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Barrage de Belo Monte

Barrage de Belo Monte

Barrage de Belo Monte
Image illustrative de l'article Barrage de Belo Monte
Le Rio Xingu, vu de l'espace
Géographie
Pays  Brésil
Coordonnées 3° 17′ 00″ S 52° 12′ 00″ O/-3.28333, -52.23° 17′ 00″ Sud 52° 12′ 00″ Ouest/-3.28333, -52.2
Cours d'eau Rio Xingu
Objectifs et impacts
Vocation Énergie
Coût 18,5 milliards de dollars USD
Barrage
Hauteur du barrage
(lit de rivière)
Belo Monte: 90 m

Pimental: 36 m
Bela Vista: 33 m

Longueur du barrage Belo Monte: 3 545 m

Pimental: 6 248 m
Bela Vista: 351 m

Réservoir
Volume du réservoir 3 960[1] millions de m3
Surface du réservoir 50 200[2] ha
Centrale hydroélectrique
Nombre de turbines 27
Type de turbines Francis
Puissance installée 11 200 MW
Production annuelle 38 600 GWh/an

Géolocalisation sur la carte : Brésil

Le barrage de Belo Monte est un barrage actuellement en construction sur le Rio Xingu, dans l'État fédéral du Pará au Brésil. Il a fait l'objet de longues controverses et le chantier a été plusieurs fois interrompu sur décision de la justice.

Description du projet

Le barrage de Belo Monte est un important projet du Programme Brésilien d'Accélération de la Croissance (Programa de Aceleração do Crescimento). Les autorités affirment que ce barrage permettra au Brésil d'accéder à une plus grande autonomie énergétique, particulièrement dans le bassin amazonien, très dépendant de l'énergie fossile[3].

L'énergie hydroélectrique produite devrait pouvoir atteindre une puissance de 11 233 mégawatts crête (MWc) via 27 turbines, ce qui en ferait par la puissance, le deuxième plus grand barrage du Brésil, et le troisième dans le monde derrière le barrage des Trois-Gorges, en Chine, et le barrage d'Itaipu, entre le Brésil et le Paraguay[4]. Cependant, la production électrique moyenne annuelle devrait être de 38 600 GWh, donc une production moyenne à hauteur de 4 406 mégawatts (MW). Cela devrait représenter jusqu'à 10 % de l'électricité produite au Brésil, et la puissance crête appelable à la demande grâce à l'important réservoir associé au barrage pourra éventuellement être utilisée pour réduire l'utilisation de moyens de pointe lors des pics de demande.

L'électricité du barrage devrait servir à l'extraction de bauxite à partir de gisements dans l'État du Pará et à sa transformation en aluminium[5].

Le coût du barrage est estimé entre 11 et 16 milliards de dollars. Le projet devrait employer durant la construction environ 18 000 personnes de manière directe et 80 000 de manière indirecte ; après la construction, le nombre d'emplois permanents serait de 2 000. L'appel d'offre du projet a été remporté par le Consórcio Norte Energia, une filiale à 49 % d'Eletrobras.

Histoire

Malgré les oppositions, le projet obtient le « feu vert » le , et la construction débute en . Le , le tribunal fédéral décide d'invalider la licence, et les travaux cessent[6], mais le 28 août 2012 le président du Tribunal suprême fédéral suspend la décision du Tribunal régional fédéral de la première région et les travaux reprennent immédiatement[7].

Impact humain et environnemental

Le projet est vivement critiqué par les populations autochtones et de nombreuses organisations environnementales au Brésil. Le barrage inonderait une surface d'environ 500 km2,[2] et il aurait un impact considérable sur l'environnement, entraînant une réduction importante de la biodiversité et la disparition d'espèces rares. En réponse à ces critiques, le gouvernement prévoit d'investir 1,2 milliard USD afin de réduire les impacts négatifs du projet[3].

Évaluation environnementale incomplète

En février 2010, l'agence brésilienne de l'environnement IBAMA a accordé une licence environnementale pour la construction du barrage en dépit du tollé au sein de l'agence concernant des informations incomplètes dans l'étude d'impact environnemental (EIE) écrit par Eletrobras, Odebrecht, Camargo Corrêa, and Andrade Gutierrez[8]. Auparavant, en octobre 2009, un jury composé d'experts indépendants et des spécialistes provenant d'universités et d'instituts de recherche brésiliens ont publié un rapport sur l'EIE, afin de montrer les « diverses omissions et les incohérences méthodologiques dans l'EIE... ». Parmi les problèmes relevés dans l'EIE : le coût incertain du projet, la déforestation, la capacité de production finalement considérée insuffisante au vu des coûts prévus, les émissions de gaz à effet de serre et en particulier l'omission des habitants de la rivière[9].

Deux hauts fonctionnaires de l'IBAMA, Leozildo Tabajara da Silva et Benjamin et Sebastião Custódio Pires, ont démissionné de leur poste en 2009 à cause de la forte pression politique entourant le projet[10]. En janvier 2011, le président de l'IBAMA, Abelardo Azevedo, a également démissionné de son poste. En avril 2010, le précédent président, Roberto Messias, avait également démissionné, mettant en cause la pression du gouvernement et des organisations environnementales.

En 2010, plus de 140 organisations et mouvements en provenance du Brésil et partout dans le monde ont dénigré le processus de prise de décision pour l'octroi de la licence environnementale pour les barrages, dans une lettre au président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva[11].

Perte de la biodiversité

Le pléco-zèbre, une des espèces vivant uniquement dans la rivière Xingu.

La diversité des poissons de la rivière Xingu est extrêmement riche, avec environ 600 espèces de poissons et avec un haut degré d'endémisme. La zone soit séchée soit noyée par le barrage s'étend sur l'intégralité de l'habitat d'un certain nombre d'espèces, par exemple, le pléco-zèbre (Hypancistrus zebra), le pléco solaire (Scobinancistrus aureatus), le cichlidé Teleocichla centisquama, le piranha Ossubtus xinguense et la grenouille Allobates crombiei. Une étude menée par des experts indépendants sur l'impact environnemental du barrage a conclu que le débit imposé au Rio Xingu signifiait que la rivière « ne sera pas capable de maintenir la diversité des espèces », au risque de « l'extinction de centaines d'espèces »[12],[13].

Émission de gaz à effet de serre

Les grands barrages en Amazonie sont susceptibles de produire une quantité de gaz à effet de serre non négligeable dans les premières années de leur exploitation. En effet, les immenses zones forestières inondées par les lacs de retenue d'eau sont rarement déboisées préalablement, et une fois immergés, les divers végétaux pourrissent, leur décomposition produisant une émission naturelle de gaz à effet de serre[14]. Les études portant sur le barrage du Tucurui en Amazonie montre que ses émissions actuelles de gaz à effet de serre seraient comparables, à puissance et productions égales, aux moyens de générations utilisant du combustible fossile[15].

Impact sur les populations

L'engloutissement du territoire de tribus indiennes, obligerait à déplacer plus de 25 000 indigènes, principalement des municipalités d'Altamira et de Vitória do Xingu, en raison d'un réservoir d'une surface de 500 km2[2].

Opposition

Action de protestation de Greenpeace dénonçant l'impact du projet.
Le chef Raoni et les premières signatures de sa pétition internationale contre le barrage (photographie prise sur le parvis des droits de l'homme, au Trocadéro, à Paris).

L'opposition au projet a été fortement médiatisée, incarnée par le chef indien Raoni Metuktire, le chanteur Sting, le réalisateur James Cameron (réalisateur du film Avatar)[16], l'actrice Sigourney Weaver, le millionnaire David de Rothschild[17] ou encore Mgr Erwin Kräutler[18].

Le projet a été suspendu pour inconstitutionnalité au regard des dispositions nationales protégeant les territoires des indiens amazoniens au mois d'avril 2010 par une décision judiciaire immédiatement annulée en appel le jour-même. Le 1er juin 2011, Curt Trennepohl[19], président de l'institut brésilien de l'environnement (IBAMA), a donné son feu vert à la construction du barrage[20]. Selon diverses organisations environnementales, les Kayapos seront les premières victimes de la construction de ce barrage.

De nombreuses pétitions contre le projet ont été mises en ligne ; notamment par le projet « Gota d'àgua »[21] qui a récolté plus de 2 000 000 signatures, par Avaaz, ayant récolté plus de 780 000 signatures, par l'association Amazone Watch ayant récolté plus de 300 000 signatures et par le site officiel du chef Raoni[4],[22] ayant rassemblé plus de 440 000 signatures en août 2013[23].

La justice fédérale de l'État du Pará a interdit le 28 septembre 2011 au consortium Norte Energia d'altérer le lit du rio Xingu[24].

Le 29 janvier 2012, le Public Eye Awards « Prix de la honte et de l'irresponsabilité » a été décerné à l'entreprise Vale, une des participantes au projet de Belo Monte[25].

En décembre 2012, Jan Kounen et Vincent Cassel réalisent un spot de sensibilisation dénonçant les impacts du barrage de Belo Monte[26].

Notes et références

  1. (pt) Caractéristiques du barrage (en Portugais), volume des 2 réservoirs : réservoir Calha Do Xingu : 2,07 Mds de m3 et réservoir Dos Canais : 1,89 Mds de m3. Voir dans le fichier .zip : FICHA_TECNICA\Ficha_Tecnica_BMonte.pdf Eletrobras, consulté le 1er juin 2013.
  2. 1 2 3 Au Brésil, chantier de titan à Belo Monte, une zone inondée de 502 km2 Le Monde, le 21 mai 2013
  3. 1 2 « http://www.icold-cigb.net/FR/Actualites/actus.asp?IDA=273 » (Archive Wikiwix Archive.is Google Que faire ?)
  4. 1 2 « Derrière le chef Raoni, manifestation mondiale contre le projet Belo Monte » sur 20minutes.fr
  5. Yolaine de la Bigne, « Mobilisation contre le Belo Monte », sur Europe 1,
  6. La justice brésilienne exige à nouveau l'arrêt du chantier du barrage géant de Belo Monte, Le Monde
  7. La Cour suprême brésilienne autorise la reprise des travaux du barrage géant de Belo Monte, Le Monde, 28 août 2012
  8. (en) Gary Duffy, « Brazil grants environmental licence for Belo Monte dam », BBC, (lire en ligne)
  9. (en) Rainforest Foundation, « Summary and History of the Belo Monte Dam: Rainforest Foundation », 2010 (consulté le 22 février 2011)
  10. « Shame on Brazil: Stop the Amazon Mega-Dam Project Belo Monte », The Huntington News, (lire en ligne)
  11. [PDF] We're writing you to express our indignation and urge you to immediately suspend the Belo Monte hydroelectric dam project on the Xingu River Sur le site internationalrivers.org
  12. (fr) Dernière occasion de voir: le fleuve amazonien Xingu Jeremy Hance, mongabay.com 25 octobre 2011
  13. Camargo M., GiarrizzoT. & Isaac V. (2004). "Review of the geographic distribution of fish fauna of the Xingu river basin, Brazil". Ecotropica 10: 123-147. PDF.
  14. N. Barros et al., Carbon emission from hydroelectric reservoirs linked to reservoir age and latitude Nature Geoscience, en ligne le 31 juillet 2011.
  15. [PDF] (en) Rapport de la commission mondiale sur les barrages, p. 75 Earthscan, novembre 2000.
  16. « Article de l'AFP parlant de l'engagement de James Cameron et d'Avatar » (Archive Wikiwix Archive.is Google Que faire ?)
  17. « AMAZONIE - Belo Monte, le barrage de la discorde » (Archive Wikiwix Archive.is Google Que faire ?), novembre 2011, sur Le Petit Journal
  18. « Le Pape François reçoit le président du Cimi pour débattre des violations des droits indigènes au Brésil », sur raoni.com, (consulté le 14 avril 2014)
  19. (en) « Environmental protection agency chief: Brazil will do the same to indigenous as “Australians did to the Aborigines” », Mongabay.com, 17 juillet 2011
  20. « Barrage controversé en Amazonie : le Brésil donne son feu vert » sur maxisciences.com.
  21. (br) (en) "Gota d'àgua" Sur le site movimentogotadagua.com.br
  22. LES AMERINDIENS TOUJOURS PLUS MENACES
  23. Dont de nombreuses personnalités : Cali, Bernard Lavilliers, Jan Kounen, Hugues Aufray, Jacques Weber, Renan Luce, Pierre Richard, Abd Al Malik, Vincent Cassel, Jacque Perrin, Nicolas Hulot, Danielle Mitterrand, Alan Stivell, Claire Keim, Mino Cinelu, Nicolas Vanier, Eva Joly, Remi Gaillard, Marion Cotillard, le groupe Tryo, Vahina Giocante, Christiane Taubira, Edgar Morin
  24. « Au Brésil, la justice stoppe la construction d'un barrage », sur lemonde.fr
  25. Les Public Eye Awards attribués à Vale et Barclays
  26. Elisabeth Bonneau, « Belo Monte, un barrage de trop », sur Le Mouv,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • « Belo Monte, le barrage géant du Brésil qui a vaincu les Indiens », Le Monde, 27 avril 2014
  • Portail des énergies renouvelables
  • Portail du Pará
  • Portail des lacs et cours d’eau
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