L'Illustration
L’Illustration | |
L'Illustration du samedi 23 juin 1900. |
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Pays | France |
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Langue | Français |
Périodicité | hebdomadaire |
Genre | Actualités |
Date de fondation | 1843 |
Date du dernier numéro | 1944 |
Ville d’édition | Paris/Saint-Mandé puis Bobigny |
ISSN | 0246-9251 |
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L’Illustration est un magazine hebdomadaire français publié de 1843 à 1944, puis, de 1945 à 1955 sous le nom de France Illustration. Il connut 5 293 numéros, constituant 180 000 pages environ.
Histoire du support
Fondation
En partie inspiré de The Illustrated London News fondé en mai 1842[1], l’hebdomadaire L’Illustration. Journal universel (selon son titre original) a été fondé d'après une idée du rédacteur en chef du Magasin pittoresque Édouard Charton, associé au journaliste Alexandre Paulin, à l'éditeur suisse Jacques-Julien Dubochet, lesquels apportent un financement, sans oublier le géographe Adolphe Joanne. Charton devient rédacteur en chef et gérant durant la première année, mais c'est Paulin qui prendra l'ascendant.
Le premier numéro paraît le au prix de 75 centimes pour 16 pages au format grand folio, deux fois plus cher qu'un hebdomadaire classique, et vise un lectorat bourgeois éclairé ou « libéral ». Le traitement est politiquement neutre avec un angle culturel assumé. La rédaction est située à Paris, d'abord 33 rue de Seine, puis elle déménage sous le Second Empire au 60 rue de Richelieu où elle restera 32 ans, pour enfin terminer au 13 rue Saint-Georges, tandis que l’imprimerie est d'abord celle de Firmin Didot avant de migrer à Saint-Mandé.
En 1859, Victor, le fils d'Alexandre Paulin (directeur de 1844 à 1859), vend ses parts majoritaires à Jean Auguste Marc, un illustrateur et manufacturier originaire d'Amsterdam, et dont la famille va diriger le journal jusqu'en 1903.
L'image prépondérante
Dès ses débuts, dans la seconde moitié du XIXe siècle, L’Illustration va « s’attacher les meilleurs dessinateurs du moment[2] » mais aussi débaucher les meilleurs graveurs de la place parisienne, contribuant par sa diffusion toujours plus large à la vivacité de la gravure sur bois[3]. Le 26 août 1843 paraît dans le numéro 26 la première gravure exécutée d'après un daguerréotype[4]. Par leur action à la tête de L'Illustration, Dubochet, cousin de Töpffer, et Paulin, rénovent l'approche journalistique : rechercher l'information à sa source, envoyer des correspondants ou faire appel à la collaboration des lecteurs comme source événementielle, avec l'impartialité comme objectif. Cette nouvelle politique éditoriale est une révolution à une époque où l'on se contente des dépêches d'agences et où les vues fantaisistes abondent. Peu à peu, est offert au lecteur un accès à l’événement vu par l'image documentaire et, systématiquement, une double page illustrée et légendée montre la primeur de l'image sur le texte. L'international devient également la marque de fabrique du journal. L'Illustration, qui a pour devise d'être un « journal universel », met en place une impressionnante logistique, pour être pratiquement toujours le premier à relater l'actualité du monde, sur les cinq continents. Toutefois, sous le Second Empire, Jean Auguste Marc (directeur de 1859 à 1886) se démarque très peu de la ligne éditoriale officielle imposée par le pouvoir. Les choses évoluent sous la Troisième République avec le retour d'une plus grande liberté de la presse, l'arrivée de Lucien Marc (directeur de 1886 à 1903) et l'utilisation progressive de procédés photomécaniques (dès 1880) qui permettent à l’hebdomadaire de mieux marquer son territoire. Cette politique de « la preuve par l'image » va aller en s’amplifiant. Ainsi par exemple, en juillet 1905, L'Illustration est le seul magazine à publier les images authentiques du cuirassé Potemkine, alors que, de leurs côtés, tous ses concurrents publient des photos de bateaux ressemblants. La couverture de la guerre des Balkans va mobiliser des courriers spéciaux qui, deux fois par semaine, couvriront les 2 200 km à cheval, en chemin de fer, par le biais de 10 compagnies différentes, pour plus de 72 heures de voyage. Ouvert à tous les aspects du monde contemporain, L'Illustration, se donne aussi pour mission de diffuser la connaissance et le savoir sans exclure aucun domaine[3].
Ayant ouvert sans trop y croire le champ du magazine illustré d'après photographies, le journal est peu à peu concurrencé sur son terrain par des supports entièrement illustrés de clichés : en 1905, la famille Baschet, qui prend la direction en 1904, voit dans les publications de Pierre Lafitte, présent sur ce terrain dès 1898, son adversaire le plus féroce[5].
Dessinateurs et graveurs notoires de la période 1843-1914
- Andriolli
- Émile Bayard
- Bertall
- Pharamond Blanchard
- Karl Bodmer
- Louis Bombled
- Joseph-Félix Bouchor
- Eugène Burnand
- Cami
- Caran d'Ache
- Cham
- Maria Chenu
- Henry Cheffer
- Crafty
- Dagnan-Bouveret
- Draner
- Durand-Brager
- Jules Férat
- Forain
- Gustave Fraipont
- Gavarni
- Auguste Gérardin
- Henry Gerbault
- Henri Gervex
- Victor Gilbert
- Jules Girardet
- Karl Girardet
- Grandville
- Eugène Grasset
- Albert Guillaume
- Dudley Hardy
- Henriot
- Charles Hoffbauer
- Janet-Lange
- Albert Jarach
- Jeanniot
- Job
- Lucien Jonas
- Nikolaï Karazine
- Kupka
- Lambert
- Henri Lanos
- Jules Laurens
- Charles Léandre
- René Lelong
- Marcel-Lenoir
- Auguste Lepère
- Dick de Lonlay
- Lorsay
- Louis Malteste
- Ludovic Marchetti
- Mars
- Georges Montbard
- Alfons Mucha
- Raymond de La Nézière
- François Pannemaker
- Peka
- Paul Renouard
- Georges Scott
- Sem
- José Simont (1875-1968)
- Henri Thiriat (1843-1926)
- Osvaldo Tofani
- Henri Valentin
Les premières photographies de reportage
Les premières tentatives de « photogravure » dans L'Illustration remontent à 1883 à partir de photographies de tableaux d'artistes, suivies par des reproductions adoptant le procédé Gillot. Il faut également faire mention des clichés de Félix Nadar reproduits en 1886 par Le Journal illustré[6] et qui constituent un tournant. Cependant, certains chercheurs comme Raymond Lécuyer[7] considèrent que L’Illustration est le premier journal en France à publier, en 1891, une photographie en noir et blanc, celle d'une « garde-barrière » signée Ernest Clair-Guyot[3],[8],[9] : ces images, fortement retouchées et parfois remontées, sont issues de techniques mixtes, empruntant aux techniques photomécaniques (les trames), au dessin, et à la gravure sur bois. En dépit de mention comme « d'après une photographie instantanée », le traitement de l'image offert au lecteur induit un travail de mise en scène. Cependant, en 1897, le magazine commence à publier en similigravure des images d'actualité, un peu floues, comme prises sur le vif, et fait irruption dans le photo reportage mais globalement, la présence de gravures sur bois reste toutefois écrasante[10] .
En 1900, le tirage utile du journal est de 52 000 exemplaires[11]. Le suicide de Lucien Marc en juin 1903 fait suite aux mauvais résultats du groupe de presse qui peine à se renouveler face à ses concurrents qui débarquent sur le marché du magazine tout illustré (Félix Juven, Pierre Lafitte, Hachette, etc.).
Après la brève direction de Victor Depaëpe, L'Illustration devient en mars 1904 la propriété de la famille Baschet. Placé à la tête de L'Illustration, René Baschet (1860-1949), fils de Ludovic Baschet et éditeur à succès de la Revue illustrée lancée en 1885, s'entoure de ses deux frères Jacques (critique d'art et ancien fonctionnaire des Beaux Arts), et Marcel, ainsi que d'autres membres de sa famille. En dix ans, le tirage utile va grimper à 284 000 exemplaires et les abonnements remonter. René Baschet propose à ses lecteurs 50 % d'illustrations en plus. Par l'intermédiaire du photoreporter Léon Gimpel, le magazine publie durant l'année 1907 une première série de photographies en couleurs, puis des photographies aériennes prises depuis un dirigeable.
La qualité, la recherche du beau, l'excellence, et la rentabilité deviennent le fil conducteur de l'action des Baschet aux commandes du journal. Pour ce faire, le journal s'attache la collaboration des plus grands noms de l'époque sur le texte comme sur l'image : Gabriele D'Annunzio, Alphonse Daudet, Camille Flammarion, Henri Bataille, Paul Bourget, Georges Courteline, Georges Feydeau, Anatole France, Paul et Victor Margueritte, Edmond et Maurice Rostand, Tristan Bernard, Pierre Loti, Georges Clemenceau, Sacha Guitry, etc. De nouveaux dessinateurs et photographes, parmi les plus connus de l'époque, rejoignent l'équipe de collaborateurs de L'Illustration comme Gustave Babin (1865-1939), Louis Rémy Sabattier (en), Georges Scott, Jean Clair Guyot (1890-?), Ludovic Marchetti (1853-1909)… Dans le domaine de la photographie, L'Illustration (qui soutiendra les frères Lumière dans leurs recherches et découvertes) joue un rôle majeur, en posant les bases du photojournalisme. Jimmy Hare, au service de L'Illustration, devient ainsi un des premiers photographes de guerre. Jules Verne, lecteur assidu de L'Illustration, confiera avoir créé le personnage de Michel Strogoff en s'inspirant de l'une des premières figures du reporter moderne : Durand Brager, collaborateur de L'Illustration. La qualité d'impression du journal est aussi une obsession qui mènera à la construction de l'imprimerie de Bobigny en 1933. En 1907, c’est dans son supplément littéraire que le célèbre roman de Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune paraît en feuilletons. Le héros s’y appelle alors Boitabille avant de devenir Rouletabille dans le volume qui paraîtra l’année suivante[3].
Photographes notoires
De 1843 à 1859, sur une moyenne de 20 000 images imprimées, 215 sont des gravures « d'après photographies ». Les choses évoluent à partir des années 1892-1898, grâce aux procédés techniques de reproduction photographique, mais c'est sous la Première Guerre mondiale que le médium photo finit par se généraliser.[12]
- Henri Abéniacar
- Joshua Benoliel
- Victor Bulla
- Durand Brager
- Blanquart-Evrard (d'après)
- Brébisson (d'après)
- Ernest Clair-Guyot
- Disdéri (d'après)
- Jules Gervais-Courtellemont
- Léon Gimpel
- Jimmy Hare
- Pierre Ichac
- Gustave Le Gray (d'après)
- Mayer et Pierson (d'après)
Premier magazine français puis mondial
Dès 1905, L'Illustration devient le premier magazine français, mais aussi du monde. C'est le seul titre de presse français à avoir réussi à s'imposer devant ses concurrents anglo-saxons[3].
Cette même année, pour susciter l'enthousiasme en faveur de l'aviation militaire, L'Illustration offre à l'armée française un monoplan commandé à la maison Blériot. L'oiseau de guerre sera baptisé Henri Lavedan[13].
En 1912, l'Armée française et le Ministre de la Guerre Messimy confient à Georges Scott, dessinateur star de L'Illustration, une étude sur les modifications à apporter aux tenues militaires, du double point de vue de la commodité et de l'élégance militaire. Scott réalise des uniformes de bonne tenue, et campe des soldats de bonne prestance[13].
René Baschet (1860-1949)[14] invente la presse moderne spécialisée en se lançant dans une politique, alors ambitieuse, de numéros hors-série : La mode, Le Jardin, L'Enfant, L'automobile, L'automobile et le tourisme, L'aviation, Les chemins de fer, La guerre civile espagnole, Paris, ... La liste est longue, mais le plus célèbre, lancé avant son arrivée à la tête de L'Illustration est le numéro de Noël, cadeau fastueux aux abonnés, distribué dans plus de 150 pays, imprimé à plus de 360 000 exemplaires. Cela représente alors plus de 400 tonnes de papier à transporter en France et dans le monde mais surtout c'est ce qui se fait de mieux dans le domaine de l'édition. Préparé par une équipe de plus de 200 personnes durant un an, ce numéro symbolise le savoir-faire, l'excellence et le rayonnement de L'Illustration. Dans cette politique de hors-série, en 1922, la famille Baschet aide Lucien Vogel à fonder L'Illustration des modes, rapidement renommé Le Jardin des Modes l'année suivante, puis revendu plus tard à Condé Nast[15]. En mars 1929, le même Vogel lance le magazine illustré VU qui deviendra un concurrent sérieux.
En 1920, Louis, le fils aîné de René Baschet, prend la direction du groupe Baschet SA.
Au début des années 1930, le journal, en pleine prospérité, est à l’étroit dans ses locaux de la rue Saint-Georges. Il acquiert en 1931, 30 hectares de terrains maraîchers, à Bobigny, sur le site de « la Vache à l’aise ». Un bâtiment de briques rouges et de béton, de 141 mètres de long et 90 mètres de large, surmonté d’une tour de 64 mètres de hauteur, y est construit afin d’accueillir l’une des plus grandes et des plus modernes imprimeries d’Europe. Les travaux s’achèvent le et l’inauguration a lieu le .
La fabrication de l’hebdomadaire exploite à cette époque deux techniques d’impression très luxueuses : l’héliogravure et l’offset. Cette dernière fait de L’Illustration un périodique original dans la presse écrite puisque ce procédé ne se généralise qu’après la Seconde Guerre mondiale. En 1933, L’Illustration possède à Bobigny sept machines offset Roland dont trois modèles en deux couleurs. De nombreux tirages en couleurs agrémentent les articles chaque semaine, mais c’est surtout le numéro de Noël qui incarne le mieux le nom de l’hebdomadaire. Véritable feu d’artifice de couleurs, ce numéro demandait un surcroît de travail de plusieurs mois à l’ensemble du personnel. L’historien Jean-Noël Marchandiau[16] signale notamment le témoignage d’un célèbre éditeur américain avouant l’incapacité de ses imprimeurs à égaler les prouesses de l’équipe des imprimeurs de Bobigny. En 1930, ce numéro de 35 pages, entièrement en couleurs, est vendu 35 francs alors que son prix de revient est bien supérieur.
Le témoignage de L'Illustration dans bien des domaines est majeur, en assumant un patriotisme engagé. Premier média au monde durant la Première Guerre mondiale, le titre joue un rôle majeur durant le conflit ce qui lui vaudra de recevoir les louanges de l'ensemble des Maréchaux de France[17].
En 1936, René Baschet est élu à l'Académie des beaux-arts. L'Illustration publie également des numéros hors série, entièrement consacrés à un seul sujet, comme la mort de Pie XI en février 1939.
Dernières années
L’Illustration continue de paraître durant la Seconde Guerre mondiale : à partir du 5 décembre 1940, le magazine est placé sous la direction politique du collaborateur Jacques Bouly de Lesdain qui est imposé par Friedrich Grimm pour une durée de trois ans. Jugé comme un organe de la collaboration, L'Illustration sera interdit à la Libération. L'avant-dernier numéro imprimé et diffusé est le numéro 5290-5291 daté des 29 juillet - 5 août 1944 : il présente en couverture une photo intitulée « L’attentat contre le Führer : la salle après l’explosion de la bombe »[18]. Dès le 31 août, un administrateur provisoire, Alfred Corouge, est désigné à la tête de l’entreprise avec pour conséquence que le siège de la rue Saint-Georges, l’imprimerie de Bobigny, et le fonds de commerce soient placés sous séquestre. Une information contre René et Louis Baschet est ouverte en décembre 1944, pour « atteinte à la sûreté de l’État » ; quant à Bouly de Lesdain, il est en fuite (il est condamné à mort par contumace en 1950). En 1954, après dix ans de procédures judiciaires, la famille Baschet se voit restituer ses biens[19].
Le journal essaye entretemps de renaître : en octobre 1945, une nouvelle équipe lance le titre France Illustration sous la direction de Georges Oudard et de Vincent Delpuech mais, face à la concurrence d'un Paris Match, disparaît en 1955, après avoir plafonné à seulement 75 000 exemplaires et fusionné un temps avec son ancien concurrent, Le Monde illustré.
L’imprimerie de Bobigny continue de fonctionner jusqu’en 1971 pour des travaux de sous-traitance. Les locaux servent ensuite d’entrepôts puis, abandonnés, sont rachetés par la ville de Bobigny qui les cède pour un franc symbolique à l’université Paris XIII. Par la suite, l'Université confiera la tour et son terrain au CROUS de Créteil qui l'a depuis rénové et y a aménagé une résidence universitaire.
Le fonds et la marque L'Illustration sont aujourd'hui encore la propriété de la famille Baschet. L'intégralité des documents ayant servi à faire le magazine, dessins, plaques de verre, bois gravé, négatifs, ont été conservés, cas rarissime pour un magazine de cette époque. La famille Baschet, ayant droit de L'Illustration, gère ce fonds par le biais de la société L'Illustration et a rendu accessible, en 2013, l'intégralité du magazine, en ligne, par le biais du site lillustration.com.
Tirage
À ses débuts L'Illustration enregistre un tirage autour de 16 000 exemplaires ; entre 1871 et 1879 le tirage est d'environ 12 000 exemplaires, mais beaucoup plus lors des années de révolution ou de guerre comme en 1848, 1855 ou 1859. Le tirage passe de 20 000 à 47 000 exemplaires au cours des années 1880 et 1890, puis connaît une baisse sensible. Avec l'arrivée de la photographie, mais surtout de René Baschet à sa tête, le tirage s'envole, faisant de L'Illustration le premier magazine français mais aussi au monde. Le tirage monte à 92 000 exemplaires en 1907 et culmine à 650 000 en 1929[20].
Ligne éditoriale
L’Illustration traitait de tous les sujets d’actualité, que ce soit dans le domaine politique, économique, social, scientifique, artistique ou sportif. Sa marque de fabrique était, comme son nom l’indique, une riche iconographie à chaque numéro (gravures, puis photographies, dessins, etc.).
Citations
- « L'Illustration is beyond question the leading illustrated paper in the world (L'Illustration est, sans conteste, le premier des journaux illustrés du monde », Lord Nordcliffe, directeur du Times, fondateur du Daily Mail, du Daily Miror, du London Magazine, 1913.
- « Je me souviens des vieux numéros de L’Illustration », Georges Perec, Je me souviens, p. 16.
- « Lorsque la partie de cartes était finie, l'apothicaire et le médecin jouaient aux dominos, et Emma changeant de place, s'accoudait sur la table, à feuilleter L’Illustration », Gustave Flaubert, Madame Bovary.
- « J'ai envie de me marier, de me suicider, ou de m'abonner à L’Illustration. Un geste désespéré, quoi… », Albert Camus, d'après Olivier Todd, Albert Camus, une vie.
- « J'exprime la pensée de tous en félicitant chaleureusement Monsieur René Baschet d'une réalisation qui, en faisant de L'Illustration, par son outillage et sa présentation, le premier grand hebdomadaire illustré de tous les pays, sert magnifiquement le renom de la France dans le monde », Camille Chautemps, Le Matin, du 8 juillet 1933.
- « Les visiteurs ont constaté que l'équipement de l'imprimerie était le plus moderne qu'il était possible de constituer et que grâce à cette installation de notre grand confrère, la France n'avait plus rien à envier à l'étranger dans le domaine de l'édition journalistique », Le Petit Journal du 8 juillet 1933.
- « Nul n'ignore la place unique qu'occupe dans la presse et dans l'édition L'Illustration. Il n'est pas un périodique au monde qui puisse lui être comparé tant par la variété et la richesse de sa documentation que par le goût et le fini de sa présentation », Philippe Rolland, Le Journal des débats de juillet 1933.
- « Pour moi, L'Illustration, c'est toute ma jeunesse. C'est d'abord le grenier de la maison de mes parents à Lons-le-Saunier, dans le Jura. Puis la mansarde où, à l'âge d'environ quinze ans, j'allais imaginer les rêves que j'étais décidé à réaliser plus tard, le moment venu. », Paul-Émile Victor[Où ?].
- « Si L'Illustration a trouvé sa place, pendant cent ans, au sein de tant de familles françaises, si pour beaucoup sa lecture est devenue quelque chose comme une nécessité, c'est parce qu'elle apaisait une soif dont ne venait alors à bout aucun autre moyen d'expression, celle de voir par l'image ce qu'un texte ne pouvait, lui, que suggérer. », Alain Decaux[Où ?].
- « Vous verrez dans ces pages de L'Illustration, qui nous a tous fait rêver ... », Nicolas Hulot[Où ?].
- « L'Illustration, magazine de très haute qualité sans véritable équivalent de nos jours, nous fait découvrir les États-Unis à travers les yeux de la France de 1843 à 1939. », Pierre Salinger[Où ?].
La Petite Illustration
En 1913, L'Illustration créera un supplément hebdomadaire d'une trentaine de pages appelé « La Petite Illustration » qui remplacera un fascicule consacré au théâtre « L'Illustration théâtrale ». Cette revue littéraire hebdomadaire publia des centaines de pièces de théâtre et romans inédits, dont beaucoup ne furent jamais réédités. Quelques numéros furent consacrés à la poésie.
L'Illustration économique et financière
Avant la Première Guerre mondiale, le journal possédait des pages consacrées à l'économie. Après la guerre, cette partie fut confiée à Gabriel Lagros de Langeron qui décida d'en faire un supplément comme la Petite Illustration.
En 1930, le nom devient « L'Orientation économique et financière ».
Notes et références
- ↑ Jean-Pierre Chuard, Des journaux et des hommes, collection Archives vivantes, Cabédita éditeur, Paris, 1993, p. 140
- ↑ Jean-Pierre Chuard, Des journaux et des hommes, Cabédita, Lausanne, 1993.
- 1 2 3 4 5 Jean-Noël Marchandiau, « L'Illustration », (1843-1944). Vie et mort d'un journal, Toulouse, Privat, 1987.
- ↑ Thierry Gervais, L’Illustration photographique. Naissance du spectacle de l’information, 1843-1914, thèse de l'EHESS, soutenue en octobre 2007 - lire en ligne.
- ↑ Juillette Dugal, « Pierre Lafitte. Le César du papier couché » in Le Rocambole, n° 10, 2000, p. 18.
- ↑ Michel Frizot, « L’interview de Chevreul », in Nouvelle Histoire de la photographie, Paris, Bordas/Adam Biro, 1994, p. 362.
- ↑ Raymond Lécuyer, « Photographie et gravure sur bois » in Histoire de la photographie, Paris, Baschet & Cie, 1945, p. 258-259
- ↑ L’Illustration, n° 2526, 25 juillet 1891.
- ↑ Cette image recomposée sur un carton fut gravée en fait par Henri Thiriat directement sur un bois pelliculé : le gain de temps est ici à relativiser.
- ↑ De part et d'autre de « La garde-barrière », article de Thierry Gervais sur le site étudesphotographiques.revues.org
- ↑ Marchandiau (1991), op. cit
- ↑ Gervais (2007), op. cit.
- 1 2 Jean Noel Marchandieau, L'Illustration, Privat. Page 200
- ↑ L'un de ses fils, Pierre Baschet (1897-1917, mort pour la France), fut brigadier d'artillerie de campagne et collaborateur à l'Illustration. Son portrait et sa citation figurent dans le Tome 3 du Tableau d'honneur de la Grande Guerre, page 733 - ISBN 2-911665-57-0 Paris 2002
- ↑ Danielle Leenaerts, Petite Histoire Du Magazine Vu (1928-1940) : Entre Photographie D'information Et Photographie D'art, Peter Lang, mars 2010, 403 pages, p. 20 (ISBN 9789052015859)
- ↑ Jean-Noël Marchandiau, L’Illustration 1843-1944, vie et mort d’un journal, Toulouse, Privat, 1987.
- ↑ http://www.lillustration.com/Les-Marechaux-de-France-rendent-hommage-a-L-Illustration_a235.html
- ↑ Archives de L'Illustration, site officiel en ligne
- ↑ « De L'Illustration à France Illustration » par Jean Paul Perrin in Archives de L'Illustration, site officiel en ligne.
- ↑ Gilles Feyel, La presse en France des origines à 1944, éd. Ellipses
Annexes
Bibliographie
- Jean-Noël Marchandiau, L’Illustration : vie et mort d’un journal, 1843-1944, Toulouse, Privat, Coll. « Bibliothèque historique Privat », 1987, 344 p.
- Jean-Pierre Bacot, La Presse illustrée au XIXe siècle. Une histoire oubliée, Presses universitaires de Limoges, 2005.
- (de) Cordula Marx, Die französische Wochenzeitschrift 'L'Illustration' während der Zeit der deutschen Besatzung 1940 - 1944. Thèse Université de Würzburg, 1993 (sur l'histoire de l'hebdomadaire pendant l'occupation allemande).
Articles connexes
- Drian
- The Illustrated London News
- La Ilustración
Liens externes
- Site officiel de la société propriétaire de L’Illustration et de ses archives et qui publia le journal
- Site de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale - fonds iconographique de L'Illustration
- Le blog de Jean-Paul Perrin dédié à l'histoire de la presse illustrée aux XIXe et XXe siècles
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