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Nagasaki

Nagasaki

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Page d'aide sur les redirections Cet article concerne la ville de Nagasaki. Pour l'attaque atomique, voir Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.
Nagasaki-shi
長崎市
Littoral de Nagasaki
Littoral de Nagasaki
Drapeau de Nagasaki-shi
Drapeau
Administration
Pays  Japon
Région Kyūshū
Préfecture Nagasaki
Maire Tomihisa Taue
Code postal 〒850-8685
Démographie
Population 442 399 hab. (mai 2010)
Densité 1 089 hab./km2
Géographie
Coordonnées 32° 46′ 25″ N 129° 51′ 47″ E/32.77361, 129.8630632° 46′ 25″ Nord 129° 51′ 47″ Est/32.77361, 129.86306
Superficie 40 640 ha = 406,40 km2
Localisation

Géolocalisation sur la carte : Japon

Nagasaki-shi

Géolocalisation sur la carte : Japon

Nagasaki-shi
Liens
Site web

    Nagasaki (長崎市, Nagasaki-shi, litt. « longue pointe », -shi signifiant ville) est une ville japonaise, capitale de la préfecture éponyme. En 2010, Nagasaki compte 442 399 habitants.

    L'histoire de Nagasaki a presque entièrement été construite par des étrangers ; en effet, ce sont les Portugais qui en font une ville portuaire prospère au XVIe siècle. Sous la période Tokugawa, la persécution des chrétiens y fut particulièrement vive, avant que la ville ne soit ouverte après la restauration Meiji. Aujourd'hui, Nagasaki est principalement connue pour avoir été la cible du deuxième bombardement atomique américain durant la Seconde Guerre mondiale.

    Histoire

    Le port et le commerce (XVIe ‑ XIXe siècle)

    Naissance et développement du port

    Articles connexes : Église catholique au Japon, Kirishitan, Époque du commerce Nanban et Martyrs du Japon.

    Fondée dans la seconde moitié du XVIe siècle, c'était à l'origine un village isolé. C'est l'arrivée d'explorateurs européens au milieu du XVIe siècle, quand un navire portugais s'échoua accidentellement sur les rives de la préfecture de Kagoshima en 1543, qui en provoqua la naissance et l'essor. Le missionnaire jésuite François Xavier arriva au Japon en 1549, mais bien qu'il partît pour la Chine en 1551 et y mourût peu de temps après, ses disciples restèrent au Japon et y convertirent plusieurs daimyō (chefs de guerre). Le plus important fut Ōmura Sumitada qui fit un grand profit de sa conversion, car il reçut une part du commerce des navires portugais dans un port qu'ils établirent à Nagasaki en 1571, date de fondation de la ville, avec son accord. En 1580, Ōmura Sumitada céda le port de Nagasaki et les territoires environnants à la Compagnie de Jésus[1].

    Le petit village portuaire grandit rapidement, et les produits importés à Nagasaki (comme le tabac, le pain, les beignets — tenpura, les gâteaux et les vêtements occidentaux) furent assimilés dans la culture populaire japonaise — la plupart d'entre eux ont d'ailleurs conservé leur nom d'origine portugaise comme les fameux gâteaux de Nagasaki, les castella. Les Portugais amenèrent aussi avec eux des marchandises d'origine chinoise et les armes à feu.

    Les 26 crucifixions de Nagasaki marquent le début d'une répression sanglante contre les chrétiens (1597). Représentation d'Eustaquio Maria de Nenclares datant du XIXe siècle.

    La prospérité de Nagasaki fut menacée en 1587 lorsque Hideyoshi Toyotomi arriva au pouvoir. Inquiété par l'influence des chrétiens dans le sud du Japon, il ordonna l'expulsion de tous les missionnaires. Ōmura avait donné aux jésuites un contrôle administratif partiel de Nagasaki, et la ville retourna sous le contrôle impérial. Les chrétiens japonais et étrangers furent persécutés. En 1596, Hideyoshi fit crucifier 26 chrétiens à Nagasaki pour détruire toute tentative d'usurper son pouvoir. Toutefois, comme l'empereur ne fit pas bannir les marchands portugais, l'économie de la ville continua à prospérer.

    Quand presque vingt ans après, Ieyasu Tokugawa prit le pouvoir, la situation ne s'améliora pas. Le christianisme fut interdit en 1614 et tous les missionnaires furent déportés, ainsi que les daimyō qui ne renoncèrent pas à leur religion. Une campagne brutale de persécution s'ensuivit, avec des centaines de tués ou torturés à Nagasaki et dans d'autres parties du Japon. Les chrétiens offrirent une certaine résistance, en 1637 lors de l'insurrection de la péninsule de Shimabara, à l'est de Nagasaki. Au nombre de 40 000, ils capturèrent le château d'Hara et humilièrent le daimyō local. En réponse, le shogun envoya 120 000 soldats. Ce fut la fin du bref « siècle chrétien » au Japon. Ils durent pratiquer leur religion en secret, toujours victimes d'inquisitions occasionnelles (voir les Seize martyrs de Nagasaki).

    L'îlot de Dejima et la « réouverture » du Japon

    Articles connexes : Dejima et Rangaku.
    La frégate La Guerrière commandée par amiral Roze en 1865 dans la baie de Nagasaki.

    Pendant ce temps les Néerlandais, appelés au Japon Hollandais (Oranda-jin), continuèrent discrètement à exercer leurs affaires au Japon, ramenant même avec eux des japonaises en Hollande. Malgré la politique officielle des Shogun, désireux de mettre fin à l'influence étrangère dans le pays, les Hollandais démontrèrent qu'ils étaient intéressés surtout par le commerce, et prouvèrent leur engagement aux côtés des Tokugawa durant la rébellion de Shimabara en ouvrant même le feu sur les chrétiens afin de venir en aide au pouvoir shogunal. En 1641, on leur octroya Dejima, une île artificielle dans la baie de Nagasaki, afin que celle-ci serve de base à leur commerce et dans laquelle ils étaient confinés. Depuis cette date et jusqu'en 1855, les contacts du Japon avec le monde extérieur furent strictement limités à Nagasaki. En 1720, la censure qui frappait les livres néerlandais fut levée. Des centaines d'étudiants en profitèrent pour affluer vers Nagasaki pour étudier les sciences et les arts européens.

    Église des Vingt-Six-Martyrs de Nagazaki vers 1885.

    Après que le commodore Matthew Perry eut débarqué en 1853, le shogunat se désagrégea et le Japon ouvrit alors de nouveau ses portes. Nagasaki devint un port libre en 1859. Avec la restauration Meiji, Nagasaki devait rapidement dominer d'un point de vue économique, notamment grâce à la construction de navires. Lors de la première reconstruction d'une église, des chrétiens japonais sortirent du secret pendant lequel ils s'étaient mis depuis le XVIIe siècle : ils furent néanmoins, dans un premier temps, persécutés avant de pouvoir exercer librement leur culte.

    Le bombardement atomique de 1945

    Article détaillé : Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.
    Champignon atomique sur la ville de Nagasaki

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, le à 11 h 02 du matin, le B-29 Bockscar piloté par Charles Sweeney, parti de Tinian dans les îles Mariannes du Nord, largua la bombe atomique Fat Man sur la ville : elle explosa à 580 m d'altitude, à la verticale du quartier Urakami. Ce fut la seconde explosion nucléaire au Japon, trois jours après celle d'Hiroshima.

    Cette bombe était une bombe au plutonium d'une puissance de 21 à 23 kilotonnes, différente de celle d'Hiroshima (uranium 235, d'une puissance de 15 kilotonnes), mais semblable à celle de l'essai Trinity, réalisé à Alamogordo, le .

    Le scénario d'Hiroshima se reproduisit, à peine moins meurtrier. En effet, la topographie de Nagasaki en fait un site plus ouvert alors que les collines ceignant Hiroshima avaient amplifié les effets dévastateurs de l'explosion.

    75 000 des 240 000 habitants de Nagasaki furent tués sur le coup, et au moins autant d'habitants décédèrent des suites de leurs maladies ou de leurs blessures — non seulement des Japonais mais aussi 13 000 Coréens (travailleurs forcés pour la plupart) et 200 prisonniers de guerre alliés. La cathédrale chrétienne d'Urakami, le principal lieu de culte catholique du Japon, presque à l'aplomb du largage (dit hypocentre), confondue avec un bâtiment portuaire, fut entièrement détruite. Le bombardier devait viser les quais Mitsubishi. Mais l'objectif initial du B-29 était Kokura, devenue depuis un quartier de Kitakyūshū, au nord de Kyushu : malgré trois survols de Bockscar, les nuages sauvèrent cette ville.

    La reconstruction

    Le pont Megane-bashi

    La ville fut reconstruite après la guerre, quoique radicalement différente. De nouveaux temples furent bâtis ainsi que des églises, car la présence chrétienne ne disparut en fait jamais. Il y eut même, après la guerre, une augmentation du nombre de fidèles. Parmi ceux-ci, le Docteur Takashi Nagai (1908-1951), le premier citoyen honoraire de la ville, mort de la leucémie diagnostiquée en juin 1945 (2 mois avant le lancement de la bombe) qui ne devait lui laisser que 2-3 ans à vivre. Quelques débris furent laissés en place en souvenir du bombardement : comme une porte (torii) dont il ne reste plus qu'un poteau dressé.

    Comme Hiroshima, Nagasaki présente son parc de la Paix et les deux villes sont associées dans les protestations contre les armes atomiques et leurs essais.

    De nouveaux bâtiments furent créés pour servir de mémorial, tel le musée de la Bombe atomique[2] ; mais Nagasaki reste une ville portuaire, avec une construction navale florissante, offrant un exemple de persévérance. Les chantiers de construction navale de Mitsubishi Heavy Industries sont parmi les plus importants du monde après ceux de Hyundai à Ulsan (Corée du Sud). La ville est desservie depuis 1975 par l'aéroport de Nagasaki, installé sur une île artificielle.

    Dans la nuit du 17 au , Itchō Itō, le maire de la ville fut assassiné par un yakusa.

    Géographie

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    Localisation

    Nagasaki se situe à l'ouest de l'île de Kyushu, la plus méridionale des quatre îles principales du Japon. La ville fait partie de la préfecture de Nagasaki et s'étend sur les péninsules de Nagasaki et de Nishisonogi. Elle est entourée par les villes de Saikai et d'Isahaya, respectivement au nord et à l'est, et par les bourgs de Togitsu et de Nagayo, au nord-est, dans le district de Nishisonogi et elle est bordée par la baie d'Ōmura, au nord-est, et par la mer d'Amakusa, à l'est, au sud et à l'ouest. La rivière Nakashima traverse la ville d'est en ouest.

    Climat

    Nagasaki vit sous un régime de climat subtropical humide. La ville bénéficie d’hivers relativement doux, avec une moyenne de 7 à en janvier et février. En revanche, les étés sont chauds, avec une moyenne de 26,8 à 27,9 °C en juillet et août. Les étés sont également très humides[3].

    Données météorologiques (1981-2010)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 3,8 4,4 7,3 11,6 15,8 20 24,3 25,1 21,8 16,1 10,8 5,9 13,9
    Température moyenne (°C) 7 7,9 10,9 15,4 19,4 22,8 26,8 27,9 24,8 19,7 14,3 9,7 17,2
    Température maximale moyenne (°C) 10,4 11,7 14,8 19,7 23,5 26,4 30,1 31,7 28,6 23,8 18,3 13,1 19
    Ensoleillement (h) 102,8 119,7 148,5 174,7 184,4 135,3 178,7 210,7 172,8 181,4 137,9 119,7 155,6
    Précipitations (mm) 64 85,7 132 151,3 179,3 314,6 314,4 195,4 188,8 85,5 85,6 60,8 154,6
    Source : L'agence météorologique du Japon[3]

    Culture

    Patrimoine et tourisme

    • Cathédrale catholique d'Urakami. Située à côté du Parc pour la paix, elle a été reconstruite en 1959. Principalement constituée de briques, elle est située à ce qui fut l'hypocentre de l'explosion de la bombe atomique. Elle abrite la Vierge de Nagasaki.
    • Église d'Ōura : Édifiée en 1864 sous l'égide de l'évêque français Bernard Petitjean, c'est la plus vieille église japonaise. Par le passé, et selon les moments, la communauté catholique locale s'y rendait parfois clandestinement. Elle est, aujourd'hui, classée Trésor national du Japon.
    • Sanctuaire des Seize martyrs.
    • le pont Megane : pont de pierre inscrit sur la liste officielle des biens culturels importants du Japon depuis 1960[4].
    • Le jardin Glover (en).
    • Temples
      • Temple bouddhiste de Kōfuku-ji
      • Temple bouddhiste de Sōfuku-ji
      • Temple bouddhiste de Fukusai-ji
      • Temple bouddhiste de Shōfuku-ji
      • Temple de Confucius Kōshi-byō

    Personnalités liées à la ville

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    • Bernard Petitjean (1829-1884), prêtre catholique français, premier vicaire apostolique du Japon, mort le à Nagasaki et enterré au pied de l'autel de l'église d'Ōura.

    Événements et festivals

    Nagasaki Lantern Festival a lieu chaque nouvelle année.
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    Sports

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    Éducation

    La ville compte plusieurs universités, dont l'Université de Nagasaki qui est une université nationale du Japon.

    Transports

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    L'aéroport le plus proche est celui de Nagasaki, situé dans la ville proche d'Ōmura[5].
    La gare de Nagasaki est desservie par la ligne Nagasaki de la JR Kyūshū. En complément, le tramway de Nagasaki gère cinq lignes au sein de la ville.
    L'autoroute de Nagasaki, et les routes 34, 202, 251, 324 et 499 desservent également la municipalité.

    Coopération internationale

    Notes et références

    1. (en) Diego Pacheco, « The Founding of the Port of Nagasaki and its Cession to the Society of Jesus », Monumenta Nipponica, vol. 15, no 3/4, , p. 303-323
    2. Nagasaki, le musée de la bombe A, Guide Japon.fr
    3. 1 2 (ja)« Valeurs moyennes (de chaque mois et de chaque année) », sur le site de l'agence météorologique du Japon (consulté le 15 février 2012)
    4. (ja) 文化庁, « 眼鏡橋 めがねばし », sur Cultural Heritage Online (consulté le 8 juin 2015).
    5. (en) « To and From Airport », sur le site de l'aéroport de Nagasaki (consulté le 15 février 2012)
    6. Nagasaki City Hall International Affairs Division Sister Cities

    Voir aussi

    Articles connexes

    • Madame Chrysanthème, roman de Pierre Loti dont l'action se situe à Nagasaki.
    • Madame Butterfly, opéra de Puccini dont l'action se situe à Nagasaki en 1904.
    • Histoire du catholicisme au Japon
    • Église des Vingt-Six-Martyrs (église d'Oura), classée Trésor national (Japon)
    • Cathédrale d'Urakami ; Vierge de Nagasaki
    • Grand martyre de Nagasaki, Seize martyrs de Nagasaki, Îles Gotō

    Liens externes

    • Les bombes atomiques (Hiroshima, 6 août 1945 - Nagasaki, 9 août 1945), Cliotexte.

    Bibliographie

    • R. Oberlé, S. Woelffel et N. Aida, Hiroshima-Nagasaki, la guerre du Pacifique, Éditions Hirlé, 2005, (ISBN 2-914729-40-5)

    Filmographie

    Yves Ciampi, Typhon sur Nagasaki, 1957, film franco-japonais, avec Jean Marais, Danielle Darrieux.

    • Portail de la préfecture de Nagasaki
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