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Rogier van der Weyden

Rogier van der Weyden

Rogier van der Weyden

Rogier van der Weyden par Jan Wierix, 1572.

Naissance
vers 1400
Tournai
Décès
Nationalités
Comté de Flandre, Pays-Bas bourguignons +
Activité
peintre, miniaturiste
Maîtres
Robert Campin
Élèves
Pierre van der Weyden (son fils)
Mouvement
Influencé par
Œuvres réputées
Le Descente de croix
Le Jugement dernier

Rogier van der Weyden (Tournai, 1399/1400)[1]Bruxelles, ), est un peintre primitif flamand.

Dénomination

Né Rogier de La Pasture, il fit traduire littéralement son nom en « Van der Weyden » lors de son installation à Bruxelles en 1435[2]. La dénomination de Rogier van der Weyden retenue actuellement provient d'un acte notarié signé par le peintre. Il est dénommé en outre « Rogier van Brugghe » par Carel van Mander dans son ouvrage Schilder-boeck, premier dictionnaire biographique de référence sur les peintres néerlandais, flamands et allemands.

Biographie

Les débuts à Tournai

Rogier de le Pasture naît à Tournai vers 1400. La ville est alors une commune autonome dépendant du roi de France. Roger est le fils du coutelier Henry de le Pasture, mort avant 1426 et d'Agnès de Wattrelos[3]. Peut-être est-il parent d'un certain Coppin de la Pasture, peintre tournaisien mentionné dans une condamnation en 1408. Il entre sans doute assez tôt comme apprenti dans l'atelier de Robert Campin, aussi appelé Maître de Flémalle. Avant 1426, il épouse Isabelle Goffaert, fille d'un riche chausseur bruxellois Jan Goffaert et de Cathelyne van Stockem (ou de Stoquain), probable parente de la femme de Robert Campin[4].

En 1426, Rogier de le Pasture est apprenti dans l'atelier de Robert Campin, en même temps que Jacques Daret. Selon Albert Châtelet, il était au préalable parti compléter sa formation lors de plusieurs voyages. Très engagé dans la vie politique de la ville, Robert Campin se repose sur cet apprenti déjà expérimenté pour faire fonctionner son atelier. Pour autant, aucune œuvre ne peut être attribuée à Roger de le Pasture avant 1426. Il est signalé, dans les archives de la ville, comme apprenti dans cet atelier de 1427 à 1432. De cette époque date peut-être la petite Vierge à l'Enfant du musée Thyssen-Bornemisza[5]. En 1432, il obtient le titre de maître dans la Guilde de Tournai. De cette époque date la Descente de Croix du musée du Prado, destinée à la chapelle de la confrérie des arbalétriers de Louvain[6].

Son origine tournaisienne est attestée par plusieurs documents d'archives. En 1440, il fait rédiger à Bruxelles, en qualité de tuteur de sa nièce (fille de sa sœur germaine Jeanne), une procuration pour la vente d'une maison située à Tournai. Il sera encore question de cet immeuble dans un document rédigé à Tournai en 1426, où sont cités Henri de le Pasture et Agnès Watrelos, père et mère de Jeanne. En 1463, une lettre est adressée par la duchesse de Milan au Magistro Rugiero de Tornay pictori in Burseles. Un registre de la corporation des peintres de Tournai contient son inscription comme maître avec la mention natif de Tournai. Enfin, les comptes de la confrérie de Tournai pour 1463-1464 mentionnent en ces termes les frais payés à l'occasion du service funèbre de Roger Van der Weyden : Item payent pour les chandèles qui furent mise devant saint Luc, à cause de service Maistre Rogier de le Pasture, natyf de cheste ville de Tournay lequel demoroit à Brouselles.

Le peintre officiel de la ville de Bruxelles

Saint Luc dessinant la Vierge, musée des beaux-arts de Boston

Dans le courant de l'année 1435, Roger de le Pasture part s'installer à Bruxelles, dans le Brabant, où son nom sera désormais flamandisé en Rogier van der Weyden[7]. Dès son arrivée, il est nommé peintre officiel de la ville. En avril 1434, la visite officielle du bourgmestre de Bruxelles aurait été l'occasion de débaucher le peintre tournaisien. Cette fonction reste essentiellement honorifique : il ne perçoit officiellement, chaque année, qu'une une pièce de drap pour tout salaire, sans aucun revenu régulier. Il obtient tout de même le titre de bourgeois de la ville, qu'il mentionne en 1439[8].

C'est à titre de peintre officiel que la ville de Bruxelles lui commande de grands tableaux pour la salle principale de l'hôtel de ville. Deux sont réalisés avant 1439, illustrant des épisodes de La Justice de Trajan. Une seconde série, peinte sans doute avant 1454, représente deux scènes de La Justice d'Archambaud. Il s'agit à chaque fois de tableaux destinés à l'édification des magistrats qui rendent leurs jugements en ces lieux[9]. Panneaux de très grande dimension et sans doute pièce maîtresse de van der Weyden, ils ont probablement été détruits en 1695 lors du bombardement de Bruxelles par les troupes françaises et ne sont plus connus aujourd'hui que par des reproductions partielles, sous forme de tapisserie ou de dessin[10].

Peu de temps après son arrivée, il peint le retable de l'autel de la confrérie des peintres à la collégiale Sainte-Gudule dédié à saint Luc, patron des peintres, auquel il semble avoir donné ses traits. Le tableau est directement inspiré de La Vierge du chancelier Rolin, que le peintre n'a pu observer que dans l'atelier de Jan van Eyck, signe des liens qui unissaient les deux artistes. En 1444, Rogier habite une grande maison de la ville[11].

Un peintre proche de la cour de Bourgogne

Retable des sept sacrements, Musée royal des beaux-arts (Anvers)

À partir de 1442, sans être peintre officiel de la cour de Philippe le Bon, il répond à de nombreuses commandes de l'entourage du duc. L'année 1441 marque la disparition du peintre officiel Jan van Eyck. Celui-ci n'est pas remplacé, mais le prince n'hésite pas à faire appel à l'artiste le plus en vue de sa ville et résidence favorite. On trouve sa trace en 1446, puis en 1458-1459, dans les comptes du duc pour des réalisations officielles, notamment la peinture polychrome de statues. Mais c'est surtout pour l'entourage du prince qu'il reçoit ses commandes les plus importantes : Le Jugement dernier (v. 1445-1449), pour le chancelier Nicolas Rolin aux Hospices de la ville de Beaune, ou encore Le Retable des sept sacrements pour Jean Chevrot, évêque de Tournai et chef du conseil du duc. Outre ces œuvres de très grande dimension, il réalise aussi des enluminures dans des manuscrits destinés à la bibliothèque ducale. La seule qui lui soit attribuée avec certitude est la miniature de présentation des Chroniques de Hainaut de Jean Wauquelin, datée de 1446-1448[12].

À la même époque, van der Weyden réalise un portrait de Philippe le Bon, dont on ne conserve aucun exemplaire attesté de sa main. Les différentes répliques d'atelier ont sans doute été réalisées à partir d'un poncif : le maître dessine une esquisse du visage et du buste puis laisse à ses compagnons ou apprentis le soin d'en peindre différentes versions définitives. Ce mode de fonctionnement, fréquent de les ateliers contemporains, explique les variations dans la qualité de sa production[13]. Par ailleurs, van der Weyden réalise de nombreux portraits de cour, dont celui de la duchesse de Bourgogne et de son fils, le futur Charles le Téméraire[14].

Le voyage en Italie

La Mise au tombeau, galerie des Offices, Florence

Vers 1450, à l'occasion du Jubilé, van der Weyden part en Italie, très vraisemblablement à Rome et à Florence. Ce voyage est connu grâce au témoignage du napolitain Bartholomeus Facius, dans son De Viris Illustribus de 1456. À cette époque, van der Weyden a déjà eu l'occasion de travailler pour des commanditaires italiens tel Lionel d'Este, mais uniquement par des intermédiaires installés à Bruges. Rien n'est connu des conditions de son voyage : Facius signale que l'artiste bruxellois a pu admirer les fresques de Gentile da Fabriano à l'église Saint-Jean-de-Latran[15].

Seules deux œuvres témoignent d'une influence italienne directe ; elles sont d'ailleurs commandées par des personnalités transalpines. La Lamentation du Christ, conservée à la galerie des Offices de Florence et destinée à la famille Médicis, reproduit un schéma de Fra Angelico issu du panneau central de la prédelle de l'église du couvent San Marco. La Vierge Médicis (Städel Museum, Francfort), commandée par la même famille, reprend la disposition des saints se tenant debout autour de la Vierge, mais cet agencement se rencontre déjà dans quelques retables flamands. Cette influence italienne reste en fait relativement limitée. Elle apparaît aussi dans le Triptyque de saint Jean-Baptiste (Gemäldegalerie de Berlin) : le choix des scènes y est analogue à celui de la porte sud du baptistère de Florence, due à Andrea Pisano[16].

Un atelier renommé

Portrait de François d'Este, Metropolitan Museum of Art

En décembre 1460, le peintre Zanetto Bugatto, portraitiste officiel de la cour des Sforza, est envoyé à Bruxelles. Le duc de Milan le recommande au duc de Bourgogne pour qu'il se perfectionne auprès de Rogier van der Weyden. Il y demeure jusqu'en mai 1463[17].

Durant la première moitié de la décennie 1460, l'atelier du peintre continue d'assurer d'importantes commandes : pour des couvents (tel un diptyque pour l'abbaye Saint-Aubert de Cambrai, aujourd'hui conservé à la (Philadelphia Museum of Art) ou des particuliers (comme le Diptyque à la Vierge de Philippe Ier de Croÿ ou le Portrait de François d'Este). Sa renommée et son aisance lui permettent aussi de faire des dons : à la chartreuse de Scheut (une Crucifixion de grand format, désormais à l'Escurial) ou encore à la Chartreuse de Hérinnes-lez-Enghien, où son fils Corneille s'est retiré. Au sein de son atelier, Roger est secondé, depuis au moins 1455, par son fils Pierre, né en 1437[18].

Rogier van der Weyden meurt à Bruxelles le . Il est enterré à l'église Sainte-Gudule, au pied de l'autel de la confrérie des peintres et de son retable[19].

L'œuvre peint

Pas une seule peinture peut lui être attribuée avec une certitude absolue. Par ailleurs, aucun consensus ne se dégage dans la chronologie sur son œuvre.[20]

La peinture sur panneau

Liste établie à partir du dernier catalogue raisonné du peintre : Dirk De Vos, Rogier van der Weyden : L’Œuvre complet, Paris, 1999

  • La Vierge à l'Enfant, vers 1425–1430, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid, et Saint George et le Dragon, National Gallery of Art, Washington. 14 × 10 cm.
  • Crucifixion, vers 1425–1430, Berlin, Gemäldegalerie, inv. no 538 A., 79 × 49 cm.
  • Diptyque à la Vierge à l'Enfant avec sainte Catherine, vers 1430–1432, Kunsthistorisches Museum, Vienne, inv. no 951 et 955, 19 × 12 cm chaque panneau.
  • La Descente de Croix, vers 1430–1435, Musée du Prado, Madrid, inv. no 2825, 220 × 259 cm.
  • Vierge à l'Enfant en rouge, aussi appelée Madone Duran, vers 1430–1435, Madrid, Musée du Prado, inv. no 2722, 100 × 52 cm.
  • Jeune femme (parfois considérée comme l'épouse du peintre, Élisabeth Goffaert), vers 1430–1435, Gemäldegalerie, Berlin, inv. 545D, 47 × 32 cm.
  • Triptyque de l'Annonciation, vers 1430–1435, panneau central de l'Annonciation à Paris, musée du Louvre, inv. no 1982. 87 × 91 cm, volets gauche et droit avec la Visitation et un donateur à Turin, Galerie Sabauda, inv. no 210 et 320, 89 × 36,5 cm pour chaque volet.
  • Portrait d'un homme portant un livre ouvert, av. 1437, huile sur bois, 33,7 × 23 cm, Courtauld Institut, Londres[21]
  • Saint Luc dessinant la Vierge dont il fera d'autres copies, 1440, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
  • Saint Luc dessinant la Vierge, vers 1435–1440, musée des beaux-arts de Boston, no 93.153, 138 × 111 cm.
  • Visitation, vers 1435–1440, Museum der bildenden Künste, Leipzig, inv. no 1550, 58 × 36 cm.
  • Triptyque de la crucifixion, aussi appelé Triptyque Villa, vers 1435–1440, Fondation Abegg, Riggisberg, inv. no 14.2.63, 103 × 138 cm
  • Le Rêve du Pape Serge, v. 1440, huile sur panneau, 89 × 80 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles[22]
  • Homme lisant une lettre, 1440, National Gallery, Londres[23]
  • Triptyque des sept sacrements, vers 1440–1445, musée royal des beaux-arts, Anvers inv. no 393-395, panneau central : 200 × 97 cm, panneaux latéraux : 119 × 63 cm chacun.
  • Retable de Miraflores, vers 1440–1445, Gemäldegalerie, Berlin, inv. no 534A, 74 × 45 cm chaque panneau.
  • Triptyque du Christ en croix, vers 1440–1445, Kunsthistorisches Museum, Vienne, inv. no 901, 96 × 69 cm et 101 × 35 cm
  • Le Christ couronné d'épines (revers du Portrait de femme), National Gallery, Londres[24]
  • Retable dispersé, fragments d'une Conversation sacrée vers 1440–1445 :
    • Madeleine lisant à la National Gallery, Londres, inv. no 645, 62 × 54 cm
    • Tête de Saint Joseph et Tête de sainte Catherine, musée Calouste-Gulbenkian, Lisbonne, inv. no 75B et 79 A, 21 × 18 cm
  • Triptyque de la Nativité, aussi appelé Triptyque Bladelin, vers 1445–1450, Gemäldegalerie, Berlin, inv. no 535, panneau central : 94 × 92 cm, chaque volet : 94 × 42 cm.
  • Polyptyque du Jugement dernier, vers 1445–1450, Hospices de Beaune, 15 panneaux différents
  • Saint Luc dessinant la Vierge, v. 1450, huile sur bois, 138 x 110 cm, Alte Pinakothek, Munich[25]
  • Portrait de Philippe le Bon, ap. 1450, huile sur bois, 31 x 23, Kunsthistorisches Museum, Vienne[26]
  • Sainte Marguerite et sainte Apolline, volet droit d'un triptyque disparu, vers 1445–1455, Gemäldegalerie, Berlin, inv. no 534C, 51,5 × 27,5 cm.
  • Triptyque Braque, vers 1450–1455, musée du Louvre, Paris, inv. no RF 2063, panneau central : 34 × 62 cm, chaque volet : 34 × 27 cm.
  • Portrait d'un homme, vers 1450–1455, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid, inv. no 1930.26, 32 × 23 cm.
  • Triptyque de l'adoration des mages, appelé aussi Retable de Sainte-Colombe, vers 1450–1455, Alte Pinakothek, Munich, inv. no WAF 1189-1191, panneau central : 140 × 153 cm, chaque volet : 140 × 73 cm.
  • Triptyque de saint Jean Baptiste, vers 1450–1455, Gemäldegalerie, Berlin, inv. no 534B, chaque panneau : 77 × 48 cm.
  • Le Christ crucifié entre la Vierge et saint Jean, aussi appelé Crucifixion de Scheut, vers 1450–1455, monastère de l'Escurial, inv. no 10014602, 325 × 192 cm. (restauré en 2015)
  • Pietà, vers 1455–1464, musée royal d'art ancien, Bruxelles, inv. no 3515. 33 × 47 cm.
  • Diptyque de Jean Gros, vers 1455–1460, volet gauche Vierge à l'Enfant au musée des beaux-arts de Tournai, inv. no 481 ; volet droit : Portrait de Jean Gros, Institut d'art de Chicago, collection Ryerson, n° 1933.1052, chaque volet : 39 × 29 cm.
  • Portrait de François d'Este, vers 1455–1460, Metropolitan Museum of Art, New York, Friedsam Collection, inv. no 32.100.43, 30 × 20 cm.
  • Diptyque de Philippe de Croy, vers 1460, volet gauche : Vierge à l'Enfant à la bibliothèque Huntington, San Marino (Californie), inv. no 26.105 ; volet droit : Portrait de Philippe de Croÿ au musée royal des beaux-arts (Anvers), inv. no 254. chaque volet : 49 × 30 cm.
  • Portrait d'une jeune femme, National Gallery of Art, Washington. 34 × 25,5 cm, inv. 1937.1.44.
  • Portrait de Charles le Téméraire, vers 1461–1462, Gemäldegalerie, Berlin, inv. no 545, 51 × 34 cm.
  • Portrait d'Antoine bâtard de Bourgogne, vers 1461–1462, musée royal d'art ancien à Bruxelles, inv. no 1449, 38 × 28 cm.
  • Vierge à l'Enfant, vers 1461–1462, musée des beaux-arts, Houston, Edith A. and Percy S. Strauss Collection, inv. no 44-535, 32 × 23 cm.
  • Vierge à l'Enfant et quatre saints, appelé aussi Madone des Médicis, vers 1460–1464, Städel, Francfort-sur-le-Main, inv. no 850, 51 × 38 cm.
  • Diptyque de de Froimont, vers 1463–1464, volet gauche : Vierge à l'Enfant au musée des beaux-arts de Caen, inv. no M.91 ; volet droit : Portrait de Jean ou Laurent de Froimont, musée royal d'art ancien à Bruxelles, inv. no 4279, chaque volet : 51 × 33 cm.
  • Lamentation, vers 1463–1464, Galerie des Offices, Florence, inv. no 1114, 96 × 110 cm.
  • Diptyque du Christ en croix, probablement les panneaux extérieurs d'un retable disparu, vers 1463–1464, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie, The John G. Johnson Collection, inv. no 334-335, chaque panneau : 178 × 90,2 cm.


L'enluminure

Article connexe : Chroniques de Hainaut.
Jean Wauquelin présentant ses Chroniques de Hainaut à Philippe le Bon.

Plusieurs indices prouvent que Rogier van der Weyden pratiquait l'enluminure, même si aucun texte ne le rapporte directement. Il appartient à une guilde rassemblant des peintres et des enlumineurs et plusieurs peintres de son entourage sont connus aussi pour des décorations de manuscrits : Robert Campin, Éleuthère du Prêt, issu du même atelier ou encore Jean de le Rue, formé par lui. Une seule enluminure est attribuée à Van der Weyden. Il s'agit d'une miniature de dédicace représentant Jean Wauquelin présentant ses Chroniques de Hainaut à Philippe le Bon datée vers 1446–1447[27]. La scène est représentée dans un intérieur qui se retrouve dans un ancien tableau du peintre et aujourd'hui disparu (Vierge à l'Enfant et six saints). Il utilise ici une composition rigoureuse usant de la géométrie pour disposer harmonieusement les personnages dans l'image et mettre en valeur le duc et son fils Charles le Téméraire. Il montre une très grande maîtrise de la technique de l'enluminure pour permettre le rendu des tissus ou des ombres projetées, comme dans ses panneaux. Plusieurs enlumineurs flamands ont d'ailleurs imité la miniature, comme le Maître du Girart de Roussillon, le Maître de l'Alexandre de Wauquelin ou le Maître des Privilèges de Gand et de Flandre[28]

Postérité

On retrouve son effigie dans Les Effigies des peintres célèbres des Pays-Bas de Dominique Lampson.

Notes et références

  1. Sa date de naissance est déduite de documents d'archives (cf. Kemperdick 1999, p. 6).
  2. Cf. Kemperdick 1999, p. 6.
  3. Cf. Kemperdick 1999, p. 6.
  4. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 10 et 145.
  5. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 11 et 145.
  6. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 13 et 145.
  7. Cf. Kemperdick 1999, p. 6.
  8. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 14 et 145.
  9. Christian-Nils Robert, La justice dans ses décors (XVe et XVIe siècles), Librairie Droz, 2006, p. 64-68 [lire en ligne].
  10. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 14-15 et 145.
  11. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 17 et 145.
  12. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 21 et 145.
  13. Micheline Sonkes, Dessins du XVe siècle : groupe van der Weyden ; essai de catalogue des originaux du maître, des copies et des dessins anonymes inspirés par son style, Bruxelles, Centre national de recherches « Primitifs flamands », 1969.
  14. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 22.
  15. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 23.
  16. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 24.
  17. Les Primitifs flamands et le Sud.
  18. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 26-27 et 145.
  19. Albert Châtelet, Roger van der Weyden, p. 145.
  20. Cf. Flemish Primitives
  21. Jean-Claude Frère, Les Primitifs flamands, Editions Pierre Terrail, (ISBN 2-87939-115-6), p.83
  22. Rêve du Pape Serge
  23. Homme lisant
  24. Liana Castelfranchi Vegas, Italie et Flandres : Primitifs et flamands et Renaissance Italienne, L’Aventurine, (ISBN 2-84190-006-1), p. 63
  25. Saint Luc, Munich
  26. Jean-Claude Frère, Les Primitifs flamands, Editions Pierre Terrail, (ISBN 2-87939-115-6), p.8
  27. Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles, ms. 9242, fol.1, 15,4 × 20 cm.
  28. Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes, Bibliothèque nationale de France/Bibliothèque royale de Belgique, , 464 p. (ISBN 9782717724998), p. 174-176

Annexes

Bibliographie

  • Dirk De Vos, Rogier van der Weyden : l’Œuvre complet, Paris, Hazan, , 445 p. (ISBN 978-2850257032).
  • Albert Châtelet, Rogier van der Weyden (Rogier de le Pasture), Gallimard, coll. « Maîtres de l'art », , 146 p. (ISBN 2-07-011613-1)
  • Lorne Campbell et Jan Van der Stock (éd.), Rogier Van der Weyden. 1400-1464. Maître des Passions, catalogue d'exposition, M Louvain, 20 septembre - 6 décembre 2009, Leuven, Davidsfonds, 2009.
  • Stephan Kemperdick, Maîtres de l'Art flamand : Rogier Van der Weyden, Cologne, Könemann, , 140 p. (ISBN 3-8290-2569-6)
  • Reinhard Liess, Zum Logos der Kunst Rogier van der Weydens. Die "Beweinungen Christi" in den königlichen Museen in Brüssel und in der Nationalgalerie in London, 2 tomes, Münster, Lit Verlag, 2000, 888 p., ISBN 3-8258-4158-8.
  • Bert Cardon, « van der Weyden, Rogier », dans Dictionnaire des peintres belges : du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la principauté de Liège jusqu'aux artistes contemporains, Bruxelles, La Renaissance du livre, (ISBN 2-8041-2012-0, présentation en ligne, lire en ligne)
  • (en) (es) Lorne Campbell (dir.), Rogier van der Weyden (catalogue de l'exposition du Prado du 24 mars au 28 juin 2015), éd. Museo nacional del Prado, 2015, 192 p. (ISBN 978-84-8480-315-7)

Articles connexes

Liens externes

  • Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel International Standard Name Identifier Union List of Artist Names Bibliothèque nationale de France Système universitaire de documentation Bibliothèque du Congrès Gemeinsame Normdatei Bibliothèque nationale d'Espagne WorldCat
  • (en) « Rogier van der Weyden, bibliographie depuis 1984 », sur Centre d'étude des primitifs flamands (consulté le 22 décembre 2011)
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