Vétérinaire
Vétérinaire soignant un chat dans son cabinet
Secteur d'activité | |
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Professions voisines |
Médecin - Auxiliaire spécialisé vétérinaire - Auxiliaire de santé animalier |
ROME (France) |
A-1504 |
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Le vétérinaire est le spécialiste de la médecine et de la chirurgie des animaux. Le diplôme de docteur vétérinaire est un diplôme qui permet l’exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux.
Initialement formés pour soigner les chevaux et les animaux de production (bovins, ovins, caprins, porcins) en milieu rural et dans un but purement économique, les vétérinaires furent ensuite appelés à soigner de plus en plus les animaux de compagnie en milieu urbain.
Outre le maintien des animaux en bonne santé et dans les meilleures conditions pour remplir leurs fonctions de production, le rôle des vétérinaires est important au regard de la santé humaine : tant pour maîtriser les maladies transmissibles à l’homme directement ou indirectement (zoonoses) qui peuvent être dangereuses, comme la rage, la tuberculose, l’influenza aviaire ou l’ESB, que pour assurer le contrôle sanitaire des produits animaux qui entrent dans l’alimentation humaine. Ils furent les précurseurs et demeurent les spécialistes de l’hygiène des denrées animales ou d’origine animale (miel, lait, œufs, viande…), et partant de la sécurité alimentaire.
Le vétérinaire actuel est donc une personne pluridisciplinaire. Soins aux animaux, conseils aux propriétaires, prescription de médicaments, suivi médical, médecine générale ou spécialisée, surveillance alimentaire, suivi des fermes, gestion du troupeau, rural urbain ou mixte.
Étymologie
Le terme « vétérinaire » dérive du latin veterinarius, relatif aux bêtes de somme.
Le mot "vétérinaire" date de l’époque romaine. Il apparaît pour la première fois dans les œuvres de Columelle, au premier siècle de notre ère : "Medicina veterinaria" ou "Bestia veterina" = bête de somme. Il n'est donc pas question de médecine dans ces termes.
Généralités
Origines du métier
Antiquité (- 3000 à 476)
Av J.-C.
Des textes anciens évoquent le statut de médecin des animaux ("c’est sous le règne du sixième Roi sémite Hammourabi, qui régna à Babylone vers 2000 av. J.-C., que fut édicté un code réglementant toute la vie civile du pays. Cette loi, gravée sur un bloc de diorite, prévoit en détail tout ce qui concerne les personnes et les biens. Les dispositions relatives à l’exercice de la médecine vétérinaire ne constituent qu’une petite partie du texte, mais elles sont néanmoins prévues"[1]).
La domestication du cheval, dont la plus ancienne trace remonte à environ 3000 av. J.-C. (Asie mineure), est un pas en avant vers l'approche animalière. Il servait au déplacement vers des terres plus fertiles.
Lors de la période gréco-romaine, des notions de maladies surgissent. L'observation des animaux permet de définir visuellement certaines malades (gales, rage) ainsi que les manifestations physiologiques (œstrus), voire des problèmes causés par d'autres animaux (vipères)[2]. Le cheval domestiqué a acquis une valeur supérieure par rapport aux autres animaux domestiques (intérêt économique et agricole). Vers 300 av. J.-C., Aristote rédigea une encyclopédie parlant de la médecine des animaux (maladies bien connues mais pathogénie hasardeuse).
Les Romains s'intéressèrent de près aux microbes et maladies, grâce à leurs agronomes et philosophes (Varron, et son "Traité de l'agriculture" 116 av. J.-C., traitant de l'élevage et des maladies). Varron a d'ailleurs écrit "Si dans un lieu quelconque il y a des marécages, là se développent des animaux tellement petits que les yeux ne les peuvent voir, et qui, pénétrant dans le corps avec l’air, par la bouche ou les narines, produisent de graves maladies".
La civilisation égyptienne laissa d'autres traces : des représentations graphiques sur les constructions et papyrus[1]. L'empereur Ashoka, bouddhiste, en 250 av. J.-C., érige deux asiles/hôpitaux : celui des hommes et des animaux. Les maladies des éléphants sont décrites, ainsi que la thérapeutique végétale utilisée.
Ap J.-C.
Columelle, en 40 ap. J.-C. traita dans son ouvrage "Re Rustica" de la médecine des animaux.
L'empire de Byzance va recevoir l'héritage gréco-romain et rédiger les Hippiatrica, textes écrits par les agronomes, hippiatres et vétérinaires byzantins. Apsyrte (300 ap. J.-C.) y apporta une grande contribution. Il fut vétérinaire de l'armée de Constantin le Grand. Il évoqua les soins aux chevaux pour les militaires. Ce fut ensuite Hiéroclès (400 ap. J.-C.) qui apporta des informations sur l'élevage, la médecine (examen des symptômes).
L'ère Chrétienne grandissant, la spiritualité se développant, la différence entre hommes et animaux fut posée : l’existence d'une âme immortelle chez l'homme et d'une âme matérielle chez l'animal. Dès le Ier siècle ap. J.-C., une rupture fut observée, la toute-puissance de Dieu mettant un frein à la légitimité des soins aux animaux[1].
Moyen Âge (476 à 1492)
La période du Moyen Âge n'a pas révélé beaucoup d'évolution[1]. Seuls les populations Arabes ont entretenu le culte du cheval, à travers ses soins, et ont développé des méthodes d'élevage[2]. Les Celtes et Gaulois conservèrent une sorte d'éthique des soins grâce aux druides et prêtres[3].
Époque moderne (1492 à 1789)
Des hippiatres rédigèrent des ouvrages, peu accessibles au grand public (notions sur les chevaux). Les maréchaux ferrands s'exerçaient en parallèle dans les campagnes aux soins de base des chevaux[1]. Ce sont eux les prédécesseurs pratiquants et techniciens des vétérinaires. Des méthodes thérapeutiques plus rationnelles ont vu le jour, ainsi que des ouvrages sérieux, marquant dès lors l'entrée dans l'aire scientifique de la médecine vétérinaire.
Époque contemporaine (dès 1789)
Les guerres ont fait prendre conscience de l'intérêt des mesures sanitaires. Le siècle des lumière donna un essor grandissant à la médecine et la philosophie. Les maladies qui déciment le bétail favorisent la pensée d'une éducation à cette médecine. À cette époque, ce sont les écuyers qui exercent la médecine des animaux, ainsi que la maréchalerie[2]. Claude Bourgelat, qui était alors écuyer à Lyon et directeur de l'Académie fondée par le roi, décide en 1761 de fonder la première école vétérinaire française[4], à Lyon. Il est également l'initiateur de la création de l'école d'Alfort en 1765. Le succès de ces écoles attira des étudiants étrangers. Dès lors, d'autres écoles dans le monde ont vu le jour, comme Copenhague en 1773, Vienne en 1777, Budapest en 1786, Londres et Milan en 1791.
La relation homme-animal
La relation homme-animal a beaucoup évolué. La domestication, l'animal de rente, omniprésent dans les peintures, objet de culture voire de culte[5]. Son statut a changé : la religion ne lui octroyait pas d'âme matérielle. Elle était théocentrique. Puis est venu le concept de l'animal-machine de Descartes. L'animal était un objet au service de l'homme (agriculture par exemple). L'humaniste, poussé par les courant des pays du Nord, a veillé a reconsidérer l'animal. Nos sociétés tendent vers le zoocentrisme (l'animal au centre) et le biocentrisme, grâce à l'écologie notamment. La maltraitance animal prend de l'importance dans la juridiction et la pensée. Désormais on parle de l'animal de rentre, de compagnie et de laboratoire. La médecine vétérinaire a toute son importance au centre de ces considérations. La nation de bien-être a pris de l'essor dans la pensée commune.
Domaines d'action
Le docteur vétérinaire est multicompétent.
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- Médecine
- Médecine générale
- Mixte (animaux de compagnie et de rente)
- Urbaine (principalement animaux de compagnie)
- Rurale (animaux de rente)
- Médecine spécialisée
- neurologie, ophtalmologie
- orthopédie, prothésiste
- spécialisé dans les animaux d'espèces inhabituelles
- chirurgie des tissus mous
- radiologie, cardiologie, oncologie
- médecine interne, anesthésiologie
- comportement, dermatologie
- Médecine générale
Formation
Europe
En Europe, l'Association européenne des établissements d'enseignement vétérinaire (AEEEV) délivre des accréditations aux établissements, écoles ou facultés, permettant à leurs ressortissants d'exercer dans les autres pays en garantissant un certain niveau de formation. Au sein de l'Union européenne, les vétérinaires diplômés d'un pays membre peuvent exercer dans n'importe quel autre pays membre.
Belgique
En Belgique, la formation est assurée en six ans. Deux cycles sont nécessaires : le premier, celui de bachelier en médecine vétérinaire, le second, celui de docteur en médecine vétérinaire. Deux universités assurent les six années de formation : l'université de Liège pour les francophones et l'université de Gand pour les néerlandophones. Le premier cycle de bachelier peut aussi se faire à l'université de Namur, à l'université catholique de Louvain, à l'université d'Anvers et à l'université libre de Bruxelles. Le second cycle se fait ensuite obligatoirement à Liège pour les francophones et à Gand pour les néerlandophones.
Le cycle de bachelier regroupe des matières générales en premier lieu, puis petit à petit des matières plus spécifiques (éthologie, écologie, anatomie, splanchnologie) et appréhende l'animal dans son ensemble. Chaque université dispose de spécificités, par exemple, l'université de Namur possède une ferme ovine expérimentale[6]. Le cycle de master est une approche clinique avec un stage de six mois en dernière année[7]. Une spécialisation est possible en trois ans[8].
Un concours d’entrée en médecine vétérinaire a été organisé de 2003 à 2005. Il est remplacé actuellement par un quota pour les non-résidents. Ainsi, depuis 2006, la sélection des étudiants non-résidents se fait par tirage au sort de dossiers. À titre d'exemple, lors de la promotion 2010, sur les 230 diplômés on comptait 164 lauréats de nationalité française (= 71%)[9]. Le nombre d’étudiants non-résidents acceptés est maintenant égal aux 30 % des étudiants résidents inscrits l'année précédente.
Espagne
En Espagne, le diplôme, Grado en Veterinaria, est délivré après cinq ans d'étude. Il est sans concours d'entrée contrairement au cursus français et sans tirage au sort pour les étudiants étrangers comme c'est le cas en Belgique.
Certaines universités comme l'université Alfonso X el Sabio de Madrid ou l'université CEU Cardinal Herrera de Valence, proposent des cours d'espagnol aux étudiants étrangers.
Le diplôme, reconnu en Europe par la directive européenne 2005/36 (système ECTS), permet d'exercer dans tous les domaines des sciences vétérinaires : clinique pour animaux de compagnie, médecine équine, médecine des animaux de production, santé publique.
France
En France, le diplôme d’État de docteur vétérinaire est délivré à bac+7, soit 2 années d'études supérieures scientifiques (classe préparatoire en filière BCPST ou TB, faculté de biologie, DUT, BTS, ou BTSA) suivies d'une sélection sur concours national, puis 5 années d'études en école vétérinaire.
Les 4 écoles nationales vétérinaires françaises sont, par ordre de création :
- VetAgro Sup, sur le campus vétérinaire de Lyon, à Marcy-l'Étoile, 1re école vétérinaire du monde, crée en 1761 par Claude Bourgelat ;
- L'école nationale vétérinaire d'Alfort, à Maisons-Alfort, en banlieue parisienne ;
- L'école nationale vétérinaire de Toulouse ;
- L'école nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l'alimentation, Nantes-Atlantique (aussi appelée Oniris), à Nantes.
La formation initiale conduisant au diplôme de docteur vétérinaire comprend :
- quatre années de tronc commun pour la formation de base, au cours desquelles les étudiants sont confrontés à la clinique à partir de la 3e année, et qui comportent des stages hors campus ; au terme de ces quatre années, la validation conduit à l'obtention du diplôme d'études fondamentales vétérinaires (DEFV), équivalent au grade de master ; l'exercice de la pratique vétérinaire est alors autorisé en tant qu'assistant vétérinaire ;
- une année d'approfondissement, au cours de laquelle l'étudiant peut choisir une filière particulière, clinique (animaux de compagnie, animaux de production, ou équine) ou bien une autre filière (recherche, industrie, ou santé publique vétérinaire) ; à la suite de la validation de cette cinquième année, l'étudiant est alors autorisé à soutenir une thèse de doctorat vétérinaire, qui permet l'attribution d'un diplôme d'État de docteur vétérinaire.
Une spécialisation nécessitera quatre années d'études supplémentaires.
Pays-Bas
Il existe une école accréditée par l'AVMA, une association de vétérinaires américains[10].
Suisse
En Suisse, la formation de vétérinaire est une formation universitaire qui se fait soit à l'université de Berne soit à l'université de Zurich.
Afrique
Sénégal
École Inter états des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar.
Cameroun
École des sciences et de médecine vétérinaire du Cameroun (ESMV).
Maroc
La médecine vétérinaire est enseignée au Maroc depuis 1969[11]. L'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Rabat, assure le déroulement de la formation qui s’étale sur six ans.
Tunisie
La médecine vétérinaire est enseignée à l'unique école vétérinaire du pays, l'école nationale de médecine vétérinaire de Sidi Thabet (à 20 km de Tunis). Les études durent six ans : une année préparatoire, quatre années d'études vétérinaires et une année d'internat. L'ENMV de Sidi Thabet dispense aussi une formation de vétérinaires spécialistes, celle-ci dure quatre ans.
Amérique du Nord
Canada
Au Canada, il existe cinq facultés vétérinaires qui sont situées à Calgary, Charlottetown, Guelph, Saint-Hyacinthe et Saskatoon. Celle de Saint-Hyacinthe est une faculté de l’université de Montréal, il est le seul établissement vétérinaire francophone en Amérique du Nord.
Le diplôme de doctorat en médecine vétérinaire s’y obtient après deux ans d'études dans un cégep et cinq ans d’études universitaires. Pour avoir le droit de pratiquer, les étudiants doivent, en plus de terminer leurs études, réussir l’examen théorique NAVLE.
États-Unis
Sept années d'études supérieures sont nécessaires pour obtenir le diplôme de docteur vétérinaire généraliste (DVM ou VMD :Veterinary Medical Doctorate, littéralement doctorat de médecine vétérinaire).
Parmi les facultés de médecine vétérinaire les plus connues on trouve celles de l'université de Pennsylvanie (à Philadelphie), de l'université de Californie à Davis, et de l'université Cornell (à Ithaca).
Suite au VMD de l'école vétérinaire de l'université de Pennsylvanie ou DVM des autres facultés vétérinaires américaines, il faut réussir des examens (national : US Board) et d'État (State Board) pour pouvoir être autorisé à pratiquer dans un des états. L'examen permet l'obtention d'un permis de praticien qui est renouvelable tous les deux ans sous conditions d'avoir complété un certain nombre de cours de conférence. Les docteurs peuvent, s'ils le désirent, faire des residencies de spécialisations avant de postuler pour les diplômes de diplomates (équivalent à des DEVS européens). Il faut généralement être diplomate pour devenir professeur de faculté vétérinaire aux États-Unis.
Le vétérinaire est surnommé « vaccineur » en Louisiane.
Notes et références
- 1 2 3 4 5 Pol Jeanjot-Emery, « Les origines de la médecine des animaux domestiques et la création de l'enseignement vétérinaire », sur histoire-medecine-veterinaire.fr,
- 1 2 3 « L'histoire de la médecine vétérinaire », sur cosmovisions.com
- ↑ Joseph Ortega, « Histoire de la médecine vétérinaire », sur ecole-de-chiot.fr,
- ↑ « Petite histoire de la médecine vétérinaire en France », sur santevet.com,
- ↑ Joseph-Paul Beaufays et Jean-Marie Giffroy, « Évolution des relations homme-animal », sur unamur.be
- ↑ « Accueil au centre de recherche ovine », sur unamur.be
- ↑ « Médecine vétérinaire - Le master », sur ulg.ac.be,
- ↑ « Médecine vétérinaire - Se spécialiser », sur ulg.ac.be,
- ↑ Stats : http://www.ping.be/~ping0522/Etudes_new.html
- ↑ Cette association évalue la qualité de l'enseignement vétérinaire et délivre des accréditations aux établissements d'enseignement vétérinaires dans le monde.
- ↑ http://www.iav.ac.ma/index.php?option=com_content&view=article&id=47&Itemid=66
Voir aussi
Articles connexes
- Médecine vétérinaire
- Animal
- Zootechnie
- Élevage
- Bien-être animal
- Castration
- Euthanasie animale
- Insémination artificielle
- Vaccination
- Zoonose
- Technicien des services vétérinaires
Liens externes
- Catégorie Vétérinaire de l’annuaire DMOZ
- Colloque sur la RHA, Gouv, 2011 : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Actes_29112011_SD_cle0dd1ba.pdf
- Évolution des RHA, Université de Namur : http://www.unamur.be/sciences/philosoc/revueqs/textes-en-ligne/RQS_2005_176_3_VI.pdf
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