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Animisme

Animisme

Habillement de Corvus albus lors d'un combat de lutte sénégalaise (Dakar).

L’animisme (du latin animus, originairement esprit, puis âme) est la croyance en une âme, une force vitale, animant les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en les génies protecteurs[1].

Ces âmes ou ces esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités animales, peuvent agir sur le monde tangible, de manière bénéfique ou non. Il convient donc de leur vouer un culte[2]. Ainsi défini, comme "croyance à l'âme et à une vie future et, corrélativement, croyance à des divinités directrices et des esprits subordonnés"[3], l'animisme peut caractériser des sociétés extrêmement diverses, situées sur tous les continents.

À moins d'être redéfini dans le champ de l'anthropologie, par exemple à la manière de Philippe Descola, ou limité à un processus psychique, par exemple dans la psychanalyse ou dans la conception piagétienne, l'objet "animisme" ne correspond à aucune réalité religieuse se revendiquant comme telle. Il n'est qu'un objet créé historiquement pour distinguer des croyances et des pratiques n'entrant pas dans le cadre des paradigmes des religions dites universalistes.

Origine et usage du terme

Médecine du XVIIIe siècle

Le médecin allemand Georg Stahl est à l’origine (Theoria medica vera, 1707)[4] d’une théorie médicale appelée animisme, opposée au mécanisme et au vitalisme ; pour résumer à l’extrême, il s’agissait d’expliquer que l’âme avait une influence directe sur la santé. Une seule et même âme est à la fois principe de vie et principe de pensée.

L'animisme (Stahl) s'oppose au mécanisme (Démocrite, Descartes, Cabanis, Le Dantec) et se différencie du vitalisme (Platon, Paracelse, Paul-Joseph Barthez, Félix Ravaisson, Bergson, H. Driesch). L'animiste ne se contente pas de subordonner la matière à la vie, mais, qui plus est, il soumet la vie à la pensée. Les philosophes d'inspirations vitalistes considèrent au contraire l'activité intellectuelle comme fondamentalement subordonnée à la "vie".

Edward Tylor, le pionnier

Edward Burnett Tylor (1832 - 1917) est le premier sociologue à avoir établi une théorie sur l’animisme, dans Primitive Culture (1871). Il fonde son analyse sur le sentiment, pour lui général dans les sociétés qu’il qualifiait alors de « primitives », que l’âme était distincte du corps car, lors des rêves, le dormeur semble atteindre un monde différent de celui où se trouve son corps.

C’est cette expérience qui aurait fondé la notion d’« âme ».

Par analogie et extension, des âmes auraient ainsi été prêtées (attribuées) à l’ensemble des éléments de la nature[5]. Pour Tylor, l’animisme représentait le premier stade de religiosité humaine, celui des sociétés les plus primitives, et il devait être suivi par le fétichisme, puis le polythéisme et enfin, par le monothéisme, qui caractérisait la religion de sa propre société[6].

La théorie de Tylor sur l’animisme eut un énorme succès. Le terme fut ensuite beaucoup repris, discuté et critiqué.

Les anthropologues ont notamment reproché à Tylor sa perspective évolutionniste (comme si toutes les sociétés devaient évoluer de la même manière vers un même but), sa perspective psychologique (il est difficile d’expliquer une notion telle que l’âme par une simple référence à une expérience de dormeur – ou alors, cette notion devrait prendre un sens identique dans toutes les sociétés, ce qui n’est pas le cas), ainsi que le caractère imprécis du terme animisme (tous les éléments de la nature ne sont pas partout perçus comme ayant une âme, attribuer un esprit ou une âme à un élément n’est pas la même chose, etc.).

Évolution vernaculaire du terme

En dehors de quelques anthropologues qui reprennent ce terme dans leur analyse en lui donnant une signification précise (tel Philippe Descola), le terme d’animisme n’est plus employé que de manière très vague, pour finalement désigner toutes les religions qui ne sont pas universalistes (c’est-à-dire les religions de la conversion, telles le christianisme, l’islam ou qui ne sont pas des religions de grands pays-civilisations (les religions chinoises, indiennes, etc.). Il est alors pris comme synonyme de « religion traditionnelle » (un terme qui ne signifie rien, en soi), ou d’autres termes à l’usage tout aussi vague, tels que le chamanisme. En réalité la difficulté de définir clairement ces termes et circonvenir leur périmètre respectif procède essentiellement de leur éloignement des modes de pensées des sociétés modernes, issus d'une représentation du monde radicalement différente, que Philippe Descola qualifie de naturaliste.

Introduit à la fin du XIXe siècle par l'anthropologue britannique Edward Burnett Tylor pour désigner les religions des sociétés qu'il nomme « primitives » (Primitive Culture, 1871), le concept a connu un indéniable succès jusque dans les premières décennies du XXe siècle, devenant « l'un des termes de référence majeurs de l'histoire de l'ethnologie religieuse »[7]. Cette ambitieuse tentative d'explication globale des croyances religieuses – une « doctrine de l'âme » – a perdu une large part de sa validité aujourd'hui et les travaux contemporains s'en écartent, notamment ceux de l'anthropologue français Philippe Descola qui ne voit pas dans l'animisme une religion, mais plutôt « une manière de concevoir le monde, et de l'organiser »[8].

Le terme lui-même, souvent entaché de connotations colonialistes[9], du moins perçues comme péjoratives[10], est employé avec circonspection, parfois remplacé par des expressions telles que « croyances populaires », « croyances indigènes », « religions traditionnelles ». Par défaut ou par commodité, il est désormais utilisé dans le langage courant ou dans les statistiques, comme un mot fourre-tout désignant généralement l'ensemble de ce qui, ne relevant pas des grandes religions théistes s'appuyant sur des textes sacrés (christianisme, islam, bouddhisme…), est transmis par des traditions orales[11].


Philippe Descola

Parmi les anthropologues contemporains, Philippe Descola, dans une vision globalisante voire universaliste, a redéfini l'animisme dans un ouvrage remarqué, Par-delà nature et culture (2005). Il se place pour cela dans la situation de l'Homme s'identifiant au monde suivant deux perspectives complémentaires : celle de son « intériorité » et celle de sa « physicalité » vis-à-vis des autres, humains et non humains.

L'animisme correspondrait à la perception d'une identité commune des intériorités des existants, humains et non humains, et à celle d'une identité distincte entre leurs physicalités. L'anthropologue décrit les trois autres « ontologies » qui suivent la perception d'une fusion ou d'une rupture entre intériorité et physicalité, et qui se nomment totémisme, analogisme et naturalisme ; les quatre modes ({identité/rupture} * {intériorité/physicalité}) réunis auraient une vocation universelle, tout en revêtant diverses formes de cohabitation ou de dominance suivant les cultures (qu'elles soient archaïques, traditionnelles ou modernes).

Antoine Fratini

Dans son œuvre Psiche e Natura, fondamenti dell’approccio psicoanimistico[12], le psychanalyste Antoine Fratini attire l’attention sur l’omniprésence des références au monde naturel des grands symboles de l’inconscient collectif : la Montagne et le Fleuve sacrés, l’Arbre philosophique, le Lapis des alchimistes, la Mer, la Grotte, le Serpent etc., qui prouverait l’existence d’un « inconscient animiste » comme reflet de l’animisme originaire. Cet inconscient serait lié donc à la Nature non seulement par projection, mais aussi par la voie du symbole et rendrait la psyché inséparable du monde de la Nature. Fratini parle aussi d’une « approche psycho-animiste » qui consiste par exemple à faire les séances d’analyse dans des lieux naturels afin de favoriser l’évocation de l’inconscient animiste, et à puiser à la source de la sagesse des traditions animistes pour interpréter certains songes et symptômes.

Animisme et religions

La théorie traditionnelle oppose habituellement[réf. nécessaire] l'animisme et le chamanisme, qui prennent source dans les mêmes principes de vie, aux religions, que celles-ci soient terrestres (bouddhisme, fétichisme, polythéisme) ou du ciel (hindouisme, islam, christianisme, judaïsme). En réalité toutes les religions reconnaissent l'existence de ces forces occultes, que certains appellent, esprits, ou démons, ou djinns, ou anges, etc, que ces entités soient considérées bénéfiques ou maléfiques. Les trois grandes religions monothéistes recèlent en leur sein plusieurs théories sur ces êtres de différentes formes. Chez les animistes, ces notions sont primitives car elles concernent des êtres simples : la pierre, le vent, le rocher, le sable, l'eau, la feuille et les éléments comme le feu. On retrouve du reste à la base de toutes les religions (si l'on excepte les religions purement monothéistes) structurées ces éléments transfigurés. La vénération de fleuve dans l'hindouisme tel le Gange, ou dans l'Égypte ancienne tel le Nil divinisé sous le nom d'Hapy, chez les Celtes le culte des arbres[13] que l'on retrouve dans un de leurs calendriers, le culte du feu chez les Romains de l'antiquité avec les Vestales en sont quelques exemples.

Tout comme dans l'animisme, on peut identifier un lien entre les éléments perçus dans la nature et la pratique religieuse des monothéismes abrahamiques. Par exemple, une fête comme Noël est liée à un solstice, une fête comme Pâques est attachée au calendrier lunaire, le ramadan est pareillement lié au calendrier lunaire.

Comparativement, on peut citer qu'en Afrique, de l'Ouest par exemple, l'habitant local, en suivant l'exemple du marabout ou du cheik offre à la terre un peu de boisson avant d'en consommer. Dans certaines civilisations d'Amérique du Sud comme au Pérou on offre également des produits de la terre à la terre comme le tabac[14]. Tandis que, dans le catholicisme le prêtre dit, lors de l'offrande des hosties et du vin : « fruit de la terre et du travail des hommes ». Les catholiques effectuent par ce sacrement le sacrifice de Jésus pour sauver l'humanité, se situant ainsi dans le prolongement des sacrifices que les hébreux faisaient pour rendre grâce à Dieu, qu'ils séparent strictement de la nature (Exode, Lévitique, Nouveau Testament), quand les animistes sacrifient pour remercier la nature, considérée comme divine en elle-même, ce qui est un principe de base de l'animisme. Pour finir ce parallèle on peut remarquer que dans l'hindouisme, les agendas publient le calendrier lunaire pour suivre, par exemple, des règles de vies comme ekadashi.

Animisme et chamanisme

Chaman en séance avec le feu. Cet élément a donné lieu à des cultes, et, est célébré et utilisé dans l'animisme; Kyzyl, region Tuva, Russie

L'animisme est souvent fortement rapproché du chamanisme ; un dieu de la terre est certes invoqué dans ces deux courants[réf. nécessaire]. En réalité, le chamanisme désigne plutôt la croyance en la possibilité de communiquer (médiation) avec un autre monde, et l'existence d'individus (les Chamans) et de techniques privilégiés pour accéder à ce monde ; qui peut certes être celui des âmes ou esprits mais aussi celui des morts, des animaux, d'êtres supérieurs ou d'un passé mythologique, ou de tout autre univers que celui 'réel' directement accessible à tout humain. Dans la pratique cependant l'animisme implique un certain niveau de chamanisme en ce sens où postuler l'existence d'un monde des âmes sans laisser entrevoir aucun moyen d'y accéder ou d'échanger avec lui serait vain.

Les religions théistes postulent d'ailleurs elles aussi un moyen de communiquer avec leurs entités divines, par ex. la prière.

L'animisme enfantin selon Jean Piaget

Jean Piaget [15] utilise le mot à propos de la psychologie du développement chez l'enfant de 6 à 14 ans. "Animisme : tendance à concevoir les choses comme étant vivantes et douées d'intention". Par exemple, l'enfant dit que la chaise contre laquelle il se cogne est "méchante", il croit que sa poupée est vivante. « L’animisme est une forme primitive de causalité dans laquelle la réalité tout entière tend à être conçue comme peuplée d’êtres animés, dotés d’un vouloir-être et d’un vouloir-faire plus ou moins conscient. Ainsi les nuages bougent parce qu’ils veulent bouger, comme le font les animaux lorsqu’ils se déplacent. Pour la mentalité animiste, la cause première des phénomènes est considérée comme interne aux êtres qui y sont impliqués. L’animisme est tout à la fois un biocentrisme et un psychocentrisme diffus, il tend à identifier chaque être extérieur à la notion spontanée que l’être humain se fait de lui-même, comme source d’action sur la réalité extérieure[16] ».

Durant le stade 1, à 6-7 ans, l'enfant confond vie et activité : le Soleil est vivant, puisqu'il éclaire. Durant le stade 2, vers 7-8 ans, l'enfant, plus précisément, assimile vie et mouvement : la table n'est pas vivante car elle ne bouge pas, mais le Soleil, oui, car il bouge. Durant le stade 3, vers 9-10 ans, l'enfant tient la vie pour le mouvement propre : la mouche est vivante car elle se meut elle-même, mais la bicyclette, non, car on la pousse. Enfin, durant le stade 4, vers 11-12 ans, l'enfant n'attribue la vie qu'aux plantes et aux animaux[17].

Johnson et Josey déclarent n'observer rien de tel[18].

Bibliographie

  • (fr) Robert Asséo, Jean-Louis Baldacci, Bernard Chervet (et al.), L'animisme parmi nous, Presses universitaires de France, Paris, 2009, 219 p. (ISBN 978-2-13-056899-5) (actes d'un colloque réunissant des anthropologues et des psychanalystes autour du thème de l'animisme, les 29 et 30 mars 2008 au Musée du quai Branly, Paris)
  • (fr) Denis Bon, L'animisme : l'âme du monde et le culte des esprits, De Vecchi, Paris, 2002, 140 p. (ISBN 978-2-7328-3356-9)
  • (fr) J. E. Chancerel, Recherches sur la pensée biologique de Stahl, 1934.
  • (fr) Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », Paris, 2005. (ISBN 978-2-07-077263-6)
  • (en) Graham Harvey, Animism : respecting the living world, Columbia University Press, New York, 2006, 248 p. (ISBN 978-0-231-13701-0) (br.)
  • (fr) Lothar Käser, Animisme. Introduction à la conception du monde et de l’homme dans les sociétés axées sur la tradition orale, Excelsis, Charols, 2010. (ISBN 978-2-7550-0115-0)
  • (fr) Géza Róheim, L'animisme, la magie et le roi divin (préf. de Tobie Nathan), Payot, Paris, 2000 (éd. en anglais, 1930), 458 p. (ISBN 978-2-228-89292-6)
  • (fr) Edward Tylor, La civilisation primitive (Primitive Culture, 1871, traduit de l'anglais sur la deuxième édition par Pauline Brunet et Edmond Barbier), C. Reinwald et Ce, Paris, 1876-78, 2 vol. (XVI-584, VIII-597 p.)

Notes et références

  1. L'animisme chez les Diolas de Casamance.
  2. « Animisme », in Jean-François Dortier (dir.), Le Dictionnaire des sciences humaines, Éditions Sciences Humaines, Auxerre, 2004, p. 19 (ISBN 978-2-912601-25-4)
  3. G. Le Moal, "Animisme", in Pierre Bonte et Michel Izard (dir.), Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, PUF, 1992, p. 72.
  4. Georg Ernst Stahl, Œuvres médico-philosophiques et pratiques, trad. et comm. T. Blondin, 1859-1864, 5 vol. parus. T. III et t. IV : Vraie théorie médicale, 1863.
  5. « L’animisme est la croyance que les êtres naturels ont des forces spirituelles qui les habitent et qui leur donnent une puissance surhumaine » E. B. Tylor, Primitive Culture, 1903, I, p. 427 ;& 1924 [orig. 1871] Primitive Culture. 2 vols. 7th ed. New York: Brentano's.
  6. « L’animisme est le fondement de la religion, depuis celle des sauvages jusqu’à celle des civilisés » Edward Tylor, Primitive Culture, 1903, I, p. 426 ;
  7. « Animisme », article de G. Le Moal dans Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, sous la direction de Michel Izard et Pierre Bonte, Presses universitaires de France, Paris, 4e éd. coll. « Quadrige. Dicos poche », 2007, p. 72-73 (ISBN 978-2-13-055999-3)
  8. « L'animisme est-il une religion ? », loc. cit.
  9. Comme dans ce récit de ce missionnaire, Théophile Burnier, Âmes primitives : contribution à l'étude du sentiment religieux chez les païens animistes, 1922.
  10. « Jusqu'ici le concept d'animisme a une connotation péjorative. Peu de gens sont capables de s'affirmer animistes. » (Chindji Kouleu, Négritude, philosophie et mondialisation, Éditions CLE, Yaoundé, 2001, p. 91).
  11. « Philippe Descola, anthropologue : L'animisme est-il une religion ? », propos recueillis par Nicolas Journet, Les Grands Dossiers des Sciences humaines, no 4, décembre 2006/janvier-février 2007, p. 36-39.
  12. Antoine Fratini, Psiche e Natura, fondamenti dell’approccio psicoanimistico, Milan, Zephyro, 2012.
  13. http://www.arfe.fr/calendrier/presentation_calendrier.htm
  14. Offrande est dénommée pagos, pagapus ou despachos http://www.peru.info/fr/culture/coca-et-offrande-a-la-terre-817-5.2.13-3-2586-c4
  15. Jean Piaget, "De quelques formes primitives de causalité chez l'enfant", Année psychologique, 1925 ; La représentation du monde chez l'enfant, Alcan 1926, PUF 1947 ; La causalité physique chez l'enfant, Alcan, 1927.
  16. « animisme », sur fondation Jean Piaget (consulté en 10 avril 2015 (dernière màj le 2 avril 2015)).
  17. E. C. Johnson et C. C. Josey, "A note on the development of the thought forms of children as described by Piaget", Journal of Abnormal and Social Psychology, 1932, 26, p. 338-339..


Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Animisme. Imago mundi
  • L'animisme est-il une religion ? Entretien avec Philippe Descola
  • L'animisme. Les traditions sénégalaises
  • Portail des religions et croyances
  • Portail de la spiritualité
  • Portail de l’anthropologie
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