Sigle
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Sigles d’une seule lettre |
Sigles de deux caractères |
Sigles de trois caractères |
Sigles de quatre caractères |
Sigles de cinq caractères |
Sigles de six caractères |
Sigles de sept caractères |
Sigles de huit caractères |
Un sigle est un ensemble de lettres initiales qui, épelées, forment un mot servant d'abréviation.
Si un sigle peut se prononcer comme un mot ordinaire, comme UNESCO ou MEDEF, il prend le nom d'acronyme. S'il s'épelle, comme SNCF [ɛs.ɛn.se.'ɛf], il peut s'écrire avec un point après chaque lettre. Dans l'usage courant, la tendance est à la suppression des points dans tous les sigles (PMU, CIA, FBI, FMI, LGBT, etc.)
Certains sigles courants entraînent la formation de dérivés, par exemple : cégétiste (membre de la CGT), cégépien (personne poursuivant des études dans un cégep), érémiste (bénéficiaire du RMI).
Certains sigles s'écrivent comme on les prononce, et forment alors des noms communs (accordés en genre et en nombre), par exemple : une bédé, des bédés ; un cédérom, des cédéroms ; un PDG, une pédégère[1].
ONU présente la particularité d'être à la fois un sigle et un acronyme (dérivé onusien relatif à l'ONU ou fonctionnaire de l'ONU).
En français, les sigles sont invariables et ne prennent pas la marque du pluriel[2] (contrairement à l'usage anglophone), par exemple : des BD, des CD, des HLM. En anglais, on dira CDs.
Étymologie
Selon le Dictionnaire français illustré de Larive et Fleury (1889), sigle vient du bas latin sigla qui serait une syncope de singula signa, signes isolés, et désigne une « lettre initiale d'un mot employée comme signe abréviatif dans les inscriptions, les anciens manuscrits, les médailles »[3]. D'autres auteurs proposent d'autres étymologies, mais tous concordent sur le fait qu'il s'agit toujours d'une abréviation[4],[5]. Émile Littré distingue le sigle du symbole : « Le système de tachygraphie ou sténographie antique consistait soit en abrévations, soit en signes tout à fait spéciaux : dans la première espèce, on consacrait le C pour signifier Caïus ; le P pour Publius ; le D pour dedicat ; S.P.Q.R. pour senatus populusque romanus, etc. ; c'est ce que les Romains appelaient litteræ singulæ, dont ils ont fait siglæ »[6]. Selon le Dictionnaire historique de la langue française, sigle « a désigné une lettre initiale », mais cette acception n'est plus « vivante », la seule résiduelle étant de désigner « une suite d'initiales servant de signe abréviatif et pouvant former un mot »[7].
Typographie
L'usage recommandé au Canada (Guide du rédacteur) et en France (Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale) est de typographier les sigles en lettres capitales, sans point d'abréviation. Les acronymes sont typographiés comme des noms propres, avec une majuscule en début de mot (exemples : Unesco, Medef).
Le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale souligne que les points d'abréviation pour les sigles sont inutiles et inesthétiques, et que leur absence est la seule unification possible de l'écriture des sigles[8].
Sigles des autres langues
Il arrive que certains sigles de langues autres que le français soient repris tels quels en français sans pour autant que les francophones en connaissent la signification. Le plus souvent, il s'agit de sigles en anglais comme MSN, SMS, IP, PC et parfois la prononciation originale est également conservée comme FBI, MTV, BBC, VIP, MIT (ces deux derniers étant parfois épelés en français). Parmi les autres langues, on retrouve parfois l'allemand (surtout dans le domaine automobile) comme ABS, ou l'italien comme dans GTI (Gran Turismo Iniezione (en)).
Sigles et acronymes redondants
Il arrive fréquemment qu’un des mots abrégés du sigle ou de l’acronyme soit repris pour désigner la nature du sigle et que ce dernier soit employé comme étant le nom de l’objet ou de la notion désignée. Cela arrive très souvent dans les pays anglophones, où on a nommé ce comportement RAS syndrome (en) (RAS signifiant redundant acronym syndrome), en français syndrome SAR, SAR signifiant « syndrome de l’acronyme redondant ».
En français, ce phénomène est un peu plus rare. Surtout, il se produit principalement en plaçant un mot français devant un sigle en anglais, ce qui rend la redondance moins évidente : par exemple dans les exemples cités ci-dessous, c'est le D de « écran LCD » qui est redondant avec « écran ».
Exemples avec des sigles en anglais :
- le protocole IP, (Internet Protocol), IP signifiant « protocole internet » ;
- le format PDF, (Portable Document Format), PDF signifiant « format de document portable » ;
- un écran LCD, (Liquid Cristal Display), LCD signifiant « écran à cristaux liquides ».
Exemples avec des sigles en français :
- le virus VIH, virus de l'immunodéficience humaine : littéralement le « virus (de type) virus de l'immunodéficience humaine » ;
- la loi LCEN, LCEN signifiant « loi pour la confiance dans l'économie numérique »[9].
Sigles et humour
- Utilisant la convention de prononciation, Marcel Duchamp a intitulé son tableau copié de la Joconde : L.H.O.O.Q. (Elle a chaud au cul).
- On peut aussi dériver un sigle vers une autre interprétation (rétroacronymie) : par exemple, pour Anne Roumanoff, RTT signifie Repose-toi tout le temps.
Sigle et politique
Il est d'usage de nommer les partis politiques par leurs initiales. La politique internationale est donc riche en sigles. En France, le sigle le plus ancien encore en usage est celui du PCF (Parti communiste français, créé en 1920).
Pour les personnes : initiales
Lorsque le nom d'une personne est abrégé par la première lettre de son nom et de son prénom, on parle d'initiales plutôt que de sigles.
Des auteurs ont formé leur pseudonyme d'après leurs initiales : par exemple Pef (Pierre Elie Ferrier) ou Hergé (dérivé de R.G., soit G.R. à l'envers, pour Georges Remi).
Par ailleurs, les initiales de certaines personnalités ont été si largement utilisées qu'elles permettent de les identifier clairement et sans ambiguïté. C'est par exemple le cas de Jésus-Christ, couramment abrégé en J.-C. (par exemple : « 200 av. J.-C. »).
Canada
- MBC : Mathieu Bock-Côté
- GND : Gabriel Nadeau-Dubois
- PET : Pierre Elliott Trudeau
- PKP : Pierre Karl Péladeau
- VLB : Victor-Lévy Beaulieu
France
Personnalités
- BB : Brigitte Bardot
- BHL : Bernard-Henri Lévy
- DSK : Dominique Strauss-Kahn
- JFK : Jean-François Kahn
- JJG : Jean-Jacques Goldman
- JJSS : Jean-Jacques Servan-Schreiber
- JMB : Jean-Marie Bockel
- JMM ou J2M : Jean-Marie Messier. Il a été surnommé J4M (Jean-Marie Messier moi-même) puis J6M (Jean-Marie Messier moi-même maître du monde)
- JPP : Jean-Pierre Papin
- MAM : Michèle Alliot-Marie
- MOF : Marc-Olivier Fogiel
- NKM : Nathalie Kosciusko-Morizet
- PPDA : Patrick Poivre d'Arvor. Il est caricaturé par Les Guignols sous les initiales PPD
- VGE : Valéry Giscard d'Estaing
- CDG : Charles de Gaulle
- RDDV : Renaud Donnedieu de Vabres
- RLD : Robert Louis-Dreyfus
Prénoms composés
- JB : Jean-Baptiste
- JC : Jean-Claude, Jean-Charles, Jean-Christophe
- JF : Jean-François (donne le diminutif Jef ou Jeff)
- JP : Jean-Philippe, Jean-Paul, Jean-Pierre
- Pef : dérivé de PF pour Pierre-François, comme pour Pierre-François Martin-Laval
États-Unis
- FDR : Franklin Delano Roosevelt
- JFK : John Fitzgerald Kennedy
- JLo : Jennifer López
- JR : John Ross Ewing Jr, personnage de la série télévisée Dallas
- NPH : Neil Patrick Harris
- RMS : Richard Matthew Stallman
Royaume-Uni
- BP : Baden-Powell
Cas d'Adolf Hitler
Dans la symbolique nazie, Adolf Hitler est représenté par le nombre 18. En effet, celui-ci correspond à ses initiales AH, lorsqu'on remplace chacune des deux lettres par sa position dans l'alphabet. Depuis la chute du nazisme, pour les néonazis, c'est un signe de reconnaissance discret. Ainsi un groupe réputé très violent en Grande-Bretagne s'appelle « Combat 18 ».
Notes et références
- ↑ « pédégère » est admis dans le wiktionnaire en tant que terme du registre familier.
- ↑ http://www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise/questions-de-langue#79_strong-em-sigles-et-acronymes-diffrence-genre-pluriel-em-strong
- ↑ Wikisource
- ↑ (it) Bonfanti, Appendice al dizionario delle origini invenzioni e scoperte nelle arti, nelle scienze, nella geografia, nel commercio, nell' agricolotura ecc., (lire en ligne), p. 249
- ↑ Encyclopédie méthodique des arts et métiers, t. VIII, (lire en ligne), p. 44
- ↑ Émile Littré, Feuillet de Conches, Causeries d'un curieux, t. II, ch. 7
- ↑ Dictionnaire historique de la langue française sous la direction d'Alain Rey, tome 3, p. 3504
- ↑ Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, édition 2002, section « sigles » page 159.
- ↑ http://www.ide-conseil-webmarketing.fr/glossaire/l/lcen-loi-pour-la-confiance-dans-l’economie-numerique/
Voir aussi
Bibliographie
- Georges Himelfarb, Sigles et acronymes, éditions Belin, Le français retrouvé, 2002. (ISBN 2-7011-3049-2)
- Patrice Cartier, Le langage des Sigles, éditions de La Martinière, 2009. (ISBN 978-2-7324-3934-1)
Articles connexes
- Acronymie
- Liste des sigles de quatre lettres
- Sigles en économie
- Sigles de deux lettres
- Sigles en télécommunications
Liens externes
- Marie-Françoise Mortureux, « Siglaison-acronymie et néologie lexicale », Linx, 1994, vol. 30, fasc. 30, p. 11-32.
- Sigles et acronymes (Ministère de l'Éducation nationale).
- Répertoire de sigles (Bureau des statistiques pour la recherche et l'innovation).
- Sigles.net (Dictionnaire de sigles et acronymes).
- Acronymfinder (en anglais)
- Ackr (Dictionnaire multilingue d'acronymes)
- Code de rédaction interinstitutionnel
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