Stèle
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Une stèle est un monument monolithe dressé, généralement plat et porteur d'inscriptions, symboles, gravures ou sculptures, de nature commémorative, funéraire, religieuse ou géographique.
Stèles antiques
Stèles de l'Égypte antique
Les stèles commémoratives
- Stèle de Chabaka, pharaon de la XXVe dynastie, retrouvée à Memphis, indiquant que le roi fit inscrire dans la pierre un très ancien texte retrouvé parmi les archives de la bibliothèque du temple de Ptah et qui fait état de la création du monde par le dieu Ptah ;
- Stèle de la donation d'Ahmès-Néfertary par le pharaon Ahmôsis Ier ;
- Stèle de la famine, sur l'île de Séhel près d'Éléphantine ;
- Stèle d'Irtysen, stèle autobiographie du sculpteur Irtysen sous un Montouhotep, XIe dynastie, conservée au musée du Louvre (stèle C14) ;
- Stèle de Khâemouaset, grand prêtre de Ptah, fils de Ramsès II, à Saqqarah, relatant la restauration des tombes d'Apis ;
- Stèle de Kouban, érigée sur ordre de Ramsès II lors de la création d'un puits à Kouban, sur la piste qui menait aux mines d'or de Nubie ;
- Stèle de Mérenptah célébrant sa victoire sur les Libyens, dite Stèle d'Israël au musée du Caire : « Israël est dévastée, sa semence n’est plus » ;
- Stèle de Minnakht, chef des scribes à Akhmîm sous le règne de Aÿ (XVIIIe dynastie), conservée au musée du Louvre (stèle C55).
- Stèle de Péribsen au « nom de Seth » remplaçant le « nom d'Horus », témoignant d'une crise mettant en concurrence Thinis-Abydos et Memphis ;
- Fragment de stèle dit Pierre de Rosette citant un décret ptolémaïque de -196, conservé au British Museum ;
- Stèle du rétablissement, érigée par Horemheb, stèle vraisemblablement usurpée à Toutânkhamon ;
- Stèle du songe du prince Thoutmôsis IV, retrouvée entre les pattes du Sphinx de Gizeh, rapportant le songe dans lequel une divinité lui
promettait la couronne d'Égypte s'il débarrassait le Sphinx du sable qui menaçait de le recouvrir ;
- Stèle de la tempête, érigée par Ahmôsis Ier à la suite d'une tempête suivie d'inondations survenues au cours de son règne.
Les stèles frontières
- Marques des limites de l'Égypte avec le Soudan au sud et l'Euphrate à l'est :
- Akhetaton (Tell el-Amarna), la capitale fondée par Akhénaton, était délimité par quatorze stèles frontières.
Les stèles de guérison
Ces stèles ont recours à la magie pour obtenir la faveur ou le pardon d'un dieu.
- La stèle de Metternich relate la guérison, par la déesse Isis, d'un jeune homme empoisonné par le serpent Tefen.
Les stèles votives
Petites tables d’offrandes, monuments funéraires quasiment fabriqués en série dont la production se développe considérablement sous le règne de Sésostris III.
Les stèles funéraires
La fonction de telles stèles est sujette à discussion : s'agit-il d'objets servant à remplacer le défunt inhumé ailleurs, où simplement de marqueurs de propriété, placés à l'entrée de la tombe et indiquant le nom du locataire ?
Stèles gauloises
Stèles phéniciennes et puniques
Les Phéniciens et les Puniques ont beaucoup utilisé le type de stèles votives et funéraires afin d'honorer les divinités Ba'al Hammon et Tanit. Si de nombreuses stèles sont parvenues jusqu'à nous, les formules stéréotypées utilisées en font une source peu utile pour l'histoire de la langue. En revanche, l'évolution de la forme et en particulier les décors témoignent d'une évolution de plus en plus nette vers l'hellénisation en particulier à partir du IVe siècle av. J.-C.
Stèles grecques
- Le Galet de Terpon retrouvé à Antibes
- La stèle funéraire d'Aristion, de l'époque archaïque.
- La stèle de Symi.
- L'hoplitodrome.
- La stèle de Cyzique.
Stèles des Balkans
Elles sont appelées stećak[1] (pluriel : stečci).
Stèles chinoises
Les stèles apparaissent souvent dans les architectures et dans les paysages chinois. Ce sont généralement des blocs d'une dimension imposante, dont la base est taillée en forme de tortue symbolisant le Ciel et la Terre et le sommet orné de deux dragons chinois enlacés (un dragon mâle et un dragon féminin, l'union créatrice du yin et du yang, que représentent les deux dragons). Elles sont gravées de textes. La conservation du texte est ainsi assurée pour des raisons diverses. Les stèles publiques communiquent les règles de droit que personne ne sera censé ignorer (à charge des communautés de les faire connaître à chacun). Les stèles comportant le texte des ouvrages définis au cours des âges comme classiques en Chine et mis au programme des examens (rassemblées à Xi'an dans ce qui est actuellement le musée de la Forêt de stèles). Mais d'autres stèles peuvent comporter des textes relevant de collectivités locales ou de groupements. Les stèles funéraires, à l’entrée des tombes, portent le ou les noms et une brève biographie des défunts. Les stèles religieuses, dans les temples, sous souvent recouvertes de motifs sculptés à tel point que le texte n'apparaît plus, encore qu'une date puisse avoir été gravée discrètement[2].
Les textes gravés pouvaient être reproduits, avant l'invention du livre mais même après afin d'offrir des modèles de calligraphie. On réalisait un estampage de la stèle gravée. Un estampage peu commun puisqu'on relève d'abord l'empreinte de la gravure avec une feuille humide. Cette feuille séchée, on la tamponne uniformément avec une encre noire. Les formes gravées apparaissent en négatif, les creux de la stèle gravée devenant des zones blanches sur fond noir[3]. Tout lettré chinois possédait chez lui quelques estampages soigneusement montés en albums pour ses exercices personnels de calligraphie et pour ses loisirs d'amateur d'art et de collectionneur.
Stèles turco-mongoles
Voir :
- Les Inscriptions de l'Orkhon
- Stèles kourganes (en)
Les stèles kourganes (signifiant « statues faites à la main » dans les langues turco-mongoles), sont des stèles anthropomorphes, généralement installées sur les kourganes (tumulus), Elles sont le produit de plusieurs cultures, comme les scythes (indo-iraniens), ou les Turcs.
Stèles vietnamiennes
Les quatre-vingt-deux stèles des Docteurs reçus aux concours royaux sous les dynasties des Lê et des Mac (1442-1779) à Quốc Tử Giám à Hanoï sont inscrites à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, le 9 mars 2010[4].
Stèles modernes
France
Notes et références
- ↑ Exemple de stećak en forme de maison - toit à deux pentes - : c'est un seul bloc de près de 1 m de hauteur ; un personnage fait un salut de la main, les jambes écartées et portant un pantalon. Le salut est fait de la main gauche, ce qui n'est pas habituel. Une frise le surmonte et fait le tour de la stèle. Cette frise est constituée de trèfles à 3 feuilles. Elle en fait le tour. Elle n'est pas sans rappeler un motif simple celtique. Elle est placée entre deux cordons, dont l'un plus épais marque le bord du toit. Le motif et le type de ce cordon sont communs sur les stèles.
- ↑ L'art chinois, Danielle Elisseeff, Larousse, Paris, 2007, p98.
- ↑ Fan Di'an, LaoZhu (Zhu Quingsheng), Fu Hongzhan, Yan Yingshi, André Kneib, Jean-Marie Simonet, Nancy Berliner, Françoise Bottéro, Wang Yuanjun, Ren Ping 2009, p. 186-187
- ↑ (en) First inscription from Macao on Memory of the World Register at MOWCAP 4, Unesco.org, 18 mars 2010.
Voir aussi
Bibliographie
- Fan Di'an, LaoZhu (Zhu Quingsheng), Fu Hongzhan, Yan Yingshi, André Kneib, Jean-Marie Simonet, Nancy Berliner, Françoise Bottéro, Wang Yuanjun, Ren Ping, Le Pavillon des Orchidées. L'art de l'écriture en Chine, Bruxelles, Fonds Mercator, , 235 p. (ISBN 9789061538905).
Liens externes
- Site en Français consacré aux stečci des balkans
- Stèles est un recueil de poèmes de Victor Segalen
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