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Zaouïa (édifice religieux)

Zaouïa (édifice religieux)

Page d'aide sur les redirections Pour la ville de Libye, voir Zaouïa (Libye).
Zaouïa Sidi Al Bahi à Tunis.

Une zaouïa, également orthographiée zaouiya[1], zawiya ou zawiyah (arabe : زاوية), est un édifice religieux musulman. En turc, il est appelé zaviye. C'est aussi la confrérie et toute la communauté qui se structure autour de ce centre spirituel et social.

Description

Une zaouïa aux côtés des murs de la ville de Kairouan en Tunisie dans le début du XXe siècle.

Dans un premier temps, ce terme désigne un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin). Le mot vient également du mot arabe inzawa qui veut dire « se retirer », ce qui donne au lieu sa charge sémantique de lieu de retraite. Par la suite, le mot désigne un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.

La communauté soufie (رابِطة [rābita]) se regroupe dans un ribat (رِباط [ribāt]) parfois fortifié. Au Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts (مَرْبوط [marbūt] ou مُرابِط [murābit]).

Histoire

Au Maghreb, au sens historique, une zaouïa fut plus qu'une simple confrérie recrutant des adeptes. Les zaouïas, qui connurent au Maghreb une naissance et une propagation avec des adaptations de culte populaire entre le XIe et le XIIIe siècle, vont se faire, pour la plupart d'entre elles, promotrices de la vie sociale. Surtout dans les espaces ou la pensée régionaliste est forte, c'est-à-dire, sensiblement en Algérie et Tunisie et au Maroc.

Où le particularisme religieux fut fortement imprégné du malékisme mélangé à un passé kharijito-chiite révolu, les zaouïas donneront leurs définitions dans leurs buts et leurs champs d'action. Par ce particularisme, les zaouïas redéfinissent un islam aux besoins populaires. On observe, le même phénomène dans tout le Maghreb, d'autant plus que plusieurs zaouïas sont trans-maghrébines (exemple: Qadiriya, Chadhiliyya...)

Ainsi, on assiste aux cultes des saints, aux fêtes liées à un événement relatif au bonheur populaire comme le moussem. Les zaouïas vont également représenter au Maghreb une force propre aux volontés populaires. Ce seront eux qui canaliseront le combat, le jihad populaire pendant la colonisation française de l'Algérie par exemple ou la plupart des résistances sont portées par les confréries religieuses (Révolte des Mokrani 1871). Par la suite, l'autorité coloniale a annexé les biens habous au domaine public privant ainsi les zaouïas d'auto-financement. Aussi, les marabouts ont été instrumentalisés pour servir la politique coloniale. Et paradoxalement, en retrouve les Oulémas qui demandent l'application de la lois de 1901 portant sur la laïcité en France afin de dénoncé cette instrumentalisation. Ces mêmes oulémas combattront aussi, dans une volonté réformiste, les pratiques jugées archaïques et incompatibles avec l'islam.

Organisation des confréries au sein des zaouïas

Cheikh

Au sommet de la hiérarchie est placé le cheikh, directeur spirituel et temporel de l'ordre, homme omnipotent et omniscient, il est considéré comme le dépositaire de la Connaissance (ma'rifat) du Dieu clément et miséricordieux, tout comme sa personne véhicule le flux bénéfique de la sainteté (la baraka); ceci en fait tout naturellement, en tant "qu'héritier des Prophètes", une "porte" permettant d'accéder au Divin. C'est l'homme qui aurait une connaissance parfaite de la loi divine, qui serait arrivé au degré de perfection dans l'art de connaître les infirmités et les maux dont les âmes sont affligées, les remèdes propres à les guider dans la voie de Dieu. C'est un véritable pontife, héritier ou fondateur de l'enseignement spécial à la tariqa, le seul qui en possèderait tous les secrets, qu'Allah aurait honoré de tous les titres divins (ouali, soufi, kotob, ghout, etc.). Personnage magnanime, austère, synthétisant toutes les vertus, toutes les sciences, ayant, soi-disant, le don des miracles ; en un mot, le vrai continuateur de la tradition que tant d'hommes célèbres ont illustrée par leur piété et leur savoir soufi, derouich, marabout.

Le cheikh ne reconnaît d'autre puissance, au-dessus de la sienne, que celle de Dieu et de Mahomet ; ne s'inspire d'autres pensées que de celles que lui suggèrerait Dieu lui-même ou son initiateur tout puissant assis, dans l'autre monde (l'initiateur est l'ancien chef mort...), à côté du trône souverain et imbu des sentiments de l'Être suprême. Tel est au sens mystique du mot, le cheikh ainsi que le conçoivent les croyants soufis, adeptes ou serviteurs de la confrérie placée sous son patronage.

Le calife

Au deuxième rang se trouve le calife (khalifa) ou lieutenant du cheikh son coadjuteur dans les pays éloignés, investi d'une partie de ses pouvoirs, son délégué auprès des fidèles. On le désigne parfois sous le nom de naïb, intérimaire, mais alors, le naïb, comme son nom l'indique, exerce tous les pouvoirs du khalifa sans être officiellement investi de ce titre.

Moqaddem

Au-dessous du khalifa est placé le moqaddem (prepositus, pl. moqaddim), sorte de vicaire cantonal, exécuteur fidèle des instructions que le cheikh lui donne, oralement ou par des lettres missives, son délégué auprès du vulgaire, le vrai propagateur des doctrines de la tariqa, l'âme de la confrérie, tantôt missionnaire, tantôt directeur d'un couvent, professeur (a'lem) lettré ou ignorant, il est l'initiateur du commun qui sollicite son appui.

Il remplit, en cela, le rôle du daï des ismaélites, a les mêmes attributions, les mêmes droits et les mêmes devoirs. Le moqaddem non encore titularisé porte, comme le khalifa, le titre de naïb (intérimaire) (vicarius alterius, pl. nouèb).

Les moqaddim ont généralement des agents spéciaux, sortes d'émissaires montés (rakeb, au pl. rokkab), spécialement chargés de prévenir les adeptes du jour de l'arrivée du maître, de donner connaissance aux frères assemblés des instructions, écrites ou verbales, que le moqqadem leur fait parvenir de temps à autre, et d'assurer les relations des adeptes avec le chef de l'ordre. Dans certaines confréries (Rahmaniya, Taïbiya, Hansaliya), ces auxiliaires portent le nom de chaouch.

Les khouans et autres adeptes

Enfin, vient, au dernier échelon de la hiérarchie, la masse des adeptes qui sont différemment qualifiés, suivant les confréries auxquelles ils appartiennent : leur nom générique est khouan (frères), dans l'Afrique septentrionale, et derouich en Orient ; mais, en réalité, ces qualifications, qui rappellent sans cesse à l'affilié le lien intime qui l'attache à ses coreligionnaires alimentés à la même source divine, la tariqa, ne sont employées la première, que dans les ordres dérivés des khelouatiya, particulièrement dans celui des Rahmaniya, et la seconde dans ceux issus des doctrines chadéliennes, principalement dans celui des Derkaoua.

Les Qadiriyas et leurs dérivés ont conservé le nom illustre de adjir (locataire). Les Tidjaniyas appellent leurs adeptes as'hab (compagnons) et les confréries locales (Cheikhiya, Ammariya, Sellamiya ou Soulamiya, Boualiya), ayant, généralement, un marabout comme patron, les nomment Khoddam (serviteurs). Les adeptes des confréries sont parfois désignés, par les autres musulmans et par leurs supérieurs eux-mêmes, sous le nom « d'as'hab » les compagnons, les amis ; souvent aussi ils complètent cette désignation en disant As'hab-el-fetoua, compagnons de la décision ; As'hab-el-bissat, compagnons du tapis ou de la natte (servant à la prière) ; As'hab-et-Tariqa, compagnons de la voie ; As'hab-ech-Chebd compagnons du zèle, du lien à la même foi As'hab-el-ied, compagnons de la main. Ils disent aussi, pour l'ensemble de l'ordre, Ahl-el-Tariqa, les gens de la voie, etc.

Les faveurs célestes auxquelles aspirent les adeptes d'une confrérie, à quelque degré de la hiérarchie qu'ils appartiennent, ne sont pas exclusivement réservées aux hommes : les femmes bénéficient aussi des mânes bienfaisantes que répandent le cheikh fondateur et ses disciples ; comme conséquence, elles obtiennent leur affiliation à l'Ordre de leur rêve et parviennent même jusqu'au grade de moqaddem, féminin, moqaddemat. On les désigne sous le nom générique de khaouniat ou khouatat, féminin pluriel de Khouan.

Quelques zaouïas au Maghreb

 Algérie

  • Zaouïa Habria est une sorte d'ordre mendiant, marqué par la pauvreté, rêvant d'une cité utopique sans riches ni pauvres. Elle prescrit le refus d'obéissance à tout pouvoir temporel et le désintéressement des biens de ce monde. Elle compte de nombreux adeptes en Algérie dans l’Oranie et a pour centre principal les montagnes de l'Ouarsenis. Cette confrérie a joué un tel rôle dans l'histoire du Maghreb qu'Octave Depont et Xavier Coppolani écrivaient en 1897 que dans tous les mouvements insurrectionnels en Algérie et au Maroc on trouvait la main de la confrérie Chadhiliyya-Derkaoua. Cette Zaouïa Derkaoua al-Habria se trouve sur l'axe Oujda, Ahfir, Saïdia, Tétouan (Maroc), Oran et Tlemcen (Algérie)[2].
  • Zaouïa Sidi Vahloul Ouassem à Cheurfa n Bahloul, XVe - XVIe siècle.
  • Zaouïa Sidi Abu Yaaza Mahaji al-Jazairi (Sidi Bouazza Al Mahaji d.1277/1860.
  • Zaouïa Sidi Ahmed b. Aliwa (Cheikh Ahmed Al-Alawi d.1349)
  • Zaouia Sidi Yahia El Aidli (Tamokra, Bejaïa)(1443)
  • Zaouia Sidi Hadj Hassaine (Béjaia/Chemini)(1350)
  • Zaouïa Sidi Hachimi Tlemsani (1381).
  • Zaouïa Sidi Mustafa Abdessalam Filali (1401).
  • Zaouïa Sidi Abdellqadir Aissa (d.1412).
  • Zaouïa Sidi Mohammed Belqayad (Cheikh Mohammed Belkaïd d.1413/1998).
  • Zaouia Sidi Ahmed Benyoucef Errachidi (Miliana).
  • Zaouia Si ben Alî Chrif (Akbou).
  • Zaouia Sidi Benchâa[3]
  • (dz) « Sidi Benchaa : BENCHAA »
  • Zaouia Sidi Bel-Ezrag.
  • Zaouia de Sidi Benamar (Fillaoussenne).
  • Zaouïa Boudarga.
  • Zaouia Sidi Moulebhar.
  • Zaouïa de Si Tayeb Al Mahaji à Oran M'dina-Jdida
  • Zaouïa Qadiriya
  • Zaouïa el-Alaouia, Sidi Ahmed Ben Alioua le fondateur de la tarika el-Alaouia de Mostaganem (1867-1934) .
  • Zaouïa Chadhiliyya.
  • Zaouia Lalla Rahmaniya (Alger).
  • Zaouia Sidi M'hand Oumalek (Tifrit n'Ath oumalek).
  • Zaouia Sidi Moh ouAli elhadj (Tifrit n'Aït el Hadj).
  • Zaouïa Thaalibiya, fondateur Sidi Abderrahmane Thaalibi.
  • Zaouïa Sennoussia dite Essanousiya du Cheikh Bentekouk.
  • Zaouia Sidi Serhane.
  • Zaouïa Taîbiya, Moulay Abdallah Chérif né au cours du XVIe siècle .
  • Zaouïa Dradra est une zaouïa fondée dans les Aurès par el-Hachemi Benderdour[4] au début du XXe siècle en Algérie.
  • Zaouia Sidi Boukachabia à Oued l'aneb.
  • Zaouia Sidi-Wahhab.
  • Zaouïa de Aïoun El Berranis 1870 près de Taghmaret (Takhemaret).
  • Zaouia Sidi Yakkout.
  • Zaouïa Derkaouia.
  • Shadhiliya-Darqawiya-Mahajiya :
  • Zaouïa Sidi Mohammed b. Qaddur Wakili (Sidi Mohammed Ben Kaddour Al Oukili) .
  • Zaouïa Sidi Mohammed al-Habri Azzawi (Sidi El Hebri d.1313/1898).
  • Zaouïa Sidi Mohammed Boudali (Sidi Boudali) .
  • Zaouïa Sidi Mohammed Bouzidi al-Jazairi (Cheikh El Bouzidi d.1824/1909).
  • Zaouia tijaniya

 Maroc

Zaouiya Annoussak à Salé édifiée par Abu Inan Faris en 1356
  • Zaouïa Aïssaouia qui fut fondée par Sidi Mohamed Ben Aïssa né en 1523 à Meknès.
  • Zaouïa Bouatlaoui, à 35 km de Marrakech
  • Zaouïa Cherqaouia
  • Zaouïa Derkaouia un chérif Idrisi Moulay Larbi Derkaoui crée l’ordre des Derkaoua.
  • Zaouïa Habria Derquaouia Oujda
  • Zaouïa Hamdouchia
  • Zaouïa Hamzaouia
  • Zaouïa Harrakia
  • Zaouïa Kettania
  • Zaouïa Moulay Brahim
  • Zaouïa Naciria
  • Zaouïa Ouezzania
  • Zaouïa Qadiriya Boutchichiya
  • Zaouïa Taghia
  • Zaouïa Tijanya
  • Zaouïa Timguidcht
  • Zaouïa Touzaniya

 Tunisie

  • Zaouïa de Sidi Al Bahi.Tunis
  • Zaouïa de Sidi Mahrez. Tunis
  • Zaouïa de Sidi Brahim Riahi. Tunis
  • Zaouïa de Sidi Belhassen Chedly. Tunis
  • Zaouïa de Sidi Ben Arous. Tunis
  • Zaouïa de Sidi Kacem El Jellizi. Tunis
  • Zaouïa de Sidi Bou Saïd. Tunis
  • Zaouïa de Lella Manoubia. La Manouba
  • Zaouïa de Sidi Sahbi. Kairouan
  • Zaouïa de Sidi Amor Abada. Kairouan
  • Zaouïa de Sidi Abid El Ghariani. Kairouan
  • Zaouïa de Sidi Ben Azzouz. Nefta
  • Zaouïa de Sidi Bouteffaha. Béja
  • Zaouïa de Sidi Salah Zlaoui. Béja
  • Zaouïa de Sidi Abdelkader. Béja
  • Zaouïa de Sidi Bou Arba. Béja
  • Zaouïa de Sidi Taieb. Béja
  • Zaouïa de Sidi Baba Ali Smadhi. Béja
  • Zaouïa de Sidi Ali El Mekki. Ghar El Melh
  • Zaouïa de Sidi Boudaouara. Sfax
  • Zaouïa de Sidi Boulbaba. Gabès
  • Zaouïa de Sidi Brahim El Jemni. Houmt Souk

Notes et références

  1. Larousse du XXe siècle.
  2. Site de la Zaouia Habria
  3. (ar)
  4. El Moudjahid, 21-03-2009El Moudjahid, 21-03-2009

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Coulon, Pouvoir maraboutique et pouvoir politique au Sénégal, Paris, Université de Paris, 1976, 2 vol. 594 p. (Thèse d’État, remaniée et publiée en 1981 sous le titre Le marabout et le prince. Islam et pouvoir au Sénégal, Paris, Pedone, XII-317 p.)
  • Octave Depont, Les Confréries religieuses musulmanes, 1897.
  • Mohammed Lahlou, Zaouïa et développement culturel au Maroc, Édilivre, Paris, 2015 (ISBN 978-2332841612)

Articles connexes

Liens externes

  • Architecture des zaouïas tunisiennes
  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • Portail de l’islam
  • Portail du Maghreb
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