Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau


Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, ou Armand de Quatrefages, est un biologiste, zoologiste et anthropologue français, né le dans le hameau de Berthézène (commune de Valleraugue dans le Gard) et mort le à Paris.
Biographie
Il commence à s’intéresser à la physique et obtient un doctorat ès sciences en 1829 à l'université de Strasbourg avec une thèse portant sur de la balistique, Théorie d'un coup de canon. En 1832, nouveau doctorat, cette fois en médecine toujours à Strasbourg. Sa thèse pose sur L'Extraversion de la vessie. L'un de ses maîtres n'est autre que Georges Louis Duvernoy (1777-1855), ancien collaborateur de Georges Cuvier (1769-1832).
Il enseigne la zoologie à la faculté des sciences de Toulouse à partir de 1838, mais quitte son poste peu de temps après. Il se rend alors à Paris et rencontre Henri Milne Edwards (1800-1885) qui devient son employeur et son ami. Deux ans plus tard, il passe un troisième doctorat en histoire naturelle. Cette fois, sa thèse paraît deux ans plus tard sous le titre de Thèse sur les caractères zoologiques des rongeurs et sur leur dentition en particulier. C’est le début de son intérêt pour la zoologie et il travaille notamment sur les invertébrés marins. Il fait ainsi paraître, en 1844, De l'organisation des animaux sans vertèbres des Côtes de la Manche.
Il s’intéresse particulièrement à l’anatomie des annélides et fait paraître ses Recherches sur le système nerveux, l'embryogénie, les organes des sens, et la circulation des annélides (de 1844 à 1850) et Sur les affinités et les analogies des lombrics et des sangsues. L’intérêt pratique de ses recherches n'est jamais oublié, c’est pourquoi il s’intéresse à ces mollusques bivalves causant d’immenses dommages aux bateaux en bois, les tarets : Sur l'histoire naturelle des tarets (1848-1849).
Il enseigne d’abord au lycée Napoléon avant d’être élu membre de l’Académie des sciences en 1852 et de occuper, en 1855, la chaire d’anthropologie et d’ethnographie au Muséum national d'histoire naturelle de Paris tout en poursuivant ses investigations dans le domaine de la zoologie, notamment sur le ver à soie. En 1853, il détaille ses explorations des côtes normandes et bretonnes dans les Souvenirs d'un naturaliste.
Il s’intéresse également à la question de l’acclimatation d'animaux exotiques ainsi qu’aux problèmes de pisciculture et publie sur ce dernier sujet Études sur les fécondations artificielles des œufs de poissons en 1854.
Il fait paraître en 1861 son fameux livre sur l’unité de l’espèce humaine, premier ouvrage d’une longue série en anthropologie. En 1867, il publie un rapport sur la situation de la recherche anthropologique en France.
En 1870, il étudie l’œuvre de Charles Darwin (1809-1882) et de ses précurseurs français, ainsi que la théorie lamarckienne sur le transformisme. En 1875, il participe à la fondation de l'École d'anthropologie. En 1877, il publie L’Espèce humaine et définit notamment la « race de Cro-Magnon ». Reprenant dans son ouvrage[1] la division de l'ensemble des corps, proposée par Pallas en deux empires inorganique et organique, Armand de Quatrefages faisait état de cinq règnes naturels strictement séparés : I. le règne sidéral (ajouté par Candolle pour les corps célestes), II. le règne minéral (correspondant à l'écorce terrestre), III. le règne végétal, IV. le règne animal et V. le règne humain. Il est élu membre étranger de la Royal Society of London en juin 1879, et membre de l’Académie de médecine.
En 1887, il fait paraître son Introduction à l’étude des races humaines puis en 1892 un nouvel ouvrage sur le darwinisme intitulé Les Émules de Darwin. Il s’oppose aux théories relatives à l’évolution et crée pour l’être humain un règne séparé. Car plus que l’évolution en tant que telle, c’est son application à l’espèce humaine qu’il combat.
Si l’œuvre zoologique de Quatrefages est particulièrement importante et pertinente, ses théories en ethnologie sont totalement oubliées aujourd’hui. Ses Crania Ethnica (1875-1882), qu’il signe avec Ernest Hamy (1842-1908), portaient sur la forme des crânes des êtres humains.
Il est enterré au cimetière du Montparnasse.

Liste partielle des publications
- De l'extroversion de la vessie. Strasbourg : Imprimerie de Mme Ve Silbermann. 1832. (Texte intégral.)
- Considérations sur les caractères zoologiques des rongeurs et sur leur dentition en particulier. Suivi de Observations sur les rongeurs fossiles, Paris, Fain et Thunot, 1840, [lire en ligne]
- De l'organisation des animaux sans vertèbres des Côtes de la Manche (Ann. Sc. Nat., 1844)
- Recherches sur le système nerveux, l'embryognie, les organes des sens, et la circulation des annélides (Ibid., 1844-50)
- Sur les affinités et les analogies des lombrics et des sangsues (Ibid.)
- Sur l'histoire naturelle des tarets (Ibid., 1848-49)
- Physiologie comparée, métamorphoses de l'homme et des animaux (1862)
- Les Polynésiens et leurs migrations (1866)
- Histoire naturelle des Annelés marins et d'eau douce (2 vols., 1866)
- La Rochelle et ses environs (1866)
- Rapport sur les progrès de l'anthropologie (1867)
- Charles Darwin et ses précurseurs français (1870), une étude de l'évolution dans laquelle l'auteur adopte la même attitude que Alfred Russel Wallace et combat l'application à l'homme de la doctrine darwinienne
- La Race prussienne (1871)
- Crania Ethnica, avec le Dr Hamy (2 volumes, 100 planches, 1875-82), un travail basé sur des données anthropologiques françaises et étrangères, similaire au Crania de Thurnam et Davis, et au ""Crania Americana and Crania Aegyptiaca de S. G. Morton.
- L'Espèce humaine (1877)
- Nouvelles études sur la distribution géographique des Négritos (1882)
- Hommes fossiles et hommes sauvages (1884)
- Histoire générale des races humaines (2 vols., 1886-89), le premier volume est une introduction, tandis que le second tente une classification complète des races.
- Les Pygmées : Avec 31 fig. intercalées dans le texte; Les Pygmées des anciens d'après la science moderne ; negritos ou Pygmées asiatiques ; Négrilles ou Pygmées africains ; Hottentots et Boschismans (1887)
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Armand de Quatrefages, L'espèce humaine, coll. « Bibliothèque scientifique internationale », Vol.XXIII, Librairie Germer Baillière et Cie, Paris, 1877 (Douzième édition, Félix Alcan, Éditeur, Paris, 1896).
Orientation bibliographique
- Jean-Christophe Sillard (1979). Quatrefages et le transformisme, Revue de synthèse, 3e série (95-96) : 283-295. (ISSN 0035-1776)
Article connexe
- La rue de Quatrefages près du Jardin des Plantes à Paris
Liens externes
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