Pop art
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Le pop art est un ensemble de phénomènes artistiques intimement liés à l'esprit d'une époque, l'essence d'un large mouvement culturel des années 60. Il trouve son origine en Grande-Bretagne au milieu des années 1950, mais se répand rapidement à l'ensemble du monde occidentalisé dans le contexte de la société industrielle capitaliste. Celle-ci s'appuie sur l'essor de technologies nouvelles en plein essor dont les artistes pop vont s'emparer et qui touchent toute la sphère culturelle : le pop art se manifeste dans les pratiques et les comportements de toute une génération.
Son apparition, dans les arts plastiques en Angleterre, se manifeste sous l'impulsion de Richard Hamilton et d'Eduardo Paolozzi. En France avec des artistes tels que le sculpteur César. À la fin des années 1950, le pop art américain émerge avec des artistes tels qu'Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et James Rosenquist. Mais ce mouvement ne se limite pas au seul domaine des arts plastiques : il touche autant la musique, la mode et les arts appliqués et bien d'autres domaines de la culture.
Histoire et définition
L'expression « pop art » (abréviation de « popular art » en anglais, ou « art populaire » en français), créée sous l'impulsion de John McHale (en), a été utilisée pour la première fois en 1955 par Lawrence Alloway, un critique d'art britannique qui faisait partie de l'Independent Group, groupe d'intellectuels travaillant sur le rôle de la technologie dans la société[1].
Le pop art émerge au milieu des années 1950 en Grande-Bretagne et, en parallèle, vers la fin des années 1950 aux États-Unis. Il conteste les traditions en affirmant que l'utilisation d'éléments visuels de la culture populaire produits en série est continue avec la perspective des beaux-arts lorsqu'il enlève le matériel de son contexte et isole l'objet, ou le combine avec d'autres objets, pour la contemplation. Le concept du pop art se présente plus dans l'attitude donnée à l'œuvre que par l'œuvre elle-même.[pas clair]
Ce qui caractérise profondément ce mouvement est le rôle de la société de consommation. C'est le principe, que les artistes américains vont mettre en évidence, de l'influence que peuvent avoir la publicité, les magazines, les bandes dessinées et la télévision sur nos décisions de consommateurs. Par la suite, le mouvement va s'étendre et toucher d'autres domaines tels que la mode, l'architecture, le dessin, etc.
L'accueil est très bon dès les débuts du mouvement, car le pop art est a priori simple et accessible.[réf. nécessaire] Les procédés utilisés par les artistes sont souvent de nouveaux produits qui sortent tout juste de cette société de consommation : acrylique, sérigraphie, etc. Au-delà de la peinture, le pop art utilise des techniques picturales qui n'étaient auparavant pas considérées comme proprement artistiques mais plutôt industrielles. Les couleurs sont souvent vives et décalées par rapport à la réalité. Considéré comme un avant-gardiste et l'un des pères du pop art, Andy Warhol s'approprie des objets de la vie courante (une bouteille en verre ou une canette de soupe) pour en faire des œuvres.
Ce mouvement a perturbé le monde artistique d'autres manières, par exemple à travers la remise en cause du principe d'unicité de l'œuvre d'art. Warhol reproduit les siennes par dizaines, parfois même par centaines, ce qui heurte les idées classiques attribuant à une œuvre une valeur du fait de son unicité.
Le pop art utilise des symboles populaires, qui marquent l'inconscient dès l'enfance dans un but de désacralisation de l'œuvre d'art qui auparavant était réservée à une élite et qui ne couvrait que des sujets « nobles ». De Mickey Mouse à Marilyn Monroe, en passant par Mick Jagger, l'admiration quasi généralisée de certaines idoles y est exaltée de manière neutre ou non, selon l'artiste. La culture publicitaire de la société de consommation est une autre source d'inspiration, par exemple pour Jasper Johns.
Dans le monde
Grande-Bretagne
L'Independent Group se réunissait à l'Institute of Contemporary Arts depuis 1952, rassemblant les grandes figures de la création du pop art, parmi lesquelles Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi. Dès 1947, Paolozzi crée des collages utilisant des images de magazines américains même s'il déclara plus tard qu'il fut plus influencé par le mouvement surréaliste que par la culture populaire. Hamilton commence à étudier les travaux de Marcel Duchamp et développe une série de projets mélangeant art et publicité. La conférence de Reyner Banham à l'Independent Group pose les bases du pop art en y incluant les objets de la vie quotidienne aux États-Unis et les magazines populaires. Alloway parle de sa théorie sur un continuum entre le « high art », admis par les établissements culturels traditionnels, et le « low art » du pop art.
En 1956, les membres de l'Independent Group participent à l'exposition This is Tomorrow à la Whitechapel Gallery pour laquelle Hamilton crée le collage Just what is it that makes today's homes so different, so appealing? Son travail est considéré comme le manifeste du pop art en Grande-Bretagne. Après « This is tomorrow », Hamilton continue à développer les caractéristiques du pop art en exposant peintures et collages ayant pour sujets les voitures américaines, les biens de consommations et des pin-ups en tant qu'éléments d'une étude anthropologique qui a introduit le fétichisme, lequel deviendra un élément majeur du pop art. Hamilton devient conférencier au Royal College of Art où il rencontre David Hockney ainsi que d'autres jeunes artistes qui développent le pop art en Grande-Bretagne. En 1961, Hockney, avec Peter Blake et R. B. Kitaj annoncent, dans une exposition commune, l'arrivée du pop art britannique. Peut on d'ailleurs classer Banksy comme un artiste Pop Art ? La question se pose. Certes il s'est fait connaitre en faisant ses œuvres dans la rue et donc on devrait le classer parmi les artistes street art, mais depuis ses œuvres sont arrivées sur des toiles et il est par la même devenu un pop artiste. Son influence en Grande-Bretagne est tellement importante que de nouveaux artistes émerge et se font un nom, comme Bambi Artist, une des rares femmes dans ce domaine très masculin.
Espagne
En Espagne, le pop art est associé au grand « new figurative ». Eduardo Arroyo peut être admis comme artiste du pop art par son intérêt pour l'environnement ainsi que sa capacité à retranscrire « l'éventualité inter-conceptuelle de la notion absolue de la vie quotidienne ». Arroyo sera proche du courant français de la nouvelle figuration.
France
En France, le courant du nouveau réalisme tire quelque peu sa substance de l'émergence du pop art qui est aussi un mouvement beaucoup plus politisé.
Les nouveaux réalistes avec Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Jean Tinguely, Jacques Villeglé ou Gérard Deschamps s'opposent notamment au mouvement de la figuration narrative avec Jacques Monory, Bernard Rancillac, Erró, Valerio Adami, Peter Klasen, Vladimir Veličković, Hervé Télémaque, Eduardo Arroyo, Alain Jacquet, Gérard Fromanger, Ivan Messac. Cette dernière tendance s'attache davantage à écrire une « histoire » du quotidien, avec parfois un certain engagement politique. On la rapproche également du pop art puisque les artistes la composant s'inspirent aussi beaucoup des images publicitaires qui se multiplient en cette époque d'expansion de la société de consommation. En 2015, le mouvement Pop art est en plein essor et de nombreux artistes français prennent progressivement la relève de leurs illustres fondateurs. Certes le pop art en 2015 a tendance à se rapprocher du street art en terme technique et ces deux mouvements sont de plus en plus proches. Le pop art d'aujourd'hui est un vrai marché ou de nombreux artistes deviennent de plus en plus côtés. Le prix des toiles dans les galeries ou les célèbres maisons de ventes aux enchères explosent et les Mr Brainwash, Yann Houri ou encore Mister Luca T deviennent les références française en la matière. La French Touch a tendance à plaire et nos artistes franchie s'exportent et en premier lieu aux US, la référence en la matière.
Japon
Au Japon, le pop art est identifiable par ses sujets et son style réguliers. Beaucoup d'artistes japonais se sont inspirés des mangas et parfois de Ukiyo-e ou d'art traditionnel.
L'artiste le plus reconnu est actuellement Takashi Murakami du groupe d'artistes Kaikai Kiki, renommés pour leur production massive, le Superflat, un style surréaliste, post-moderne dont l'inspiration principale vient des mangas et de la culture urbaine japonaise. Ce style vise principalement la jeunesse et a un grand impact culturel. Plusieurs artistes, comme Yoshitomo Nara, sont reconnus pour leurs graffitis ; d'autres, comme Takashi Murakami sont connus pour leurs figurines en plastiques.
Un grand nombre d'artistes du pop art japonais utilise des images surréalistes ou obscènes voire choquantes dans leurs œuvres. Ces éléments attirent les adolescents et les adultes (bien que censé être moralement choquant, ou provoquant, ceci n'est pas considéré comme offensant au Japon.)
Une métaphore habituelle dans le pop art japonais est l'innocence et la vulnérabilité des enfants et de la jeunesse. Des artistes comme Aya Takano (en) ou Yoshitomo Nara utilisent les enfants comme sujets dans la quasi intégralité de leurs œuvres. Alors qu'Yoshitomo Nara montre des scènes de colère ou de rébellions par des enfants, Aya Takano montre l'innocence des enfants en peignant des filles nues.
Principaux artistes
- Valerio Adami
- Allan D'Arcangelo
- Evelyne Axell
- Peter Blake
- Mr Brainwash
- Jim Dine
- Vic Gentils
- James Gill
- Richard Hamilton
- David Hockney
- Yann Houri
- Robert Indiana
- Jasper Johns
- Allen Jones
- Edward Kienholz
- Ronald B. Kitaj
- Konrad Klapheck
- Peter Klasen
- Roy Lichtenstein
- Mister Luca T
- Pol Mara
- Jacques Monory
- Claes Oldenburg
- Eduardo Paolozzi
- Peter Phillips
- Mel Ramos
- Robert Rauschenberg
- James Rosenquist
- Ed Ruscha
- George Segal
- Hervé Télémaque
- Paul Van Hoeydonck
- Andy Warhol
- Tom Wesselmann
Notes et références
- ↑ Dans : Lawrence Alloway, « The Arts and the Mass Media », Architectural Design, , commentant l'exposition This Is Tomorrow (1956) et d'autres œuvres récentes, il emploie le terme de mass popular art.
Annexes
Articles connexes
- Art contemporain
- Art Digital
- Dadaïsme
- Nouveau réalisme
- Société de consommation
Liens externes
- Histoire du Pop Art
- Site Web dédié au Pop Art
- Pop Art - Centre Pompidou
- Le Pop Art le dossier multimédia de francetv éducation
- Portail de l’art contemporain