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Diversité culturelle

Diversité culturelle

La diversité culturelle est la constatation de l'existence de différentes cultures, nécessaire comme la biodiversité est la constatation de l'existence de la diversité biologique dans la nature[1].

Elle est souvent associée à la diversité linguistique, qu'elle englobe.

Transformation d'un fait en concept

Pour certains anthropologues et sociologues, c'est un concept servant à décrire l'existence de différentes cultures au sein d'une société, en fait à l'intérieur d'un État-nation. L'acceptation de la diversité culturelle, ou tolérance se matérialise pendant les phases de croissance économique, en cas de crise, la différence culturelle, concurrentielle, devient indésirable et intolérable par les tenants du centralisme et du pouvoir de ce même État traduisant un rapport de domination, au nom de ses « valeurs suprêmes », c’est-à-dire une idéologie.

Diversité culturelle contre l'uniformité culturelle

Diversité culturelle et patrimoine culturel

La Conférence des Ministres francophones de la Culture qui s'est tenue à Cotonou en 2001 a défendu vigoureusement la diversité culturelle. La déclaration de Cotonou du 15 juin 2001 affirme que « la diversité culturelle constitue l'un des enjeux majeurs du XXIe siècle »[2].

L'UNESCO a pris parti pour une « Civilisation Mondiale Multi-Culturelle ».

La déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle de 2001 est considérée comme un instrument normatif reconnaissant, pour la première fois, la diversité culturelle comme « héritage commun de l'humanité » et considérant sa sauvegarde comme étant un impératif concret et éthique inséparable du respect de la dignité humaine[3].

La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ratifiée au 17 octobre 2003[réf. nécessaire] par 78 États précise :

« Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. »

La diversité culturelle a été reprise également par la déclaration de Montréal de 2007, ainsi que par l'Union européenne.

L'idée d'une société mondiale multi-culturelle recouvre plusieurs idées, qui ne sont pas exclusives. Voir multiculturalisme.

En plus de la langue, la diversité peut aussi inclure la religion ou la coutume traditionnelle.

Défense ou promotion de la diversité culturelle

La « défense de la diversité culturelle » peut prendre plusieurs acceptions :

  • un rééquilibrage à obtenir : ainsi, l'idée de défense de la diversité culturelle passe par la promotion d'actions en faveur de « minorités culturelles » défavorisées ;
  • dans d'autres cas, on parle de « protection culturelle », ce qui renvoie au concept d'« exception culturelle », qui est parfois utilisé en France sous le titre « exception (culturelle) française » (voir plus bas). Cela fait le lien entre la vision sociale de la culture et la vision commerciale de sa diffusion. L'exception culturelle met en avant une spécificité des productions et services culturels, spécificité reconnue entre autres par l'Union européenne dans sa Déclaration sur la diversité culturelle. Dans cette optique, l'objectif est de défendre, contre ce qui est vu comme une « marchandisation » jugée néfaste, ce qui incarne une culture, en soutenant son développement (par des subventions, par des opérations de promotion) ; on parle aussi, dans le cas français notamment, de protectionnisme culturel.

A l’échelle locale, l’Agenda 21 de la culture, premier document à vocation mondiale qui prend le pari d’établir les bases d’un engagement des villes et des gouvernements locaux en faveur du développement culturel, soutient les autorités locales qui s’engagent pour la diversité culturelle.

Uniformité culturelle et uniformisation culturelle

La diversité culturelle est présentée comme l'antithèse de l'« uniformité culturelle » qui, elle, n'existe pas dans les faits.

Par contre, l'« uniformisation » est le processus actuel, déjà enclenché semble-t-il, qui mènerait vers cette uniformité que certains redoutent.

En effet, certains (ainsi l'Unesco) craignent cette hypothèse d'une évolution vers l'uniformisation culturelle. Pour appuyer cette thèse ils mettent en exergue divers aspects :

  • la disparition de nombreuses langues et dialectes, ce qui concerne par exemple les langues de France, sans statut ni protection légale (basque, breton, corse, occitan, catalan, alsacien, flamand, poitevin, saintongeais, etc.) ;
  • l'inquiétude de populations quant à la sauvegarde de leurs traditions comme en Nouvelle-Zélande, régions côtières en Australie, en Amérique du Nord, pays d'Amérique centrale, DOM-TOM français) ;
  • l'augmentation de la prééminence culturelle des États-Unis
    • par la diffusion de ses produits cinématographiques, télévisuels, musicaux,
    • enseignes commerciales en anglais,
    • produits vestimentaires et nutritionnels promus dans les réalisations audiovisuelles,
    • la consommation de produits quasi standardisés sur la planète (pizza, restaurants de fast-food, etc.).

Diversité culturelle et francophonie

La diversité culturelle est partie intégrante de la francophonie, puisque la quasi-totalité des pays qui composent l'espace francophone sont multilingues. Dans les pays d'Afrique francophone notamment, le français, perçu comme langue de culture[4], cohabite avec les langues régionales. D'autre part, la langue française est, avec l'anglais, l'une des deux seules langues parlées sur les cinq continents.

Ces raisons ont poussé les responsables de la Francophonie à inclure la diversité culturelle dans les missions de l'Organisation internationale de la francophonie en 2004. La déclaration de Ouagadougou (27 novembre 2004), définissant la Francophonie comme un « espace solidaire pour un développement durable », s'attache à ce que le développement soit « attentif à la diversité culturelle et linguistique »[5].

Un cas concret et exemplaire de diversité culturelle est vécu à l'université Senghor, créée à Alexandrie en 1990, comme l'un des quatre opérateurs directs de la Francophonie[6]. Cette université accueille des étudiants de multiples horizons, et délivre un enseignement dans des disciplines diversifiées.

France

La diversité culturelle en France peut avoir deux significations distinctes. Elle peut être promue comme un rempart contre une uniformité culturelle excessive selon le modèle anglo-saxon. Elle peut aussi recouvrir une diversité culturelle régionale, par la défense de dialectes et de patrimoines régionaux (diversité "interne").

L’échec du modèle d’assimilation culturelle en cours pendant les Trente Glorieuses a conduit à reconnaître aux enfants d’immigrés une intégration culturelle laissant la place, s’ils le désirent, au maintien d’une partie de leur culture d’origine dès lors qu’elle est compatible avec les valeurs de la République.

Diversité culturelle interne

La diversité culturelle est un principe défendu par la France (notamment sous la présidence Chirac) au niveau international.

Cependant, sur le plan interne, la politique française a consisté, sous la IIIe République, à abolir la diversité culturelle (cf Politique linguistique de la France) au nom d'une vision de l'universalisme républicain contesté aujourd'hui.

Malgré la loi Deixonne en 1951, la Ve République reste insensible à la question et ne fait rien pour conserver les langues historiquement parlées sur son territoire, qui n'ont guère d'accès ni à l'éducation ni aux médias.

Dans le domaine juridique, la ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires n'a pas abouti au Parlement. Les mesures constitutionnelles de protection des langues régionales ou minoritaires sont refusées.

Diversité culturelle internationale

Sur le plan international, on a souvent parlé d'exception culturelle française. L'historien Philippe Poirrier montre combien, depuis le début des années 1990, la notion d'exception culturelle, devenue diversité culturelle, s'est imposée comme nouveau paradigme de la politique culturelle française. Notons également que le juriste Serge Regourd souligne les limites d'une notion trop souple pour permettre de véritablement sauvegarder le modèle français de politique culturelle face au néolibéralisme et aux industries culturelles.

Belgique

On a parlé d'oppression culturelle à propos de la situation qui était celle des flamands au début du XXe siècle (par exemple, jusqu'en 1930, la seule langue d'enseignement à l'université était le français).

États-Unis

En fait, la notion de "diversité culturelle" a été sinon inventée, du moins approfondie, et généralisée, aux États-Unis, dès les années 1970, notamment par la décision de la Cour Suprême en 1978 (décision Bakke) puis par les lois sur la culture de Jimmy Carter, en 1980[7]. Certes, la culture est le premier poste d'exploitation des États-Unis en 2004 mais ils favorisent fortement la diversité interne, du fait de leurs minorités (30 millions d'Hispaniques, 25 millions de Noirs, 12 millions d'Asian-Américains etc.). La diversité culturelle est donc surtout à l'intérieur des États-Unis où toute langue, croyance, forme d'expression et de vie est non seulement possible, légale, mais encore protégée par la Constitution.

Les États-Unis peuvent donc tout à la fois défendre la diversité culturelle chez eux et lutter contre la diversité culturelle à l'étranger, et donc refuser de signer la Convention pour la Diversité culturelle mise en place par l'Unesco par souci de protéger leurs industries culturelles, qu'ils veulent voir réglementer par l'OMC. En même temps, ils peuvent encourager cette diversité culturelle interne, sur une base ethnico-raciale essentiellement. C'est tout le paradoxe de l'Amérique, mais aussi de la France, qui fait exactement l'inverse : défense de la diversité interne et refus de la diversité culturelle externe aux États-Unis ; défense de la diversité culturelle externe et refus de la diversité interne, en France[8]. Paradoxe des rapports franco-américains[9].

Maroc

Au Maroc, le débat sur l’exception et la diversité culturelle, né au cours des négociations de l’Uruguay Round, a été vécu d’une manière toute virtuelle par le monde culturel et artistique marocain, qui ne manquait de manifester une solidarité de principe vis-à-vis des positions défendues par la France et le Canada en la matière. Jusqu’à ce que la question, de lointain débat d’idées, ne s’invite au Maroc en prenant en quelques semaines une tournure plus concrète pour les diplomates et les acteurs culturels marocains à l’occasion des négociations pour l’établissement d’un accord de libre échange entre le Maroc et les États-Unis (L’accord est consultable sur les sites suivants : 1. , site du ministère marocain des affaires étrangères (en français et en anglais) ; 2. , site de l’Office of the United States Trade Representative (en anglais) ; 3. (en français et en anglais).).

Le Maroc a eu à exprimer, dès le milieu des années 1990, au sein de différents forums internationaux, une position constante en faveur de la diversité culturelle et, d’une manière plus générale, pour la nécessité de la non subordination des industries et culturelles et artistiques aux lois du marché. Ainsi à l’OMC, le ministre marocain du Commerce avait proclamé devant la 3e Conférence ministérielle, tenue à Seattle en 1999, que le Maroc était favorable au concept de la diversité culturelle et qu’il n’était pas « souhaitable de traiter la culture comme une simple marchandise ni de l’abandonner à la logique uniformatrice du marché au sein de l’OMC »( Cf. Déclaration faite par Alami Tazi, ministre marocain du Commerce et de l’Industrie le 1er décembre 1999 devant la 3e Conférence ministérielle de l’OMC, tenue à Seattle, référencée WT/MIN(99)/ST/29, (99-5227). ).

Les négociations entre le Maroc et les États-Unis d’Amérique en vue de la mise en place d’une zone de libre-échange, entamées en 2003 et conclues le 2 mars 2004 à Washington, ont provoqué la naissance d’une coalition pour la diversité culturelle marocaine. Avouant son ignorance des termes de la négociation, la coalition a tenu pour responsable les pouvoirs publics qui ont entouré ces négociations d’un black out total. La coalition ne dénonçait pas tant l’accord, ni la culture américaine, mais affirme militer pour « protéger notre identité parmi d’autres identités distinctes » et garantir la pérennisation de « l’appui moral et financier de l’Etat au développement du bien culturel au Maroc ».

L’accord n’aborde pas de front la question de la diversité culturelle et le terme « culture » y est absent. La partie marocaine a émis des réserves relatives à des dispositions contenues dans le chapitre 11 sur « le commerce transfrontalier des services ». Elles concernent plusieurs domaines parmi lesquels : l’enseignement privé, les industries culturelles et la communication (services de sondage ; services de distribution par opérateurs de services par câble et de fournisseurs de services par satellite). S’agissant des « activités culturelles », le Maroc se réserve le droit d’accorder « un traitement différencié » à des pays en vertu d’accords internationaux déjà signés ou à venir. Par ailleurs, il est précisé que les subventions accordées par le Maroc en soutien aux activités culturelles « ne sont pas sujettes à cet accord ». S’agissant de politique culturelle, l’accord avec les États-Unis prend acte de la politique marocaine et des engagements internationaux du Maroc en la matière.(Cf. Mohamed Othman Benjelloun, « La question de la diversité culturelle à l’aune de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les États-Unis », colloque "Développement durable : leçons et perspectives", Organisé par l’Organisation internationale de la francophonie, 1-4 juin 2004, Ouagadougou, Burkina Faso, , .)

Références

  1. La déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle, article 1
  2. Déclaration de Cotonou (15 juin 2001)
  3. Voir le site de l'Unesco
  4. Léopold Sédar Senghor, Le français langue de culture, revue Esprit, n° 311, novembre 1962, p. 844
  5. Déclaration de Ouagadougou
  6. La diversité culturelle en Francophonie : le cas de l'université Senghor d'Alexandrie, professeur Fernand Texier, Recteur de l’Université Senghor
  7. Voir sur ce sujet les arguments décisifs de Frédéric Martel dans son livre De la Culture en Amérique, Gallimard, 2006, chapitre 11, pp. 454-513
  8. Voir la manière dont les cultures des Français issus de l'immigration sont peu soutenues par le ministère de la culture ; voir la question des langues régionales, des cultures locale peu valorisées
  9. Voir Frédéric Martel, De la Culture en Amérique, Gallimard, 2006, chapitre 11, pp. 454-513

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Culture et patrimoine

Déclarations sur la diversité culturelle

Autres notions associées à la diversité

Autres

  • Ethnocide génocide culturel
  • Marchandisation
  • Accord Blum-Byrnes

Liens externes

  • Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, UNESCO, 2005
  • Déclaration universelle sur la diversité culturelle, UNESCO, 2001
  • Coalition pour la diversité culturelle
  • Le portail de la diversité culturelle
  • Portail de la culture
  • Portail de la philosophie
  • Portail de la politique
  • Portail de la société
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