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Guigna

Guigna

Leopardus guigna  Kodkod, Chat du Chili

Leopardus guigna
Description de cette image, également commentée ci-après

Kodkod

Classification
Règne Animalia
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Classe Mammalia
Cohorte Placentalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Feliformia
Famille Felidae
Sous-famille Felinae
Genre Leopardus

Nom binominal

Leopardus guigna
(Molina, 1782)

Statut de conservation UICN

( VU )
VU A2a; C2a(i) : Vulnérable

Statut CITES

Sur l'annexe  II  de la CITES Annexe II , Rév. du 04/02/1977

Le Guigna (Leopardus guigna), également appelé Chat du Chili et Kodkod, est un félin d'Amérique du Sud. Pesant la moitié d'un chat domestique, le Guigna se caractérise par sa petite tête aux oreilles rondes, sa queue courte et touffue et ses pieds larges. Son pelage gris fauve à brun tacheté de noir est proche de celui du Chat de Geoffroy.

Prédateur essentiellement nocturne et crépusculaire, le Guigna est un félin territorial et solitaire, affectionnant les forêts tempérées humides. Les petits rongeurs et les lagomorphes forment l'essentiel du régime alimentaire. Il s'attaque ponctuellement aux oiseaux de basse-cour comme les poules et les oies.

L'aire de répartition couvrent le centre et le nord du Chili ainsi qu'une petite zone de l'Argentine. Le Guigna est principalement menacé par la perte et la fragmentation de son habitat. Sa prédation sur les volailles domestiques lui attirent l'antipathie des fermiers : le braconnage est la seconde menace pesant sur l'espèce. Considéré comme Vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le Guigna est protégé sur l'ensemble de son aire de répartition.

Description

Kodkod.

Le Guigna est le plus petit des félins sauvages d'Amérique. Sa longueur de la tête à la base de la queue est de 40 à 52 cm, avec une longueur de la queue de 19 à 25 cm[1]. Ce félin pèse de 1,5 à 3 kg[1], en moyenne 2,2 kg[2], soit environ la moitié d'un chat domestique[3]. Les mâles sont plus grands que les femelles[4].

La tête, plutôt petite, possède des oreilles grandes et rondes[5], implantées bas sur le crâne[6]. La queue, épaisse et touffue, est courte : elle représente le tiers de la longueur totale de ce félin[6]. Les pieds larges possèdent des griffes décrites par Peter Jackson comme « puissantes »[7].

Le pelage montre de nombreuses petites taches noires et arrondies sur fond gris fauve à brun[3]. La robe est de couleur plus claire sur l'abdomen[3], toujours tachetée[6]. La gorge est barrée d'une marque foncée. La queue est annelée de dix à douze bandes noires[3]. Les taches forment des bandes discontinues sur les épaules et la tête[6]. Les marques faciales se composent de lignes foncées qui débutent au coin externe de l’œil pour barrer les joues, d'un marquage blanc autour de l’œil[3] et de deux rayures noires verticales montant sur le front depuis le sommet de l’œil[4]. Le revers de l'oreille est noir, avec une tache blanche au centre[6]. Le mélanisme est fréquent[3],[8] ; dans ce cas, le marquage tacheté reste visible sous un éclairage clair[6].

La couleur varie selon les régions : au Nord et au centre du Chili, la teinte est plus claire et au Sud du Chili plus colorée[3]. Le mélanisme est plus fréquent au Nord de l'aire de répartition et est très courant sur l'île de Chiloé[5]. Les pieds sont tachetés au Nord de l'aire de répartition mais pas au Sud ; en tout cas, les soles plantaires sont noires[3].

Le Guigna ressemble beaucoup au Chat de Geoffroy (Leopardus geoffroyi)[9],[10] dont il se distingue par des oreilles plus grandes, une queue plus petite et épaisse[10]. Les marques sur les épaules et la tête forment plus souvent des rayures nettes chez le Chat de Geoffroy que chez le Guigna, dont les stries sont moins distinctes[6].

Comportement

La mère installe souvent sa tanière dans une foret de bambous pour donner naissance à deux à trois chatons[10]. La période de gestation est de 72 à 78 jours en captivité[2]. La maturité sexuelle est atteinte à 24 mois. La longévité du Guigna est de 11 ans en captivité[2].

Le territoire du Guigna mesure de 0,5 à 2,5 km2 sur l'île de Chiloé[11].

Le Guigna est un chasseur de petits rongeurs, reptiles et oiseaux. En Argentine, il chasse plus fréquemment aux souris, tandis qu'au Chili le régime alimentaire est plus varié[7]. Le Guigna est avant tout un chasseur de rongeurs comme Oligoryzomys longicaudatus, Abrothrix longipilis et le Rat noir (Rattus rattus), qui composent au moins 80 % de son bol alimentaire[12]. Il s'attaque aux poulaillers[7],[13]. Parmi ses proies, figurent de nombreuses espèces d'oiseaux, volant pas ou peu et nichant au sol[14], comme le Merle austral (Turdus falklandii)[15],[14], le Synallaxe rayadito (Synallaxe rayadito)[14], le Vanneau téro (Vanellus chilensis)[15], le Tourco huet-huet (Pteroptochos tarnii)[15],[14], le Tourco rougegorge (Scelorchilus rubecula)[15],[14] et l'oie domestique[15]. Le Lézard de Chiloé (Liolaemus pictus) figure également dans son régime alimentaire[15]. Des cas de prédations sur des nichoirs suspendus à hauteur d'homme ont été observés au sud du Chili central : ayant lieu majoritairement la nuit, sinon au crépuscule ou à l'aube, le taux de capture (14 %) et le type d'oiseaux capturés (petits oiseaux nichant dans des cavités) montrent probablement un comportement opportuniste plutôt qu'une véritable habitude de chasse[14].

Son comportement dans la nature est mal connu, il est généralement considéré comme nocturne[8], mais ses proies comme son activité essentiellement diurnes en captivité laissent penser que ce félin chasse dans la journée plutôt que la nuit[7]. Sur l'île de Chiloé, les études radio-télémétriques montrent que l'activité du Guigna suit essentiellement celle de ses proies et qu'il est donc actif de nuit comme de jour[11]. Dans la région d'Araucanie au Chili, des décomptes réalisés sur des pièges photographiques montrent que l'activité du Guigna, essentiellement nocturne, varie selon la couleur de son pelage[16] : les individus entièrement noirs sont plus actifs la nuit que les tachetés. Le Guigna tacheté est par ailleurs plus actif les nuits nuageuses ou sans lune que les autres nuits, ce qui favorise le camouflage. Le comportement de ce félin varie selon les avantages que procure l'une des colorations et la luminosité[16].

Le Guigna se déplace sur de longues distances - jusqu'à cinq kilomètres - peu avant le crépuscule et peu après l'aube[6].

Les zones de repos se font dans la végétation dense, comme les forêts de bambous ou des souches d'arbres morts ; dans la journée, le Guigna recherche la fraîcheur et se repose dans les ravins couverts d'une impénétrable végétation ou dans les ajoncs des ruisseaux[6]. Sur l'île de Chiloé, il a été aperçu se reposant dans les branches d'arbres, dans un verger ou sous des ajoncs[13], bien qu'il puisse être dérangé par le Caracara chimango (Milvango chimango) ou le Vanneau téro (Vanellus chilensis)[6]. Le Guigna est bien adapté pour grimper[7],[14] - il est capable de monter sur des troncs de cinq centimètres[14] à plus d'un mètre de diamètre[6] - et il utilise peut-être les branches des arbres pour traquer ses proies dans les zones de végétation très dense[6].

Le Guigna adopte l'organisation territoriale typique des félins : le territoire d'un mâle recouvre celui d'une ou de plusieurs femelles. Sur l'île de Chiloé, les trois mâles résidents de l'aire d'étude possédaient des territoires qui ne se recoupaient pas, de même pour les femelles entre elles. La taille du territoire des femelles n'a pas varié durant les six mois d'études et celui d'un mâle s'est fortement agrandi lors de la mort de l'un de ses congénères. Sur l'île de Chiloé, le territoire des mâles s'étend sur une superficie de 1,1 et 2,5 km2 et celui des femelles de 0,48 et 0,73 km2. Dans le parc national Laguna San Rafael au Chili, la superficie moyenne était de 1,5 km2 sans différence notable entre les sexes[15].

Ses ennemis naturels sont le puma et le culpeo ou renard roux.

Conservation

L'aire de répartition du Guigna se limite sur une partie du Chili et de l'Argentine. Au Chili, il se répartit de la région de Coquimbo à celle de Aisén, incluant l'île de Chiloé et l'archipel de las Guaitecas[10]. Il est notamment présent dans les parcs nationaux de Conguillío, Villarica et Puyehue ainsi que dans la réserve nationale de Las Guaitecas[2]. Il pourrait être également présent dans le parc national Bosques de Fray Jorge et le parc national La Campana[2].

En Argentine, où il est considéré comme rare[15], il n'est présent que sur les pentes orientales des Andes sur les provinces de Chubut, Santa Cruz, Río Negro et Neuquén[10]. Le Guigna est présent dans les parcs nationaux de Nahuel Huapi, Lanín et Los Alerces[2].

Le Guigna est un félin des forêts tempérées humides et des biotopes semi-ouverts, toujours arboré et buissonneux. Il préfère les forêts denses[17] mais est présent jusqu'à la lisière forestière, entre 2 000 et 2 500 mètres d'altitude[7]. Dans le Sud-Ouest de l'Argentine, l'habitat typique du Guigna est la forêt de bambous, lianes et épiphytes[5]. Au centre et au Sud du Chili, il s'agit des forêts de bambous de la province de Valdivia[5],[7]. Il tolère un changement de son habitat tant que la population de rongeurs reste présente : le Guigna a été observé dans les forêts secondaires d'eucalyptus et de pins[2], et sur l'île de Chiloé, il utilise les limites broussailleuses ou arborées entre les champs pour se déplacer[5].

Le Guigna est l'un des félins les plus méconnu. Les études à son sujet sont rendues difficiles par sa taille et son aire de répartition réduites. Sa présence dans les parcs zoologiques est rare[10]. Il est absent des zoos nord-américains[15].

Le Guigna est principalement menacé par la destruction de son habitat par la déforestation pour l'exploitation forestière ou l'urbanisation[2], et dans un second temps, par le piégeage et la chasse[15]. Il peut ponctuellement être piégé parce qu'il s'attaque aux poulaillers ou par erreur, dans des pièges à renard[5]. Dans la province de Malleco au Chili, le Guigna est notamment éliminé parce qu'il est considéré comme un tueur de chevreaux, bien que ce soit jugé comme hautement improbable par Mel et Fiona Sunquist, considérant la très petite taille de ce félin[15]. En raison de sa taille, sa fourrure est de faible intérêt, bien que sa peau puisse parfois être vendue sur les marchés locaux[15]. La conservation à long terme de l'espèce passe par la sensibilisation des populations locales rurales au rôle écologique du Guigna, et notamment à son action positive sur les cultures par la chasse des rongeurs et du Lièvre européen[18].

Son état de conservation est « Vulnérable » selon la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[19]. Le Guigna est un animal protégé au Chili et en Argentine[15]. Dans le cadre de la convention de Washington, le Guigna est classé en Annexe II de la CITES depuis 1977, ce qui signifie que le commerce international de cette espèce est étroitement contrôlé[20]. En 2006, l'Argentine a interdit l'exportation des spécimens vivants[20].

Une analyse des métapopulations du Guigna dans les parcs nationaux et réserves chiliennes entre les latitudes 35º 30’ et 38º S a identifié onze métapopulations potentielles dont huit sont en état de non-équilibre. La métapopulation du parc national Nahuelbuta, entourée de forêts vierges fragmentées est viable sur le long terme. Pour les populations des réserves nationales de Los Queules et de Los Ruiles, la survie du Guigna ne sera assurée que si les forêts alentours sont protégées. La conservation du Guigna est donc très fortement liées à la préservation des forêts[21].

En 2004, une étude avec des appâts odorants réalisée dans la réserve nationale de Los Queules au centre du Chili dans une zone comprenant des forêts primaires fragmentées a révélé que le Guigna a une forte préférence pour les habitats avec une couverture buissonneuse dense, éloignée des routes et proche de grande zone de forêt vierge. La fragmentation de l'habitat a donc un effet négatif fort sur le Guigna, au contraire d'autres espèces de prédateur de même taille, mais moins spécialisées, comme le Renard de Magellan[22]. Une autre étude de piégeage photographique, réalisée entre 2008 et 2009 près de Pucón au Chili, apporte un résultat similaire : la probabilité de présence du Guigna augmente avec l'accroissement de la couverture forestière, atteignant 70 % dans les forêts continues de l'aire d'étude mais moins de 20 % dans les forêts très fragmentées (moins de 50 % de couverture forestière). Le maintien de zones forestières dans la mosaïque de l'agriculture extensive est donc un point essentiel à la survie du guigna[23].

Le Guigna, étant en certains points du Chili,le plus gros prédateurs[Note 1], il peut être considéré comme un bon candidat pour être une espèce porte-drapeau et clé de voute[17].

Taxonomie

Arbre phylogénétique du genre Leopardus[24]

   Leopardus   


 Leopardus wiedii - Marguay



 Leopardus pardalis - Ocelot






 Leopardus jacobita - Chat des Andes



 Leopardus colocolo - Chat des Pampas





 Leopardus tigrinus - Chat-tigre



 Leopardus guigna - Kodkod



 Leopardus geoffroyi - Chat de Geoffroy





Le Guigna est décrit par le Jésuite chilien Juan Ignacio Molina en 1782. En raison de sa ressemblance avec le Chat de Geoffroy, le Guigna a été considéré comme une sous-espèce[10].

La phylogénie s'est longtemps basée sur l'étude des fossiles d'un animal afin de préciser l'apparition et l'évolution d'une espèce. La phylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques en raison du nombre peu important de fossiles de félins. Le premier félin est apparu il y a onze millions d'années[24].

Les félins ont divergé en huit lignées distinctes. La lignée des ocelots, correspondant au genre Leopardus est la quatrième par ordre de divergence. Il y a neuf millions d'années, les félins migrent pour la première fois vers le continent américain en passant par la Béringie[Note 2],[24].

Le niveau des océans remontent à nouveau au cours du Miocène, et les précurseurs des lignées de l'ocelot, du lynx et du puma se trouvent isolés des populations du vieux continent. La lignée de l'ocelot commence à diverger il y a huit millions d'années. Elle se distingue notamment par un nombre de chromosomes différents de celui des autres lignées : 36 chromosomes au lieu de 38. Durant le Pliocène, il y a deux à trois millions d'années, le niveau des océans baisse à nouveau : l'isthme de Panama émerge et permet aux félins, et notamment à la lignée de l'ocelot, de conquérir l'Amérique du Sud[Note 3]. La diversification en espèces s'opère durant cette période et le dernier ancêtre commun du genre Leopardus est daté d'il y a 2,9 millions d'années[24].

Le Chat de Geoffroy (Leopardus geoffroyi) est l'espèce la plus proche du Guigna. Elles auraient divergé il y a un millions d'années[25].

Deux sous-espèces ont été proposées[26] :

  • Leopardus guigna guigna Molina, 1782 : cette sous-espèce vit dans les forêts tempérées du sud du Chili et d'Argentine. Plus petit et au pelage plus lumineux que la seconde sous-espèce[17],[27] ;
  • Leopardus guigna tigrillo Schinz, 1844, associé à l'habitat de broussailles du centre du Chili. Son pelage est de couleur plus claire[17],[28].

Une analyse génétique de l'ADN mitochondrial et des microsatellites de 116 individus répartis sur toute l'aire de répartition du Guigna a permis d'apprécier l'histoire démographique et les barrières au flux de gènes de l'espèce. Une diversité génétique modérée entre les populations du nord du Chili et celles du sud conforte la division en deux sous-espèces. Les populations de la lagune de San Rafael montrent une croissance démographique récente, à la fin de la dernière période glaciaire, il y a 28 000 à 16 000 ans avant le présent. Les individus de l'île de Chiloé ont divergés le plus récemment, il y a 7 000 ans avant le présent, lorsque l'île a été séparée du continent par la formation du canal de Chacao. La cordillère des Andes n'est qu'une barrière partielle au flux de gènes[25].

Endoparasites et maladies

Article connexe : Endoparasite.

En Argentine, le Guigna est peut être inclus dans le cycle selvatique de Taenia ovis krabbei. Au Chili, des recherches en 1949 ont montré la présence de Spirometra mansonoides et un sujet analysé en 1984 portait plusieurs vers parasites : Uncinaria stenocephala, Toxocara cati et plusieurs espèces de ténias tel Taenia taeniaformis. Le Guigna est négatif à l'échinococcose et la trichinellose[29].

Des études publiées en 2010 sur deux sujets décédés sur des autoroutes au Chili et sur des prélèvements fécaux ont permis d'apporter d'autres informations à propos des endoparasites du Guigna. Trois espèces de vers parasites ont été trouvés : Toxascaris leonina, Toxocara cati et Mastophorus muris. La source des infections par ces vers parasites provient probablement de l'alimentation du Guigna, essentiellement composée de rongeurs[29].

Une étude réalisée de 2008 à 2010 sur l'île de Chiloé a montré que le Guigna était exposé aux virus de l'immunodéficience féline (FIV) et de la leucose féline (FelV). L'analyse génétique des souches de ces virus révèlent une proximité avec celles affectant les chats domestiques de l'île. Cela suggère une transmission inter-espèces de ces deux maladies, probablement favorisée par la perturbation par l'humain de l'habitat naturel de ce félin[30].

Dans la culture

Dans la langue des Araucans, le Guigna est appelé « Kodkod ». Dans la plupart de son aire de répartition, le Guigna est appelé « Guiña » ou « Huiña »[10]. Son nom provient du mapudungun huyñaum, qui signifie « changement de demeure » ou « déménagement », à cause de ses habitudes errantes.

La première étude spécifiquement tournée vers le Guigna a été conduite en 1997 sur l'île de Chiloé au Chili. Cette étude de six mois a permis d'obtenir d'importantes données sur l'activité et l'occupation du territoire[11]. Cinq mâles et trois femelles de l'ile de Chiloé ont été capturés et muni de collier émetteur pour des études de télémétrie[6].

Sur l'île de Chiloé, l'attitude des fermiers est négative envers le Guigna, considéré comme un animal-vampire, qui tue ses proies par une morsure dans le cou pour leur sucer le sang[13]. Un sondage réalisé auprès des populations rurales du sud du Chili montre que un peu plus de la moitié des personnes interrogées sont capables de reconnaître le Guigna, avec une forte disparité entre les hommes (70,8 %) et les femmes (31,6 %). En comparaison, le puma est reconnu par les mêmes personnes à plus de 90 %. Parmi les erreurs d'identification, le Guigna a été confondu avec le chat domestique ou un jeune Puma[Note 4]. En revanche, il n'y a eu aucune confusion avec des mustélidés[18]. Les personnes sondées souhaitent toutes que le nombre de guignas diminue, majoritairement parce que c'est un animal qu'elle n'aime pas (72,1 %). La prédation dans la basse-cour est évoquée par une personne sur deux, bien qu'il s'agisse parfois d'évènements remontant à plus de dix ans[18].

Deux témoignages de braconnage[Note 5] de moins d'un an ont été récoltés, dont un pour protéger un poulailler ayant subi un prélèvement de douze poules par un Guigna. La chasse de ce félin est réalisée avec un chien qui le poursuit jusqu'à ce qu'il se réfugie dans un arbre, dans lequel il est alors facile de l'abattre. La fourrure est conservée comme trophée[18].

Notes et références

Notes

  1. Le puma est ponctuellement présent au Chili
  2. La Béringie correspond au détroit de Béring. Il s'agit d'un pont de terre entre l'Asie et l'Amérique qui est apparu plusieurs fois au cours des récentes périodes géologiques.
  3. Cette période est appelée Grand échange interaméricain. L'Amérique du Sud était isolée des autres continents depuis des dizaines de millions d'années. L'arrivée des félins correspond notamment à la disparition des grands prédateurs du continent sudaméricain.
  4. Le puma nait tacheté et perd ses taches durant sa croissance.
  5. Le Guigna est un animal protégé au Chili.

Références

  1. 1 2 Référence Animal Diversity Web : Oncifelis guigna (en)
  2. 1 2 3 4 5 6 7 8 Jackson et Farrel Jackson 1996, p. 250
  3. 1 2 3 4 5 6 7 8 Jackson et Farrel Jackson 1996, p. 247
  4. 1 2 (en) « Guiña », sur http://www.catsg.org, Cat Specialist Group (consulté le 1er novembre 2015)
  5. 1 2 3 4 5 6 Rémy Marion et al. 2005, p. 96
  6. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Sunquist et Sunquist 2002, p. 212
  7. 1 2 3 4 5 6 7 Jackson et Farrel Jackson 1996, p. 249
  8. 1 2 (en) Ronal M. Nowak, Walker's Carnivores of the World, The Johns Hopkin University Press, , 313 p. (ISBN 0-8018-8032-7), p. 252
  9. Rémy Marion et al. 2005, p. 95
  10. 1 2 3 4 5 6 7 8 Jackson et Farrel Jackson 1996, p. 248
  11. 1 2 3 Rémy Marion et al. 2005, p. 114-115
  12. (en) Stephania Eugenia Galuppo Gaete, Diet and activity patterns of Leopardus guigna in relation to prey availability in forest fragments of the chilean temperate rainforest, Université du Minnesota, (lire en ligne)
  13. 1 2 3 (en) Jim Sanderson, Mel Sunquist et Agustin W. Iriate, « Natural history and landscape-use of guignas (Oncifelis guigna) on Isla Grande de Chiloé, Chile », Journal of Mammalogy, vol. 83, no 2, , p. 608–613 (lire en ligne)
  14. 1 2 3 4 5 6 7 8 (en) Tomás A. Altamirano, Felipe Hernández, Mariano de la Maza et Cristian Bonacic, « Güiña (Leopardus guigna) preys on cavity-nesting nestlings », Revista Chilena de Historia Natural, Sociedad de Biología de Chile, no 86, , p. 501-504 (lire en ligne)
  15. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Sunquist et Sunquist 2002, p. 213
  16. 1 2 (en) Felipe Hernández, Nicolàs Gálvez, Alessandro Gimona, Jerry Laker et Cristian Bonacic, « Activity patterns by two colour morphs of the vulnerable guiña, Leopardus guigna (Molina 1782), in temperate forests of southern Chile », Gayana, vol. 79, no 1, , p. 102-105 (ISSN 0717-652X, lire en ligne)
  17. 1 2 3 4 (en) Rachel A. Freer, The spatial ecology off the Guina (Oncifelis guigna) in Southern Chile, Durham University, coll. « Durham theses », (lire en ligne)
  18. 1 2 3 4 (en) Eduardo A. Silva-Rodríguez, Gabriel R. Ortega-Solís et Jaime E. Jiménez, « Human Attitudes Toward Wild Felids in a Human-dominated Landscape of Southern Chile », Cat News, no 46, (lire en ligne)
  19. Référence UICN : espèce Leopardus guigna (Molina, 1782) (en) (consulté le 22 mai 2015)
  20. 1 2 Référence CITES : espèce Leopardus guigna (Molina,1782) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
  21. (en+es) Gerardo Acosta-Jamett, Javier A. Simonetti, Ramiro O. Bustamante et Nigel Dunstone, « Metapopulation approach to assess survival of Oncifelis guigna in fragmented forest of central Chile: a theoretical model », Mastozoología Neotropical, vol. 10, no 2, , p. 217-229 (lire en ligne)
  22. (en) Gerardo Acosta-Jamett et Javier A. Simonetti, « Habitat use by Oncifelis guigna and Pseudalopex culpaeus in a fragmented forest landscape in central Chile », Biodiversity and Conservation, Pays-Bas, Kluwer Academic Publishers, no 13, , p. 1135–1151 (lire en ligne)
  23. (en) Nicolás Gálvez, Felipe Hernández, Jerry Laker, Horacio Gilabert, Robert Petitpas, Cristián Bonacic, Alessandro Gimona, Alison Hester et David W. Macdonald, « Forest cover outside protected areas plays an important role in the conservation of the Vulnerable guiña Leopardus guigna », Oryx, vol. 47, no 2, , p. 251–258 (DOI 10.1017/S0030605312000099, lire en ligne)
  24. 1 2 3 4 Stephen O'Brien et Warren Johnson, « L'évolution des chats », Pour la science, no 366, (ISSN 0153-4092) basée sur (en) W. Johnson et al., « The late Miocene radiation of modern felidae : a genetic assessment », Science, no 311, et (en) C. Driscoll et al., « The near eastern origin of cat domestication », Science, no 317,
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  26. Référence Mammal Species of the World : Leopardus guigna Molina, 1782 (en)
  27. Référence Mammal Species of the World : Leopardus guigna guigna Molina, 1782 (en)
  28. Référence Mammal Species of the World : Leopardus guigna tigrillo Schinz, 1844 (en)
  29. 1 2 (en) Daniel González-Acuña, Lucila Moreno, Karen Ardiles, Marcelo Flores, Mélanie Duclos et Mike Kinsella, « Endoparasites of the kodkod, Oncifelis guigna (Carnivora, Felidae) in Chile », Revista chilena de historia natural, vol. 83, , p. 619-622 (ISSN 0716-078X, DOI 10.4067/S0716-078X2010000400015, lire en ligne)
  30. (en) Monica Mora, Constanza Napolitano, René Ortega, Elie Poulin et José Pizarro-Lucero, « Feline immunodeficiency virus and feline leukemia virus infection in free-ranging guignas (Leopardus guigna) and sympatric domestic cats in human perturbed landscapes on Chiloé Island, Chile », Journal of Wildlife Diseases, vol. 51, no 1, , p. 199–208 (DOI 10.7589/2014-04-114, lire en ligne)

Annexes

Aire de répartition du Kodkod.

Liens externes

  • Référence ITIS : Oncifelis guigna (Molina, 1782) (fr) (+ version anglaise (en))
  • Référence Animal Diversity Web : Oncifelis guigna (en)
  • Référence NCBI : Oncifelis guigna (en)
  • Référence UICN : espèce Leopardus guigna (Molina, 1782) (en) (consulté le 22 mai 2015)
  • Référence CITES : espèce Leopardus guigna (Molina,1782) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
  • Fiche de la IUCN/SSC Cat Specialist Group sur Leopardus guigna (en)

Bibliographie

  • Peter Jackson et Adrienne Farrel Jackson (trad. Danièle Devitre, préf. Dr Claude Martin, ill. Robert Dallet et Johan de Crem), Les Félins : Toutes les espèces du monde, Turin, Delachaux et Niestlé, coll. « La bibliothèque du naturaliste », , relié, 272 p. (ISBN 978-2603010198 et 2-603-01019-0)
  • Rémy Marion (dir.), Cécile Callou, Julie Delfour, Andy Jennings, Catherine Marion et Géraldine Véron, Larousse des félins, Paris, Larousse, , 224 p. (ISBN 2-03-560453-2 et 978-2035604538, OCLC 179897108)
  • (en) Mel Sunquist et Fiona Sunquist (photogr. Terry Whittaker et autres), Wild Cats of the World, Chicago, The University of Chicago Press, , Relié, 416 p. (ISBN 978-0226779997 et 0-226-77999-8, présentation en ligne)
  • (es) Charif Tala et all., Especies Amenazadas de Chile:Protejámoslas y evitemos su extinción, CONAMA, , 122 p. (ISBN 978-956-7204-29-8, lire en ligne), p. 47, Güiña

Articles connexes

  • Portail des mammifères
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