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Psychologie évolutionniste

Psychologie évolutionniste

La psychologie évolutionniste (parfois abrégée en évopsy ou évo-psy) est un courant de la psychologie cognitive, psychologie culturelle, psychodynamique, et systémique dont l'objectif est d'expliquer les mécanismes de la pensée humaine et de ses comportements à partir de la théorie de l'évolution biologique. Elle repose sur l'hypothèse fondamentale que le cerveau, tout comme les autres organes est le produit de l'évolution, et constitue donc une adaptation à des contraintes environnementales précises auxquelles ont dû faire face les ancêtres des hominidés. Elle repose également sur l'hypothèse du « cerveau social » selon laquelle les comportements sociaux s'expliquent pour l'essentiel par le fonctionnement cérébral traitant des stimuli sociaux dans le sens d'une meilleure adaptation individuelle au groupe.

Contrairement à la psychologie cognitive classique qui tente de donner des explications évolutionnistes aux résultats expérimentaux, la psychologie évolutionniste tente de valider des hypothèses évolutionnistes par une démarche expérimentale.

Présentation

La psychologie évolutionniste est une discipline située au carrefour de la biologie, de la psychologie, de l'anthropologie, des sciences sociales et naturelles et de la paléoarchéologie qui examine les traits psychologiques dans une perspective évolutionniste.

La psychologie évolutionniste cherche à identifier quels traits psychologiques humains sont des adaptations qui ont évolué - c'est-à-dire qui sont le produit de la sélection naturelle ou la sélection sexuelle. La psychologie évolutionniste cherche à appliquer le même raisonnement qu'en biologie (où les organes comme le cœur, les poumons ou l'œil sont considérés comme des adaptations) à la psychologie, en faisant valoir que le cerveau a une structure modulaire similaire à celle du corps.

Les principes fondamentaux de la psychologie évolutionniste sont :

  • les comportements humains reposent sur des mécanismes psychologiques sous-jacents et des processus de traitement de l'information logés dans le cerveau ;
  • l'évolution par la sélection naturelle est le seul processus connu capable de créer des entités biologiques complexes ;
  • la sélection naturelle et sexuelle a modulé les mécanismes psychologiques pour résoudre les problèmes d'adaptations que rencontraient les hommes tout au long de leur évolution.

Cadre théorique

En 1973, le prix Nobel de physiologie ou médecine remis à Konrad Lorenz, Karl von Frisch et Nikolaas Tinbergen pour « l'organisation et la mise en évidence des modes de comportement individuel et social », seul prix Nobel jamais remis à des spécialistes du comportement, a eu une influence considérable sur la psychologie mondiale. Désormais, il n'était plus question de négliger la part de l'instinct chez l'homme.

Le modèle de la tabula rasa, promus par le behaviorisme, que Konrad Lorenz combattit violemment toute sa vie, venait de tomber définitivement. La psychologie cognitive naissante ne pouvait plus ignorer la méthode éthologique ; tenter de décortiquer l'imbrication subtile de l'inné et de l'acquis devenait une obligation scientifique que les chercheurs de par le monde abordèrent de front.

La psychologie cognitive étudia donc les fonctions cognitives primitives dont les phylogenèses trouvaient leurs origines au cours de l'évolution des animaux, des mammifères et des primates. La méthode éthologique de comparaison verticale (voir instinct) permettait clairement d'établir les origines phylogénétiques des comportements, ex.: nous héritons des mécanismes de la marche de nos ancêtres reptiles, du comportement de la tétée de nos ancêtres mammifères, celui de la caresse de nos ancêtres primates, etc.

Par contre, la méthode éthologique de comparaison verticale échouait lamentablement en ce qui concerne les fonctions cognitives supérieures humaines ne possédant aucun équivalent véritable chez nos ancêtres simiens. L'inexistence d'autre représentant du genre Homo sur la planète limitait donc de beaucoup cette approche. Cependant, l'apparition de la sociobiologie avec la réforme complète de la sélection naturelle qu'elle provoqua (sélection de parentèle, sélection de groupe et sélection stratégique), de l'écologie comportementale et de la mathématisation de la sélection sexuelle, allait offrir un tout nouveau cadre théorique.

Ces analyses mathématiques complexes permettent d'expliquer l'essence (l'origine phylogénétique) des comportements des animaux et de réaliser des prédictions théoriques sur l'existence de tel ou tel comportement dans la nature. Il est également possible de relier des variables comportementales entre elles comme la durée de la période de séduction et le temps d'élevage de la progéniture. L'évolution des comportements n'est plus simplement la sélection d'accidents historiques mais une sélection dirigée par des contraintes logico-mathématiques ne permettant pas l'existence de n'importe quoi mais seulement de certaines solutions à ces contraintes. Ces théories jouèrent le même rôle en matière comportementale que la physiologie et la biophysique en ce qui concerne les contraintes sur l'existence de telle ou telle structure biologique dans la nature.

La psychologie évolutionniste est née à la fin des années 1980 des travaux de Gerd Gigerenzer, John Tooby (en) et Leda Cosmides. L'inspiration cognitiviste se retrouve dans le fait que la psychologie évolutionniste tente d'expliquer les comportements et les phénomènes mentaux à partir de mécanismes qu'il s'agit de décomposer. Par contre, des postulats sur l'existence de tel ou tel mécanismes et leurs fonctionnements réels sont préalablement posés à partir d'hypothèses et de déduction écoéthologique et sociobiologique.

Différences avec la sociobiologie et l'écoéthologie

La psychologie évolutionniste se distingue de la sociobiologie et de l'écoéthologie sur deux points :

  1. La psychologie évolutionniste s'intéresse principalement à l'espèce humaine.
  2. La psychologie évolutionniste insiste sur le fait que la plus grande partie de l'évolution humaine s'est déroulée dans des circonstances qui n'existent plus aujourd'hui principalement pendant le pléistocène, et que les comportements et états internes qui nous caractérisent aujourd'hui ont, en fait, été sélectionnés pour être adaptés à un monde qui n'existe plus : il y a « mismatch » entre cet environnement de l'adaptation évolutive et l'environnement contemporain de l'espèce humaine.

Nous devons à Konrad Lorenz ce concept ; il fut, par exemple, le premier à postuler que le plaisir à manger du sucre et des graisses est né de la rareté de ces ressources énergétiques dans l'environnement préhistorique. Or, aujourd'hui, ces denrées sont facilement accessibles et ce penchant naturel pour le sucre et les graisses peut avoir des conséquences délétères (anti-adaptatives) dans l'environnement actuel (obésité, diabète).

Différences avec la psychologie cognitive

L'approche de la psychologie évolutioniste diffère de l'approche traditionnelle en psychologie cognitive sur différents points :

  1. La psychologie évolutionniste s'intéresse davantage à la phylogénèse des processus cognitifs qu'à leurs fonctionnements neuro-biologiques.
  2. La psychologie évolutionniste tente de découvrir et de prédire l'existence et le fonctionnement de processus cognitifs en utilisant la psychologie comparée, notamment des primates et l'analyse sociobiologique et écoéthologique.
  3. Les hypothèses, justifiant une expérience, sont toujours basées sur des arguments évolutionnistes.
  4. La psychologie évolutionniste propose d'expliquer les mécanismes psychologiques selon deux catégories de processus : les processus spécifiques à chaque domaine (domain-specific) et les processus généraux (domain-general). Les mécanismes en œuvre pour traiter un problème récurrent dans l'histoire évolutive seront dits domain-specific. Ainsi, l'importance de détecter un tricheur dans une interaction sociale serait à l'origine d'un processus spécifique qui ne s'appliquerait pas lorsqu'il s'agit de détecter la violation d'une règle non-sociale, comme l'illustre la tâche de Wason.

Par contre, les modèles sont testés en utilisant une démarche expérimentale dans la pure tradition de la psychologie cognitive. Par conséquent, ces différences ne constituent pas une frontière véritable entre ces deux approches en psychologie. En effet, seul le résultat expérimental compte en dernière instance.

Un saut de paradigme en psychologie ?

Tooby et Cosmides (1997) ont voulu que la psychologie connaisse un saut de paradigme et l'ont redéfinie comme « cette branche de la biologie qui étudie (1) les cerveaux, (2) comment les cerveaux traitent l'information et (3) comment les programmes du cerveau traitant l'information génèrent le comportement ».

Il y a débat pour savoir s'il s'agissait bien d'un saut de paradigme ou simplement de l'une des facettes du saut de paradigme produit par la réforme de la sélection naturelle générée par la sociobiologie et l'écoéthologie. De la même façon que la paléontologie humaine n'est pas un saut de paradigme particulier en regard de la paléontologie et de la théorie de l'évolution en général.

Cependant, la psychologie évolutionniste a soulevé l'intérêt de chercheurs en provenance de nombreuses disciplines (de la génétique à l'anthropologie, en passant par la primatologie, la psychologie cognitive, la biologie, etc.)

Il est à noter que la dénomination « psychologie évolutionniste » est maintenant de plus en plus utilisée dans le monde anglo-saxon comme un terme générique regroupant toutes les approches évolutionnistes de la psychologie, y compris celles en désaccord avec les postulats originaux de Tooby et Cosmides, alors qu'en France, les chercheurs du domaine utilisent le plus souvent d'autres dénominations (éthologie humaine, écoéthologie, etc.)

Critiques

La psychologie évolutionniste se base sur une adaptation (sens biologique) de l’homme évoluant dans un environnement passé datant de l’ère préhistorique. Elle observe les mécanismes psychologiques actuels qui régulent en partie le comportement et, à partir de ces observations, elle essaye de retrouver d’hypothétiques adaptations passées causant ces mécanismes.

Pour cela, elle se base sur le fait que ces adaptations ont une fonction importante pour la survie et la reproduction dans un environnement passé. Cependant, « De même que la couleur blanche des os n’a pas d’utilité, mais résulte de la présence de calcium (qui est utile), certains aspects de notre esprit peuvent n’être que des sous-produits d’autres capacités." Il ne servirait alors à rien d’essayer de déterminer leur fonction, puisqu’ils en seraient dépourvus : s’interroger sur la fonction de tel ou tel processus psychologique reviendrait à se demander à quoi sert la couleur des os ! ». Certains chercheurs, notamment Gould & Lewontin, (1979) pensent que la grande majorité de nos mécanismes mentaux ne sont au départ que des « sous-produits » ayant maintenant une importance cruciale.[réf. nécessaire]

Cet aspect est néanmoins largement pris en compte dans la réflexion de beaucoup de chercheurs se réclamant de la psychologie évolutionniste. C'est par exemple très clairement et très explicitement le cas dans les travaux de Pascal Boyer[1], Dan Sperber ou Scott Atran[2], qui tentent d'expliquer par des hypothèses évolutionnistes l'existence répandue des religions, tout en écartant les théories fonctionnalistes trop directes (comme celle de Durkheim). Ainsi, parmi les nombreux mécanismes cognitifs qui favorisent l'émergence des religions chez les êtres humains a été identifié un « détecteur d'agents hyperactif » (en anglais, Hyperactive Agency Detection Device, soit HADD), c'est-à-dire un mécanisme permettant de détecter des agents dotés d’intentionnalités permettant à ses détenteurs de repérer les proies et les prédateurs, et qui aurait pour sous-produit la tendance qu'ont les êtres humains à la paréidolie et plus généralement à cette attribution d’intentionnalité au monde non-vivant qui est caractéristique de l'animisme. La religion n'est, pour ces auteurs, pas forcément un phénomène qui possède une fonction (bien qu'ils n’excluent pas à priori qu'elle puisse, de manière contingente, en avoir une), mais bel et bien un sous-produit de la manière dont l'évolution a forgé notre cerveau.

Voir aussi

Articles connexes

  • Psychologie évolutionniste de la religion

Livres en français

  • Lance Workman, Will Reader (2007): Psychologie évolutionniste, Une introduction; éd. De Boeck Université, 2007. Trad. Françoise Parot.
  • Buss, David (1994) : Les stratégies de l'amour ; éd. Interéditions, 1994. Les résultats d'une étude sur les comportements et préférences amoureuses de 10 000 personnes de 37 cultures différentes.
  • Georges Chapouthier (2009) : Kant et le chimpanzé - essai sur l'être humain, la morale et l'art ; éd. Belin.
  • Geary, David (1998) : Hommes, femmes : l'évolution des différences sexuelles humaines ; Trad. de Philippe Gouillou, éd. De Boeck Université (2003).
  • Gouillou, Philippe (2003-2010) : Pourquoi les femmes des riches sont belles : programmation génétique et compétition sexuelle ; Duculot (2003), 2e édition mise à jour : De Boeck (2010). Livre de vulgarisation, construit de sorte à présenter l'ensemble des bases de la psychologie évolutionniste.
  • Susan McKinnon, La génétique néo-libérale, les mythes de la psychologie évolutionniste, éd. de l'Eclat, 2009.
  • Pinker, Steven (1997) : Comment fonctionne l'esprit ; Trad. éd. Odile Jacob (2000)
  • Rich Harris, Judith (1999) : Pourquoi nos enfants deviennent ce qu'ils sont ; Trad. éd. Robert Laffont, Coll. Réponses. Réfutation des principales théories éducatives.
  • Van der Henst, Jean-Baptiste et Mercier, Hugo (Eds.) (2009) : Darwin en tête ! L'Évolution et les sciences cognitives. éd. PUG; Revue des apports de la théorie de l'évolution aux différents domaines des sciences cognitives, dont la psychologie.
  • Lucy Vincent (2004) : Comment devient-on amoureux? ; éd. Odile Jacob.
  • Workman, Lance et Reader, Will (2007) : Psychologie évolutionniste ; Trad. de Françoise Parot. ed. de Boeck, 2007. Traduction d'un ouvrage de 2004 (Evolutionary psychology. An introduction) à destination des étudiants de 1er et 2e cycle.
  • Wright, Robert (1994) : L'Animal moral ; Trad. éd. Michalon, 1995. L'auteur ré-analyse la vie de Darwin à la lueur des découvertes en psychologie évolutionniste.
  • Philippe Huneman & Édouard Machery, La psychologie évolutionniste  : enjeux, résultats, débats (chapitres 31 à 37), in Les mondes darwiniens. L’évolution de l’évolution, 2nd édition (1re éd Syllepse, 2009) Éditions Matériologiques, 2011, Page 1073, chapitre 31
  • Stephen M. Downes, La Psychologie évolutionniste, l’adaptation et l’organisation, in Les mondes darwiniens. L’évolution de l’évolution, 2nd édition (1re éd Syllepse, 2009) Éditions Matériologiques, 2011, Page 1115, chapitre 34

Liens externes

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Anglophones

  • (en) Darwinism: Why we are, as we are : article introductif du journal The Economist.
  • Tooby & Cosmides (1997) : « Evolutionary Psychology, A Primer » : re-définition de la psychologie plus les cinq principes fondamentaux (le mismatch en est le cinquième). Synthèse en français.
  • Human-Nature.com : anglophone, site de Ian Pitchford (le créateur de la liste Evolutionary Psychology).
  • The International Cognition & Culture Institute (ICCI) : anglophone, groupe international créé fin 2008 rassemblant des membres de l'Institut Jean Nicod et d'autres universités (le blog d'AlphaPsy y renvoie maintenant). AlphaPsy était un groupe de travail sur l'anthropologie cognitive et la psychologie évolutionniste, regroupé maintenant avec l'ICCI.
  • Sur l'approche holistique de la philosophie du processus, voir par exemple le bref historique du Whitehead Psychology Nexus, ou encore : Michel Weber and Anderson Weekes (eds.), Process Approaches to Consciousness in Psychology, Neuroscience, and Philosophy of Mind (Whitehead Psychology Nexus Studies II), Albany, New York, State University of New York Press, 2009.

Francophones

  • Mercier et Van der Henst "Psychologie évolutionniste" Article publié par le CNRS, Laboratoire sur le cerveau, le langage et la cognition. Mercier, H. & Van der Henst, J-B. (2007). Psychologie évolutionniste. In J-Y Baudouin & G. Tiberghien. Manuel de Psychologie. Bréal. p. 162-167.
  • "Psychologie évolutionniste et raisonnement" Article du CNRS, Jean-Baptiste Van Der Hernst et Hugo Mercier, mai 2007.
  • Poirier, Faucher, Lachapelle, "Un défi pour la psychologie évolutionniste" Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie, Archives Henri Poincaré. UMR 7117 CNRS / Nancy-Université.
  • Le Groupe de recherche en épistémologie comparée du département de philosophie de l'Université du Québec à Montréal s'intéresse particulièrement au statut de la psychologie évolutionniste en tant que discipline scientifique
  • Institut Jean Nicod (UMR 8129) : francophone, "Un laboratoire interdisciplinaire à l'interface entre sciences humaines, sciences sociales et sciences cognitives"
  • Evopsy.com : le premier site francophone sur la PE.
  • Psychologie Évolutionniste. Mercier, H. & Van der Henst, J-B (2009). Psychologie Évolutionniste. In J-B Van der Henst & H. Mercier (Eds). Darwin en tête ! L’évolution et les sciences cognitives. Presses Universitaires de Grenoble. p. 11-33.
  • Sociobiologie.com : site web de vulgarisation sur la sociobiologie.

Notes et références

  1. Pascal Boyer, Et l'homme créa les dieux, Paris, Robert Laffont, (ISBN 2221090462)
  2. (en) Scott Atran, In Gods We Trust: The Evolutionary Landscape of Religion, Oxford University Press, (ISBN 0-19-517803-3)
  • Portail de la psychologie
  • Portail de l’évolution
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