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Anabaptisme

Anabaptisme

L'anabaptisme est le courant chrétien évangélique qui prône un baptême volontaire et conscient. Le mot vient du grec ecclésiastique anabaptizein signifiant « baptiser à nouveau ». Cette pensée est un point essentiel de la Réforme radicale.

Le terme a pris historiquement un sens politique, dans le sens où ce mouvement s'opposa au pouvoir politique et religieux en place en Rhénanie (théocratie de Münster) et dans le canton de Berne au XVIe siècle.

Aujourd'hui l'anabaptisme est ce qui permet de catégoriser une église comme « chrétienne évangélique ».

Historique

Diffusion de l'anabaptisme 1525-1550.

Origine

Selon Matthieu 3:13-16, Jésus est allé au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Dès qu'il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Et selon Luc 3:23, il avait trente ans.

Dans le livre des Actes 8:10 et 12, il est dit : « Toute la population, du plus petit jusqu'au plus grand (enfants et adultes), lui accordait donc une grande attention. Mais quand ils crurent Philippe qui leur annonçait la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu et de Jésus-Christ, ils se firent baptiser, tant les hommes que les femmes (et non les enfants) ». Certains réformateurs du XVIe siècle, inspirés par ce passage, n'ont plus accordé de valeur au baptême imposé aux jeunes enfants (apparu en 350 et adopté officiellement par l'église catholique en 1545) [1]. Ils estiment que ce sacrement ne doit être reçu qu'en pleine connaissance de cause par les candidats. Ainsi, ceux qui ont été baptisés avant l'âge de raison se faisaient rebaptiser.

Selon la confession de Schleitheim regroupant un certain nombre de communautés autour de Schaffhouse, sept traits de la théologie illustrent l'anabaptisme :

  1. Le baptême est réservé aux consentants de la foi, c'est-à-dire aux adultes sûrs de la rédemption et qui veulent vivre dans la fidélité au message du Christ.
  2. La cène n'est que symbolique. C'est une cérémonie du souvenir faite avec du pain sans levain et du vin mais il n'y a ni consubstantiation ni transsubstantiation.
  3. Le pasteur est élu librement par la communauté et n'est pas investi du sacerdoce.
  4. Sont exclus de la cène tous les fidèles tombés dans l'erreur ou le péché.
  5. La séparation du monde est totale aussi bien religieusement que politiquement. Il s'agit de se séparer de toutes les institutions qui ne sont pas dans l'Évangile.
  6. Ne pas « user de l'épée », c'est-à-dire de participer à l'institution judiciaire (juge, témoin, plaignant).
  7. Ne pas prêter serment.

Dans les faits, de petites communautés de croyants sont réunies dans des conventicules, le plus souvent clandestins, afin de lire la Bible. Les chefs des communautés sont des laïcs qui officient en habit civil. La discipline est importante pour maintenir une pureté éthique et doctrinale.

La progression de l'anabaptisme en Europe centrale est un véritable problème pour les autorités religieuses catholiques en place puisqu'il incite les personnes à ne pas faire baptiser leur enfant avant leur prise de conscience, ce qui risque de les priver du salut selon la doctrine catholique. Par ailleurs, sur le plan politico-religieux, les anabaptistes refusent la soumission de la religion au prince.

Le terme « anabaptiste » provient, à l'origine, des adversaires de ce courant de pensée. Ainsi, certains groupes tels les mennonites refusaient cette étiquette, alors qu'ils la revendiquent aujourd'hui.

Les différents anabaptistes

L'appellation « anabaptiste » regroupe des communautés différentes, qui n'ont parfois rien à voir les unes avec les autres. Bullinger, successeur de Zwingli à Zurich, a dressé une typologie des anabaptistes où apparaissent une dizaine de communautés :

  • Les Frères suisses se sont formés dans l'entourage de Zwingli à Zurich. À l'inverse de ce dernier, ils pensent que la religion ne doit pas être institutionnalisée et réclament la liberté de choisir les pasteurs. De plus, ils pensent que le caractère obligatoire du baptême le disqualifie. Zwingli les expulse de la ville tandis que le même jour Grebel autorise le second baptême.
  • Les anabaptistes autour de Melchior Hoffman pensent que la cène est un acte symbolique. Melchior Hoffman se retrouve à Strasbourg où il se lie d'amitié avec Martin Bucer. Comme il pense que la fin du monde est proche (1538), il s'empresse de procéder au second baptême. S'entendant bien avec le magistrat de la ville, il peut procéder au second baptême de ses amis. Ses disciples iront jusqu'à Münster où Jean de Leyde gagne les élections et fonde un règne eschatologique du Christ.
  • Les Huttérites vivent en communauté, repliés sur eux-mêmes. En 1650, on en comptait 10 000. Vivant groupés, ils considèrent que l'individu doit une obéissance totale aux lois de sa communauté, celui qui les transgresse devenant immédiatement un paria.
  • Les Brethren (Frères) sont apparus dans le Palatinat allemand vers 1708, où Alexander Mack et ses partisans se baptisent dans la rivière Eder. Appelés d'abord « Frères baptistes allemands », ils émigrent en Amérique du Nord où ils fondent différentes églises qui perdurent aujourd'hui.

Les sociétés anabaptistes sont surtout urbaines et pacifistes mais, devant l'horreur qu'inspire le non baptême chez les autres chrétiens, elles se réfugient vers la campagne où elles espèrent éviter les répressions. Entre 1525 et 1529, il n'y en a que 29 à Zurich et 10 à Schaffhouse. Vers 1630, on les estime au nombre de 4 000[réf. nécessaire].

Le « müntzerisme », dissidence de l'anabaptisme

Le müntzerisme n'est pas représentatif de l'anabaptisme[2], mais il s'appuie sur cette idée pour développer une approche plus poussée de la préparation du règne eschatologique du Christ.

En 1521, Thomas Müntzer tout d'abord pasteur luthérien rompt avec Luther alors qu'il réside à Prague. Avec Nicholas Storch, il prêche les idées anabaptistes en Bohême et en Silésie, tout en prônant une réforme plus radicale des institutions sociales. Les idées de Müntzer et de Storch remettent en cause la propriété privée du sol. Elles ont beaucoup de succès parmi les paysans. Logiquement, Müntzer soutient les paysans révoltés contre leurs seigneurs. Müntzer rêve de fonder une nouvelle monarchie théocratique en Allemagne. Il est fait prisonnier au cours d'une déroute de son armée et exécuté. La guerre des Paysans allemands ou « guerre des gueux » s'éteint en 1525 : elle a été noyée dans le sang.

L'anabaptisme n'en est pas mort pour autant. Le rêve caressé par Müntzer subsiste dans le cœur de certains. Ainsi Jan Matthijs et Jean de Leyde[3] prennent la tête d'une insurrection pour établir une théocratie dans la ville de Münster. L'armée coalisée des princes ne tarde pas à mettre le siège devant la ville révoltée. Les assiégés, fanatisés par leur propre résistance, donnent libre cours à leur imagination religieuse : Jean de Leyde, par exemple, comme d'ailleurs David Joris (un autre chef anabaptiste pacifiste quant à lui), va jusqu'à se proclamer successeur de David et, à l'instar de ce roi, s'unit à plusieurs femmes.

Article détaillé : Révolte de Munster.

Quand, en 1535, après une année de siège et de résistance opiniâtre, la ville est prise d'assaut, Jean de Leyde et ses lieutenants succombent sous la torture. Les anabaptistes dits « conquérants » sont traqués et poursuivis dans toute l'Allemagne et jusqu'en Suisse. Ceux d'entre eux qui en réchappent se rallient aux anabaptistes dits « pacifiques », communion strictement religieuse, mettant l'accent sur le baptême des adultes et sur l'inspiration personnelle dans l'interprétation de la Bible.

  • Dans son roman L'Œuvre au noir, Marguerite Yourcenar a consacré un des chapitres (« La mort à Münster ») au siège de la ville anabaptiste par les armées catholiques et luthériennes coalisées.

Menno Simons

En réaction aux violences des disciples de Thomas Müntzer, et notamment à l'attaque par plusieurs centaines d'entre eux du monastère d’Oldeklooster, en Frise en avril 1535, le prêtre frison Menno Simons, proche des anabaptistes, écrit un pamphlet contre les dirigeants münsterites et leurs projets de théocratie violente, intitulé Le Blasphème de Jan van Leyden. En janvier 1536, il quitte ses fonctions ecclésiastiques pour diriger les fidèles anabaptistes dans une voie non violente. C'est de Menno Simons que se réclament aujourd'hui les Églises mennonites.

John Smyth

John Smyth a été ordonné prêtre anglican en 1594 en Angleterre. Peu de temps après son ordination, il souhaite opérer un retour à la foi de l'église primitive. En raison de ses convictions partagés avec les puritains et congrégationalistes, il rompt avec l'Église anglicane et s'exile en 1607 pour la Hollande avec d'autres croyants qui ont les mêmes positions bibliques[4],[5]. C'est en Hollande que Smith découvre la théologie anabaptiste et en retient les principes, notamment sur le baptême pour les croyants adultes, opposé au baptême des enfants) et le mémorial de la cène, opposé à la consubstantiation et la transsubstantiation. Il fonde ainsi la première Église baptiste à Amsterdam en 1609 (ou 1611 selon certains historiens)[6],[7].

L'anabaptisme aujourd'hui

L'anabaptisme est ce qui permet de distinguer une église « chrétienne évangélique » (baptisme ou pentecôtisme) d'une Église protestante traditionnelle (luthéranisme, presbytérianisme, méthodisme) [8],[9].

Parmi les groupes anabaptistes encore présents on retrouve les mennonites, les amish ou encore les huttérites.

Selon les chrétiens évangéliques, l'anabaptisme est un retour à la foi apostolique et non un nouveau mouvement religieux. Les anabaptistes seraient donc ceux qui sont restés fidèles aux enseignements bibliques et qui ont été appelés de certains noms en France, tels les Vaudois ou les Albigeois[10].

La remise en question du baptême des enfants ou pédobaptisme est une réflexion constante des Églises protestantes en Europe. On a assisté dans les années 1950, puis dans les années 1970, à la croissance d'un mouvement en faveur du report du baptême à un âge de pleine conscience.

Bibliographie

  • Stuart Murray, Radicalement chrétien, Excelsis, Angleterre, 2013
  • Patrice de Plunkett, Les évangéliques à la conquête du monde, Perrin, France, 2009
  • Sébastien Fath, La révolution des megachurches, Autrement, France, 2008
  • Charles Mathiot & Roger Boigeol, Recherches historiques sur les Anabaptistes de l'ancienne principauté de Montbéliard, d'Alsace et du territoire de Belfort, éditions Le Phare, Flavion, 1969
  • Jean Séguy, Les Assemblées anabaptistes-mennonites de France, Mouton & Co, Paris et La Haye, 1977 (ISBN 2713200032)
  • « Les Anabaptistes mennonites d'Alsace », in Saisons d'Alsace no 76, librairie Istra, 1981
  • Claude Baecher, L'Affaire Sattler, éditions Sator-Mennonites, 1990
  • (de) Host Erlach, Mein Reich ist nicht von dieser Welt, Im Selbstverlag Verfassers, 1993
  • Norman Cohn, Les Fanatiques de l'Apocalypse, Payot, 1996
  • Lydie Hege et Christophe Wiebe, Les Amish. Origine et particularismes 1693-1993, éditions AFHAM, 1996
  • Arnold Snyder, Graines d'anabaptisme - Éléments fondamentaux de l'identité anabaptiste, éditions Mennonites, Montbéliard, 2000 (ISBN 2904214615)
  • Luther Blissett, L'Œil de Carafa, Seuil, , 743 p. (ISBN 2020400669)

Notes et références

  1. http://evangile.ca/etudes/bibrel.html
  2. Confession et Pacification conclue à Dordrecht, l'année 1632 : quatorzième point.
  3. Jan van Leiden.
  4. http://www.universalis.fr/encyclopedie/smyth-smith/
  5. http://www.universalis.fr/encyclopedie/baptisme/
  6. http://www.lueur.org/textes/baptistes-qui-sont-ils.html
  7. http://shdbf.hautetfort.com/archive/2009/01/20/extrait-d-une-conference-sur-john-smyth.html
  8. http://5fr.eu/Encyclopedie_Universelle/page/BAPTISME.2341/
  9. Stuart Murray, "Radicalement chrétien", Éditions Excelsis, Angleterre, 2013
  10. Patrice de Plunkett, Les évangéliques à la conquête du monde, Éditions Perrin, France, 2009.

Voir aussi

Lien interne

Articles connexes

  • Guy de Brès, auteur de La Racine, source et fondement des anabaptistes (1565) : texte critique
  • Menno Simons
  • Censes anabaptistes
  • Brethren, sur le groupe des Brethren (Frères), un groupe minoritaire issu de l'anabaptisme allemand du XVIIIe siècle

Liens externes

  • « Anabaptisme » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  • Missionaire anabaptiste
  • Témoin Anabaptiste
  • (nl) Der wedderdoeper eidt – Le serment des anabaptistes de Münster
  • Bibliographie anabaptiste francophone
  • Généalogie anabaptiste sur GeneaWiki
  • Conférence mennonite suisse (Anabaptistes)
  • Association des Églises Évangeliques Mennonites de France
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