en Amérique du Nord.
Le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) est aujourd'hui considéré comme une pandémie après avoir infecté environ 33,2 millions de personnes (jusqu'en 2007) et tué 25 millions de personnes de 1981 à 2006.
Variole
La variole est une maladie hautement contagieuse causée par le virus Variola. La maladie a tué près de 400 000 Européens chaque année à l'approche du XVIIIe siècle[11]. Au XXe siècle, la maladie aurait tué près de 300 à 500 millions de personnes[12]. Au début des années 1950, 50 millions de cas de variole sont recensés chaque année[13]. À la suite de campagnes de vaccination à succès pendant les XIXe et XXe siècles, l'OMS déclare la variole éradiquée en décembre 1979. La variole est la seule infection humaine à avoir été complètement éradiquée[14] et l'un des deux virus mortels ayant été éradiqué[15].
Rougeole
Historiquement, la rougeole est prévalente dans le monde entier, car très contagieuse. Selon le National Immunization Program, 90 % des individus ont été infectés par la rougeole à l'âge de quize ans. Avant qu'un vaccin ne soit introduit en 1963, il y avait 3 à 4 millions de cas aux États-Unis chaque année[16]. La rougeole a tué près de 200 millions de personnes dans le monde en 150 ans[17]. Rien qu'en 2000, la rougeole a tué 777 000 personnes sur 40 millions de cas dans le monde[18]. Cette maladie a, par ailleurs, ravagé des civilisations localisées au Mexique, en Amérique centrale, et même les Incas[19].
Tuberculose
Un tiers de la population mondiale actuelle a été infecté par Mycobacterium tuberculosis, et une affection est recensée à chaque seconde[20]. Entre 5 et 10 % des infections latentes deviendront actives, et, si elles ne sont pas soignées, tueront plus de la moitié de leurs victimes. Chaque année, 8 millions de personnes sont atteintes de la tuberculose, et 2 millions en meurent[21]. Au XIXe siècle, la tuberculose aurait tué plus d'un-quart de la population adulte en Europe[22] ; en 1918, un décès sur six en France est causé par la tuberculose. Au XXe siècle, la maladie tue approximativement 100 millions de personnes[17]. Elle est l'une des complications sanitaires les plus importantes en expansion dans le monde[23].
Lèpre
La lèpre est causée par le bacillus Mycobacterium leprae. Il s'agit d'une maladie chronique avec une période d'incubation pendant plus de cinq ans. Depuis 1985, 15 millions de personnes dans le monde ont été atteintes et guéries de la lèpre[24]. Historiquement parlant, la lèpre existe depuis 600 av. J.-C.[25]. Des épidémies de lèpre surviennent en Europe de l'Ouest vers 1000 ap. J.-C.[26],[27]. Quelques établissements spécialisés dans la lèpre sont construits au Moyen Âge ; Matthew Paris estime qu'il y en avait plus de 19 000 en Europe au XIIIe siècle[28].
Malaria
La malaria est principalement répandue dans les continents possédant des régions tropicales et subtropicales, incluant les continents américain, asiatique et africain. Chaque année, approximativement 350 à 500 millions de cas de malaria sont recensés[29]. La résistance aux médicaments pose un très grand problème dans le traitement de la malaria au XXIe siècle[30]. La malaria était autrefois très répandue en Europe et en Amérique du Nord[31]. La malaria est une cause potentielle de la disparition de l'Empire romain[32]. La maladie devient alors connue sous le nom de « fièvre romaine »[33]. Plasmodium falciparum devient une véritable menace pour les colonisateurs et indigènes lorsqu'elle atteint pour la première fois le continent américain lors d'échanges d'esclaves. La malaria fait des ravages dans la colonie de Jamestown, ainsi que dans le Sud et le Midwest. En 1830, elle atteint le Pacific Northwest[34]. Pendant la guerre de Sécession, plus de 1,2 million de cas de malaria sont recensés chez les soldats des deux camps[35]. Le Sud des États-Unis continue à souffrir de la malaria dans les années 1930[36].
Fièvre jaune
La fièvre jaune est à l'origine de plusieurs pandémies dévastatrices[37]. Des villes américaines telles que New York, Philadelphie et Boston, ont été touchées par cette pandémie. En 1793, l'une des plus grandes pandémies américaines de fièvre jaune tue plus de 5 000 personnes à Philadelphie — près de 10 % de la population. Près de la moitié des habitants ont fui la ville, y compris le Président George Washington[38]. À l'époque coloniale, l'Afrique de l'Ouest était connue sous le nom de « la tombe de l'Homme blanc » à cause de la malaria et de la fièvre jaune qui y régnaient[39].
Pandémies redoutées
- Ébola : son augmentation (depuis le printemps 2014) est exponentielle[40]. En aout 2014, l'OMS qualifie l'épidémie d'« urgence de santé publique de portée mondiale ». Elle estime que l'épidémie pourrait entraîner plus de 20 000 cas de contamination. Les médecins en Afrique sont « débordés. »
Bibliographie
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Notes et références
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- ↑ « modification de la définition de pandemie », Arrêt sur images (consulté le 2 mars 2010).
- ↑ « L'OMS a-t-elle menti sur la pandémie ? », (consulté le 2 octobre 2014).
- ↑ Miquel Porta, Dictionary of Epidemiology, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-531449-6, lire en ligne), p. 179.
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- ↑ « À quoi correspondent les phases d'alerte de pandémie de l'OMS ? », sur Net-iris, (consulté le 9 septembre 2009).
- ↑ « Modification de la définition de pandémie », sur Arrêt sur images (consulté le 2 avril 2014).
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- ↑ http://pierceebola.blogspot.fr/
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