Raymond Poulidor
Raymond Poulidor lors de l'Étoile de Bessèges 2012.
Surnom |
Poupou L'Éternel Second |
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Naissance | Masbaraud-Mérignat + |
Nationalité | |
Langue maternelle |
français + |
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Super Prestige Pernod 1964
1 championnat |
Raymond Poulidor, dit « Poupou »[1], est un coureur cycliste français, né le à Masbaraud-Mérignat, dans le département de la Creuse. Sa popularité (« poupoularité[2] ») fut exceptionnelle en France, en dépit de son statut d'« éternel second » sur le Tour de France, épreuve qu'il n'a jamais gagnée et au cours de laquelle il n'a jamais porté le maillot jaune, mais dont il détient le record de podiums (8).
Repères biographiques
Raymond Poulidor naît le à Masbaraud-Mérignat, dans la Creuse. Ses parents, Martial (1899-1970) et Marie Marguerite Montlaron, y sont métayers, au domaine des Gouttes. Ils s'installent ensuite à Champnétery, dans la Haute-Vienne, où Raymond Poulidor passe son adolescence. Il est le cinquième enfant de la famille. Il a trois grands frères : René, André et Henri.
Il s'est marié à l'âge de vingt-cinq ans, le 16 avril 1961, à Champnétery (Haute-Vienne) avec Gisèle Bardet[1]. Ils ont eu deux filles, Isabelle et Corinne qui a épousé Adrie van der Poel qui est lui-même ancien très bon cycliste et sacré champion du monde de cyclo-cross, à Montreuil, en 1996. Leur fils cadet Mathieu van der Poel a été sacré champion du monde de cyclo-cross 2011-2012 et 2012-2013 et Champion du monde sur route juniors (2013)[2]
Carrière cycliste
Jeunesse
Il va à l'école à Auriat et y obtient le certificat d'études primaires. Son instituteur lui offre un abonnement à Miroir Sprint, dans lequel il découvre les champions français Louison Bobet et Raphaël Géminiani. Il accompagne ses frères André et Henri lorsqu'ils disputent des courses cyclistes dans la région, le week-end, et roule avec des coureurs locaux, le soir, avec le vélo de sa mère. En 1952, André Marquet, un marchand de cycles de Sauviat-sur-Vige, offre à Raymond, qui a alors 16 ans, un vélo demi-course de marque Alcyon. Il commence alors à s'entraîner quotidiennement, en le cachant à sa mère qui juge ce sport dangereux. Il prend sa première licence auprès de « La pédale marchoise », dont le siège se trouvait à Montboucher[réf. souhaitée]. Il est sixième de sa première course, remportée par son frère Henri, à Saint-Moreil, et obtient une première victoire au Grand Prix de Quasimodo à Saint-Léonard-de-Noblat en mars 1954[3].
En août 1956, il est invité à participer au Bol d'or des Monédières, à Chaumeil, en tant que meilleur coureur régional, aux côtés de coureurs professionnels comme Géminiani et Bobet. Il effectue une partie de la course en tête avec Bobet et termine à la sixième place. Quelques jours plus tard, il commence à envisager sérieusement une carrière de cycliste professionnel lorsqu'il reçoit 120 000 francs pour sa deuxième place lors d'une course à Peyrat-le-Château[4].
Âgé de 20 ans, il est cependant temps pour lui d'effectuer son service militaire. Il est d'abord en Allemagne, à Coblence, puis en Algérie, dans la région de Bône. Il revient chez lui en décembre 1958. À cause du manque d'entraînement, il pèse 15 kg de plus qu'à son départ. Il s'entraîne durant l'hiver 58/59 et au printemps gagne, avec huit minutes d'avance sur le professionnel Roger Buchonnet, la première course à laquelle il prend part. En août, il est deuxième du Grand Prix de Peyrat-le-Château derrière Jean Dotto. Il impressionne un autre participant professionnel, Bernard Gauthier. Celui-ci, membre de l'équipe Mercier, encourage Poulidor à devenir professionnel et parle de lui à son directeur sportif, Antonin Magne. Après l'avoir rencontré au critérium d'Arcachon, Antonin Magne l'engage pour un salaire de 25 000 francs au sein de l'Équipe cycliste Mercier[5].
Carrière professionnelle
Raymond entre dans la légende en tant que « l'éternel second » du Tour de France et de Jacques Anquetil dans les années 1960 puis d'Eddy Merckx dans les années 1970. C'est une légende née d'exploits inachevés et d'infortunes rencontrées dans le Tour de France, mais une légende erronée au regard de nombreux succès majeurs. Au XXe siècle, il est l'une des personnalités les plus populaires en France. Au début du XXIe siècle, « Poupou » déclenche encore des applaudissements nourris lors de ses passages au sein de la caravane du Tour de France.
Cycliste professionnel entre 1960 et 1977, il a ainsi pu courir avec Louison Bobet, Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Bernard Hinault. Il est en contrat avec « Cycles Mercier » durant toute sa carrière, sous différentes dénominations : « Mercier-BP » (1960-1967), « Fagor-Mercier » (1970-1971), « Gan-Mercier » (1972-1976) et « Miko-Mercier » (1977).
La rivalité entre Anquetil et Poulidor est l'une des grandes oppositions du sport français, avec en point d'orgue un combat coude à coude sur les pentes du Puy de Dôme dans le Tour 1964. Ce rapport de force entre les deux hommes est évoqué dans un sujet de l'émission Les Coulisses de l'exploit consacré à la carrière de Raymond Poulidor en 1969. La rivalité avec Merckx intervient dans la seconde partie de la carrière de Poulidor, trentenaire puis quadragénaire, ou « quadragêneur » selon Antoine Blondin. « Poupou » emporte le Paris-Nice 1972 mais s'incline dans le Tour 1974 malgré une victoire au Pla d'Adet.
Vainqueur de 189 courses dont Milan-San-Remo, le Tour d'Espagne, le Grand Prix des Nations, il est lauréat du Super Prestige Pernod en 1964. Raymond Poulidor n'a jamais remporté le Tour de France en 14 participations, ni même porté le maillot jaune ne serait-ce qu'une journée. Il échoue à 14 secondes du maillot jaune au sommet du puy de Dôme en 1964, ou encore, lors du prologue de 1973 à Scheveningen, à 80 centièmes de seconde de Joop Zoetemelk[6].
Ses inconditionnels affirment qu'il aurait dû gagner au moins trois Tours de France, sans la malchance et sa maladresse en 1964 pour l'oubli d'un tour de parcours à Monaco qui donne la victoire et la minute de bonification à Anquetil alors qu'il perd le tour pour 55 secondes[7] ; une chute et une crevaison dans l'étape Andorre-Toulouse ; un mauvais choix de braquet dans le Puy-de-Dôme avec lequel il prend tout de même 42 secondes à Anquetil ; le secours « étonnant » d'Anglade à Gimondi dans le Ventoux en 1965 ; et la moto qui le renversa en 1968, le contraignant à abandonner à Aurillac alors que la victoire lui était promise. Il détient cependant le record du nombre de podiums sur la grande boucle (8) et remporta plusieurs victoires d'étapes dans la plus grande adversité.
Puncheur de très haute lignée, très bon rouleur, il a gagné sur tous les terrains. Selon Antonin Magne, son premier directeur sportif, il ne pouvait y avoir de gloire sans vertu.
Après-carrière
Il se retire du peloton en décembre 1977, après 18 saisons au plus haut niveau.
Il travaille un temps pour Manufrance puis France Loire, qui fabrique alors des vélos sous les marques Mercier et Poulidor.
Depuis quelques années, il intervient dans le Tour de France pour le compte de la banque LCL (partenaire du maillot jaune).
En janvier 2003, il est promu au grade d'Officier de la Légion d'honneur[8].
En 2004, ses mémoires Poulidor par Poulidor ont été publiés avec la complicité de Jean-Paul Brouchon et la préface d'Eddy Merckx.
En 2008, il accepte de devenir, après Henri Desgrange et Jacques Goddet, le 3e président d'honneur des Audax.
En 2012, en collaboration avec les journalistes Serge Laget et Jean-Paul Vespini, il publie, à 76 ans, le livre Mes 50 tours de France, racontant tous ceux auxquels il a participé ou qu'il a suivis, en tant que coureur, reporter et amoureux de ce sport.
Raymond Poulidor est directeur sportif du Tour cycliste du Limousin.
Dopage
Poulidor n'a jamais été suspecté de dopage en 17 ans de carrière. Toutefois, dans le journal L'Équipe du , il indiquait : « Bien sûr, nous aussi, on prenait bien quelques vitamines, quelques excitants, mais rien d'aussi risqué pour la santé. »
En 1999, il a reconnu avoir eu recours à la caféine.
Palmarès et distinctions
Palmarès année par année
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Résultats sur les grands tours
Tour de France
Raymond Poulidor fait partie des coureurs ayant remporté au moins deux étapes du Tour de France sur plus de dix années.
- 1962 : 3e, vainqueur d’une étape (Aix-les-Bains)
- 1963 : 8e
- 1964 : 2e, vainqueur d’une étape (Luchon)
- 1965 : 2e, vainqueur de deux étapes (Châteaulin contre-la-montre, Mont Ventoux)
- 1966 : 3e, vainqueur d’une étape (Vals-les-Bains contre-la-montre)
- 1967 : 9e, vainqueur du classement par équipes, vainqueur d’une étape (Paris contre-la-montre).
- 1968 : abandon (16e étape)
- 1969 : 3e
- 1970 : 7e
- 1972 : 3e, vainqueur du classement par équipes.
- 1973 : abandon (13e étape)
- 1974 : 2e, vainqueur d’une étape (Pla-d'Adet)
- 1975 : 19e, vainqueur du classement par équipes.
- 1976 : 3e
Tour d'Espagne
- 1964 : Vainqueur du classement général, vainqueur d’une étape (contre-la-montre), maillot jaune pendant 3 jours.
- 1965 : 2e, vainqueur de deux étapes (deux contre-la-montre), maillot jaune pendant 4 jours, vainqueur du classement par équipes.
- 1967 : 8e, vainqueur d’une étape (contre-la-montre)
- 1971 : 9e
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur : 25 janvier 1973
- Lauréat du Prix Henri Deutsch de la Meurthe de l'Académie des sports en 1974, récompensant un fait sportif pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moral pour l’humanité
- Audax : no 75000
- Il est sacré Champion des champions français par le quotidien sportif L'Équipe en 1974
- Le 1er novembre 1978, il inaugure un complexe sportif à son nom à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne.
Surnoms
Raymond Poulidor est surnommé Pouli par Ferdi Kübler[9]. Jean-Pierre Danguillaume le surnomme La Pouliche [9] qui serait, d'après Raphaël Géminiani, un raccourci de La Pouliche d'or[9].
C'est le journaliste sportif Émile Besson qui est à l'origine du surnom Poupou[9],[10] : en , il titre « Vas-y Poupou ! » dans L'Écho du Centre[11].
Citations
- À propos du Tour de France 1971, auquel il n'a pas participé : « Je le précédais afin de reconnaître le parcours et de donner mes impressions car je travaillais pour une radio. Mais jamais je ne me suis senti si étranger à mon milieu qui est celui du vélo et de la compétition. » (source : L'équipe Cyclisme, juin 1974).
- "..., le vrai Poulidor était né, le gars malchanceux qui a toujours des ennuis. Et que voulez-vous que j'y fasse? A ce niveau, la popularité, c'est inexplicable. On ne peut pas s'empêcher les gens d'avoir de la sympathie pour vous." (Extrait d'une interview donnée à Michel Seassau, publiée dans un article du journal L'Equipe du 3 avril 1972, intitulé La France atteinte de "poulidorite", et comportant 3 photos, dont l'une avec son épouse et leur fille Isabelle).
Hommages
- En 2009 s'est formé à Amiens un groupe de punkrock nommé Les Poulidoors[12] dont les compositions traitent toutes de vélo et du Tour de France. Une chanson hommage à Raymond, Pou Pou Pou dans laquelle est expliqué pourquoi il finit toujours second est parue en 2010 sur la compilation Gimme Somme Punk.
- La route qui fait le tour du Lac de Vassivière souvent utilisée pour des courses porte le nom de Circuit Raymond Poulidor.
Notes et références
- 1 2 « Cyclisme - Edition - Poulidor intime », L'Équipe, (consulté le 25 juin 2013)
- 1 2 « La "Poupoularité" », France Télévisions, (consulté le 25 juin 2013)
- ↑ Poulidor et Brouchon 2004, p. 22
- ↑ Poulidor et Brouchon 2004, p. 23-24
- ↑ Poulidor et Brouchon 2004, p. 24-35
- ↑ Gilles Le Roc'h, « Tour de France : le maillot jaune de Fabian Cancellara en sursis » [html], sur fr.reuters.com, Reuters, (consulté le 3 juillet 2013)
- ↑ Sport vox
- ↑ sport.fr
- 1 2 3 4 Entrée « Poulidor, Raymond (France) », dans Jacques Augendre, Le Tour, Paris, Solar, coll. « Abécédaire insolite », , 20 cm, 427 p. (ISBN 978-2-263-05321-4, OCLC 762707498, notice BnF no FRBNF42445278, présentation en ligne), p. 285-291, citations p. 285 (lire en ligne [html], consulté le 3 juillet 2015)
- ↑ Jean-Emmanuel Ducoin, « Émile Besson, ou l’âge d’or des Géants de la route » [html], sur humanite.fr, L'Humanité, (consulté le 3 juillet 2015)
- ↑ Christophe Penot, « Raymond Poulidor, devenu vieux briscard… » [html], sur lncpro.fr, Ligue nationale de cyclisme (consulté le 3 juillet 2015)
- ↑
Annexes
Bibliographie
Ouvrages de Raymond Poulidor
- Raymond Poulidor, La gloire sans maillot jaune, Calmann-Lévy, 1968
- Raymond Poulidor et Jean-Paul Brouchon, Poulidor par Raymond Poulidor, éditions Jacob-Duvernet, , 206 p. (ISBN 2847240691)
- Raymond Poulidor, Poulidor intime, éditions Jacob-Duvernet, 2007
- Raymond Poulidor, Mes 50 Tours de France, éditions Jacob-Duvernet, 2012
Ouvrages consacrés à Raymond Poulidor
- Jacques Augendre, Anquetil-Poulidor, un divorce français, Bernard Pascuito Éditeur, 2008
Liens externes
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • WorldCat
- Fiche de Raymond Poulidor sur le Site du cyclisme
- Palmarès de Raymond Poulidor sur memoire-du-cyclisme.eu
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