Norvégien
Norvégien norsk | ||
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Pays | Norvège |
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Nombre de locuteurs | 4,5 millions[1] | |
Typologie | V2 et SVO, flexionnelle, accusative, accentuelle, à accent de hauteur | |
Classification par famille | ||
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Statut officiel | ||
Langue officielle | Norvège | |
Régi par | Conseil de la langue norvégienne | |
Codes de langue | ||
ISO 639-1 | no | |
ISO 639-2 | nor | |
ISO 639-3 | nor | |
Étendue | macrolangue | |
Type | vivante | |
ISO 639-5 | gmq[2] | |
IETF | no | |
Échantillon | ||
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) :
Artikkel 1. Alle mennesker er født frie og med samme menneskeverd og menneskerettigheter. De er utstyrt med fornuft og samvittighet og bør handle mot hverandre i brorskapets ånd.
Artikkel 1. Alle menneske er fødde til fridom og med same menneskeverd og menneskerettar. Dei har fått fornuft og samvit og skal leve med kvarandre som brør. | ||
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Le norvégien (norsk en norvégien) est une langue germanique parlée en Norvège, elle a pour racine historique le vieux norrois, qui était pratiquée depuis le Moyen Âge dans les pays scandinaves par les Vikings. Le vieux norrois est aussi l'ancêtre direct du danois et du suédois modernes et a exercé une influence sensible sur l'anglo-saxon pour former l'anglais[3] ; en France, il a fourni au vieux normand certains éléments de vocabulaire.
Le norvégien actuel comporte en réalité un grand nombre de dialectes qui diffèrent autant entre eux que le danois ou le suédois n'en diffèrent. Il existe deux standards concurrents à l'écrit :
- le bokmål (littéralement « langue des livres » ─ prononcer « 'bouk-môl »), héritier du riksmål (littéralement « langue du royaume » ─ prononcer « 'riks-môl ») c’est-à-dire du norvégo-danois/dano-norvégien (norsk-dansk/dansk-norsk) élaboré pendant la longue période de domination danoise ;
- le nynorsk (« néo-norvégien » ─ prononcer « 'nu-norsk », avec un u « tendu » comme un i), héritier du landsmål (littéralement « langue des campagnes » ou « langue nationale » ─ prononcer « 'lanns-mol »), dont une variante moderne non officielle décrite plus « pure » mais « radicale » est dérivée, le høgnorsk (« haut norvégien » prononcer « 'heug-norsk ») plus proche du vieux norrois (et opposée à la première réforme de 1917).
Il s'agit de deux dialectes fictifs, ou construits, l'un (le bokmål) étant plus proche des dialectes parlés dans le sud-est (région d'Oslo), l'autre (le nynorsk) étant plus proche des dialectes parlés sur la côte ouest (la « Norvège des fjords »). Ils sont utilisés (à l'écrit uniquement) plus ou moins en fonction de cette proximité.
Histoire
Le norvégien actuel dérive du vieux norrois, qui était la langue utilisée par les Vikings. Selon la tradition, c'est le roi Harald Hårfagre qui unifia la Norvège en 872. À cette époque, on utilisait un alphabet runique. En observant les pierres runiques de cette période, on voit qu'il y avait peu de variations régionales de la langue. Vers 1030, le christianisme arrive en Norvège, consacré par l'inauguration de la cathédrale de Nidaros à Trondheim en l'an 1000 précisément, et avec lui l'alphabet latin, les premiers manuscrits en caractères latins apparaissent un siècle plus tard. Le norvégien commence aussi à se différencier de ses voisins.
Le vieux norrois se scinde alors en deux familles, le scandinave occidental (en Norvège, Islande, Groenland, aux îles Féroé et Shetland) et le scandinave oriental (au Danemark et en Suède). Les langues d'Islande et de Norvège restent très proches jusque vers les années 1300, on les nomme alors vieux norvégien et vieil islandais.
Durant la période 1350–1525, le vieux norvégien évolue, la grammaire se simplifie, la syntaxe se fixe et du vocabulaire du moyen bas allemand est intégré. Le suédois et le danois subissent une influence similaire, au contraire du féringien et de l'islandais. Durant cette période l'union de Kalmar unifie les royaumes de Suède, Norvège et Danemark. La Norvège est subordonnée au Danemark, et le danois devient la langue de l'élite et de la littérature. Dans le langage de tous les jours, le danois subit une norvégianisation et une simplification grammaticale. C'est ce dano-norvégien qui est devenu la langue maternelle lorsque l'union avec le Danemark prend fin en 1814.
Une nouvelle union commence avec la Suède, mais durant tout le XIXe siècle, la Norvège tente d'émerger en tant que nation et la langue devient un enjeu politique.
Histoire des deux standards à l'écrit de la langue norvégienne
Dans les années 1840, nombre d'écrivains commencèrent à norvégianiser le danois en incorporant des mots décrivant les paysages et la culture norvégienne. L'orthographe et la grammaire furent progressivement modifiées.
Dans le même temps, un mouvement nationaliste militait pour le développement d'une nouvelle forme écrite du norvégien. Ivar Aasen, un linguiste autodidacte commença dès l'âge de 22 ans ses travaux pour créer une nouvelle langue norvégienne à partir de ses voyages dans tout le pays — où il avait comparé les dialectes de différentes régions — et de l'étude de l'islandais, langue qui avait su se préserver largement des influences extérieures qu'avait subies la langue norvégienne. Il appela le fruit de ses travaux, publiés dans plusieurs livres de 1848 à 1873, le landsmål (littéralement « langue nationale »).
La Norvège fut séparée du Danemark en 1814 pour former une union avec la Suède, qui dura jusqu'en 1905. Cependant, seul le danois norvégianisé fut adopté comme langue officielle par le parlement norvégien sous le nom riksmål (langue du royaume) en 1899. Après une période de romantisme patriotique effréné, certains voulurent imposer un retour aux sources, c’est-à-dire au norvégien « originel » des campagnes ; mais les diverses institutions ne purent suivre ce mouvement, puisque toutes leurs archives étaient rédigées en danois (cette tension explique la coexistence, aujourd’hui, de deux langues norvégiennes).
Après la dissolution de l'union avec la Suède, les deux langues continuèrent à se développer. Au cours du XXe siècle, une série de réformes orthographiques tendit à rapprocher les deux langues, facilitant notamment l’utilisation de formes nynorsk en bokmål et réciproquement.
En 1929, le riksmål fut officiellement renommé bokmål (langue des livres), et le landsmål fut renommé nynorsk (nouveau norvégien) — les anciennes désignations dano-norvégien et norvégien furent abandonnées au parlement, car le label danois était (et est toujours) très impopulaire parmi les utilisateurs du bokmål (riksmål). Cette adoption marque la reconnaissance officielle de deux langues.
Le bokmål et le riksmål ont été rapprochés au cours des réformes successives de 1917, 1938 et 1959. C'était le résultat d'une politique visant à fusionner le nynorsk avec le bokmål en une seule langue hypothétique nommée samnorsk (norvégien commun). En 1946, un sondage montra que cette politique était soutenue par 79 % des Norvégiens d'alors.
Cependant des opposants à la politique officielle organisèrent un mouvement massif de protestation contre le samnorsk dans les années 1950, en combattant particulièrement l'utilisation de formes radicales dans les livres scolaires de texte en bokmål. La politique samnorsk eut finalement peu d'influence après 1960 et fut officiellement abandonnée en 2002.
Alors qu'en 1917 on s'était contenté de regrouper les dialectes avec une orthographe commune dans l'un des deux groupes linguistiques, mais en laissant subsister des variantes locales, les réformes plus récentes de 1981 et 2003 (effective en 2005) du bokmål officiel permettent d'unifier les différences subsistant avec le riksmål (les différences résiduelles sont maintenant comparables à celles entre l'anglais britannique et l'anglo-américain).
Les utilisateurs des deux langues écrites ont résisté aux efforts de dilution des distinctions de leur langue écrite en général et de leur prononciation. Au cours des années, les normes pour le bokmål ont de plus en plus accommodé les anciennes formes du riksmål. De ce fait, certains ont préféré suivre une voie plus traditionnelle pour l'écriture du nynorsk, le høgnorsk (norvégien pur).
La situation actuelle des deux standards à l'écrit
Actuellement, le nynorsk est plus répandu dans les régions campagnardes du sud-ouest, de l’ouest, et aux montagnes de l'est de la Norvège, alors que le bokmål se rencontre dans l'est et dans le nord du pays, ainsi que dans presque toutes les régions urbaines.
Aujourd'hui, à l’école, les élèves apprennent nécessairement les deux langues et doivent être capables de lire et de rédiger des documents dans chacune d’entre elles à partir de l'enseignement secondaire et supérieur. Près de 85,3 % des écoliers norvégiens reçoivent un enseignement primaire en bokmål, et 14,5 % en nynorsk. Sur les 433 municipalités de Norvège, 161 ont déclaré vouloir communiquer avec les autorités centrales en bokmål, 116 (représentant 12 % de la population) en nynorsk, les 156 autres restant neutres. Sur les 4 549 publications (parues en 2000), 92 % étaient en bokmål ou riksmål, 8 % en nynorsk. Les grands quotidiens nationaux (Aftenposten, Dagbladet et VG) sont publiés en bokmål uniquement. Quelques quotidiens régionaux (tels que Bergens Tidende et Stavanger Aftenblad) et nombres de journaux locaux utilisent les deux langues. Dag og Tid, hebdomadaire abordant des sujets plus profonds, est rédigé en riksmål et en nynorsk.
Cependant, d'autres influences régionales subsistent, et si à Oslo une rue s’appelle gate, à Kragerø (sud-ouest d’Oslo) on dit gade, tandis que dans le comté de l’Oppland, en direction de Lillehammer, on lit gutua sur les pancartes. Dans une grande partie sud de la Norvège, pourquoi se dit hvorfor, mais au nord, dans le Finnmark, on entendra korfor, le k initial étant nettement appuyé.
Néanmoins, de solides divergences persistent entre les deux langues et un débat souvent enflammé persiste entre les tenants du nynorsk et ceux du bokmål, les premiers soutenant que le nynorsk, plus traditionnel et enraciné, serait plus proche du norvégien parlé, alors que les seconds mettent en avant le fait que les étrangers apprennent plus facilement le bokmål ; mais la question est encore loin d’être réglée.
Aussi, on admet généralement qu'il existe une grande variété de différences dialectales, au point qu'il est presque impossible de les dénombrer. Des différences grammaticales, syntaxiques, lexicales et phonétiques se produisent à des niveaux distincts des divisions administratives, au point que dans certains cas ils sont mutuellement inintelligibles aux locuteurs non avertis. Ces dialectes tendent à se régionaliser par enrichissement mutuel, mais on note un récent intérêt pour leur préservation.
Différences entre le bokmål et le nynorsk
Ci-dessous figurent quelques phrases donnant une indication des différences entre le bokmål et le nynorsk, comparées avec :
- la forme historique riksmål (proche du danois)
- le danois lui-même
- la forme conservative høgnorsk (plus proche du suédois[réf. nécessaire])
- le suédois lui-même
- l'anglais
- l'allemand
- le néerlandais
- le français.
D=danois, R=riksmål, B=bokmål | anglais, allemand, néerlandais | français | |
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N=nynorsk, H=høgnorsk, S=suédois | |||
D/R/B | Jeg kommer fra Norge. | I come from Norway | Je viens de Norvège. |
S | Jag kommer från Norge. | Ich komme aus Norwegen | |
N/H | Eg kjem frå Noreg. | Ik kom uit Noorwegen. | |
D | Hvad hedder han? | What is he called (What is his name) ? | Comment s'appelle-t-il ? |
R/B | Hva heter han? | ||
S | Vad heter han? | Wie heißt er? | |
N/H | Kva heiter han? | Wat is zijn naam (Hoe heet hij) ? | |
D/R/B | Dette er en hest. | This is a horse. | Ceci est un cheval. |
S | Detta är en häst. | Das ist ein Pferd | |
N/H | Dette er ein hest. | Dit is een paard. | |
D/R | Regnbuen har mange farver. | The rainbow has many colours. | L'arc-en-ciel a beaucoup de couleurs. |
B | Regnbuen har mange farger. | ||
S | Regnbågen har många färger. | ||
N | Regnbogen har mange fargar. (ou : Regnbogen er mangleta)[réf. nécessaire] |
Der Regenbogen hat viele Farben | |
H | Regnbogen hev mange fargar. (ou mieux : Regnbogen er manglìta)[réf. nécessaire]. |
De regenboog heeft menige kleuren. |
Écriture
Les graphies
Depuis une date relativement récente (tournant du XXe siècle), le norvégien (bokmål et nynorsk) a abandonné l’écriture gothique et les majuscules « à l’allemande » qui apparaissaient au début des substantifs.
Le norvégien utilise des graphies pouvant être déconcertantes pour le lecteur étranger :
- sj correspond à notre son [ʃ] (chocolat). Cette graphie existe dans d'autres langues, comme le limbourgeois ou le néerlandais par exemple.
- identiquement à ce qui se produit en allemand, le y correspond à notre son [y] français (curieux)
- en revanche, la graphie o correspond, elle, à notre [u] (jour).
Les caractères supplémentaires
Le bokmål et le nynorsk utilisent trois caractères supplémentaires par rapport au français :
- le å (a rond en chef), qui correspond à un « o » assez ouvert, comme fort, ou loge, et non comme dans mot, ou auto ; au XIXe siècle et au début du XXe siècle, ce signe était remplacé dans les textes par la graphie aa ; (sous Microsoft Windows : Alt + 0229 ; Linux Ubuntu: AltGr + z)
- le ø (o barré, qui correspond à notre son « eu », de jeune, œuf, instituteur, menteur (et non le « eu » de euphémisme, jeu, peu)[réf. nécessaire] ; (sous Microsoft Windows : Alt + 0248 ; Linux Ubuntu: AltGr + s)
- et le æ (ligature ash), qui correspond à notre « è », mais plus ouvert que dans claire, terre, colère, plus proche du « a » ; (sous Microsoft Windows : Alt + 0230 ; Linux Ubuntu : AltGr + g)
Ces trois caractères se retrouvent en danois ; mais lorsque l’on compare les deux langues, on constate que de nombreux æ sont devenus de simples e en norvégien, le bokmål ayant tendance à fermer et à avancer davantage les voyelles. Comme en danois, les trois caractères supplémentaires se trouvent à la fin de l'alphabet à l'ordre æ, ø, å. On les considère comme des lettres propres, et pas des lettres modifiées.
De nos jours, le å est encore fréquemment remplacé par la graphie aa dans les noms propres, qui ne sont pas touchés par les modifications orthographiques. On le voit aussi où le matériel informatique ne comprend pas un clavier norvégien. Lorsque la graphie aa signifie le son o, on va l'alphabétiser comme un å ; c'est-à-dire à la fin de l'alphabet.
La prononciation du y est spécifique, nettement différenciée, entre le i et le u.
Prononciation
Phonétique
Le norvégien est une langue à accent de hauteur.
Diphtongues et monophtongues dans bokmål et nynorsk
Les diphtongues de l'ancien norrois furent remplacées par des monophtongues dans le danois et aussi dans les dialectes de l'est de la Norvège. On voit cette différence dans l'écriture en bokmål et nynorsk des mots qui avaient des diphtongues en norrois:
- La diphtongue ei devient souvent e en bokmål.
- La diphtongue øy (du norrois ey) devient ø en bokmål.
- La diphtongue au devient ø en bokmål.
norrois | nynorsk | bokmål | riksmål | danois | français |
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steinn | stein | stein (sten) | sten | sten | pierre |
lauss | laus | løs (laus) | løs | løs | lâche |
eyra | øyra (øyre) | øre | øre | øre | oreille |
Grammaire
Les verbes
Les verbes se conjuguent en sept temps, et n’ont qu’une seule forme par temps, commune à toutes les personnes. Les temps qui sont utilisés en norvégien sont presens (présent), preteritum (prétérit), presens perfektum (passé composé), preteritum perfektum (plus-que-parfait), futurum (futur) futurm perfektum/1. kondisjonalis (futur antérieur/conditionnel présent) et preteritum futurum perfektum/2. kondisjonalis (conditionnel passé). Comme en anglais, le futur se fait en utilisant un auxiliaire. Les temps composés perfektum, preteritum perfektum et futurm perfektum sont utilisés comme en français, pour marquer un évènement du passé du temps du texte. Il y a quatre autres formes du verbe norvégien : infinitif, participe présent, participe passé et impératif.
Exemple : å være, « être », au présent de l’indicatif :
bokmål | nynorsk | français | bas saxon | néerlandais | anglais | allemand |
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jeg er | eg er | je suis | ik bün | ik ben | I am | ich bin |
du er | du er | tu es | du büst | je bent | you are | du bist |
han, hun, det er | han, ho, det er | il, elle est | he, se, dat is | hij, ze, het is | he, she, it is | er, sie, es ist |
vi er | vi (me) er | nous sommes | wi sünd | we zijn | we are | wir sind |
dere er | de er | vous êtes | ji sünd | jullie zijn | you are | ihr seid |
de er | dei er | ils, elles sont | se sünd | zij zijn | they are | sie sind |
Il y a deux groupes de verbes réguliers : Le groupe un et deux, en nynorsk on les a surnommés le groupe d'a et le groupe d'e.
Exemple : å elske, « aimer » du groupe 1 et å kjøre (bokmål) å køyre (nynorsk) « conduire » du groupe 2. Comme on a déjà vu que le verbe se conjugue seulement en temps, ce tableau ne montre que le verbe conjugué. La première ligne est bokmål, la ligne au-dessous est nynorsk.
infinitif | présent | passé composé | prétérit | plus-que-parfait | futur | futur antérieur | conditionnel | participe présent | participe passé | impératif | passif |
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å elske | elsker | har elsket | elsket | hadde elsket | skal elske | skulle elske | skulle (ha) elsket | elskende | elsket | elsk | elskes |
å elske/elska | elskar | har elska | elska | hadde elska | skal elske/elska | skulle elske/elska | skulle (ha/hava) elska | elskande | elska | elsk | elskast |
kjøre | kjører | har kjørt | kjørte | hadde kjørt | skal kjøre | skulle kjøre | skulle (ha) kjørt | kjørende | kjørt | kjør | kjøres |
køyre/køyra | kjøyrer | har køyrt/køyrd | køyrte/køyrde | hadde køyrt/køyrd | skal køyre/køyra | skulle køyre/køyra | skulle (ha/hava) køyrt/køyrd | køyrande | køyrt/køyrd | køyr | køyrast |
La plupart des verbes norvégiens se terminent en -e à l'infinitif. En nynorsk, on peut aussi choisir d'y avoir la terminaison -a ; la raison est que beaucoup de dialectes terminent l'infinitif en -a, et on souhaite que l'écriture reflète la langue parlée. De la même façon, pour les formes passées des verbes du deuxième groupe, on peut choisir entre les terminaisons -te, -t et -de, -d. (L'utilisation de -de et -d se limite aux verbes dont le racine se termine par -l, -n, -m ou -r.) L'auxiliaire ha souvent tombe au conditionnel, et donc on n'a que l'auxiliaire skulle au passé suivi de participe passé.
Tous les verbes en temps composés prennent l'auxiliaire å ha (avoir) ; pour quelques verbes, on peut utiliser l'auxiliaire å være (être), mais il n'y a aucun verbe avec lequel il faut l'utiliser, å ha est toujours possible et il est le plus utilisé.
Comme en allemand, il existe des verbes « forts » qui possèdent des prétérits et des participes passés particuliers.
La forme passif en bokmål s'utilise soit en tant d'infinitif soit en tant de verbe indépendant au présent. En nynorsk le passif est exclusivement utilisé à l'infinitif. Pour faire le passif aux autres temps, le norvégien utilise plusieurs verbes : en bokmål on peut utiliser le verbe å være (être) ou le verbe å bli (devenir) comme auxiliaire suivi par le participe passé du verbe principal. En nynorsk une troisième forme existe utilisant le verbe å verte qui a le même sens que bli. Comme en français, le passif utilisant være (être) donne une impression du passé, c'est-à-dire, l'action que l'on décrit est complète : leksene er gjort (les devoirs sont faits), ce qui signifie que les enfants ont fini les devoirs que leur professeur leur a donné. La forme utilisant bli (devenir) ou en nynorsk, également, verte (même sens) signifie que l'action a lieu au même temps : leksene blir gjort (les devoirs se font), ce qui signifie que les enfants sont en train de faire leurs devoirs, mais n'ont pas fini quand cette remarque a été fait.
Les pronoms personnels
bokmål | nynorsk | anglais | néerlandais | français | ||||||||||
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nominatif | accusatif | pronom réfléchi | nominatif | accusatif | pronom réfléchi | nominatif | accusatif | pronom réfléchi | nominatif | accusatif | pronom réfléchi | nominatif | accusatif | pronom réfléchi |
jeg | meg | meg | eg | meg | meg | I | me | myself | Ik | me | mijzelf | je | me | me |
du | deg | deg | du | deg | deg | You | you | yourself | je | jou | jouwzelf | tu | te | te |
han | ham | seg | han | han | seg | he | him | himself | hij | hem | hemzelf | il | le | se |
hun | henne | seg | ho | ho/henne | seg | she | her | herself | ze | haar | haarzelf | elle | la | se |
den | den | seg | han/ho | han/honom/ho/henne | seg | it | it | itself | het | het | zichzelf | il/elle | le/la | se |
det | det | seg | det | det | seg | it | it | itself | het | het | zichzelf | il/elle | le/la | se |
vi | oss | oss | vi/me | oss | oss | we | us | ourselves | we | ons | onszelve | nous | nous | nous |
dere | dere | dere | de | dykk | dykk | you | you | yourselves | jullie | jullie | jijzelve | vous | vous | vous |
de | dem | seg | dei | dei | seg | they | them | themselves | zij | ze | zijzelve | ils/elles | les | se |
En norvégien, la forme est la même pour le complément d'objet direct et le complément d'objet indirect, aussi pour la troisième personne (en français « lui/leur »). Le pronom den en bokmål s'utilise pour un nom qui est masculin ou féminin, mais qui n'est pas une personne, par exemple bok (livre), qui est féminin, ou mat (nourriture), qui est masculin, sont remplacés par den. En nynorsk, comme en français, on utilise les mêmes pronoms que l'on utilise pour une personne, donc, le livre (toujours féminin en norvégien) est ho (elle) et la nourriture (toujours masculin) est han (il). En bokmål, pour les animaux, les deux sont valables. Au fur et à mesure que l'on connaît l'animal, on va utiliser un pronom plus « personnel », c'est-à-dire han ou hun, selon le genre de l'animal spécifique dont on parle. C'est-à-dire, pour son cheval (hest, le genre du mot est masculin), on va utiliser le pronom personnel suivant le genre de ce cheval-ci. S'il s'agit d'un mâle, han, s'il s'agit d'une femelle hun.
Le vouvoiement est possible en norvégien, mais rare, usité par un besoin de déférence : normalement, on s'adresse à quelqu'un en le tutoyant. Pour vouvoyer, en bokmål, on utilise la troisième personne du pluriel (comme en allemand). En nynorsk, on utilise la deuxième personne du pluriel (comme en français). Dans les deux cas, pour indiquer la politesse, les pronoms s'écrivent avec une majuscule : hyggelig å møte Dem (enchanté de faire votre connaissance). Selon les règles de la cour, on ne vouvoie pas le roi. On s'adresse à lui et aux membres de sa famille à la troisième personne du singulier. Normalement ça se fait en utilisant leur titre, et les pronoms de la troisième personne du singulier pour éviter la répétition. « Hva synes Kongen om X/Kva tenkjer Kongen om X? » (Que pense le Roi de X ?).
Les noms et les articles
Le norvégien connaît trois genres : le féminin/masculin d’un côté, le neutre de l’autre. Jusqu’à une époque récente, on faisait encore la différence entre masculin et féminin ; mais, comme en danois, la tendance en bokmål est à la fusion des deux, et il est donc grammaticalement correct de mettre les noms féminins au masculin. Certains locuteurs en bokmål choisissent de les différencier. Ceci donne à leur langage un certain effet : leur langue écrite devient plus proche de la langue parlée, bien que certains la qualifient de plus rurale. On trouve ainsi parfois ei strand au lieu de en strand (« une plage »), mais on retrouve cette variante également dans la forme définie : stranda se rencontre autant que stranden (« la plage »). Enfin, certains mots sont exceptionnellement restés au féminin : c’est par exemple le cas de ei sild, « un hareng » ou encore ei lue, lua, « un bonnet » (mais ces mots-ci pourraient également être écrits au masculin).
Contrairement à ce qui se produit en allemand, les noms ne se déclinent pas en bokmål ; en revanche, leur terminaison peut varier selon leur genre et leur nombre.
De plus, l’article défini (singulier et pluriel) ainsi que l’article indéfini pluriel est postposé et enclitique (« collé » à la fin du substantif), comme en suédois: c’est cette disposition particulière qui produit un « effet de déclinaison » auprès du non-initié.
Exemples :
NB: en skog (une forêt) est masculin, mais ei seng (un lit) est féminin.
masculin | féminin | ||||||||||
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indéfini | défini | indéfini | défini | ||||||||
français | bokmål | nynorsk | français | bokmål | nynorsk | français | bokmål | nynorsk | français | bokmål | nynorsk |
une forêt | en skog | ein skog | la forêt | skogen | skogen | un lit | ei seng | ei seng | le lit | senga | senga/sengi |
des forêts | skoger | skogar | les forêts | skogene | skogane | des lits | senger | senger | les lits | sengene | sengene |
En bokmål, il est également possible de décliner les noms féminins au masculin. La différence va se voir seulement au singulier, car les formes plurielles en bokmål sont les mêmes pour un nom masculin et un nom féminin.
neutre | |||||
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indéfini | défini | ||||
français | bokmål | nynorsk | français | bokmål | nynorsk |
une table | et bord | eit bord | la table | bordet | bordet |
des tables | bord | bord | les tables | bordene | borda/bordi |
On voit qu'au pluriel, indéfini, le nom a la même forme qu'au singulier indéfini : La seule différence est qu'au pluriel, le nom ne prend pas d'article (quant à la forme singulier indéfini, il prend toujours un article). La forme du nynorsk au pluriel défini, « borda », est aussi valable en bokmål, mais est très peu utilisée.
Si un nom se termine avec un e inaccentué, le e tombe avant qu'on mette en place l'article défini ou pluriel. Un mot comme dame (femme) se décline: ei/en dame, dama/damen, damer, damene. Si un nom se termine avec un e accentué, l'article se met après le e, comme dans le mot bre (glacier) : en/ein bre, breen, breer/brear, breene/breane. Dans les mots d'origine étrangère qui s'écrivent avec un accent, l'accent tombe dans la déclination : en/ein idé (idée), idéen, idéer/idéar, idéene/idéane.
Les adjectifs démonstratifs sont toujours utilisés avec l'article défini, alors qu'en danois et en suédois, ils sont utilisés seuls.
bokmål | nynorsk | français | bokmål | nynorsk | français |
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den musen/den musa | den musa/den musi | cette souris/la souris-là | denne musen/denne musa | denne musa/denne musi | cette souris-ci |
den gutten | den guten | ce garçon/le garçon-là | denne gutten | denne guten | ce garçon-ci |
det huset | det huset | cette maison/la maison-là | dette huset | dette huset | cette maison-ci |
de musene | dei musene/dei mysene | ces souris/les souris-là | disse musene | desse musene/desse mysene | ces souris-ci |
de guttene | dei gutane | ces garçons/les garçons-là | disse guttene | desse gutane | ces garçons-ci |
de husene/de husa | dei husa/dei husi | ces maisons/les maisons-là | disse husene/disse husa | desse husa/desse husi | ces maisons-ci |
La forme sans l'article défini est vieillie, et donc on va la trouver dans les vieux textes. Il existe aujourd'hui une différence entre les formes sans et avec l'article défini : avec l'article défini, on parle d'un objet spécifique, mais sans l'article, on parle surtout d'une institution. « Den norske kirke » est l'Église de Norvège, l'église de l'État, or « den norske kirken » (ou également « den norske kirka ») est une église spécifique (un bâtiment) qui est norvégienne, par exemple l'église norvégienne à Paris.
La morphosyntaxe nominale du nynorsk
Du point de vue de la morphologie nominale, la principale différence entre bokmål et nynorsk tient au nombre de genres : alors que le bokmål tend à n’en conserver que deux, le nynorsk, lui, fonctionne toujours avec les trois genres (masculin - féminin - neutre).
D’un point de vue syntaxique, le nynorsk préfère la périphrase prépositionnelle au génitif saxon pour indiquer l’appartenance : on dira en nynorsk boka til Anna (« le livre d’Anne »), alors que le bokmål utilisera la tournure Annas bok. La forme Anna si bok (« Anna son livre ») se voit aussi.
Les adjectifs
Comme pour les noms, la distinction principale se fait entre le neutre et le genre masculin-féminin, et entre la forme indéfinie au singulier et la forme définie au singulier et la forme pluriel. Le neutre est marqué par un -t final, quant à la forme définie et la forme plurielle, elles sont marquées par un -e final.
L'adjectif stor (grand, seulement avec un rapport à la taille d'un objet) peut avoir les formes suivantes:
norvégien (bokmål) | norvégien (nynorsk) | français |
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en stor gutt | ein stor gut | un grand garçon |
ei/en stor jente | ei stor jente/jenta | une grande fille |
et stort hus | eit stort hus | une grande maison |
den store gutten | den store guten | le grand garçon |
den store jenten/jenta | den store jenta | la grande fille |
det store huset | det store huset | la grande maison |
store gutter | store gutar | des grands garçons |
store jenter | store jenter/jentor | des grandes filles |
store hus | store hus | des grandes maisons |
de store guttene | dei store gutane | les grands garçons |
de store jentene | dei store jentene/jentone | les grandes filles |
de store husene/husa | dei store husa/husi | les grandes maisons |
On voit que les noms définis, quand ils sont accompagnés par un adjectif, prennent deux articles : un avant l'adjectif, et un à la fin du nom. En suédois et en danois, on n'utilise qu'un seul article : celui avant l'adjectif. Le double article fait que, quand un nom est modifié par un adjectif, la distinction entre les articles le/la/les (fait par le suffixe) et les articles ce/cette/ces (fait par les articles avant les noms) n'existe plus.
Il n'y a qu'un seul[citation nécessaire] adjectif qui s'accorde au féminin, c'est l'adjectif liten (petit) ; il s'accorde selon le modèle suivant :
en liten gutt, ei lita jente, et lite hus; den lille gutten; små jenter; de små guttene.
La forme définie, singulier est la même pour les trois genres ; au pluriel, liten devient små (aussi la même forme pour les trois genres).
Les gentilés
Rares sont les villes qui déclinent en adjectifs les noms de leurs habitants, mais pour chaque ville et commune, il y a un nom que l'on peut utiliser en se référant à ses habitants. Un habitant d'Oslo est appelé Osloborger, et n'a pas d'autre traduction en français qu'habitant d'Oslo. À Bergen, le résident est le bergenser. À Tromsø vit un tromsøværing. Un originaire du comté du Trøndelag (chef-lieu Trondheim) est appelé un trønder (le dialecte qui y est parlé est le trøndersk). Une personne de Stavanger est un siddis, et une personne de Sandnes est un sandnesgauk.
Cela étant, on utilise ces noms pour les habitants des régions : sørlending, vestlending, et østlendig (habitant du sud, de l'ouest et de l'est), qui ont les adjectifs correspondants : sørlandsk, vestlandsk, et østlandsk. Pour la Norvège du nord, il n'y a pas un tel gentilé, suivant la logique, il devrait être nordlending avec l'adjectif nordlandsk, mais ceux-ci sont utilisés pour les ressortisants du Nordland.
Les pronoms et adverbes interrogatifs
On retrouve en bokmål et en nynorsk la même série de pronoms interrogatifs qu’en allemand et en anglais :
bokmål | nynorsk | traduction |
---|---|---|
Hva? | Kva? | Quoi ? |
Hvem? | Kven? | Qui ? |
Les adverbes interrogatifs suivent la formation des pronoms :
bokmål | nynorsk | traduction |
---|---|---|
Hvor? | Kvar? | Où ? |
Hvorfor? | Kvifor? | Pourquoi ? |
Hvordan? | Korleis? | Comment ? |
Sur le passage de la graphie Hv en bokmål à Kv en nynorsk : en islandais, la graphie Hv se prononce précisément [kv] : voir par exemple Sigur Rós, « Flugufrelsarinn » (dans Ágætis Byrjun).
Vocabulaire du bokmål
Pour un locuteur français, on peut distinguer trois strates principales dans le vocabulaire du bokmål :
- les mots d'origine germanique et/ou anglo-saxonne : par exemple le fameux tre, « arbre », clairement apparenté au tree anglais ; ou encore le verbe å like, « aimer, apprécier », parfait équivalent de l'anglais to like ; « sagesse » se dit visdom, comme wisdom en anglais… Les exemples de proximité entre le norvégien et l'anglais sont nombreux. Plus proches de l'allemand sont les noms terminés en -het, équivalent du suffixe germanique -heit : sikkerhet signifie « sûreté, sécurité », comme la Sicherheit allemande ; à l’hemmelighet (« secret ») norvégienne, correspond la Heimlichkeit allemande.
- les mots d'origine scandinave, que l'on retrouve en suédois et en danois, voire en islandais, mais pas dans les autres langues germaniques ; le nom donné à la fête de Noël, « Jul », en est un bon exemple. En fait, ce mot correspondait à la fête scandinave du solstice d’hiver (jól en norrois), sur laquelle est venue se greffer la fête de Noël au moment où l’ensemble de la péninsule a été christianisé. La fête de Noël tient son origine d'une très ancienne tradition finlandaise, où le personnage alors connu sous le nom de Nisse était au centre de la fête annuelle des enfants, et était représenté peu ou prou dans la tenue rouge et blanche que nous lui connaissons aujourd'hui.
- et les mots proprement norvégiens, finalement peu nombreux, bien qu'il en existe quelques-uns.
Comme toutes les langues européennes, le bokmål a également emprunté de nombreux termes au vocabulaire « international », ceux des pays d’Europe occidentale des XIXe et XXe siècles.
On retrouve aussi quelques mots clairement empruntés au français, quoique pas toujours reconnaissables au premier abord à cause des modifications orthographiques du XXe siècle, dont le but était d'avoir une orthographe très proche de la prononciation norvégienne:
- en sjåfør, c’est « un chauffeur ». (conducteur de taxi, par exemple) (La graphie sj correspond au « ch » français)
- en sjeselong, c'est non pas une « chaise longue », mais un fauteuil Récamier, une méridienne
- pommes frites peut être lu sur l'enseigne de quelques vendeurs ambulants. Prononcer pomèss fritèss pour être compris
- on peut parfois lire chaussé deformé sous des panneaux de signalisation de certaines voies isolées
- à la poste, on peut expédier un pli en rekommandé, réminiscence de la langue française comme langue officielle de l'Union Postale Universelle, dont le siège est installé en Suisse romande
Le norvégien et les autres langues scandinaves
Du fait de leur origine commune, le norvégien, le danois et le suédois sont restés assez proches et un Norvégien comprendra facilement les deux langues-sœurs à l'écrit ; à l’oral, certaines différences de prononciation peuvent néanmoins entraver la compréhension tant que l'on ne les connait pas. En pratique, il arrive régulièrement qu'un Norvégien et un Suédois, ou un Norvégien et un Danois, discutent ensemble en parlant chacun leur langue et se comprennent à peu près correctement.
L'intercompréhension entre Norvégiens et Islandais est en revanche plus limitée : si les Norvégiens cultivés saisissent grosso modo le sens d'un texte écrit en islandais, la langue orale leur est aussi étrangère que l'ancien français du XIIIe siècle l'est à un Français d'aujourd’hui. Cela tient au fait que linguistiquement parlant, l'islandais est toujours resté très proche du norrois médiéval.
Un pidgin de la région frontière entre la Norvège et la Russie, le russenorsk, fut pratiqué aux XVIIIe et XIXe siècles. C'était un mélange d'éléments norvégiens et russes, créé par des marchands et des chasseurs à la baleine provenant de la Norvège du nord et de la péninsule russe de Kola. Le manque d'une langue commune força la création d'un outil minimal de communication. Le russenorsk avait une grammaire rudimentaire et un vocabulaire assez limité, composé pour la plupart des mots essentiels pour le commerce et la pêche arctique.
Exemples
Vocabulaire
Français | Norvégien bokmål | Prononciation française |
---|---|---|
terre | jord | iour |
ciel | himmel | 'himèl |
eau | vann | van' |
feu | brann | bran' |
homme | mann | man' |
femme | kvinne | kviné |
manger | spise | spisé |
boire | drikke | dri-ke |
grand | stor | stour |
petit | liten | liteun |
nuit | natt | natte |
jour | dag | dague |
Exemples littéraires
- Riksmål
- Jeg gik ind gjennem skogen, jeg begyndte å røres til tårer og var henrykt, jeg sa hele tiden: Gud i himlen at jeg skulde komme hit igjen ! Knut Hamsun, Under høststjærnen, 1906
- (Je pénétrai dans la forêt, je commençai à être ému aux larmes et plein de ravissement, je ne cessais de répéter : Dieu du ciel, fais que je puisse revenir ici !) Knut Hamsun, Sous l’étoile d’automne, 1906
- Bokmål
- Jeg skal fortelle deg noe du ikke vet. Minst to tredjeparter av de som gifter seg ødelegger sitt og motpartens liv. Arthur Omre, Hun, den første; 1957
- (Je vais te dire quelque chose que tu ne sais pas. Au moins les deux tiers de ceux qui se marient détruisent leur vie et celle de leur partenaire.) Arthur Omre, Elle, la première, 1957
- Nynorsk
- Eg blir reddare kvar gong, trur eg, for det blir farlegare kvar gong. Hege sit i kjøkkenet og er ikkje det minste redd. Ikkje redd noken ting. Tarjei Vesaas, Fuglane, 1957
- (J’ai à chaque fois plus peur, je crois, car c’est chaque fois plus dangereux. Hege est assise dans la cuisine et n’a pas peur du tout. Elle n’a peur de rien.) Tarjei Vesaas, Les oiseaux, 1957
Notes et références
- ↑ Rapport 2011 du Conseil de la langue norvégienne, page 2.
- ↑ code générique
- ↑
Voir aussi
Articles connexes
- linguistique
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- langues indo-européennes
- langues germaniques
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- langues scandinaves occidentales
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Liens externes
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