Site paléontologique de Cerin
45° 46′ 47″ N 5° 32′ 57″ E / 45.7797, 5.54929
Site paléontologique de Cerin | |||||||||||
Moulage d'un crocodileimus robustus issu du site paléontologique de Cerin et exposé au muséum des sciences naturelles de Belgique |
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Localisation | |||||||||||
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Pays | France | ||||||||||
Région | Rhône-Alpes | ||||||||||
Département | Ain | ||||||||||
Commune | Cerin | ||||||||||
Coordonnées géographiques | 45° 46′ 47″ N 5° 32′ 57″ E / 45.7797, 5.5492945° 46′ 47″ N 5° 32′ 57″ E / 45.7797, 5.54929 | ||||||||||
Caractéristiques | |||||||||||
Type | Gisement de fossiles | ||||||||||
Nature de la roche | Calcaire lithographique | ||||||||||
Âge de la formation | Kimméridgien | ||||||||||
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La carrière paléontologique de Cerin est un gisement de fossiles du massif du Jura, situé à Cerin, un hameau de la commune de Marchamp dans l'Ain. Il est d'une étonnante diversité et de réputation internationale[1]. Le gisement est situé sur ce qui était une lagune tropicale il y a 140 millions d'années[2].
Situation
Le site paléontologique est situé à Cerin, un hameau de la commune de Marchamp, dans l'Ain. C'est un village du Bugey situé à 560 m d'altitude et qui se trouve à 20 km de Belley, 75 km de Lyon, 80 km de Grenoble et 90 km de Genève[3].
Le calcaire lithographique
Cerin était connu à la fin du XIXe siècle pour la qualité de son calcaire lithographique. En effet, la région était, au Jurassique, une lagune tropicale. Le calcaire lithographique se forme par sédimentation. Il est constitué d'une boue très fine et solidifiée qui s'est déposée il y a 140 millions d'années au fond de la lagune. Ces sédiments se disposent en strates.
L'exploitation de la carrière, à partir de 1835, pendant l'âge d'or de la lithographie, avait permis de découvrir périodiquement des empreintes d'animaux et de plantes préhistoriques fossilisés dans la roche. La paléontologie en était à ses débuts et ces trouvailles restaient méconnues[2].
Découverte du site
En 1838, grâce à l’ingénieur Aimé Drian, amateur passionné de géologie et de géologues lyonnais, dont Victor Thiollière, on découvre ces fossiles et révèle au monde scientifique l'existence du gisement paléontologique de Cerin. Le gisement acquiert une réputation internationale et rivalisent avec celui de Solnhofen, en Bavière. Jusqu'à sa mort, Victor Thiollière ne cessa alors de rassembler et d'étudier un maximum de fossiles issus du site et ce fut, en grande partie, grâce à l’étude des fossiles de Cerin qu'il fut reconnu dans le monde de la paléontologie.
Ses travaux ont démontré l'identité des calcaires lithographiques de Cerin et de Solenhofen. Il décrivit de nombreuses nouvelles espèces de poissons. Il publia en 1854 la première partie de sa « description des poissons fossiles provenant des gisements coralliens du Jura dans le Bugey », mais mourut avant la publication de la seconde partie, les descriptions et les planches lithographiques étant achevées[4].
La fouille du site
La fouille de ce site du Kimméridgien terminal (jurassique supérieur, - 151 Ma)[5], de 1975 à 1995, a représenté une opération unique en son genre et de haut niveau technologique. Dirigé par des géologues de l’université Claude-Bernard à Lyon, il a nécessité du gros matériel de travaux publics.
Cette opération a permis la récolte d'algues, fougères, conifères, mollusques, oursins, étoiles de mer, crustacés, reptiles, poissons, ainsi que des traces de tortues et de reptiles[4]. Une étude minutieuse a permis de déterminer l’époque et la nature du site (une lagune tropicale datant d’environ 145 millions d’années) et de comprendre les causes de cette fossilisation exceptionnelle[1].
Il a été découvert à Cerin, gravée dans la pierre, une piste de tortues géantes du jurassique supérieur, actuellement unique au monde.
Le processus de fossilisation à Cerin
Pour comprendre le processus de fossilisation à Cerin, les scientifiques sont partis en expédition dans l’océan Indien, sur l’île d’Aldabra, pour observer un processus de fossilisation identique à celui qui s'est produit sur le site et dont voici les phases :
Il y a 145 millions d’années, le climat était tropical. La lagune ne communiquant que très difficilement avec la haute mer, l’évaporation était intense. Les animaux terrestres qui s’aventuraient sur le bord de la lagune laissant leurs empreintes dans une boue qui séchait rapidement.
En cas de tempête, des masses d’eau salées importantes, chargées en boue, en débris de végétaux et en animaux vivants et morts, pénétraient dans la lagune; de l'eau douce, apportées par la pluie et le ruissellement, entraînait également des particules fines en grande quantité. Quand le calme revenait, les fines particules de sédiments se déposaient en une couche régulière qui tapissait le fond et recouvrait débris et empreintes.
Cette couche donnait alors naissance à un banc de calcaire lithographique.
Quand l’évaporation faisait à nouveau baisser le niveau de l’eau, celle-ci devenait sous-oxygénées et sur-concentrées en sels, ce qui entrainait la mortalité de nombreux êtres vivants, tout en protégeant leurs cadavres des charognards. Les tapis microbiens, qui prospèraient, recouvraient les cadavres et les débris végétaux, facilitant leur conservation sous forme de fossiles[1].
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Ophiopsis
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Thrissops
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Orthocormus
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Macrosemius
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Notagogus
Musées
- Le musée des Confluences expose 24 fossiles issus de Cerin, dont certains trouvés pas Victor Thiollière.
- Le musée paléoécologique de Cerin
- Le muséum des sciences naturelles de Belgique expose des moulages de fossiles issus du site de Cerin.
- Le musée Teyler à Haarlem (Pays-Bas) expose des fossiles issus de Cerin.
Notes et références
- 1 2 3 « Cerin Marchamp : un site de fouilles mondialement connu », sur voixdelain.fr, Voix de l'Ain, .
- 1 2 « Cerin : les fossiles d'une lagune tropicale au Jurassique supérieur », sur www.museum-lyon.org, Musée des Confluences.
- ↑ Cartes IGN consultées sur Géoportail.
- 1 2 [PDF]« Actes du colloque « Histoire des collections», Lyon, Avril 2007: Collectionneurs et collections au XIXe siècle : Eugène Dumortier et Victor Thiollière », sur www.museedesconfluences.fr.
- ↑ Pierre Thomas, « La carrière de Cerin (commune de Marchamp, Ain) et ses faciès sédimentaires », Images de la semaine, sur Laboratoire de Sciences de la Terre / ENS Lyon, Olivier Dequincey, (consulté le 30 septembre 2012)
Voir aussi
Bibliographie
- Victor Thiollière, Descriptions des poissons fossiles provenant des gisements coralliens du Jura dans le Bugey, Paris, Editions J.-B. Baillière, 1854.
- Victor Thiollière et Paul Gervais, Descriptions des poissons fossiles provenant des gisements coralliens du Jura dans le Bugey. 2e partie revue et annotée par Paul Gervais avec l’aide de Gaston de Saporta, Falsan et Dumortier, Lyon, Éditions H. Georg, 1873.
- Louis David, Une lagune tropicale au temps des dinosaures, édition du CNRS, 1985.
Lien externe
- La vie au Kimmeridgien... à Cerin sur le site Planet-Terre.
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