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Querelle du Filioque

Querelle du Filioque

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La querelle du Filioque (prononciation : /fi.ljɔ.kwe/) est le différend théologique qui, à partir du VIIIe siècle, oppose l'Église romaine et l'Église grecque, à propos du dogme de la Trinité. Elle contribuera à la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, qui fait naître deux églises : l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe.

Le Saint-Esprit procédant du Père et du Fils, détail du retable de Boulbon, XVe siècle, musée du Louvre

Le débat porte sur le rapport entre le Saint-Esprit, d'une part, le Père et le Fils, d'autre part. À la question « De qui procède le Saint-Esprit ? »[n 1], le Symbole de Nicée-Constantinople répond « Nous croyons en l'Esprit Saint... qui procède du Père ...». Dans la formule latine utilisée par les chrétiens d'Occident : « ... ex Patre procedit...». La querelle naît lorsqu'en Occident se généralise la formulation « Nous croyons en l'Esprit Saint... qui procède du Père et du Fils... (ex Patre Filioque procedit.)».

Historique

Icône dite de la Trinité d'Andreï Roublev.

Le symbole de Nicée-Constantinople

Le Symbole de Nicée-Constantinople élaboré au premier concile de Nicée (325) et complété par le premier concile de Constantinople (381) proclame en langue grecque :

« Nous croyons en l'Esprit-Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père, qui a parlé par les Prophètes, qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié »

La formulation évoque celle de l'évangile de Jean (XV,26) :

« Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra lui-même témoignage de moi. »

L'introduction du Filioque en Occident

La première modification du symbole en latin, du Credo a lieu dans l'Église espagnole après le IIIe concile de Tolède de 589[1]. Ce concile, présidé par Léandre de Séville, se tient alors que le roi Récarède a décidé l'abandon de l'arianisme par les Wisigoths. La formulation devient en latin : « ex Patre Filioque procedit », soit en français « procède du Père et du Fils »[2]..

Après l'Espagne, le Filioque est utilisé en Gaule franque tandis que l'Italie en général, et en particulier la papauté, s'en tient au symbole de Nicée[2].

Le débat de la fin du VIIIe siècle

Cette différenciation aboutit à un débat sous le règne de Charlemagne, à la suite d'une déclaration du patriarche de Constantinople, Taraise (784-806), selon laquelle le Saint Esprit procède du Père par le Fils. En 796, Paulin d'Aquilée, réunit à Cividale un concile italien qui prend parti pour la modification. Charlemagne impose officiellement l'usage du Filioque dans les offices de la chapelle palatine d'Aix.

En 807, deux moines du couvent latin des Monts des Oliviers à Jérusalem sont présents à Aix, accompagnant une ambassade du calife Haroun ar-Rachid[3]découvrent la modification, et de retour à Jérusalem, l'introduisent dans leur couvent, provoquant une plainte des moines grecs du couvent de Saint-Sabas au patriarche de Constantinople (Nicéphore Ier). Celui-ci s'adresse au pape Léon III ; l'affaire est soumise à Charlemagne qui demande à des théologiens, Théodulf, évêque d'Orléans, Smaragde, abbé de Saint-Mihiel et Arn, archevêque de Salzbourg, d'étudier le problème de façon plus profonde ; tous trois concluent à la validité du Filioque. Théodulf écrit à cette occasion le traité De Spiritu Sancto.

Le concile d'Aix-la-Chapelle (809) et ses conséquences

À la suite de ces travaux, l'introduction systématique du Filioque dans le Credo de toutes les Églises d'Occident est proposée par Charlemagne lors du concile d'Aix-la-Chapelle en novembre 809. Le concile suit cette démarche césaropapiste et entérine l'ajout du nouvel empereur d'Occident qui, avec ses théologiens, souhaite « rivaliser d'orthodoxie avec l'Orient », tandis que le pape Léon III refuse de le suivre dans cette innovation[4].

Cet écart par rapport à la formule œcuménique a lieu de façon unilatérale, sans l'aval des autres Églises, qui le considèrent comme le signe d'une volonté de rupture.

Malgré la décision du concile, Léon III refuse l'insertion qui ne sera réalisée qu'au XIe siècle dans le Credo romain, après qu'on eut trouvé une justification théologique à la nouvelle formulation, la donnant comme héritière d'une tradition alexandrine et latine, professée par exemple par le pape Léon en 447, soit avant la réception par l'Église romaine du symbole de Constantinople au concile œcuménique de Chalcédoine (451).

Les Orientaux, en revanche, ont toujours refusé l'adjonction du Filioque au Credo.

Théologie

Une représentation traditionnelle et symbolique de la Trinité en Occident

La querelle autour de cette nouvelle formulation reflète deux conceptions différentes du dogme de la Trinité :

  • pour les orthodoxes, l'Esprit est issu du Père par le Fils, c'est le Père qui est premier par rapport au Saint-Esprit : monopatrisme.
  • pour les catholiques, le Filioque exprime en outre la communion consubstantielle entre le Père et le Fils : filioquisme.

Il existe un lien entre cette querelle et une querelle antérieure sur la grâce entre l'augustinisme et le semi-pélagianisme.

La procession du Père et du Fils est mentionnée dans le Symbole d'Athanase qui remonte au moins au VIe siècle : "Spíritus Sanctus a Patre et Fílio : * non factus, nec creátus, nec génitus, sed procédens : le Saint-Esprit vient du Père et du Fils, il n'est ni fait, ni créé, ni engendré, mais il procède".

Arguments théologiques des catholiques

1. Dans sa Somme théologique, saint Thomas d'Aquin, après avoir énuméré les arguments opposés, donne un nouvel argument : si le Saint-Esprit procèdait uniquement du Père et pas du Fils, puisque le Fils serait alors dans la même situation, rien ne distinguerait le Saint-Esprit et le Fils, "le Saint-Esprit ne pourrait en aucune manière être distingué personnellement du Fils", puisque les personnes divines ne se distinguent entre elles que par leurs relations : "Respondeo dicendum quod necesse est dicere spiritum sanctum a filio esse. Si enim non esset ab eo, nullo modo posset ab eo personaliter distingui. Quod ex supra dictis patet." (Ia, Q. 36, art. 2), ce qu'on peut traduire par "je réponds en disant que ce qu'il est nécessaire est de dire que l'Esprit Saint est du Fils. En effet, s'il n'est pas de lui, d'aucune façon on ne peut le distinguer personnellement de lui"

2. À cet argument, on peut ajouter le fait que le Père et le Fils étant consubstantiels, il n'est pas possible que le Père agisse sans que le Fils participe totalement à son action.

Bibliographie

Textes d'origine ecclésiastique

  • Catéchisme de l'Église Catholique, § 243 à 248.
  • Clarification pontificale pour la promotion de l’unité des chrétiens, "Les traditions grecque et latine concernant la procession du Saint-Esprit", dans Documentation Catholique, 1995, n°19, pp. 941-945, document en ligne.
  • Déclaration commune de la Commission théologique orthodoxe-catholique d’Amérique du Nord, Saint Paul’s College, Washington, DC, 2003 article en ligne.

Textes de théologiens

  • Thomas d'Aquin, Somme théologique, Ia, Q. 36, a. 2, a. 3 et a. 4.
  • Jean-Miguel Garrigues, o.p., Le Saint-Esprit sceau de la Trinité, Cerf, coll. Cogitatio Fidei, Paris, 2011.
  • Jean-Miguel Garrigues, o.p., L'Esprit qui dit "Père !" et le problème du filioque, Téqui, coll. Croire et Savoir, Paris, 1982.
  • Avery Dulles, s.j., "The Filioque: What Is at Stake?", dans Concordia Theological Quarterly, vol 59, n° 1-2, 1995.
  • Jean-Claude Larchet, La question du Filioque. À propos de la récente Clarification du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, in Theologia, vol. 70, n° 4, Athènes, 1999, article en ligne.

f

Textes d'historiens

  • Jean Favier, Charlemagne, Fayard, Paris, 1999, pages 410-412.
  • Georges Minois, Charlemagne, Perrin, Paris, 2010, pages 437 et 440-441.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. En langage théologique: problème de la « procession du Saint-Esprit ».

Références

  1. Pierre Cazier, Isidore de Séville et la naissance de l'Espagne catholique, Beauchesne, (lire en ligne), p. 112
  2. 1 2 Jean Favier, Charlemagne, Paris, Fayard, , p. 410-412
  3. Georges Minois, page 437. Il s'agit de l'abbé, George, et d'un nommé Félix ; ils sont envoyés par le patriarche de Jérusalem, avec Abd Allah, représentant du calife.
  4. Bertrand Fauvarque, dans Yves-Marie Hilaire, Histoire de la papauté, éd. Seuil/Points, 2003, pp. 152
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