Hiroshima
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Hiroshima-shi 広島市 | |||||||||||
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Administration | |||||||||||
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Pays | ![]() | ||||||||||
Région | Chūgoku | ||||||||||
Préfecture | Hiroshima | ||||||||||
Maire | Kazumi Matsui (Indépendant) depuis 2011 | ||||||||||
Code postal | 〒730-8586 | ||||||||||
Démographie | |||||||||||
Population | 1 171 640 hab. (février 2010) | ||||||||||
Densité | 1 294 hab./km2 | ||||||||||
Géographie | |||||||||||
Coordonnées | 34° 23′ 13″ N 132° 26′ 43″ E / 34.3870793, 132.445335434° 23′ 13″ Nord 132° 26′ 43″ Est / 34.3870793, 132.4453354 | ||||||||||
Altitude | 123,2 m | ||||||||||
Superficie | 90 525 ha = 905,25 km2 | ||||||||||
Localisation | |||||||||||
Liens | |||||||||||
Site web | http://www.city.hiroshima.lg.jp/ | ||||||||||
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Hiroshima (広島市, Hiroshima-shi?, littéralement large île) est une ville du Japon située sur la côte nord de la mer intérieure de Seto, sur l'île de Honshū. Elle est la capitale de la préfecture de Hiroshima et la ville la plus importante de la région de Chūgoku.
Depuis le 6 août 1945, la ville est universellement connue pour avoir été l'une des deux cibles, avec Nagasaki, des bombardements atomiques orchestrés par les États-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Histoire
Avant la bombe
Hiroshima est fondée en 1589 sur la côte nord de la mer intérieure de Seto (Setonaikai) par le seigneur féodal Terumoto Mori. Celui-ci construisit le château de Hiroshima sur la plus grande des îles que forment les bras de la rivière Ōta, d'où le nom de la ville.
Hiroshima devient un centre urbain d'importance durant l'ère Meiji. En 1910, sa population est de 143 000 habitants, au recensement de 1940, elle atteint 344 000 habitants[1]
Pendant la première guerre sino-japonaise, Hiroshima devient l'une des principales bases logistiques de l'armée impériale japonaise. Elle conserve cette fonction au cours de l'ère Showa.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Hiroshima est un centre stratégique assurant la défense terrestre de tout le sud du Japon ainsi qu'un centre industriel de première importance. Juste en face du port de la ville, sur l'île d'Okunoshima, était établie une usine de fabrication de gaz toxique affiliée au réseau d'unités de recherche de Shiro Ishii[2]. Avec l'expansion de l'empire, différents types d'armes chimiques y furent produites comme le gaz moutarde, le lewisite et le cyanure[3]. Ces gaz étaient notamment utilisés contre les soldats et les civils chinois ainsi que dans les expérimentations sur des humains par les unités de Shiro Ishii[4].
La première attaque atomique de l'histoire

Le 6 août 1945 à 2 h 45 (heure locale), le bombardier B-29 piloté par Paul Tibbets, baptisé Enola Gay du nom de sa mère, décolle de la base de Tinian, avec à son bord une bombe atomique à l'uranium 235 d'une puissance de 15 kilotonnes, surnommée Little Boy. L'équipage est composé de douze hommes, dont quatre scientifiques. Deux autres B-29 l'escortent, emportant les instruments scientifiques destinés à l'analyse de l'explosion.
À 7 h 09, l'alarme aérienne est déclenchée à Hiroshima ; un avion isolé est repéré. Il s'agit du B-29 d'observation météorologique Straight Flush. Au même moment, deux autres appareils survolent Kokura et Nagasaki pour une mission de reconnaissance identique. Les conditions météorologiques sont très bonnes au-dessus de Hiroshima ; la ville est choisie comme cible. Au sol, l'alerte aérienne est levée à 7 h 30. La ville a été peu bombardée pendant la guerre et les habitants ont l'habitude de voir les bombardiers américains survoler leur ville pour se rendre plus au nord.
La bombe, recouverte de signatures et d'injures à l'adresse des Japonais est armée en vol et larguée à 8 h 15, à près de 9 000 mètres au-dessus de la ville. À 8 h 16 min 2 s heure locale, après 43 secondes de chute libre, la bombe explose à 587 mètres du sol, à la verticale de l’hôpital Shima, situé au cœur de l'agglomération, à moins de 300 mètres au sud-est du pont Aioi, initialement visé car reconnaissable par son plan en « T ».
L'explosion, équivalant à celle de 15 000 tonnes de TNT, rase instantanément la ville ; 75 000 personnes sont tuées sur le coup, dont un tiers de militaires, la ville étant entre autres le siège de la Deuxième armée générale (第2総軍, Dai-ni Sōgun?) créée le 8 avril 1945 à partir de la dissolution du Commandement de la défense générale (防衛総司令部, Bōei Soshireibu?) chargée de la défense de l'ouest du Japon, et de nombreux arsenaux et bases aériennes. Dans les semaines qui suivent, plus de 50 000 personnes supplémentaires meurent. Le nombre total de morts reste imprécis ; il est de l'ordre de 250 000. Sur les 90 000 bâtiments de la ville, 62 000 sont totalement détruits. Il ne resta aucune trace des habitants situés à moins de 500 mètres du lieu de l'explosion.
Au retour, les aviateurs verront pendant 500 kilomètres le champignon qui, en deux minutes, a atteint 10 000 mètres d'altitude. L’Enola Gay atterrit six heures plus tard à Tinian. Son équipage est aussitôt décoré.
Après la bombe

Hiroshima fut entièrement reconstruite après la guerre. À l'initiative de son maire, Shinzō Hamai, elle fut proclamée Cité de la Paix par le parlement japonais en 1949.
En guise de témoignage, les ruines du Genbaku Dome, l'un des seuls bâtiments à ne pas avoir été entièrement détruits par l'explosion, furent conservées.
La reconstruction de la ville intègre un Musée de la Paix, dont les bâtiments ont été conçus par l'architecte Kenzō Tange. Un vaste parc, le Parc du Mémorial de la Paix, s'étend sur 12 hectares, à proximité de l'hypocentre de l'explosion, dans lequel chaque année, le 6 août, une cérémonie commémorative est organisée. Ce parc abrite de nombreux monuments à la mémoire des victimes de la bombe. Le cénotaphe contient le nom de toutes les victimes connues de la bombe ; une flamme de la paix y brûle, destinée à rester allumée tant que des armes nucléaires existeront.
En novembre 2010 lors du sommet de Hiroshima, le dalaï-lama et cinq autres lauréats du Nobel de la paix ont participé au sommet des prix Nobel de la Paix. Ce sommet était consacré au désarmement nucléaire et organisé à Hiroshima. Le premier Prix Nobel de la paix Chinois Liu Xiaobo, emprisonné en Chine, a été représenté à ce sommet par Wuer Kaixi, un des leaders étudiants lors des manifestations de la place Tian'anmen en 1989. Ce dernier a appelé à la libération de Liu Xiaobo. Il a par ailleurs déclaré : « Les militants en faveur de la démocratie et les avocats défenseurs des droits de l'homme continuent d'être harcelés et emprisonnés en Chine, au moment où nous sommes réunis à Hiroshima »[5].
Commémorations
Le 6 août 2015, le Japon a commémoré les 70 ans de la tragédie d'Hiroshima, ville de 1,2 million d’habitants devenue un symbole du pacifisme. À 8 h 15 exactement, heure à laquelle en 1945, à la même date, un bombardier américain larguait une bombe atomique sur la ville, un enfant et une jeune femme ont frappé une grande cloche devant une foule de 55 000 personnes recueillies dans le parc du Mémorial de la paix afin de commémorer ce tragique évènement[6].
Les représentants d'une centaine de pays étaient présents, notamment Caroline Kennedy, l'ambassadrice des États-Unis au Japon et Rose Gottemoeller, la sous-secrétaire américaine chargée du contrôle des armements. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a prononcé à cette occasion un plaidoyer contre l’arme nucléaire :
« En tant que seul pays frappé par l’arme atomique (…) nous avons pour mission de créer un monde sans arme nucléaire. Nous avons la responsabilité de faire comprendre l’inhumanité des armes nucléaires, à travers les générations et les frontières. »
Le maire d'Hiroshima, Kazumi Matsui, a demandé quant à lui de supprimer les armes nucléaires, « le mal absolu », et de créer des systèmes de sécurité qui ne soient pas dépendants de la puissance militaire. Il s’est adressé directement « aux leaders du monde », et leur a demandé « de venir dans les villes qui ont été bombardées, d’écouter les histoires des hibakusha[7] et de connaître la réalité d’un bombardement nucléaire »[8].
Administration
Étant une des 17 Villes désignées par ordonnance gouvernementale au Japon (政令指定都市, Seirei shitei toshi?), la ville de Hiroshima dispose de compétences supplémentaires à celles généralement allouées aux villes et prises sur celles de la préfecture et est découpée en 8 arrondissements :
- Aki-ku
- Asakita-ku
- Asaminami-ku
- Higashi-ku
- Minami-ku
- Naka-ku
- Nishi-ku
- Saeki-ku
Économie

La ville est aujourd'hui l'un des principaux centres industriels et portuaires de l'ouest du Japon[9].
Les usines automobiles Mazda sont l'une des principales activités de la ville. L'équipementier sportif et automobile Molten y a son siège social.
On constate de plus une réelle augmentation des terre-pleins littoraux, élément commun du paysage urbain japonais, amas de terre complétant le continent, et plates-formes industrielles.
Culture


- Le Musée de la Paix rassemble de nombreux témoignages relatifs à la bombe : objets, photos, modèles réduits de la ville, témoignages de survivants, peintures, etc.
- Le château d'Hiroshima fut entièrement rasé par l'explosion; il fut reconstruit à l'identique (mais en béton armé) en 1958.
- Le jardin traditionnel Shukkei-en se trouve au nord de la ville.
- Le site renommé de Miyajima se trouve à proximité immédiate de Hiroshima; le torii flottant du temple d'Itsukushima est l'un des sites les plus connus du Japon.
- L'une des spécialités culinaires emblématiques de Hiroshima est l’okonomiyaki; il s'agit d'une galette de nouilles à la sauce, cuite entre deux crêpes de riz.
- Le Festival international du film d'animation d'Hiroshima a lieu tous les deux ans depuis 1985, chaque édition récompensant une œuvre du cinéma d'animation.
Transports
La ville possède :
- un réseau de tramways, long de 35 km et comportant huit lignes ;
- une ligne de métro sur pneumatiques, longue de 18,4 km.
Jumelages
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Honolulu (États-Unis) depuis le
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Volgograd (Russie) depuis le
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Hanovre (Allemagne) depuis le
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Chongqing (Chine) depuis le
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Daegu (Corée du Sud) depuis le
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Montréal (Canada) depuis le
Notes
- ↑ (en) What was the population of Hiroshima before World War 2 ?
- ↑ Hal Gold, Unit 731 Testimony, 2003, p. 57
- ↑ Gold, idem, p. 58
- ↑ Gold, ibid.
- ↑ L'Express, 12 novembre 2010 : « Appel à la libération du dissident Liu Xiaobo au sommet des Nobel de la Paix »
- ↑ Le monde marque à Hiroshima les 70 ans du premier bombardement nucléaire, dépêche AFP reprise par lepoint.fr, 6 août 2015
- ↑ Les survivants des bombardements atomiques
- ↑ Hiroshima : le Japon se souvient de la première bombe nucléaire, lemonde.fr avec AFP, AP et Reuters
- ↑ Hiroshima nous est souvent présentée en ruines et en noir et blanc alors qu'elle est aujourd'hui une ville cosmopolite aux constructions modernes qui compte plus d’un million d’habitants. Kentaro Takahashi, un photographe japonais, a réparé cet impair en publiant dans Le Monde un visuel interactif fascinant : Hiroshima au-delà de l'épicentre, Lemonde.fr, 6 août 2015
Voir aussi

Articles connexes
- Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki
- Enola Gay
- Hashizume Bun (poétesse japonaise survivante du bombardement)
- John Hersey
- Hiroshima mon amour (film)
- Gen d'Hiroshima (manga)
Liens externes
- (fr) Dossier thématique ECPAD intitulé "Je reviens d'Hiroshima" sur le Japon occupé quelques mois après l'explosion atomique du 6 août 1945 (album photos, montage d'archives vidéo et notice documentaire)
- (ja) Site officiel de la ville de Hiroshima
- (en) Musée de la Paix de Hiroshima
- (fr) Site officiel d'informations touristiques de l'Office de Tourisme de Hiroshima
- (fr) Site internet dépendant de l'Office de Tourisme de Hiroshima
Bibliographie
- Hashizume Bun, Le jour où le soleil est tombé… J'avais quatorze ans à Hiroshima, Lille, Éd. du Cénacle de France, 2007 (ISBN 978-2-916537-01-6) Site présentant l'autobiographie
- Roland Oberlé, Sandrine Woelffel, Noriyuki Aida, Hiroshima-Nagasaki, août 1945 - La guerre du Pacifique, Strasbourg, Éd. Hirlé, 2005 (ISBN 978-2-914729-40-6)
- Jess Kaan, Kenshiros Way, Emblèmes Extrême-Orient, Montpellier, Éd. de l'Oxymore, 2004 (ce texte présente une Hiroshima de fantasy urbaine)
- Chantal Dupuy-Dunier, Mille grues de papier, Paris, Éd. Flammarion, 2013 (ce livre s'inspire de l'histoire de Sadako Sasaki, fillette irradiée à Hiroshima)
- John Hersey "Hiroshima Lundi , 8h15" Texto édition de 2011
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