Périgord
45° 11′ N 0° 43′ E / 45.183, 0.717
Le Périgord (Peiregòrd ou Perigòrd en occitan), Peirigord en périgourdin est le nom du comté qui recouvrait l'actuel département français de la Dordogne, dans la région de l'Aquitaine. Le département de la Dordogne est essentiellement rural et marqué par un large patrimoine culturel, archéologique et historique.
Présentation
Le nom « Périgord » vient du peuple gaulois des Pétrocores, Petrocorii en gaulois ce qui veut dire (le Peuple des ) « Quatre armées » mais son histoire remonte à la nuit des temps.
À peu près dans les mêmes limites que le Périgord est créé en 1790 le département de la Dordogne. Légèrement remanié, il empiète sur quelques terres de l'Angoumois, de la Saintonge, du Quercy et du Limousin. Au XIIIe siècle le royaume de France fut divisé en provinces et sénéchaussées. Par cette division, le Peyragort se vit borner au nord par l’Angoumois et le Limousin ; au levant par le Bas-Limousin ; au midi par le Quercy et l’Agenais ; au couchant par le Bordelais et la Saintonge[1]. Ces limites étaient à peu près celles que nous connaissons aujourd’hui pour le département de la Dordogne et les apports ou les détachements faits sur les régions voisines seraient de peu d’étendue parce que correspondant à des redécoupages de diocèses épiscopaux.
Les habitants du Périgord sont appelés les Périgordins (les Périgourdins étant les habitants de la ville de Périgueux[2]).
Composition
Le Périgord quadricéphale s'inscrit dans le département de la Dordogne. Il se compose :
- Au nord, du Périgord vert (autour de Nontron, et vers le sud-ouest de Châlus en Limousin), dont la couleur est associée à celle des forêts de chênes clairs et de châtaigniers qui s'y trouvent et, terres humides obligent, des prairies. Géologiquement, c'est la partie granitique de la Dordogne, qui appartient au Massif central.
- Au centre et nord-ouest, du Périgord blanc (autour de Ribérac et Périgueux), dont le nom rappelle la couleur du sol calcaire de cette région. Les grands champs de céréales lui ont donné le surnom de grenier du Périgord.
- Au sud-est, du Périgord noir (autour de Sarlat-la-Canéda), historiquement la plus ancienne appellation des quatre, le noir désigne les forêts de chênes dits verts mais en réalité très sombres.
- Au sud-ouest, du Périgord pourpre (autour de Bergerac), cette appellation est la plus récente (1970). Elle est due à l'expansion du tourisme, le pourpre rappelant la couleur des feuilles de vigne à l'automne[3]. Autrefois le Bergeracois faisait partie du Périgord blanc.
Sites exceptionnels
- En Périgord vert
- Le château de Puyguilhem à Villars[4]
- La grotte de Villars
- Village classé parmi Les Plus Beaux Villages de France : Saint-Jean-de-Côle
- La ville de Brantôme, la « Venise du Périgord »
- En Périgord blanc
- La cathédrale Saint-Front de Périgueux
- La vieille ville de Périgueux
- En Périgord noir
- La grotte de Lascaux (patrimoine mondial) et sa réplique artificielle Lascaux II
- La grotte de Tourtoirac
- Les jardins du Manoir d'Eyrignac (jardin remarquable)
- Les gisements préhistoriques Cro Magnon aux Eyzies-de-Tayac
- Les vestiges d'habitations troglodytiques au Moustier
- Les cités médiévales : Sarlat-la-Canéda, Domme,...
- Les villages classés parmi Les Plus Beaux Villages de France : Belvès, Beynac, Castelnaud-la-Chapelle, Domme, Limeuil, La Roque-Gageac, Saint-Amand-de-Coly, Saint-Léon-sur-Vézère
- Les nombreux châteaux : Castelnaud, Beynac, Hautefort, Losse (jardin remarquable)...
- En Périgord pourpre
- La vieille ville de Bergerac
- Le village médiéval d'Issigeac, terre de pèlerinage[5]de la science-fiction des années 1970
- La villa romaine de Montcaret
- Le château de Monbazillac
- Les anciennes bastides médiévales de Beaumont, Lalinde et de Monpazier
- L'abbaye cistercienne de Cadouin
- Le château de Biron
- Village classé parmi Les Plus Beaux Villages de France : Monpazier
Histoire
- La notion de comté pour le Périgord est apparue sous Charlemagne. Le comté était la base des divisions territoriales réalisées pour délimiter un « pagus », dont l’administration civile était confiée à un comte nommé par l’empereur. Ce vassal avait délégation de pouvoir pour administrer une cité et tous les « pagi » qui s’y rattachaient. Le premier d’entre eux nommé par Charlemagne, pour le Périgord, fut Wildbade en 778. Hormis le nom, l’action et les successeurs de ce premier gouverneur du Périgord, ayant le titre de comte, sont méconnus.
- En 1360, le Périgord passe sous souveraineté anglaise par le traité de Brétigny.
- Charles d'Orléans, comte de Périgord est fait prisonnier à l'issue de la bataille d'Azincourt, en 1415. Il reste prisonnier en Angleterre jusqu'en 1440.
- Le 14 décembre 1430, Charles d'Orléans donne à son frère naturel Jean, bâtard d'Orléans, futur comte de Dunois, le comté de Périgord en échange de celui de Porcien. Mais cette donation était peut-être fictive.
- Finalement, le 4 mars 1438[6], pour se procurer les fonds nécessaires à sa rançon, Charles d'Orléans vend le comté à Jean de Châtillon dit Jean de L'Aigle, fils de Jean Ier de Châtillon, seigneur de Laigle, comte de Penthièvre, vicomte de Limoges, moyennant la somme de 16 000 réaux d'or et 10 000 florins qui étaient dus par feu Louis d'Orléans à Olivier de Clisson, dont Jean de Bretagne était héritier.
- En 1454, Jean de Bretagne meurt. Le comté revient à son frère Guillaume.
- En 1455, à la mort de Guillaume de Châtillon-Blois, le comté revient à sa fille aînée Françoise qui apporte en dot le comté en 1470 lors de son mariage avec Alain, sire d'Albret.
- Le comté est possédé par Henri II de Navarre et d'Albret qui se marie en 1526 avec Marguerite d'Alençon, sœur du roi François Ier.
- À sa mort en 1555, le comté de Périgord revient à Jeanne d'Albret qui s'était mariée en 1548 avec Antoine de Bourbon.
- À la mort de Jeanne d'Albret, en 1572, le comté passe à son fils, Henri III de Navarre, qui devient Henri IV à la mort d'Henri III.
- En 1584, Henri de Navarre cède ses droits sur le Périgord à sa sœur Catherine de Bourbon.
- Par l'édit de juillet 1607, le comté de Périgord est réuni à la couronne[7].
Littérature
- Jacquou le Croquant, d'Eugène Le Roy, raconte l'histoire de la révolte des Croquants, et la destruction du château de l'Herm.
- Certains romans de Pierre Bordage, notamment Les fables de l'Humpur et Le Feu de Dieu ont le Périgord pour décor.
- La Rivière Espérance, série de trois romans de Christian Signol, a pour cadre quasi unique le principal cours d'eau du Périgord, la Dordogne, depuis la Corrèze et le Lot jusqu'en Gironde.
- Bastida, de Françoise Houdart (Édition Luce Wilquin, 2007) est un roman inspiré par légende de la jeune reine Blanche de Bourbon (1339-1361), mariée à quatorze ans par intérêt politique à Pierre le Cruel, prince de Castille-et-León, et que celui-ci aurait fait assassiner dans la tour du château de la bastide anglaise de Molières.
Gastronomie
Outre son artisanat, le Périgord est célèbre pour sa gastronomie et les fruits de son terroir, comprenant :
- la truffe noire ;
- le foie gras ;
- les vins de Bergerac (13 AOC dont Monbazillac, Pécharmant...) ;
- le papitou, ou papiton : pâté composé de 30 à 50 % de crème de foie gras de canard, de chair de porc, et éventuellement de truffes[8] ;
- les confits ;
- la sauce Périgueux ;
- les pommes de terre « sarladaises » ;
- les terrines ;
- les fruits : pommes, fraises du Périgord (IGP), noix du Périgord (AOC) ;
- le cèpe ;
- la châtaigne : fruit emblématique et indissociable de l'histoire du Périgord.
Personnalités célèbres
Les personnalités citées ci-dessous le sont par leur rattachement au Périgord, avant 1790, date de la création du département de la Dordogne. Pour les personnalités postérieures à cette date, voir l'article Dordogne (département).
- Seguin de Badefol (1330-1366), chef de routiers pendant la guerre de Cent Ans qui fit subir une terrible défaite en 1361 aux troupes royales, à Brignais, près de Lyon.
- Hélie de Talleyrand-Périgord, (1301-1364), fils d'Hélie VII, comte de Périgord, et de Brunissende de Foix 1, fut cardinal-prêtre de Saint-Pierre-aux-Liens, puis cardinal-évêque d'Albano et doyen du Collège des cardinaux.
- Jean-François du Cheyron du Pavillon (1730-1782), participant de la guerre d'indépendance des États-Unis, et l'un des principaux inventeurs des communications navales avant l'invention de la radio.
- Pierre Grellety, (XVIIe siècle), le « dernier croquant ».
- Étienne de La Boétie (1530-1563), écrivain.
- La Calprenède, (Gauthier de Costes, sieur de La Calprenède, ~1614-1663), romancier.
- Lagrange-Chancel (1677-1758), écrivain et pamphlétaire, natif de Razac.
- Jean de Losse (1504-1580), précepteur d'Henri IV, lieutenant général de la Guyenne.
- Michel de Montaigne (1533-1592), écrivain et philosophe.
- Jean de Vienne (1557-1608), contrôleur général des Finances, président de la Cour des comptes à Paris.
- Jacques Nompar de Caumont, compagnon d'Henri IV, maréchal de France en 1622
- Jacques de Maleville (1741-1824), né et mort à Domme, jurisconsulte et homme politique.
Notes et références
- ↑ Journal l'Écho de Vésone du lundi 23 février 1857
- ↑ Voir les explications et sources diverses en page de discussion de Périgueux
- ↑ Le Périgord pourpre, sur le site dordogne-et-perigord.com, consulté le 7 mars 2011.
- ↑ Villarstourisme.
- ↑ Gérard Klein, préface du Livre d'Or à Michel Jeury.
- ↑ BNF.Coll. Doat. Tome 244 et Guyenne : Société Historique et Archéologique du Périgord. Tome XXXXIII - Le roi Henri IV et le comté de Périgord
- ↑ Guyenne : Société Historique et Archéologique du Périgord. Tome XXXXIII - Le roi Henri IV et le comté de Périgord
- ↑ Titia Carrizey-Jasick, « Le papitou pépite du Périgord », Le Mag Modèle:N° 183, supplément à Sud Ouest, 3 octobre 2015, p. 34-35.
Voir aussi
Bibliographie
- Léon Dessalles, Histoire du Périgord, t. 1,
- Gérard Fayolle, Histoire du Périgord, t. 1 : De la Préhistoire à la Révolution, Périgueux, Pierre Fanlac, , 351 p.
- Élisabeth Pénisson (dir.) et al. (préf. Michel Moyrand et Bernard Cazeau, ill. Garance de Galzain), Quoi de neuf chez les Pétrucores ? : Dix ans d'archéologie en Périgord gallo-romain, Périgueux, Éditions Fanlac, , 128 p. (ISBN 9-782865-772780)
- Jean-Luc Aubarbier, Michel Binet et Guy Mandon, Nouveau guide du Périgord-Quercy, Ouest-France, (ISBN 2-85882-842-3)
Articles connexes
- Périgord blanc
- Pays du Périgord noir
- Périgord pourpre
- Pays Périgord vert
- Dordogne
- Liste des châteaux et demeures de la Dordogne
- Dordogne (cours d'eau)
Lien externe
- Archives départementales de la Dordogne
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