Pierre Lescot
Pierre Lescot | |
Pierre Lescot |
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Présentation | |
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Naissance | Paris |
Décès | (à 63 ans) Paris |
Nationalité | France |
Mouvement(s) | Renaissance |
Activité(s) | Architecte |
Diplôme | bachelier en droit |
Œuvre | |
Réalisations | Palais du Louvre (aile Lescot) Fontaine des Innocents Hôtel Carnavalet Château de Vallery |
Entourage familial | |
Père | Pierre Lescot né vers 1476 † octobre 1533 |
Mère | Anne Dauvet † août 1521 dont quatre garçons et deux filles |
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Pierre Lescot est un architecte français, né à Paris en 1515 et mort dans cette même ville le à 63 ans. Il est célèbre pour avoir initié un style d'architecture classique « à la française », notamment en rénovant la façade du Louvre.
Biographie
Origine et formation artistique
La biographie de Pierre Lescot n'a jamais été écrite malgré l'abondance de minutes et de documents du XVIe siècle (plus de cent-vingt minutes et documents authentiques collationnés à ce jour). Mais contrairement à son contemporain, l'architecte Philibert Delorme, il n'est pas issu d'une famille de maçons ; en effet son père, Pierre Lescot, était seigneur de Lissy, au nord de Melun et de Clagny (aujourd'hui quartier de Versailles), conseiller puis procureur général en la Cour des aides en 1504, il est également conseiller de la ville de Paris jusqu'à sa mort et prévôt des marchands de Paris en 1518 à 1520. À la mort de son père, en octobre 1533, il hérite de la seigneurie de Clagny, apportée en dot par sa mère, Anne Dauvet, lors de son mariage avec son père.
Il fréquente l'Université de Paris où il devient « bachelier es lois », comme il est précisé sur certains actes notariés.
Son talent est très précoce comme en attestent les vers écrits sur lui par son ami Pierre de Ronsard (œuvre de Ronsard, édition de 1609 p. 985 in-8°), où le poète indique qu'à déjà vingt ans, Pierre Lescot excellait en peinture, dessin, mathématiques et architecture.
Carrière
Ses grandes qualités artistiques lui permettent probablement d'être introduit à la Cour de François Ier, roi très amateur d'artistes dont ce dernier s'entoure.
En 1546, le souverain le choisit pour être l’architecte du Louvre dont il réalise l'angle sud-ouest de l'actuelle cour carrée. Il est ensuite reconduit architecte du Louvre, jusqu'à sa mort, sous les règnes de Henri II, François II, Charles IX et Henri III. Il a été l'architecte des rois durant trente-deux ans.
Pierre Lescot porte les titres suivants : Seigneur de Clagny au Val Gallie de 1533 à sa mort, seigneur de Coubert en Parisis de 1533 à 1558, superintendant des bâtiments du Louvre de 1546 à sa mort ; prieur-curé de Savigny-en-Sancerrois de 1541 à 1550, prévôt de l'église collégiale de Saint-Nicolas du Louvre en 1553, abbé commendataire de l'abbaye de Clermont (en Mayenne) de 1562 à sa mort ; ordonné prêtre en 1557, il est mentionné aumônier ordinaire du roi jusqu'à sa mort ; et enfin, il est chanoine de Notre-Dame de Paris à partir de 1554 (bien qu'il ne soit pas encore ordonné), où il sera inhumé selon son souhait le 12 septembre 1578 à l'âge de soixante-trois ans.
Réalisations
- Le jubé de Saint-Germain-l'Auxerrois, de 1540 à Noël 1545, détruit en 1750 ;
- Le château de Vallery, de 1555 à 1559 ;
- La fontaine des Innocents, initialement appelée fontaine des Nymphes, construite en 1547 à 1549. Elle sera déplacée et remaniée en 1788, puis en 1860 ;
- L'hôtel Carnavalet, de 1549 à 1554, dénommé Hôtel de Ligneris à l'origine et achevé par François Mansart au XVIIe siècle ;
- La rénovation du Louvre avec le sculpteur Jean Goujon, de 1546 jusqu'à sa mort.
Travail de Pierre Lescot au Louvre
Préféré à l'architecte italien Sebastiano Serlio par François Ier, Pierre Lescot choisit les différents maîtres d'œuvre et artistes, dont le sculpteur Jean Goujon (auquel le roi a déjà confié des travaux de sculpture précédemment) pour construire le palais moderne du Louvre à la place de la vieille forteresse médiévale de Charles V (dont notamment la moitié sud de l’aile occidentale, dite Lescot, de l'actuelle cour carrée de ce palais). Le Louvre de Lescot est marqué par une forte inspiration antiquisante venue d'Italie (l'intérêt pour la Renaissance italienne est venue à la mode avec les Guerres d'Italie) dans un contexte français. Il apparaît comme un manifeste de l’architecture de la Renaissance française.
Le vocabulaire formel de l'architecture antique est largement utilisé : frontons, étagement des ordres (corinthien et composite), etc.
La composition de la façade est un compromis entre les façades plates italiennes et la tradition française des volumes contrastés[1] : trois avant-corps à travée rythmique[2] et couronnés de frontons cintrés à base interrompue.
L'avant-corps suggère encore les tours hors-œuvre qui animent les grands bâtiments gothiques, de même que la fausse galerie à rez-de-chaussée (évoquée par les profondes embrasures en plein-cintre dans lesquelles s'inscrivent des fenêtres qui semblent percées dans le mur du fond), sur laquelle les étages supérieurs sont légèrement en retrait, rappelle les galeries de distribution à rez-de-chaussée des bâtiments médiévaux[1].
Alors que les châteaux français de l'époque étaient couverts de hauts-combles en pavillon éclairés par des lucarnes, Lescot met en place un comble brisé[3] — Lescot conserve la forte pente des toits médiévaux, mais remplace la partie haute par un terrasson invisible du sol[1] — éclairé par un étage d'attique qui font disparaître le toit.
À l'intérieur, la tribune des cariatides, qui date de 1550, — inspirée de l'Érechthéion d'Athènes — fait s'interroger sur les relations avec la Grèce : on ne sait pas d'où vient le modèle en plâtre que Lescot a fourni à Jean Goujon[1]. En effet Lescot ne s'est pas rendu en Grèce : la Grèce était ottomane, et les relations étaient quasi-inexistantes avec l'Europe chrétienne, l'architecture antique grecque a été redécouverte à partir de la fin de la guerre d'indépendance grecque en 1830.
Le plafond de la chambre du roi, qui date de 1556, est un des premiers exemples français de plafond dit « à l'italienne »[4] dont les architectes du siècle suivant se sont inspirés au point qu'on pourrait dater ce plafond du XVIIe siècle[1].
Postérité
Le Louvre de Lescot a eu une influence considérable sur l'architecture française : la façade à trois avant-corps et à fausse galerie se répand à partir de 1550 au point de devenir un « gallicisme » architectural[1]. Ce type d’architecture est appelé à être le bagage fondamental de l’architecture française tout au long des XVIe et XVIIe siècles, voire encore au XVIIIe siècle. Ce sera toujours par rapport à cette architecture que les autres styles devront se situer et se décider. Au Louvre, Lescot met en place ce que l’on a appelé le classicisme que certains préfèrent appeler « architecture à la française »[5].
Une rue se trouve dans le 1er arrondissement de Paris ainsi qu'un lycée d'enseignement commercial, situé également dans cet arrondissement et une seconde rue à Versailles dans le quartier du Haut-Clagny.
Notes et références
- 1 2 3 4 5 6 [[Jean-Marie Pérouse de Montclos|Jean-Marie Pérouse de Montclos]], Histoire de l'architecture française, vol. II : de la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès, (réimpr. 2003), 515 p. (ISBN 978-2-85620-374-3), p. 98-105
- ↑ La travée rythmique, qui vient de l'arc de triomphe romain (voir par exemple l'arc de Constantin), a été théorisée à la Renaissance par Leon Battista Alberti qui l'a utilisée à la basilique Saint-André de Mantoue.
- ↑ Le comble brisé, inventé par l'architecte pour le Louvre n'a été vulgarisé que plus tard sous l'appellation de « toit à la Mansart ».
- ↑ Le « plafond à l'italienne » est sans solives apparentes ; il remplace (d'abord dans les constructions de prestige) le « plafond à la française » à solives apparentes.
- ↑ Jean-Marie Pérouse de Montclos, L’Architecture à la française, du milieu du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle, Paris, Picard,
Bibliographie
- Jacques Androuet du Cerceau, Les plus excellents bastiments de France, Paris, 1576-1579 (lire en ligne) — Les plans, élévations et détails sont donnés aux planches I à IX.
- Pierre Lescot (1942-...), « Pierre Lescot », Les annales de généalogie, Édition Christian, 3e trimestre 1986, p. 42-74
- Pierre Lescot (1942-...), Pierre Lescot, 1515-1578, Aix-en-Provence, Persée, , 21 cm × 14,8 cm, 188 p. (ISBN 978-2-8231-0334-2)
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