Valkyrie
Les Valkyries, dans la mythologie nordique, sont des vierges guerrières, des divinités mineures dites dises qui servaient Odin, maître des dieux. Les Valkyries, revêtues d’une armure, volaient, dirigeaient les batailles, distribuaient la mort parmi les guerriers et emmenaient l’âme des héros au Valhalla, le grand palais d’Odin, afin qu'ils deviennent des Einherjar. Ces héroïnes sont destinées à se battre aux côtés d'Odin à la venue du Ragnarök. Elles sont à l'image de ces femmes guerrières, les Skjaldmös que content les sagas nordiques.
L'étymologie de leur nom provient du vieux norrois valkyrja (pluriel : valkyrur), des mots val (abattre) et kyrja (choisir) (littéralement, « qui choisit les abattus »).
Interprétations
Il n'y a pas de distinction claire entre les Valkyries et les Nornes. Par exemple, Skuld appartient aux deux à la fois. De plus, dans le Darraðarljóð (lignes 1-52), les Valkyries tissent une tapisserie de guerre.
Dans l'art moderne, les Valkyries sont parfois décrites comme étant de belles vierges montant des Pégases, ornées de casques et armées de lances. Cependant, le cheval de la Valkyrie était un kenning de loup (voir Rök Stone), donc contrairement aux stéréotypes, elles ne montaient pas de Pégase. Leurs montures étaient plutôt des hordes de loups qui traînaient au milieu des corps de guerriers morts. Ces loups étaient de macabres combattants. Tandis que le loup est la monture de la Valkyrie, celle-ci semble être apparentée au corbeau, animal apparaissant fréquemment dans la mythologie nordique (notamment Hugin et Munin, les deux corbeaux perchés sur les épaules d'Odin). Volant au-dessus du champ de bataille et « choisissant » des corps, et surveillant les neuf mondes pour Odin[1]. Les hordes de loups et de corbeaux ayant ainsi nettoyé les lendemains de batailles pourraient avoir été là pour servir de plus grandes causes.
L'origine des Valkyries en général est incertaine, mais plusieurs Valkyries connues semblent avoir des parents mortels.
Autres appellations
- Óskmær est construit sur mær : « jeune fille », « vierge », et ósk : « désir », « souhait ». Ce terme rare a été rapproché d’óskamær, « vierge choisie » (par Odin)[2]. Il s'applique à Brunehilde dans l’Oddrúnargrátr (16) et à Hljód dans la Völsunga saga (2).
- Óðins meyjar : Les Valkyries sont aussi qualifiées d’Óðins meyjar (« vierges d'Odin »). Le terme apparaît dans une þula[3].
Valkyries principales
Freyja est considérée comme la première parmi les Valkyries. À l'instar d'Odin, elle reçoit dans son manoir Sessrumne à Folkvang la moitié des guerriers morts au combat, qu'elle guidera au combat le jour du Ragnarök.
Certaines Valkyries sont des personnages majeurs de mythes importants.
- Brynhildr apparaît dans la Völsunga saga.
- Hildr apparaît dans la légende de Hedin et Högni, dans Ragnarsdrápa et dans les Eddas.
- Sigrdrífa apparaît dans Sigrdrífumál.
- Sigrún apparaît dans Helgakviða Hundingsbana II.
- Sváfa apparaît dans Helgakviða Hjörvarðssonar.
- Ölrún, Svanhvít et Alvitr apparaissent dans Völundarkvida.
- Thrúd est la fille de Thor.
D'autres Valkyries importantes pourraient inclure Gunnr qui apparaît dans Rök Runestone et Skögul qui est mentionnée dans une inscription en runes à Bergen, datant du XIIIe siècle.
Dans l'épilogue du poème Helgakviða Hundingsbana II de l'Edda poétique, Kára (en), l'amante Valkyrie du héros Helgi Haddingjaskati (en), vole au-dessus de lui dans la bataille comme un cygne, lançant des sorts en sa faveur[4].
Dans la culture
Plusieurs œuvres de la culture classique ont pour thème les Valkyries, notamment dans la peinture, la sculpture et l'opéra. En particulier, la deuxième partie de la tétralogie Der Ring des Nibelungen composée par Richard Wagner s'intitule La Walkyrie (1870).
La culture populaire, dont la bande dessinée, les jeux vidéo et la télévision, ainsi que la technologie y font tout aussi bien référence. Elles sont souvent utilisées dans la littérature heroic fantasy, par exemple dans Les Secrets de l'immortel Nicolas Flamel.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'attentat contre Hitler avait pour nom de code « Valkyrie ».
Notes et références
- ↑ (en) Valkyries, Wish-Maidens, and Swan-Maids du site Viking Answer Lady
- ↑ Byock, Jesse L. Notes de : The Saga of the Volsungs : the Norse epic of Sigurd the dragon slayer. Intro. and trans. by Jesse L. Byock. Berkeley : University of California press, 1990. p. 112. ISBN 0-520-23285-2.
- ↑ Ásynja heiti (3). Ed. by Elena Gurevich. Skaldic Poetry of the Scandinavian Middle Ages. Consulté le 27 décembre 2007.
- ↑ (en) Saxo Grammaticus; edited by Hilda Ellis Davidson; translated by Peter Fisher, The history of the Danes: books I-IX, Woodbridge, D. S. Brewer, (ISBN 9780859915021, lire en ligne), p. 154.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Dubois, La grande encyclopédie des fées et autres petites créatures, Paris, Hoëbeke, , 183 p. (ISBN 978-2-84230-326-6)
- Régis Boyer, Les Valkyries, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes » (no 41), , 222 p. (ISBN 978-2-251-38566-2, présentation en ligne)
- Kōsuke Fujishima, Ah! My Goddess, avec le personnage de Lind.
Articles connexes
- Panthéon nordique
- Brünhild
- Kères, divinités grecques aux pouvoirs similaires
- Parques, divinités romaines aux pouvoirs similaires
Liens externes
- Liste de Valkyries sur guichetdusavoir.org
- (en) Austin Simmons, The Cipherment of the Franks Casket [PDF]
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