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Période précéramique paléolithique du Japon

Période précéramique paléolithique du Japon

Outils ou haches en pierres polies du site Hinatabayashi B , Shinanomachi, Nagano, datant d'environ 30 000 ans avant notre ère (Musée National de Tōkyō).

La période précéramique paléolithique (旧石器時代 kyūsekki-jidai) du Japon est la période qui débute entre - 50 000 ans et - 30 000 ans BP, correspondant à la datation par le carbone 14 des premiers objets lithiques retrouvés, et s'achève entre - 17 000 ans et - 14 000 [1] ans BP à la fin de la dernière période glaciaire, laissant la place au Jōmon Mésolithique et les premières céramiques au Japon.

Une partie de la période précéramique paléolithique nipponne est parfois reprise dans la période Jōmon, tantôt appelée Proto-Jōmon, tantôt Épipaléolithique

Origines du peuplement

Les différents repères que nous possédons aujourd’hui sont assez nombreux pour qu’il soit possible de donner une vue d'ensemble du Paléolithique des différentes régions de l’archipel japonais.

Le peuplement de l'archipel Nansei

Au Sud, l’archéologie a permis de donner une vision plus précise du Paléolithique de l’archipel Nansei (comprenant les archipels Satsunan et Ryûkyû). L’archipel Nansei s’étend sur 1 200 km de Taïwan à l’île de Kyûshû. Entre 250 Ma BP et 130 Ma BP, l’archipel était encore submergé par les eaux. À partir de 15 Ma à 10 Ma, un vaste bras de terre relie directement Taïwan et toutes les îles de l’archipel Nansei au Kyûshû, lui-même relié au Honshû, et certainement à la péninsule Coréenne formant ainsi une vaste mer intérieure, correspondant à la mer de Chine orientale aujourd’hui. Durant le Pléistocène, de nombreuses espèces animales ont fait le chemin du continent asiatique aux îles Ryûkû jusqu’au Honshû.

L’archipel Nansei est de nouveau complètement submergé entre 10 Ma et 2 Ma. C’est à partir de 1,5 Ma que l’archipel est de nouveau relié à la Chine continentale. Durant le Pléistocène, les périodes de glaciations et les périodes interglaciaires entre 500 000 ans BP jusqu’à 10 000 ans BP vont faire varier les étages et le pont continental, parfois en le faisant disparaître complètement. À la fin de la dernière glaciation, le niveau de la mer dans la région monta d’environ 100 mètres submergeant totalement le pont de Nansei pour former la topographie actuelle.

Le Paléolithique à Okinawa a débuté aux alentours de 35 à 32 000 ans BP. La glaciation de Würm a permis de nouveau l’exondation de nombreuses terres aujourd’hui submergées, en particulier des îles. De nombreuses îles ont été connectées au continent asiatique par des ponts de terre ferme avec des zones extracôtières, c’est le cas d’une grande partie des îles des Philippines, de nombreuses îles d’Indonésie, de Taïwan, et au Japon de tout l'archipel Nansei, de l'île de Kyûshû alors rattachées au continent asiatique par la Corée[2].

Durant cette période de l'histoire du Japon, les Aïnous premiers habitants de l'archipel venaient du continent asiatique. L'archipel aurait été encore rattaché au continent par des isthmes entre la Sibérie et l'île d'Hokkaidō et entre la Corée et Kyūshū ou Honshū. Le climat japonais s'améliora vers 13 000 av. J.-C. (fin du Pléistocène) et la fonte des glaciers qui en découla isola l'archipel et lui donna les formes que nous lui connaissons actuellement.

Il faut savoir que peu de données nous sont parvenues car :

  • les sites ne sont que des petits campements temporaires ;
  • la nature volcanique des sols de l'archipel empêche une datation précise.[réf. nécessaire]

Ces données sont donc encore sujettes à controverses.

Les Aïnous vivaient principalement de la cueillette, de la pêche et de fruits de mer. Ils chassaient également grâce à des armes de pierres taillées. Ces dernières étaient également utilisées pour la confection d'outils simples. Les principaux matériaux utilisés étaient le grès, le schiste, l'obsidienne et le basalte.

Liste des sites du Paléolithique japonais

Kyûshû et Honshû

  • Iwajuku (岩宿?) - Site localisé dans la Préfecture de Gunma (群馬県?), Honshu (本州?), inclut dans la ville de Kasakake (笠懸町?), découvert par Tadahiro Aizawa (相沢 忠洋?) en 1949. Datation au C-14 : entre 30 000 et 20 000 ans BP. Deux couches culturelles ont été fouillées. Dans la première couche, supérieure A, la plus récente, ont été découverts des objets lithiques en obsidienne et en agate notamment des lames et des pointes de projectiles, outils daté d'environ 20 000 ans BP. La couche inférieure, plus ancienne présente des meules où ont été retrouvés des morceaux de châtaigne, indiquant l’importance des ressources végétales des hommes au Paléolithique japonais. Les deux couches sont séparées par une épaisse couche de cendre qui a permis de dater avec précision le site. Cette couche de cendre appelée AT a été formée vers 22 000 ans BP par une importante explosion volcanique formant la Caldeira d'Aira dont les cendres ont recouvert tout le territoire japonais. La longue occupation du site par des populations archaïques d'Homo sapiens est confirmée par les différentes couches retrouvées, mettant en évidence une occupation humaine du Honshu (本州?) ancienne[3].
  • Sanai-Murayama (三内丸山遺跡?) - Site localisé dans la préfecture d’Aomori (青森県?), Honshu (本州?), à la périphérie de la ville Aomori (青森市?), découvert lors de la fondation d'un stade de baseball par la municipalité en 1992. Datation au C-14: 3900 à 2300 av. J.-C.. Il s’agit du plus important site mis au jour sur la culture Jômon.

Archipel Nansei

  • Yamashita-Cho (山下?) - Site localisé sur l’île d’Okinawa, à Naha, dans une grotte de calcaire, découvert en 1967 par Takamiya (1968)[4]. Aujourd’hui le site se trouve en plein centre ville, recouvert par des habitations. Les ossements mis au jour sont ceux d’un enfant (Yamashita-cho Dojin) d’approximativement 6 ans, composé d’un fémur et d’un tibia daté par le C14 à 32 000 ± 1 000 ans BP[5]. Suzuki dans son article de 1983, souligne que l'homme de Yamashito-cho peut-être vu comme un ancien Homo sapiens du Pléistocène supérieur[6]. Selon les études comparatives d'Erik Trinkaus et de Christopher B. Ruff[7] menée en 1996, l'homme de Yamashito-cho est à rapprocher d'un homme archaïque ayant des caractéristiques proches de l’Africain et des populations asiatiques modernes de l’est.
  • Yonebaru - Site localisé sur l’île d’Ishigaki, faisant partie de l’archipel de Sakishima, appartenant aux îles Yaeyama, au sud des îles Miyako, proche de Taïwan. Des ossements ont été retrouvés près de la ville d’Ishigaki. Ces ossements comprennent des bassins, des fémurs, des clavicules, etc. Datation par le C14 d'environ 30 000 ans BP.
  • Pinza-Abu (ピンザアブ?) - Site localisé sur l’île de îles Miyako, faisant partie de l’archipel de Sakishima, appartenant aux îles Miyako, situé au sud de l’archipel d'Okinawa, au village Ueno-son. Les ossements retrouvés comprenaient un os pariétal et un os occipital. L’homme de Pinza-Abu est daté par le C14 de 26 000 ans BP. On a retrouvé également des ossements d'éléphants de Naumann (Palaeoloxodon naumanni (en))[8],[9].
  • Iegohezu ou Katabaru - Site localisé sur l’île d’Ie, dans l’archipel d'Okinawa, au nord-ouest de l’Okinawa, distante de 5 km. Le site a été trouvé près d’Ie-son dans la grotte de Katabaru. Ont été mis au jour une mâchoire et des morceaux de crânes. Datation par le C14 d'environ 20 000 ans BP [10].
  • Minatogawa (港川人?) - Site localisé sur l’île d’Okinawa, à 10 km au sud-est de la ville de Naha, sur la côte est de la pointe sud de l’île, près du village de Gushikami, découvert en 1966, et fouillé en 1968, 1970, et 1974 par Suzuki [10]. Nombreux ossements de 5 à 9 individus, dont 4 identifiés (l’Homme de Minatogawa (squelette complet) et 3 femmes adultes, le reste des ossements appartenant à un autre homme et des femmes). Les fouilles ont également mis au jour plus de 200 ossements de mammifères aujourd’hui disparus dont deux espèces de cerfs (Cervus astylodon et Muntjacinae, gen. et. sp. indet), de rats, de sangliers, etc. Des ossements d’éléphants de Naumann (Palaeoloxodon naumanni) ont été également retrouvés sur l’île [11],[8]. Ces squelettes comptent parmi les plus anciens que l’on ait retrouvé en Asie du Sud-Est. Datation par le C14 entre 18 000 et 16 000 ans BP. Les squelettes ont été retrouvés avec de nombreuses blessures, bras cassés, trous sur la partie supérieure du crâne numéro IV, qui semblent indiquer que ces hommes et ces femmes ont été tués par des ennemis qui pratiquaient le cannibalisme sur leurs victimes. La fissure au sein de la carrière calcaire de Minatogawa servait de décharge (d’où la quantité considérable d’ossements d’animaux retrouvés, plus de 200, mélangés à ceux des restes humains)[10]. Une autre particularité concerne une mandibule isolée, la mandibule A, où Hanihara et Ueda ont remarqué l’extraction, certainement artificielle, des deux incisives centrales de la mâchoire inférieure. L’extraction des incisives centrales inférieures a été remarquée en particulier sur les mâchoires du Jômon moyen (ca. 5 000 ans BP) et durant le Néolithique chinois (ca. 5 000 ans BP) ce qui tend à démontrer une pratique culturelle répandue, qui peut être liée à des formes d'esthétique corporelle ou à un rite de passage. Si de nombreuses mâchoires du Jômon moyen et de la Chine Néolithique présentent ces caractéristiques, la mandibule A est le seul exemple de cette pratique dans des temps si reculés, soit environ 10 000 ans BP avant le Jômon moyen.
  • Oyama - Site localisé sur l’Okinawa, dans la ville de Ginowan, au centre de l’île, au nord-est de Naha, découvert par Taira et Oyama (celui qui découvrira en premier le site Minatogawa) en 1966. Une mandibule inférieure retrouvée et datée par le C14 de 18 000 ans BP.
  • Shimo-ji - Site localisé à Gushikawa-son, sur l’île de Kume, appartenant à l’archipel d’Okinawa. L’île est située à l’est de l’Okinawa Hontô. Les archéologues ont mis au jour des fémurs d’enfant et environ cinquante morceaux de mâchoires inférieures. Datation par le C14 d'environ 15 000 ans BP.

Datation

Les fossiles situés dans les plaines de la région de Kantō sont les plus faciles à dater, car celle-ci est composée de trois niveaux de dépôts volcaniques : le dépôt de Shimosueyashi (de - 130 000 à - 60 000), le dépôt de Musashino (environ - 50 000) et celui de Tachikawa (- 31 000 à - 11 000)

D'après Serizawa Chôsuke, des outils datant de près de - 200 000 ans auraient été mis au jour dans les sites de la préfecture de Miyagi. Toutefois la révélation des supercheries de l'archéologue Shinichi Fujimura a remis en cause la plupart des découvertes japonaises les plus anciennes : il a reconnu avoir lui-même enfoui des objets de sa collection personnelle : ce « salage » consistant en l'enfouissement de vestiges paléolithiques de façon à créer de faux sites faisait remonter la présence humaine au Japon à 600 000 ans avant le présent[12]. Depuis cet événement, la date la plus communément admise pour le début du peuplement humain du Japon se situe aux environs de - 35 000 ans.

Notes et références

  1. La datation approximative du commencement du Jomon est donnée par Jean-Paul Demoule, 2004, p. 177 : « entre le XVe et le XIIe millénaire avant notre ère ». Les découvertes archéologiques qui repoussent toujours plus loin dans le temps les « premières céramiques » entrainent avec elles un constant déplacement des repères chronologiques. Il y quelques années dans la préfecture de Nagasaki furent retrouvées des poteries et de la vaisselle à décors appliqués datant approximativement de - 10 700 ans av. J.-C.. En 2011 la date de la plus ancienne céramique du japon était d'environ 17000 ans avant av. J.-C. avec la découverte de deux sites, celui de Simomouchi et celui d'Odai Yamamoto datés 17000 et 15000 av. J.-C.. On peut se référer aux publications concernant les premières céramiques. Ainsi des découvertes effectuées en Chine indiquent que des « poteries » fragiles ont été réalisées dans le sud de la Chine, sensiblement un millénaire plus tôt qu'au Japon. : Jean Guilaine, Caïn, Abel, Ötzi : L'héritage néolithique, Gallimard, 2011. Page 149. Aussi Li Liu, pour plus de précision, dans La révolution néolithique dans le monde, sous la direction de Jean-Paul Demoule, Inrap, 2009, page 67. Ainsi que : Alain Testart, Avant l'histoire : L'évolution des sociétés de Lascaux à Carnac, NRF-Gallimard 2012, p.38, note 1.
  2. Imamura, K., Prehistoric Japan: new perspectives on insular East Asia, University of Hawaii Press, 1996, 260 p.
  3. Imamura, K., Prehistoric Japan: new perspectives on insular East Asia, Op. cit..
  4. (en) Takamiya, H., « Archaeological findings of Naha City », Source materials for the History of Naha City, no 1, 1968,, p. 247-255
  5. (en) Kobayashi, H., « TK-78: Yamashita-cho Cave 1 », Radio carbon, vol. 13, 1971,, p. 100
  6. (en) Suzuki, H., « L'homme de Yamashita-cho. Un homme fossile du Pleistocene de l'île d'Okinawa (en anglais) », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, série XIII, 1983,, p. 81-87
  7. (en) Trinkaus, E. & Ruff, B. C., « Early modern human remains from eastern Asia : the Yamshita-cho 1 immature postcrania », Journal of Human Evolution, no 4, 1996,, p. 299-314
  8. 1 2 (en) Otuka,Y., « On the stratigraphic horizon of Elephas from Miyako Island, Ryukyu Islands, Japan », Proc. Imp. Acad. Tokyo, no 17, 1941,, p. 43-47
  9. Suzuki, H.; Hanihara, K. & al., The Minatogawa Man: The Upper Pleistocene Man from the Island of Okinawa, bulletin 9, University of Tôkyô, 1982.
  10. 1 2 3 Suzuki, H.; Hanihara, K. & al., The Minatogawa Man: The Upper Pleistocene Man from the Island of Okinawa, Op. cit..
  11. (en) Nohara, T., Hasegawa, Y., « An elephantoid tooth from Kyan, Okinawa- jima. Studies of Palaeovertebrate fauna of Ryukyu, Islands, Japan, Part III », Mem. Nat. Sci. Museum, no 6, 1973,, p. 59-63
  12. Arnaud Nanta, « Comprendre l’affaire de falsification d’outils paléolithiques de 2000. Histoire de l’archéologie paléolithique et de l’homme fossile au Japon », Extrême-Orient Extrême-Occident, vol. 1, no 32, 2010, p. 193 à 220

Voir aussi

Articles connexes

Articles génériques

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