Gange
Gange | |
Le Gange à Varanasi. |
|
Carte des bassins de drainage combinés du Gange (orange), du Brahmaputra (violet), et Meghna (vert). |
|
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 2 510 km |
Bassin | 907 000 km2 |
Bassin collecteur | Gange |
Débit moyen | 12 230 m3/s (Farakka) |
Cours | |
Source | Confluent du Bhagirathi et de l'Alaknanda |
· Localisation | Devprayag (Uttarakhand) Inde |
· Altitude | 459 m |
· Coordonnées | 30° 08′ 42.02″ N 78° 35′ 51.15″ E / 30.1450056, 78.5975417 |
Embouchure | Golfe du Bengale |
· Localisation | Tinkona Island, Sundarbans (Khulna) Bangladesh |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 21° 54′ 05.8″ N 89° 31′ 19.7″ E / 21.901611, 89.522139 |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Mahakhali, Karnali, Koshi, Gandak, Ghaghra |
· Rive droite | Yamuna, Son, Mahananda |
Pays traversés | Inde Bangladesh |
Principales localités | Haridwar, Soron, Kannauj, Kanpur, Allahabad, Varanasi, Patna, Rajshahi |
modifier |
Le Gange (hindi : गंगा Gangā, bengali : গঙ্গা Gōnga) est un fleuve du nord de l'Inde. Sa longueur varie suivant les sources de 2 500 à 3 000 km, son bassin couvre 907 000 km2 et son delta est commun avec celui du Brahmapoutre.
Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l'Inde.
Trajet
Le cours du Gange débute à Devprayag (Etat d'Uttarakhand), au confluent du Bhagirathi (qui prend sa source au glacier Gangotri dans l'Himalaya) et de l'Alaknanda (qui descend du Nanda Devi).
Il traverse ensuite Haridwar, situé à 300 m d'altitude, et coule à travers la plaine indo-gangétique, perdant peu de dénivelé tout en collectant un certain nombre d'affluents : la Yamuna (1 300 km), la Ghaghra (1 080 km) à Chapra, le Gandak (700 km) à Hajipur, la Ramganga (640 km) peu avant Allahabad, la Sone (784 km) à Patna, la Koshi (700 km) près de Bhagalpur, la Gumti ou Gomati (675 km) près de Varanasi, la Damodar (541 km) au sud de Calcutta.
Le Gange se jette dans le golfe du Bengale en formant un important delta appelé Sundarbans, où il se mêle au Brahmapoutre. Une branche indienne de ce delta forme la Hooghly qui traverse Calcutta. Une autre branche majeure qui coule au Bangladesh se nomme Padma avant de se joindre au Brahmapoutre pour former la Meghna.
Hydrologie
Son débit minimum est de 1 041 m3⋅s-1, et son maximum est 60 000 m3⋅s-1.
Signification religieuse
Le Gange est considéré comme sacré par les hindous : l'immersion dans le Gange lave le croyant de ses péchés et la dispersion des cendres dans le fleuve peut apporter une meilleure vie future et même permettre d'atteindre plus tôt le moksha ou délivrance, c'est-à-dire la sortie du monde phénoménal. Pour les hindous, l'eau du Gange possède la vertu de purifier le corps des humains et de libérer l'âme des défunts.
Le Gange est vu comme l'ultime vérité, l'ultime réalité au sens spirituel. C'est Shiva qui tient la source du Gange dans ses cheveux, dénommés jata-mukuta : Shiva est aussi appelé Gangadhara.
L'histoire raconte que c'est un roi qui cherchant la prospérité pour la terre, implora la déesse Akash Ganga. Le roi Bhagiratha fut exaucé mais la déesse crût que les flots du Gange submergeraient la terre, c'est pourquoi elle les mit dans la coiffe d'un dieu: Shiva. Ce dernier libéra ensuite le fleuve de ses cheveux[2].
Quand un pèlerin se baigne dans le Gange, c'est le symbole de le recherche de l'union avec l'ultime vérité. Le Gange est pris comme fleuve apportant la sagesse spirituelle[3].
Les dévots hindous font des pèlerinages pour se baigner dans ses eaux et pratiquer la méditation sur ses rives. Plusieurs sites sacrés hindous se trouvent le long des rives du Gange, comme Haridwar et Varanasi.
La Yamuna, une rivière importante et presque aussi sacrée, est un affluent du Gange dans lequel elle se jette à Allahabad. Tous les douze ans se tient au confluent des deux cours d'eau — là où se trouverait également le confluent avec la Sarasvati, la rivière mystique et invisible — la Kumbhamela, un rassemblement religieux qui réunit plusieurs dizaines de millions de personnes.
Écosystème et pollution
Malgré une pollution déjà soulignée par l'écrivain américain Mark Twain lors de son passage dans la ville de Varanasi, au siècle dernier, le Gange est un écosystème riche et particulier qui comporte notamment deux espèces de dauphin, le dauphin du Gange ou Platanista gangetica et le dauphin de l'Irrawaddy ou Orcaella brevirostris et un requin d'eau douce, le Glyphis gangeticus.
Le fleuve comporte deux barrages principaux. Le premier près d'Haridwar détourne une grande partie de l'eau de fonte himalayenne dans le canal supérieur du Gange, construit par les Britanniques en 1854 pour irriguer les terres environnantes. Ce détournement des eaux est la cause principale de la détérioration de la navigabilité du fleuve. L'autre barrage est situé près de Farakka, près du point d'entrée du fleuve au Bangladesh et qui détourne une partie des eaux vers la Hooghly qui alimente la partie ouest du delta du Bengale et la ville de Kolkata. Ce barrage est une source de conflits entre l'Inde et le Bangladesh depuis sa construction en 1975.
On estime que chaque jour le Gange reçoit les restes de quelque 475 cadavres humains ainsi que de 1 800 tonnes de bois utilisées pour les crémations, auxquels s'ajoutent les 10 000 carcasses d'animaux qui y sont abandonnées, ce qui est une importante cause de pollution. Diverses méthodes ont été envisagées pour aider à sa dépollution, comme l'installation de stations d’épuration et leur raccordement à des centaines de kilomètres d’égouts, la construction de milliers de toilettes publiques et de crématoires électriques - comme ceux de Varanasi - mais ils ne sont guère utilisés que par les indigents. Il a été aussi opéré à des lâchers de milliers de tortues nécrophages pour que celles-ci puissent dévorer les cadavres insuffisamment brûlés, mais les reptiles ont été capturés et consommés par les riverains pauvres.
En 1985, le Gange a été proclamé « héritage national » et une Autorité centrale du Gange fondée. Les premières analyses qui ont été effectuées l'année suivante dans un affluent où se déversent les égouts de Varanasi et qui se jette lui-même dans le fleuve en aval de la ville ont révélé un taux de coliformes fécaux de 1,5 million d'unités par décilitre, le maximum autorisé étant de 500 unités.
La capitale New Delhi déverse quotidiennement dans la Yamuna 250 000 mètres cubes d'eaux usées domestiques et 20 000 mètres cubes d'eaux usées industrielles qui finiront par se déverser dans le Gange. La ville avait pourtant été dotée dès 1937 d'une première station d’épuration.
Le Gange possède cependant des capacités d'auto-épuration (ou auto-dépollution) conséquentes, c'est-à-dire que par l'action des bactéries et le transfert d'oxygène depuis l'atmosphère par la surface du fleuve, une grande partie de la pollution organique peut être éliminée en quelques kilomètres. Cette auto-épuration n'empêche pas que sa qualité soit très dégradée par ces rejets.
Selon Maxisciences, le Gange est le fleuve le plus pollué du monde[4]
-
Le cours du Gange.
-
L'embouchure du Gange.
Faune et flore
Les écosystèmes du delta du Gange et de son bassin versant ont été identifiés par le Fonds mondial pour la nature (WWF) et The Nature Conservancy (TNC) comme une des 426 écorégions d'eau douce de la planète.
Quelques aspects culturels
Dans le village de Mahaballipuram, dans le Tamil Nadu, se trouve le plus grand bas-relief au monde, souvent considéré comme une illustration de la descente du Gange.
Dans le palais de Jaipur, on peut voir exposées deux énormes urnes, les plus grandes au monde, fabriquées avec 243 kilogrammes d'argent chacune et qui servirent au maharaja Madho Singh II à transporter plus de 30 000 litres d'eau du Gange lors de son voyage de 1902 au Royaume-Uni.
En 1950, Jean Renoir signe sa première réalisation en couleurs, Le Fleuve, tourné au bord du Gange et qui remporte le Prix international de la critique au festival de Venise en 1951.
Après sa mort en 2001, les cendres de George Harrison furent déversées dans le Gange, lors d'une cérémonie intime aux coutumes hindoues.
Liens externes
|
Cet article ou cette section a trop de liens externes. Les liens externes doivent être des sites de référence dans le domaine du sujet. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de citer ces liens comme source et de les enlever du corps de l'article ou de la section « Liens externes ».
|
- L'eau et le droit international : bibliographie sélective Bibliothèque du Palais de la Paix
Voir aussi
- Liste de fleuves dans le monde classés par continents
- Liste des cours d'eau de l'Inde
- Ganga, la déesse personnifiant le fleuve
- Mahabalipuram pour le bas-relief la descente du Gange
- Delta du Gange
- Vijay Singh pour ses livres et film sur le Gange
Notes et références
Notes
Références
- Portail des lacs et cours d’eau
- Portail de l’Inde
- Portail du Bangladesh