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Compagnie néerlandaise des Indes occidentales

Compagnie néerlandaise des Indes occidentales

Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (Geoctroyeerde West-Indische Compagnie)
Description de cette image, également commentée ci-après

Drapeau de la Compagnie

Création Brevets délivrés une première fois le , une recréation en 1675, un an après sa première disparition.
Dates clés 1621, 1654, 1664, 1674, puis de 1675 à 1792.
Disparition Première destitution en 1674, disparition définitive en 1792.
Personnages clés Les Heren XIX, dirigeants de la compagnie.
Forme juridique Société marchande
Action Création de postes de traite, des comptoirs et des forts, lutte contre les vaisseaux étrangers, notamment espagnols, portugais, mais aussi anglais et contre la concurrence chinoise, commerce.
Siège social  West-Indische Huis
Plantage
Amsterdam
 Pays-Bas, West-Indische Pakhuis
Rapenburg
Amsterdam
 Pays-Bas (Pays-Bas)
Activité Commerce de fourrures, d'or, de sucre, de tabac, de cacao, d'esclaves, d'ivoire et de divers produits américains et africains.
Produits Fourrures, esclaves, or, cacao, sucre, tabac, ivoire, etc
Société mère Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
Sociétés sœurs Compagnie néerlandaise des Indes orientales (Vereenigde Oost-Indische Compagnie).
Effectif Près de 1 000 navires et 10 000 hommes travaillaient pour le compte de la WIC.
Chiffre d’affaires On estime que les WIC ont rapporté près de 500 000 florins aux Provinces-Unies, mais ce chiffre est très approximatif.

La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (en néerlandais : Geoctroyeerde Westindische Compagnie ou GWC) était une société de marchands néerlandais.

Histoire

Le siège de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales à Amsterdam en 1655

Le , la République des Provinces-Unies lui octroie, par une charte, le monopole du commerce à destination de l'ouest. Les zones concernées englobaient l'Afrique de l'Ouest (entre le tropique du Cancer et le cap de Bonne-Espérance), et l'Amérique, incluant l'océan Pacifique et la partie orientale de la Nouvelle-Guinée. La charte prévoyait explicitement de mettre un terme à la concurrence entre les différents comptoirs commerciaux existant. La compagnie devint l'acteur majeur de la colonisation néerlandaise de l'Amérique.

La WIC était organisée de façon similaire à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC), qui disposait du monopole pour l'Asie depuis 1602, si ce n'est que la WIC ne pouvait mener des actions militaires sans l'approbation du gouvernement. La compagnie possédait cinq bureaux, appelés chambres (Kamers), à Amsterdam, Middelburg, Rotterdam, Hoorn et Groningen, celles d'Amsterdam et de Middelburg étant les plus importantes. Le conseil d'administration comptait 19 membres, connus sous le nom de Heeren XIX.

La compagnie connut au début une bonne réussite. Entre 1620 et 1640, de nombreuses colonies et comptoirs de commerces furent implantés avec succès. Il y avait tout d'abord les Nouvelle-Néerlande, qui couvrait en Amérique du Nord une partie des États actuels du Connecticut, Delaware, New Jersey et New York. D'autres implantations virent le jour dans les Antilles néerlandaises, d'autres îles des Caraïbes ainsi que le Guyana et le Suriname.

En 1630, les Néerlandais enlèvent aux Portugais la région de Pernambuco, en prenant progressivement les villes de Recife, Natal et Salvador au Brésil, afin de s'assurer une partie de leur production sucrière. Recife devient la capitale de la colonie sous le de « Mauritsstaad », fondée par le gouverneur Johan Maurits van Nassau-Siegen.

En Afrique, la compagnie s'empare du fort portugais d'Elmina sur la Côte d'Or (actuel Ghana) en 1667 et fonde de nouveaux comptoirs en Angola qui ont été pendant plusieurs siècles parmi les principaux centre d'exportation d'esclaves.

Un autre des succès de la Compagnie est la capture d'une flotte espagnole chargée d'argent, qui rapportait sa cargaison du Nouveau Monde en Europe, par Piet Hein en 1628 - la piraterie constituait l'un des objectifs avoués de la WIC.

Le bâtiment aujourd'hui

En Amérique, la fourrure (au nord) et le sucre (au sud), constituaient le gros des marchandises, tandis que l'Afrique fournissait de l'or, de l'ivoire et des esclaves - la plupart étant principalement destinés à travailler dans les plantations des Antilles et du Surinam.

L'épreuve du Brésil entre 1630 et 1654

En Europe, les prix du sucre sont tirés par une forte demande. La Compagnie décida de réinvestir au Brésil les 11 millions de florins retirés de la Bataille de la baie de Matanzas contre les galions espagnols en 1628. Portugais, le Brésil est alors espagnol aussi et l'Espagne est la principale ennemie de la Hollande, son ex-suzeraine, depuis la guerre de Trente Ans (1618-1648). Priver l'Espagne du sucre brésilien, c'est l'affaiblir. Le Brésil conquis en 1635, la compagnie va commencer à importer des esclaves, trafic jusque là interdit en Hollande, mais qui vient d'être légalisé par la Barbade, avec le décret de 1636 sur l'esclavage à vie.

En janvier 1630, les navires hollandais cinglent vers la côte brésilienne, mais il leur faut cinq ans pour achever la conquête, au prix de la destruction d'une large partie des moulins à sucre par les Hollandais, dont un bon tiers se replient dans le sud[1], selon le constat du chef de l'armée hollandaise, le polonais Christophe Arciszewski[2]. En 1635, les Hollandais décident de mettre en place leur propre système de traite négrière, une partie des planteurs portugais acceptant de coopérer avec eux.

L'armistice ne fut signé qu'en 1641 entre la Hollande et le Portugal, qui venait de secouer le joug de l'Espagne. Mais les habitants du Maragnon se soulèvent dès 1642, et tous les Brésiliens en font autant en 1645, année où Fernandès Vieira gagna deux batailles importantes[3].

Entre 1636, les esclaves revendus par des bateaux hollandais sur le marché brésilien étaient tous vendus à crédit mais à partir de 1644 et 1645, la proportion d'esclaves vendus passe à respectivement 78 % et 100 %, reflet de l'appréhension des Portugais, qui sentent que le Brésil risque de leur échapper[4] très prochainement[5].

Cependant, le succès s'essouffla rapidement. Les Portugais reprirent le Brésil aux Néerlandais en 1654, après une longue guerre qui commença dès 1640 lorsque le départ de Johan Maurits van Nassau-Siegen entraîna la désolidarisation des planteurs portugais qu'il avait réussi à rallier grâce à politique de tolérance. Le départ de Johan Maurits van Nassau-Siegen a aussi coïncidé avec le développement d'une concurrence dans les Antilles, où l'histoire de la Barbade se confond alors avec l'histoire de la culture du sucre.

La Nouvelle-Néerlande perdue en 1664, puis Cayenne abandonnée aux Français

Ensuite, beaucoup d'autres comptoirs hollandais furent détruits ou tombèrent entre les mains d'autres puissances coloniales. La Nouvelle-Néerlande ne connut pas un sort meilleur. Rivale de la Nouvelle-Angleterre, elle finit par être envahie par les troupes anglaises en 1664, et échangés contre le Suriname. D'autre part, la politique pratiquée par la compagnie, qui accordait au directeur des implantations un pouvoir exagéré, n'incitait pas les colons à venir s'installer.

Après s'être endettée durant plusieurs années, la WIC originale cessa son activité en 1674, l'année de la création de la Compagnie du Sénégal par les Français, un an près la fondation de la Royal African Company par les Anglais. Une nouvelle société fut formée. Le piratage fut abandonné, et les activités se recentrèrent sur la gestion des colonies restantes au Surinam et aux Antilles.

Après que les Britanniques se furent emparés du Surinam durant les années 1780, la compagnie connut de nouvelles difficultés. Le gouvernement des Provinces-Unies, en 1791, racheta son fonds de commerce et plaça les territoires sous son administration directe.

Notes et références

  1. Les Pays-Bas et la traite des Noirs, par P. C. Emmer,Mireille Cohendy, page 35
  2. http://books.google.fr/books?id=NbgCwVWd8qkC&printsec=frontcover&dq=Les+Pays-Bas+et+la+traite+des+Noirs,+par+P.+C.+Emmer+et+Mireille+Cohendy&source=bl&ots=iL-eWzQeJE&sig=aMUmIQObGDoWgHi-ZYfafo-qj60&hl=fr&ei=2ejSS_22BOiiOPDDtewN&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
  3. http://www.cosmovisions.com/ChronoBresil16.htm
  4. British Capitalism and Caribbean Slavery: The Legacy of Eric Williams, par Barbara Lewis Solow et Stanley L. Engerman, page 45
  5. http://books.google.fr/books?id=38XY-cvqh30C&pg=PA43&dq=barbados+1636+SLAVE&hl=fr&ei=YhTUS8fUEMmgOOOmlOQN&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CDUQ6AEwAQ#v=onepage&q=barbados%201636%20SLAVE&f=false

Voir aussi

Bibliographie

  • Van den Boogaart and Emmer, The Dutch Participation in the Atlantic Slave Trade, 1596-1650.

Articles connexes

  • Compagnie hollandaise des Indes orientales
  • Compagnie anglaise des Indes orientales
  • Compagnie française des Indes orientales
  • Compagnie d'Ostende

Lien externe

  • (pt) télécopie du 15 WIC-livres sur les événements au Brésil au cours du XVIIe siècle
  • (fr) (nl) "Conditions telles que Créées par leurs seigneurs bourgmestres d'Amsterdam", 1656
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