Sandrine Bonnaire
Sandrine Bonnaire en 2009 à la 66e Mostra de Venise en tant que membre du jury officiel.
Naissance |
Gannat (Allier, France) |
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Nationalité | Française |
Profession | Actrice, réalisatrice, scénariste |
Films notables |
À nos amours Sans toit ni loi Jeanne la Pucelle La Cérémonie |
Sandrine Bonnaire est une actrice, réalisatrice et scénariste française née le à Gannat (Allier).
Biographie
Vie personnelle
Sandrine Bonnaire est la fille de Lucienne et Marcel Bonnaire. Elle a passé l'essentiel de son enfance et de son adolescence à Grigny en région parisienne. Son père est ajusteur. Sa mère est Témoin de Jéhovah et c'est la raison pour laquelle elle ne garde pas beaucoup de souvenirs de son enfance sans fêtes d'anniversaire ni Noëls. Elle déclare : « J'ai une amnésie, peut-être pas inconsciente, mais totale de mon enfance »[1]. Elle ne parle pas de sa mère pour ne pas en dire du mal et doit son équilibre à son père qui n'était pas dans cette secte. À cause de la destruction d'humains proclamée et annoncée plusieurs fois par la secte des Témoins de Jéhovah, principe négatif et terrorisant dit-elle, Sandrine Bonnaire déteste les religions, mais respecte la foi. Dans le magazine Psychologies, elle déclare : « Il y a un aspect très castrateur dans les religions. Une espèce de soumission et cette idée du péché qui me fait froid dans le dos.»[2]. Elle est septième d'une famille de onze enfants et n'est pas apparentée à l'acteur Jean-Paul Bonnaire. Une de ses sœurs, Sabine, souffre d'autisme.
À la mort de son père, elle devient le soutien financier de la famille dont la mère est absente et s'occupe de ses deux petits frères.
À 20 ans, elle rencontre Jean-Yves Escoffier, un chef opérateur de 17 ans son aîné. Ils restent quatre ans ensemble. Puis elle rencontre l'acteur américain William Hurt en 1991 sur le tournage de La Peste de Luis Puenzo. Il est le père de Jeanne, sa fille aînée, née en 1996. En 2003, elle épouse Guillaume Laurant, scénariste et dialoguiste (notamment du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain) qu'elle avait rencontré lors du Festival du film romantique de Cabourg. Il est le père d'Adèle, sa deuxième fille, née en 2005.
En 1993, pour protester contre la publication de photographies prises sans son consentement, elle fait déverser une tonne de fumier devant les locaux du magazine Voici[3].
En 2000, à Paris, elle est victime d'une très violente agression qui lui vaut une lourde intervention chirurgicale à la mâchoire avec pose de plaques en titane et de nombreuses séances de dentiste. Ses agresseurs ont été arrêtés et jugés.
Carrière et engagements
Sandrine Bonnaire débute au cinéma en 1980 en tant que figurante dans La Boum et Les Sous-doués en vacances. Elle est révélée au public l'année suivante par le film de Maurice Pialat, À nos amours, où sa jeunesse, sa fraîcheur, sa spontanéité et sa sensualité crèvent l'écran. Pour sa prestation, elle gagne à 15 ans le César du meilleur espoir féminin. Sa carrière est désormais lancée et son rapport avec ce metteur en scène, qui l'avait auparavant choisie à une audition où elle accompagnait l'une de ses sœurs, s'affirme comme une ligne de force dans sa jeune filmographie puisqu'elle tourne deux autres films avec lui : Police et Sous le soleil de Satan, récompensé par la Palme d'or au Festival de Cannes en 1987.
Tout au long de sa carrière, Sandrine Bonnaire s'illustre dans un registre plutôt sombre et grave comme dans Sans toit ni loi d'Agnès Varda où elle joue une jeune marginale qui finit par mourir de froid. Son interprétation lui vaut, en 1986, un deuxième César, cette fois en tant que « Meilleure actrice », devenant ainsi la plus jeune comédienne à être distinguée dans cette catégorie (18 ans). Sandrine Bonnaire avoue elle-même que son apparence doit évoquer la gravité ; gravité que des réalisateurs comme Patrice Leconte, Jacques Doillon, Jacques Rivette, André Téchiné ou encore Claude Chabrol exploitent à bon escient. Sa prestation troublante dans Monsieur Hire est saluée par une nouvelle nomination aux Césars et son rôle subversif de bonne analphabète et meurtrière dans La Cérémonie est distingué par la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à Venise en 1995, ex æquo avec Isabelle Huppert. Dans les années 2000, elle trouve pourtant une note de jeu plus légère et pétillante dans des films comme Mademoiselle de Philippe Lioret ou Je crois que je l'aime de Pierre Jolivet entre autres même si elle reste intimement liée à un cinéma d'auteur sérieux.
Sandrine Bonnaire, qui en 2001 a été marraine de la journée de l'autisme, a réalisé un documentaire sur sa sœur, Elle s'appelle Sabine[4], présenté au festival de Cannes (Quinzaine des réalisateurs) de 2007 et sorti en salles en 2008.
En 2006, dans le téléfilm Le Procès de Bobigny, elle joue le rôle d'une personne vivante, la mère d'une jeune fille mineure ayant avorté en 1972, ce qui donna lieu à un procès historique de l'avortement. Ce qu'elle commente dans une interview : « Ça oblige à mettre de côté son ego de comédienne. Il faut être dans le vrai parce que, toujours, il y a cette pensée que l’autre, la personne concernée, verra le film. La pensée de ne pas trahir, même s’il s’agit d’une adaptation. »[5].
En 2008, elle est annoncée faisant partie du jury du 58e festival du film de Berlin[6].
Le festival est présidé par Costa-Gavras, et les actrices Diane Kruger et Shu Qi font également partie du jury.
Mais pour raisons familiales, elle annule sa participation au festival[7].
En 2009, elle fait partie du jury de la 66e Mostra de Venise, sous la présidence du réalisateur Ang Lee.
En 2011, elle s'engage en politique en intégrant officiellement l'équipe de campagne de Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste.
En 2012, elle est présidente du jury du Festival du cinéma américain de Deauville[8]. En 2013, elle travaille avec le chanteur Jacques Higelin, et dans le nouvel album d'Higelin, Beau Repaire, Sandrine Bonnaire chante Duo d'anges heureux avec lui[9].
En 2014, Sandrine Bonnaire effectue son retour sur scène en interprétant, à Valence, L'Odeur des planches de Samira Sedira en lecture théâtrale sous la direction de Richard Brunel.
Filmographie
Actrice
Cinéma
- 1980 : La Boum de Claude Pinoteau : (figuration)
- 1982 : Les Sous-doués en vacances de Claude Zidi : Figuration - Une spectatrice
- 1983 : À nos amours de Maurice Pialat : Suzanne
- 1984 : Tir à vue de Marc Angelo : Marilyn
- 1985 : Blanche et Marie de Jacques Renard : Marie
- 1985 : Le Meilleur de la vie de Renaud Victor : Véronique
- 1985 : Police de Maurice Pialat : Lydie
- 1985 : Sans toit ni loi de Agnès Varda : Mona
- 1986 : La Puritaine de Jacques Doillon : Manon
- 1987 : Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat : Mouchette
- 1987 : Jaune revolver d'Olivier Langlois : Angèle
- 1987 : Les Innocents de André Téchiné : Jeanne
- 1988 : Quelques jours avec moi de Claude Sautet : Francine
- 1988 : Peaux de vaches de Patricia Mazuy : Annie
- 1989 : Monsieur Hire de Patrice Leconte : Alice
- 1990 : La Captive du désert de Raymond Depardon : la captive
- 1990 : Dans la soirée (Verso sera) de Francesca Archibugi : Stella
- 1991 : Le Ciel de Paris de Michel Béna : Suzanne
- 1991 : La Peste de Luis Puenzo : Martine Rambert
- 1992 : Prague d'Ian Sellar : Elena
- 1994 : Jeanne la Pucelle de Jacques Rivette : Jeanne d'Arc
- 1994 : Confidences à un inconnu (Ispoved neznakomtsu) de Georges Bardawil : Natalia
- 1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma d'Agnès Varda : La vagabonde métamorphosable
- 1995 : La Cérémonie de Claude Chabrol : Sophie
- 1996 : Never Ever de Charles Finch : Katherine Beaufort
- 1997 : Die Schuld der Liebe d'Andreas Gruber : Monica Besse
- 1998 : Secret défense de Jacques Rivette : Sylvie
- 1998 : Voleur de vie d'Yves Angelo : Olga
- 1999 : Au cœur du mensonge de Claude Chabrol : Viviane Sterne
- 1999 : Est-Ouest de Régis Wargnier : Marie
- 2001 : Mademoiselle de Philippe Lioret : Claire Canselier
- 2001 : C'est la vie de Jean-Pierre Améris : Suzanne
- 2002 : Femme fatale de Brian De Palma : elle-même
- 2003 : Résistance de Todd Komarnicki : Lucette Oomlop
- 2004 : Confidences trop intimes de Patrice Leconte : Anna
- 2004 : Le Cou de la girafe de Safy Nebbou : Hélène
- 2004 : L'Équipier de Philippe Lioret : Mabé Le Guen
- 2006 : Demandez la permission aux enfants d'Éric Civanyan : Marie
- 2007 : Je crois que je l'aime de Pierre Jolivet : Elsa
- 2007 : Un cœur simple de Marion Laine : Félicité
- 2008 : L'Empreinte de Safy Nebbou : Claire Vigneaux
- 2009 : Joueuse de Caroline Bottaro : Hélène
- 2012 : Adieu Paris de Franziska Buch : Françoise Dupret
- 2014 : Salaud, on t'aime de Claude Lelouch : Nathalie Beranger
- 2015 : La Dernière Leçon de Pascale Pouzadoux : Diane
Télévision
- 1997 : Une femme en blanc (série TV) d'Aline Issermann : Margaux Dampierre
- 2003 : La Maison des enfants (série TV) d'Aline Issermann : Margaux Dampierre
- 2006 : Le Procès de Bobigny (téléfilm) de François Luciani : Martine Langlois
- 2011 : Signature (série TV) d'Hervé Hadmar : Daphné
- 2013 : La Balade de Lucie (téléfilm) de Sandrine Ray : Lucie
- 2014 : Rouge Sang (téléfilm) de Xavier Durringer : Alma Schneider
- 2015 : Elles... Les Filles du Plessis de Bénédicte Delmas : la directrice
- 2016 : Bébés volés de Alain Berliner : Inès
Réalisatrice
- 2007 : Elle s'appelle Sabine (documentaire TV), auteur et réalisatrice[10]. Ce film est sorti en salles le 30 janvier 2008[11].
- 2012 : J'enrage de son absence (Long-métrage de fiction)
- 2015 : Ce que le temps a donné à l'homme
Voix off
Théâtre
- 1990 : La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht, mise en scène Bernard Sobel, Théâtre de Gennevilliers
- 2014 : L'Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, mise en scène Ladislas Chollat, Théâtre de l'Atelier
- 2014 : L'Odeur des planches de Samira Sedira (lecture), Comédie de Valence
- 2015 : Le Miroir de Jade de Sandrine Bonnaire, mise en scène Raja Shakarna, Théâtre du Rond-Point
Musique
- 2013 : Duo d'anges heureux, en duo avec Jacques Higelin sur son album Beau repaire
Bibliographie
- Le soleil me trace la route, Paris, Éditions Stock, 2010, 250 p. (ISBN 9782234063235)Conversations avec Tiffy Gaillac et Jean-Yves Morgue
Récompenses et nominations
- 1984 : César du meilleur espoir féminin - À nos amours
- 1986 : César de la meilleure actrice - Sans toit ni loi
- 1988 : Nomination au César de la meilleure actrice - Sous le soleil de Satan
- 1990 : Nomination au César de la meilleure actrice - Monsieur Hire
- 1995 : Nomination au César de la meilleure actrice - Jeanne la Pucelle
- 1995 : Coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise - La Cérémonie
- 1996 : Nomination au César de la meilleure actrice - La Cérémonie
- 2000 : Nomination au César de la meilleure actrice - Est-Ouest
Politique
Le 13 juillet 2011 elle intègre l'équipe de campagne de Martine Aubry pour la préparation des primaires socialistes[12]. Elle devient, aux côtés de Patrick Bloche, chargée des sujets Culture-Média.
Influence
- Sandrine Bonnaire est vice-présidente du Festival du Film de Cabourg.
- Elle est depuis 2007 marraine de l'association Ciné-ma différence.
Notes et références
- ↑ Sandrine Bonnaire est née deux fois par Marie Guichoux le 4/4/97
- ↑ Sandrine Bonnaire : « De mon enfance, je ne garde que les bons souvenirs »
- ↑ http://madame.lefigaro.fr/celebrites/prive-avec-sandrine-bonnaire-281012-302110
- ↑ Elle s'appelle Sabine sur le site de France 3
- ↑ Interview de Sandrine Bonnaire sur France 2
- ↑ http://www.purepeople.com/article/sandrine-bonnaire-et-diane-kruger-membres-du-jury-au-festival-de-berlin_a3419/1
- ↑ http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/nouvelles/nouvelle-cinema/2944-sandrine-bonnaire-annule-sa-participation-a-la-berlinale.html
- ↑ http://www.festival-deauville.com/DEV/index.php?pid=51
- ↑ Sandrine Bonnaire : “Jacques Higelin incarne la liberté” Télérama.fr, mars 2013
- ↑ «Sabine» la bien aimée, Libération du 25 mai 2007, Gérard Lefort
- ↑ Elle s’appelle Sabine - film de Sandrine Bonnaire - Cinéma - EVENE
- ↑ Présentation de l'équipe de campagne de Martine Aubry
Liens externes
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • WorldCat
- (en) Sandrine Bonnaire sur l’Internet Movie Database
- Sandrine Bonnaire sur AlloCiné
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