Dugong
Un dugong broutant les fonds marins
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Mammalia |
Ordre | Sirenia |
Famille | Dugongidae |
Sous-famille | Dugonginae |
Dugong
Lacépède, 1799
Dugong dugon
Müller, 1776
Statut de conservation UICN
VU A2bcd : Vulnérable
Répartition géographique
Statut CITES
Annexe I , Rév. du 19/07/2000
Le dugong (Dugong dugon, du malais duyung) est une espèce de mammifère marin au corps fuselé, vivant sur les littoraux de l'océan Indien et de l'océan Pacifique ouest. Il fait partie, avec les trois espèces de lamantins, de l'ordre des siréniens. C'est l'une des rares espèces de mammifères filtreurs, c'est-à-dire se nourrissant en filtrant l'eau et le sédiment superficiel (à la différence des cétacés à fanons qui se nourrissent en pleine eau).
Depuis la disparition de la rhytine de Steller, c'est la seule espèce vivante de la famille des Dugongidae.
Morphologie
Ce mammifère marin herbivore, appelé aussi vache marine ou halicore, caractérisé par une dent allongée à l'avant de la face, mesure 3 à 4 m de long et peut atteindre 900 kg.
Son museau se termine par une sorte de petite trompe élargie, et il possède une paire de petites défenses, peu visibles.
La nageoire caudale du dugong, contrairement à celle du lamantin en forme de palette arrondie, est de forme triangulaire et présente un sillon médian. Elle ressemble en cela à la queue des cétacés.
Vie sociale
L'animal vit seul ou en petits groupes.
Le Dugong émet de petits sifflements, on dit qu’il chante (comme le Lamantin)[1].
Reproduction
La maturité sexuelle pour un dugong a lieu aux alentours de 10 ans. La femelle a un petit tous les 4 à 5 ans. Après une gestation de 12 à 14 mois, la femelle met bas un seul petit qui mesure 1,20 m, pèse 20 à 35 kg et ne sera sevré (fin de la lactation) que 18 mois plus tard.
Nourriture
Ces animaux, herbivores, broutent la végétation se trouvant sur les fonds peu profonds et généralement très près des côtes où ils vivent. Un adulte a besoin de 30 à 40 kg de nourriture chaque jour. Il contribue cependant directement à l'épanouissement des fonds marins car la végétation prospère plus rapidement après son passage. Il contribue aussi au brassage des fonds marins ce qui favorise également le développement de la faune locale.
Menaces et protection
Plus encore que le lamantin, qui appartient au même ordre des siréniens, cette espèce est menacée. Elle est fréquemment blessée par les hélices des embarcations à moteur et parfois chassée pour sa viande. Ses habitats côtiers sont en réduction, en particulier du fait du tourisme, de la pollution et de l'urbanisation des côtes.
Le taux de reproduction est bas — un petit tous les quatre ou cinq ans — et la maturité sexuelle tardive : vers 10 ans.
Les populations mondiales sont en chute rapide.
« On ne connaît pas de façon extrêmement précise la population globale des dugongs, mais quelques pays disposent de chiffres fiables : il en resterait environ 70 000 dans le Nord de l’Australie et 6 000 dans le golfe Persique, les deux seules régions du monde, au dire des spécialistes, où l’espèce a de véritables chances de survie à moyen terme. Ailleurs, ils ne se comptent que par petites populations résiduelles, une centaine au Mozambique, une cinquantaine au Kenya par exemple, quelques dizaines en Malaisie (ces chiffres sont incertains). Il est considéré aujourd’hui comme le mammifère marin le plus menacé, et dans de nombreux pays, comme les Maldives ou Maurice, le dugong n’est déjà plus qu’un souvenir[2]. »
À Mayotte, il reste moins de 10 individus. La pêche volontaire au filet d'une femelle en juin 2015 met encore plus en danger la population dans ce lagon[3].
Le dugong a aussi peuplé la Méditerranée dans des temps reculés, bien qu'aucun individu n'y évolue actuellement, peut-être à cause d'une chasse excessive de la part de l'homme.
L'animal est officiellement intégralement protégé, et placé en annexe 1 de la CITES.
Le dugong n'a pas toujours été le seul représentant de sa famille. Il y a également eu une autre espèce de dugongidés, qui a disparu au XVIIIe siècle, exterminée par l'homme quelques années après sa découverte : Hydrodamalis gigas ou rhytine de Steller, qui mesurait environ 7 à 8 m de long.
Consommation rituelle
En 2009, un site rituel composé des restes d'une quarantaine de dugongs, le sanctuaire d'Akab, a été découvert à Umm al-Quwain, aux Émirats arabes unis. Il a été daté de 3500 à 3200 avant notre ère[4].
Culture
Dans le roman Vingt mille lieues sous les mers, Jules Verne décrit une chasse au dugong entreprise par le harponneur Ned Land. Les descriptions qu'il donne de l'animal sont très exagérées, puisqu'il écrit qu'il mesure entre 7 et 8 m de long, et qu'il peut renverser un bateau à l'aide de défenses. De même, Jules Verne décrit avec beaucoup d'erreurs un dugong dans le seizième chapitre de L'Île mystérieuse, le confondant avec les cétacés, pesant « de trois à quatre mille livres », soit entre 1,3 et 1,8 tonne (alors que cet animal pèse généralement entre 250 et 420 kg) et surgissant d'un lac d'eau douce pour s'attaquer à un chien (alors que le dugong, comme toute espèce de sirénien, est un sirénien exclusivement herbivore et marin).
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- vidéo d'un dugong sur National Geographic
Notes et références
Genre Dugong
- Référence Mammal Species of the World : Dugong (en)
- Référence CITES : taxon Dugong dugon (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr) (consulté le 19 mai 2015)
- Référence ITIS : Dugong Lacépède, 1799 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Dugong (en)
Espèce Dugong dugon
- Référence Mammal Species of the World : Dugong dugon (en)
- Référence UICN : espèce Dugong dugon Müller, 1776 (en) (consulté le 19 mai 2015)
- Référence Tree of Life Web Project : Dugong dugon (en)
- Référence Catalogue of Life : Dugong dugon (Müller, 1776) (en)
- Référence ITIS : Dugong dugon (Müller, 1776) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Dugong dugon (en)
- Référence CITES : espèce Dugong dugon Müller, 1776 (+ répartition) (sur le site de Species+) (en) (consulté le 19 mai 2015)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Dugong dugon (en)
- IUCN : Dugong: Status Report and Action Plans for Countries and Territories - 2002 (ISBN 9280721305) [PDF] (en)
Autres références
- ↑ « Dugongs, la Survie des dernières sirènes » : « Le chant du plus répandu des siréniens risque de ne plus retentir ».
- ↑ Isabelle Croizeau, « Les dugongs animaux magiques, menacés d'extinction », sur futura-sciences.com,
- ↑ http://lejournaldemayotte.com/une/mort-dune-femelle-dugong-capturee-par-un-pecheur/
- ↑ CNRS, « Découverte du plus ancien sanctuaire d'Arabie : la structure en os de dugong de l'île d'Akab »,
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