George Boole
George Boole vers 1860.
Naissance |
Lincoln (Angleterre) |
---|---|
Décès |
(à 49 ans) Ballintemple (Irlande) |
Domicile | Royaume-Uni |
Nationalité | Britannique |
Champs |
Logique Mathématiques Philosophie des mathématiques |
Renommé pour | Algèbre de Boole |
Distinctions | Médaille royale (1844) |
George Boole, né le à Lincoln (Royaume-Uni) et mort le à Ballintemple (Irlande), est un logicien, mathématicien et philosophe britannique. Il est le créateur de la logique moderne, fondée sur une structure algébrique et sémantique, que l'on appelle algèbre de Boole en son honneur.
Il a aussi travaillé dans d'autres domaines mathématiques, des équations différentielles aux probabilités en passant par l'analyse. Autodidacte, il publia ses premiers travaux d'algèbre tout en exerçant son métier d'instituteur et de directeur d'école dans la région de Lincoln. Ses travaux lui valurent en 1844 la Royal Medal de la Royal Society, puis une chaire de mathématiques à l'université (Queen's College) de Cork en 1849.
Biographie
Issu d'une famille pauvre, George Boole n'a pas les moyens financiers d'aller à l'université. Ses capacités intellectuelles sont cependant remarquables ; seul (ou presque), il a appris le latin, l'allemand, le français et l'italien. Obligé de travailler pour soutenir sa famille, il devient enseignant à 16 ans.
Quatre ans plus tard, il fonde et dirige sa propre école. C'est à ce moment que le jeune autodidacte se plonge dans l'étude des mathématiques auxquelles son père l'avait initié dès l'enfance. Bénéficiant des moyens de l'Institut de mécanique de sa ville, il se confronte aux œuvres d'Isaac Newton, Pierre-Simon de Laplace et Joseph-Louis Lagrange. Mais très vite, il commence ses propres recherches. En 1839, il publie ainsi sa première étude dans le Cambridge Mathematical Journal. Cette publication et l'appui qu'il obtient du cercle des algébristes de Cambridge lui permettent de s'imposer petit à petit comme une personnalité importante du monde des mathématiques. En 1844, après la publication d'un mémoire dans les Philosophical Transactions[1] sur une approche algébrique de la théorie des équations différentielles, la Royal Society lui décerne une médaille.
Il épouse le 11 septembre 1855 Mary Everest, nièce de sir George Everest, le responsable de la mission cartographique qui baptisa le mont Everest[2].
Il commence alors une série de travaux posant les bases de ce qu'on nommera plus tard l'algèbre de Boole. En 1847 sort Mathematical Analysis of Logic, puis An Investigation Into the Laws of Thought, on Which are Founded the Mathematical Theories of Logic and Probabilities en 1854. Boole y développe une nouvelle forme de logique, à la fois symbolique et mathématique. Le but : traduire des idées et des concepts en équations, leur appliquer certaines lois et retraduire le résultat en termes logiques[3]. Pour cela, il crée une algèbre binaire, dite booléenne, n'acceptant que deux valeurs numériques : 0 et 1. Cette algèbre est définie par la donnée d'un ensemble E (non vide) muni de deux lois de composition interne (le ET et le OU) satisfaisant à un certain nombre de propriétés (commutativité, distributivité...). Les travaux de Boole, s'ils sont théoriques, n'en trouveront pas moins des applications primordiales dans des domaines aussi divers que les systèmes informatiques, la théorie des probabilités, les circuits téléphoniques, hydrauliques et pneumatiques, etc., grâce à des scientifiques comme Peirce, Frege, Russel, Turing et Shannon.
En 1849, George Boole se voit proposer une chaire de professeur des mathématiques au Queen's College de Cork, en Irlande. Et en 1857, il est nommé membre de la Royal Society. Il s'intéresse ensuite aux équations différentielles à travers deux traités qui auront une influence certaine : Treatise on Differential Equations (1859) et Treatise on the Calculus of Finite Differences (1860).
George Boole meurt d'une pneumonie le 8 décembre 1864. Il avait pris froid après s'être rendu au College. Croyant au principe d'analogie, au sens de « soigner le mal par le mal », Mary l'avait alité et aspergé d'eau pour le guérir.
Postérité
Ils ont eu cinq filles :
- Mary, qui épousa le mathématicien Charles Howard Hinton ;
- Margaret, mère du mathématicien Geoffrey Ingram Taylor ;
- Alicia, mathématicienne qui collabora avec H.S.M. Coxeter ;
- Lucy (1862–1904), première femme professeur de chimie au Royal Free Hospital de Londres ;
- Ethel Lilian, qui se mariera avec Wilfrid M. Voynich en 1893.
Un cratère de la Lune porte son nom.
Publication en français
- Les lois de la pensée, texte traduit et introduit par Souleymane Bachir Diagne, Paris, Vrin, 1992
Notes et références
- ↑ (en) G. Boole, « On a general method in analysis », Philos. Trans. R. Soc., vol. 134, , p. 225-282
- ↑ (en) John J. O’Connor et Edmund F. Robertson, « George Boole », dans MacTutor History of Mathematics archive, université de St Andrews (lire en ligne).
- ↑ Michel Serfati, « À la recherche des Lois de la pensée : Sur l'épistémologie du calcul logique et du calcul des probabilités », Math. & Sci hum., no 150, , p. 42 (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
- Algèbre de Boole
- Inégalité de Boole
Liens externes
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d'Espagne • WorldCat
- (en) An Investigation of the Laws of Thought, sur le site du projet Gutenberg
- (en) « Boole, George », sur zbMATH
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