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L'Homme qui rit

L'Homme qui rit

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L'Homme qui rit
Image illustrative de l'article L'Homme qui rit
Page de garde de l'édition de 1876 - Gravure de Daniel Vierge.

Auteur Victor Hugo
Genre Roman
Date de parution 1869
Pays d'origine  France
Chronologie
Précédent Les Travailleurs de la mer Quatrevingt-treize Suivant

L'Homme qui rit est un roman philosophique de Victor Hugo publié en avril 1869 dont l’action se déroule dans l’Angleterre de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle. Il est notamment célèbre pour la figure mutilée dans un rire permanent de son héros éponyme qui a fortement inspiré le monde littéraire et cinématographique.

Publication

Genèse

Dès 1861 - 1862, Victor Hugo a le projet d'écrire une trilogie politique : un livre traitant de l'aristocratie (L'Homme qui rit), un autre traitant de la monarchie et le dernier traitant de la révolution (Quatrevingt-treize). On a trace de ce projet par des notes prises par Victor Hugo dans les années 1862, 1863, concernant l'étude d'une Chronique de la régence et du règne de Louis XIV ou Journal de Barbier[1]. Ce fait est confirmé par l'introduction de L'homme qui rit :

« Le vrai titre de ce livre serait l'Aristocratie. Un autre livre, qui suivra, pourra être intitulé la Monarchie. Et ces deux livres, s'il est donné à l'auteur d'achever ce travail, en précèderont et en amèneront un autre qui sera intitulé : Quatrevingt-treize. »[2]

C'est dans le Journal de Barbier qu'il trouve l'inspiration pour certaines scènes du roman : la mutilation subie par Gwynplaine est identique à celles perpétrées sur les galériens et décrites dans le Journal de Barbier, c'est aussi dans Barbier que l'on entend parler de vol d'enfants[1].

Victor Hugo commence la rédaction de son ouvrage le , à Bruxelles et le termine deux ans plus tard, le toujours à Bruxelles[3]. Mais c'est en exil à Guernesey qu'il en rédige la plus grande partie. Il s'interrompt en 1867 pour écrire la pièce Mangeront-ils ? (qui fait partie du recueil Théâtre en liberté), une autre réflexion sur le pouvoir et les appétits humains[4].

En cours d'écriture son projet s'enrichit : le livre ne sera pas seulement politique mais philosophique, historique et poétique :

« Si l’on demande à l’auteur de ce livre pourquoi il a écrit L’homme qui rit, il répondra que philosophe, il a voulu affirmer l’âme et la conscience, qu’historien, il a voulu révéler des faits monarchiques peu connus et renseigner la démocratie, et que poète il, a voulu faire un drame. (Ébauche de préface - 22 mai 1868 - Choses vues) »[5].

Dès l'été 1866, il complète sa rédaction par une série de lavis qu'il ne publiera cependant pas[6]. La première version de l'œuvre paraît sans dessin. C'est Daniel Vierge qui en illustrera l'édition de 1876.

Réception

L'œuvre se présente sous la forme de quatre volumes vendus chacun 7 francs 50 de l'époque mais un contrat passé avec l'éditeur Lacroix et un certain Panis en modifie la distribution. Au lieu de distribuer les 4 volumes simultanément — ce qui est le souhait de Victor Hugo[7]— celui-ci échelonne la distribution sur trois jours, les , et . Le livre est alors offert à tout lecteur acceptant d'acheter pour 100 francs de livres présents dans un catalogue. Ce n'est que le 8 mai que l'éditeur Lacroix peut distribuer les 4 volumes[8]. Cette spéculation provoque la rupture entre Lacroix et Victor Hugo[9]. Il paraît en pleine campagne électorale législative.

Émile Zola en fait une critique très élogieuse dans Le Gaulois[10]: « L'Homme qui rit est supérieur à tout ce que Victor Hugo a écrit depuis dix ans. Il y règne un souffle surhumain »[11] - « Œuvre poignante et grandiose (…) Mes lecteurs connaissent l'œuvre dans ses plus minces détails, ils l'aiment comme moi, ils la jugent comme moi bonne et grande. »[12]. Barbey d'Aurevilly en fait une critique incendiaire dans Le Nain Jaune le 25 avril et 23 mai 1869[13] : « Il (Victor Hugo) coupe le fil à son récit et à ses personnages avec des dissertations abominables, dans lesquelles se débattent, comme dans un chaos, les prétentions d’un Trissotin colossal. »[14] - « (Victor Hugo) n'a montré dans son Homme qui rit ni art, ni âme, ni nature humaine. Barbouillade et amphigouri, éclairés peut-être ici et là de cinq à six pages gracieuses ou éclatantes (tout au plus !), l'Homme qui rit — il coûte de le dire ! — pourrait déshonorer intellectuellement la vieillesse d'un homme, qui n'a pas su se taire à temps… »[15]

Le livre est un échec, le public n'est pas au rendez-vous. Frédéric Lock dans la Revue Moderne tente d'en analyser les raisons[16] : la période d'édition certes, mais surtout l'œuvre elle-même, avec une intrigue romanesque touchante, mais un plaidoyer politique anachronique et une présentation historique tronquée. Victor Hugo lui-même reconnaît son échec qu'il impute d'une part aux spéculations de son éditeur mais aussi à la trop grande ambition de ses objectifs : « J'ai voulu abuser du roman. J'ai voulu en faire une épopée. J'ai voulu forcer le lecteur à penser à chaque ligne. De là une sorte de colère du public contre moi »[17].

Résumé

Dessin de Victor Hugo représentant le Phare des Casquets (XIe chapitre du roman).

L’Homme qui rit suit les destins croisés de plusieurs personnages. Le premier est Ursus (ours en latin), un vagabond qui s’habille de peaux d’ours et est accompagné d’un loup domestique, Homo (homme en latin). Ursus et Homo voyagent à travers l’Angleterre en traînant une cahute, dont Ursus se sert pour haranguer les foules et vendre des potions.

Leur chemin croise, en janvier 1690, celui de Gwynplaine, un enfant de dix ans vêtu de haillons qui vient d’être abandonné par un groupe d’hommes pressés d’embarquer sur une ourque qui doit les emmener loin de l’île anglaise. Les hommes sont des Comprachicos (mot de l’invention de Victor Hugo venant de l'espagnol comprar (acheter) et chicos (enfants) signifiant « acheteurs d’enfants »), spécialisés dans le commerce d'enfants, qu'ils achètent ou volent et revendent après les avoir mutilés. Pendant que leur bateau est broyé par les flots et que, voyant la mort venir, les hommes décident de jeter une bouteille dénonçant leur crime à la mer, Gwynplaine, resté sur la berge, doit se battre contre la nuit, la neige et la mort alors qu’il cherche à retourner vers la ville. Il passe devant un gibet où pend le peu qu’il reste du cadavre d’un condamné et découvre, à quelques pas de là, le corps d’une femme sur le sein de laquelle est accroché un bébé encore en vie. Chargé de ce fardeau supplémentaire, l’enfant reprend le chemin vers Portland.

Pris dans la tempête de neige, Gwynplaine frappe vainement aux portes des habitations avant de trouver finalement refuge dans la roulotte d’Ursus qui prend les deux enfants sous son aile. Ursus ne se rend compte que le lendemain, à la lumière du jour, que ce qu’il pensait être une grimace sur le visage de Gwynplaine est en fait une mutilation qu’il reconnaît comme une pratique de défiguration. Il réalise également que le bébé est aveugle.

Quinze ans plus tard en 1705, sous le règne de la reine Anne, Ursus a monté une troupe de théâtre avec Gwynplaine et Dea, nom donné au bébé qui est désormais une belle quoique frêle jeune fille de seize ans. Fortement complémentaires, Gwynplaine – dont la difformité est invisible à Dea qui ne voit que « la beauté de son âme » – et Dea – dont l’infirmité, loin de rebuter Gwynplaine, le pousse à lui accorder une attention – forment un couple encore chaste mais profondément lié. Ensemble, ils présentent notamment la pièce Chaos Vaincu qui a un grand succès. La vision du visage défiguré de Gwynplaine cause l’hilarité générale. Pendant ce temps, on découvre les relations jalouses de la reine envers sa jeune sœur Josiane, plus belle et plus jeune qu’elle, et promise à David Dirry-Moir, fils illégitime présumé unique héritier de Linnaeus Clancharlie, lord mort en exil en Suisse. Le bonheur, l’insouciance et l’insolence de Josiane n’irritent pas seulement la reine mais aussi Barkilphedro, un homme dont elle est pourtant la bienfaitrice mais qui ne supporte pas le rapport de condescendance qu’elle entretient avec lui. Ayant obtenu d’elle une charge qui le rend responsable des objets trouvés en mer, il entre un jour en possession de la bouteille jetée à la mer par les Comprachicos quinze ans plus tôt. Il y découvre l’objet parfait de sa vengeance : la vérité sur l’identité de Gwynplaine.

C’est à cette même période qu’Ursus décide de présenter son spectacle dans la banlieue de Londres. Le succès est immédiat. Ils font la connaissance d’un homme, apparemment matelot, du nom de Tom-Jim-Jack. Mais leur succès fait des jaloux. Ursus est inquiété par plusieurs docteurs et théologiens concernant ses prêches et ses harangues jugées séditieuses. Il se sort de cette difficulté non sans crainte pour le futur et admoneste Gwynplaine dont les nouveaux discours contre le pouvoir l’inquiètent encore plus. Pour tromper son ennui, Josiane est envoyée par David Dirry-Moir voir Chaos Vaincu qui doit constituer l’ultime distraction. Elle ne rit pourtant pas à la pièce et ne revient jamais à l’auberge mais envoie quelque temps plus tard une lettre à Gwynplaine auquel elle déclare vouloir se donner totalement, elle qui est si belle à lui si hideux. Après une certaine hésitation, Gwynplaine choisit de ne pas répondre au rendez-vous qu’elle lui offre et de rester avec Dea.

C’est à ce moment crucial qu’apparaît le personnage du wapentake[18], un serviteur de la couronne qui, par le simple toucher, contraint quiconque de le suivre sous peine de mort. Après être intervenu ailleurs, il vient finalement intimer l'ordre à Gwynplaine de le suivre. Ursus, impuissant, ne peut qu'espionner de loin. Constatant la disparition de son protégé et recevant plus tard ses affaires, le vieil homme est persuadé que son élève est mort et, désespéré, se demande comment annoncer la nouvelle à Dea. Pour tromper celle-ci, il se lance donc dans toute une performance de Chaos Vaincu où, avec ses dons incroyables de ventriloque, il simule la présence de toute une assemblée, mais en vain car Dea, qui ne voit pas Gwynplaine avec les oreilles mais avec le cœur, a conscience de son absence.

Gwynplaine est emmené dans une prison souterraine où il est confronté à l’un des responsables de son enlèvement qui révèle la terrible vérité : son nom est en fait Fermain Clancharlie, fils naturel et légitime de Linnaeus Clancharlie et véritable héritier de la pairie actuellement concédée à son demi-frère David Dirry-Moir. S’étant évanoui sous le choc, Gwynplaine se réveille en tenue de seigneur dans une immense demeure en présence de Barkilphedro qui lui apprend qu’il est désormais Lord et doit siéger à la chambre des Lords le lendemain. La séance est néanmoins catastrophique. Quand Gwynplaine tente d’apostropher les Lords sur leur indécence et veut se présenter comme « La Misère » qui vient « de l’Abysse », ils rient de sa performance, l’appelant un clown, « l’homme qui rit », un histrion et un bouffon.

Gwynplaine renonce finalement à la pairie et cherche à retourner vivre auprès d’Ursus et de Déa. Mais ceux-ci, entre-temps, ont été enjoints de « quitter l’Angleterre avant le lendemain » sous peine d’être emprisonnés et Homo tué, le loup n’étant pas toléré dans Londres. Ils se sont embarqués pour le continent dans un bateau. Désespéré, Gwynplaine pense à se suicider, mais il est retrouvé par Homo qui le guide vers Dea et Ursus. Malheureusement, le cœur fragile de Dea ne résiste pas à toutes ces émotions et celle-ci meurt dans les bras de Gwynplaine, qui la rejoint dans la mort en se jetant à l'eau.

L'œuvre

L'Homme qui rit est considéré comme une œuvre difficile à cerner[19],[20]. Outre son plaidoyer politique qui en fait selon Guy Rosa, un livre écrit « en promesse et en désespoir de toute révolution »[21], ce roman baroque[22],[20], comporte de longues digressions architecturales ou érudites et présente des personnages fantasmagoriques, monstrueux ou proches de l'animal qui en font davantage des figures allégoriques que des héros de roman[23].

Plaidoyer politique

« Je représente l'humanité telle que ses maîtres l'ont faite. L'homme est un mutilé. Ce qu'on m'a fait, on l'a fait au genre humain. On lui a déformé le droit, la justice, la vérité, la raison, l'intelligence, comme à moi les yeux, les narines et les oreilles ; comme à moi, on lui a mis au cœur un cloaque de colère et de douleur, et sur la face un masque de contentement[24]. »

En plus du parallèle entre la mutilation de Gwynplaine et la nature humaine, Victor Hugo aborde ici le thème de la misère, récurrent dans son œuvre. Il dénonce d'une part l'oisiveté excessive d'une noblesse qui par ennui se distrait de la violence et de l'oppression, mais aussi la passivité du peuple qui préfère rire et se soumettre. C'est dans cette perspective que le livre est rempli de longues descriptions des richesses, titres et privilèges de cour.

C'est ce que montre, entre autres, le discours de Gwynplaine à la Chambre des Lords, dont les extraits suivants sont cités par Pascal Melka dans Victor Hugo, un combat pour les opprimés. Etude de son évolution politique[25] :

« Alors vous insultez la misère. Silence, pairs d'Angleterre! juges, écoutez la plaidoirie (…) Ecoutez-moi je vais vous dire. Oh ! puisque vous êtes puissants, soyez fraternels ; puisque vous êtes grands, soyez doux. Si vous saviez ce que j'ai vu ! Hélas ! en bas, quel tourment ! Le genre humain est au cachot. Que de damnés qui sont des innocents ! Le jour manque, l'air manque, la vertu manque ; on n'espère pas et, ce qui est redoutable, on attend. Rendez-vous compte de ces détresses. Il y a des êtres qui vivent dans la mort. Il y a des petites filles qui commencent à huit ans par la prostitution et qui finissent à vingt ans par la vieillesse. Quant aux sévérités pénales, elles sont épouvantables. (…) Pas plus tard qu'hier, moi qui suis ici, j'ai vu un homme enchaîné et nu, avec des pierres sur le ventre, expirer dans la torture. Savez-vous cela ? non. Si vous saviez ce qui se passe, aucun de vous n'oserait être heureux. Qui est-ce qui est allé à New-Castle-on-Tyne ? Il y a dans les mines des hommes qui mâchent du charbon pour s'emplir l'estomac et tromper la faim. Tenez, dans le comté de Lancastre, Ribblechester, à force d'indigence, de ville est devenue village (…) En Caernarvon, à Traith-maur comme à Traith-bichan, l'épuisement des pauvres est horrible. A Strafford, on ne peut dessécher le marais, faute d'argent. Les fabriques de draperie sont fermées dans tout le Lancashire. Savez-vous que les pêcheurs de harengs de Harlech mangent de l'herbe quand la pêche manque ? Savez-vous qu'à Burton-Lazers, il y a encore des lépreux (…)? »

Érudition

Bernard Teyssot précise que, dans ce roman, « l'érudition y apparaît insistante, intimidante, et parfois gratuite »[26] mais démontre que l'on est ici loin de la gratuité. Cette érudition s'inscrit dans un projet de Victor Hugo qui trouve que les mots ont souvent plus de contours que les idées et dessinent des frontières trop nettes. Ce n'est donc que par l'abondance de mots que l'on peut rendre compte du caractère diffus de la pensée[27]. Il analyse les digressions hugoliennes comme un procédé d'écriture destiné à rendre compte de « l'épaisseur et de la confusion du monde ».

Chaque digression a un sens. La longue liste des possessions aristocratiques inscrite sur les murs de la cahute d'Ursus, qui sert de lecture à Gwynplaine, ressurgit au moment où celui-ci devient Lord. La grande description des formalités pour introniser le futur Lord a aussi pour objet de faire du trajet de Gwynplaine dans les couloirs du parlement, un parcours initiatique.

Nathalie Piégay-Gros voit dans l'érudition hugolienne et dans ses excès, une fantaisie poétique[28].

Descriptions architecturales

Phare d'Eddystone, d'après une gravure de 1761.

On note, dans le récit de L'homme qui rit de longues digressions architecturales, qui ont pour effet, selon Barbey d'Aurevilly, de déséquilibrer le roman[29]. À l'inverse, Chantal Brière[30] et Michel Collot[31] y voient l'épanouissement du style baroque de Victor Hugo ainsi qu'un aspect symbolique.

La première digression architecturale concerne les phares, elle coupe le récit haletant du combat entre le bateau des comprachicos et la tempête. Le phare y est décrit trois fois, à trois époques différentes : le phare moderne, triomphe de la science, le phare du XVIIe siècle, le phare d'Eddystone, dont l'enchevêtrement baroque a tellement séduit Victor Hugo qu'il en a dessiné une esquisse en lavis[32] et enfin le phare barbare plus en accord avec la fureur des éléments. Marie Perrin[33] parle d'un triptyque[34], y voit une symbolique de la révolution[35], mais aussi le souhait, chez Victor Hugo, de faire du phare un élément principal de l'intrigue, élément sauveur pour le navire tranquille mais aussi annonce de la fin pour le bateau désemparé[36].

L'errance de Gwynplaine dans les pièces du palais imaginaire de Corleone-lodge est à mettre en parallèle avec son errance dans le monde aristocratique et ses coutumes, ainsi qu'avec son errance dans ses pulsions intimes, partagé entre amour chaste et amour charnel, vanité, ambition du pouvoir et désir de paix. Chantal Brière parle de « sensualité exacerbée émanant des méandres du palais de Corleone-lodge »[30]. Victor Hugo, lui-même, révèle que ses descriptions architecturales servent ainsi de métaphores aux aventures du héros[37].

On peut aussi noter le symbolisme du passage des portes et des couloirs au parlement qui permet la transformation de Gwynplaine de saltimbanque en Pair du Royaume.

Le monstrueux et le grotesque

Dans L'Homme qui rit, Victor Hugo renoue avec un personnage qu'il affectionne : le monstre. Fidèle à sa préface de Cromwell, dans laquelle il expose que dans une œuvre littéraire, le laid et le sublime doivent se côtoyer, il a l'habitude de faire du monstre un héros de roman ou de pièce. On le trouve déjà dans sa première œuvre Han d'Islande, on le retrouve dans le Quasimodo de Notre Dame de Paris. Les relations entre le difforme et le pouvoir ont été évoquées dans le personnage de Triboulet du Roi s'amuse. Mais le regard que porte Victor Hugo sur ce personnage a changé, Han d'Islande, comme Triboulet, ont l'âme aussi noire que leur corps est difforme, l'esprit de Quasimodo, enfermé dans ce corps monstrueux n'a pas pu s'épanouir[38]. Pour le Victor Hugo d'avant l'exil, l'aspect physique doit refléter l'âme[39]. Pendant l'exil, l'opinion de Victor Hugo a changé[40]. Avec Gwynplaine, Victor Hugo présente un monstre dont l'âme est belle. Dea qui ne voit que l'âme peut ainsi dire de Gwynplaine qu'il est beau[41]. Enfin, la difformité, œuvre de la nature pour Triboulet, Quasimodo ou Han, est ici œuvre des hommes et l'on peut alors s'en indigner.

Comment ce monstrueux et ce difforme peuvent-ils susciter plus le rire que l'horreur ? Barbey d'Aurevilly s'en étonne[42]. Alain Vaillant[43], analysant le rire dans les œuvres hugoliennes, y distingue le rire dépréciatif des lords qui, selon Suzette Daviet, rappelle la réception de certains discours de Victor Hugo à la chambre[44] du rire populaire, exutoire à la souffrance. Il démontre que le rire sert à rapprocher les puissant des faibles, que le comique du corps grotesque « devient le comique des peuples souffrants, malmenés, sacrifiés à la violence des puissants »[43]. Ce sont ces deux aspects que l'on retrouve dans L'Homme qui rit, rire exutoire expliqué par Victor Hugo quand il décrit le rire suscité par la face mutilée de Gwynplaine[45], rire dépréciatif des puissants et rire témoin de la souffrance du peuple dans le discours de Gwynplaine à la chambre des Lords[46].

Myriam Roman[47] distingue, dans l'œuvre hugolienne, le grotesque du burlesque. Le rôle grotesque, qui suscite le rire tragique ou rire noir, est tenu par Gwynplaine et celui du burlesque, plus fantaisiste, est en partie tenue par Ursus, faux misanthrope bourru, philosophe « savantasse »[48], bavard et lâche, mais au cœur généreux, courageux le moment venu - quand il accueille les deux enfants ou quand, en dépit de sa crainte du Wapentake, il suit de loin le chemin de Gwynplaine jusqu'à la prison.

Allégories et métaphores

L'Homme qui rit est émaillé de nombreuses allégories ou métaphores.

Les premières consistent à rendre confuse la distinction entre l'homme et l'animal. Selon Chantal Brière, cet effet de style se retrouve aussi dans le conte et la fable : les attitudes humaines trouvent leurs équivalents dans les comportements animaux qui sont souvent plus lisibles mais ce mélange introduit dans le discours un décalage troublant[49]. Ces métaphores commencent dès les premières lignes du roman avec les noms attribués à l'homme et au loup, respectivement Ursus et Homo. Ursus est l'homme à la peau d'ours « j'ai deux peaux voici la vraie »[50] et Homo est le loup à nom d'homme. C'est l'alter ego d'Ursus[49]. C'est aussi le symbole de l'homme libre[51],[52]. Ce parallèle se poursuit avec la longue métaphore filée sur l'aspect félin de Josiane[53]. On le retrouve aussi dans des titres de chapitre comme La souris et les chats - Barkilphedro a visé l'aigle et a atteint la colombe ainsi que dans le vocabulaire employé pour décrire Barkilphedro[54].

Le rôle métaphorique des descriptions architecturales a déjà été évoqué.

Patrick Marot[55] voit en Gwynplaine et Dea, deux figures allégoriques, Dea étant l'étoile et la vierge et Gwynplaine, gouffre et hydre. Le rire de Gwynplaine est l'allégorie du peuple souffrant. Dans ces figures allégoriques, il faut aussi évoquer, Josiane, Ève tentatrice puis démoniaque[56], troisième figure de ce triptyque.

Il existe enfin une allégorie à plusieurs niveaux : celle du chaos vaincu. Les péripéties du combat de Gwynplaine acteur contre le chaos, sont un résumé du combat du bateau contre la tempête et représentent aussi le combat de Gwynplaine tout au long du roman[57]. Ainsi le titre Les tempêtes d'hommes pires que les tempêtes d'océans fait le parallèle entre le combat de Gwynplaine dans la chambre des Lords et la tempête du début du roman.

Chaos vaincu

Au centre du roman, se trouve la description de la saynète qui fait le succès de la petite troupe formée par Ursus, Gwynplaine et Dea : Chaos vaincu. Sur la scène maintenue dans l'obscurité, l'homme, joué par Gwynplaine se bat contre des forces obscures, interprétées par Ursus et Homo. L'homme est près de succomber lorsqu'apparaît la lumière, incarnée par Dea, qui l'aide à vaincre définitivement le chaos. Mais la lumière éclaire aussi la face mutilée de Gwynplaine. Le choc suscité par l'apparition de cet énorme sourire déclenche une explosion de rire dans la foule.

Dominique Peyrache-Leborgne[58] voit dans cette saynète l'annonce d'un autre combat : le combat de l'homme pour accéder à la démocratie. Gwynplaine, comme Gilliat des Travailleurs de la mer, incarne le héros chargé de vaincre le chaos que représentent la monarchie ou l'aristocratie. Cette saynète est comme un condensé du livre lui-même, puisque, du combat que livre Gwynplaine à la chambre des Lords, il ne peut sortir vainqueur et ne trouve le repos qu'auprès de Dea[59]. La fin tragique de Gwynplaine, se laissant engloutir par les flots, rappelle que le combat n'est pas encore gagné : L'Homme qui rit n'est que le premier volet d'un triptyque dont l'aboutissement devait être Quatrevingt-treize. Si dans le roman, Gwynplaine est le héros chargé de lutter contre le chaos avec l'aide de Dea, le chaos, lui, est incarné par Josiane qui en fait l'apologie[60].

Mais certains auteurs vont plus loin[61],[62] et voient dans la saynète une allégorie de la vie entière de Victor Hugo et de sa création artistique : le poète est celui qui, par ses écrits, lutte contre le chaos et apporte la lumière.

Anne Ubersfeld, dans "Chaos vaincu" ou la transformation[63], analyse le rire qui clôt la description de la pièce et l'interprète comme le fait que la vraie victoire sur les monstres et la mort serait le rire grotesque.

Personnages

Gwynplaine

C'est son surnom d'« Homme qui rit » qui donne le titre au roman. Le lecteur fait la connaissance de Gwynplaine dès le deuxième chapitre. On le découvre abandonné par les comprachicos, luttant seul contre la tempête de neige et sauvant, au péril de sa vie, le bébé qu'il a trouvé dans la neige. On le retrouve à l'âge adulte, saltimbanque, clou du spectacle de la green box. On apprend qu'il est fils légitime de lord Clancharlie. Celui-ci, proscrit à la suite de la chute de la république de Cromwell, est exilé en Suisse et a épousé Anne Bradshow, qui meurt en mettant au monde Gwynplaine. À la mort de Lord Clancharlie, l'intérêt du roi Jacques II était que cet enfant disparaisse. Il est donc secrètement vendu à des comprachicos par ordre du roi, qui l'opèrent pour faire de son visage un éternel sourire, une énorme balafre allant d'une oreille à l'autre.

Victor Hugo en fait un personnage héroïque, déjà courageux à dix ans, tendre et attentif envers Dea. Éduqué par Ursus, il a le sens de la justice et fait preuve d'une honnêteté exemplaire. Il croit pouvoir être le porte-parole des petits gens à la chambre des Lords mais, pour Victor Hugo, le temps n'est pas encore venu. Conscient de sa laideur, il est ébloui par la beauté de Dea et par son amour.

Rencontrant la puissance avec son titre de Lord et la tentation avec les offres de Josiane, il aura du mal à résister. Il se brûle les ailes dans le monde des puissants avant de trouver refuge, provisoirement, auprès de Dea.

Dea

C'est le bébé que Gwynplaine recueille au début du roman, sur le sein de sa mère morte de froid dans la tempête de neige. Son nom de Dea (déesse en latin) lui est donné par Ursus pour rappeler son caractère céleste. On la retrouve 15 ans plus tard. C'est une jeune fille fragile, à la beauté diaphane. Aveugle, elle incarne la lumière céleste. Elle est celle qui protège Gwynplaine de la chute.

François Jacob souligne l'inaccessibilité de Dea, ange céleste que Gwynplaine ne peut rejoindre que dans la mort[64].

Ursus

Le roman débute par la description de ce personnage, vaguement philosophe, érudit, amoureux de la liberté qui trouve en Homo le loup, son alter-ego. Même s'il professe un certain cynisme, il est au fond de lui, un idéaliste et éprouve une grande tendresse envers les deux êtres que le hasard lui a fait secourir. Il incarne la sagesse populaire et la liberté.

Josiane

Duchesse, fille illégitime de Jacques II, elle se trouve presque l'égale de la reine Anne. C'est elle qui entre en possession des biens de Lord Clancharlie en attendant d'épouser son fils naturel David Dirry-Moir. Elle est de 20 ans plus jeune que David Dirry-Moir et tient à sa liberté. Très belle et grande femme, sensuelle mais précieuse, elle ne s'est livrée à aucun homme non par vertu mais par dédain. Victor Hugo oppose sa beauté resplendissante à la noirceur de son âme, la compare à une Hydre et une Titane. Il la décrit comme attirée par le difforme et s'ennuyant en compagnie des gens de son rang.

Sa beauté et son rang lui attirent la jalousie de la reine et l'envie de Barkilphedro.

Elle découvre en Gwynplaine la distraction suprême, mêler sa beauté à la hideur. Elle représente l'Ève tentatrice, celle à laquelle Gwynplaine a du mal à résister. François Jacob voit en elle un être double déesse et prostituée[65]. Elle est la figure antithétique de Dea. Barbey d'Aurevilly critique chez Victor Hugo l'invraisemblance de ce personnage qui, prête à se livrer, noie Gwynplaine dans un flot de paroles[66].

Barkilphedro

Instrument du destin, Barkilphédro est parvenu à un poste envié grâce aux faveurs de Josiane. Mais cette dépendance au lieu de se transformer en reconnaissance, s'est muée en haine. Barkilphédro n'aura de cesse de se venger de sa bienfaitrice et de naviguer entre les trois personnes qui lui ont accordé leur confiance : la reine Anne, la duchesse Josiane et Lord David. Victor Hugo le décrit comme un reptile ambitieux, méchant et envieux, gros et visqueux.

La découverte de la confession des comprachicos, qui révèle l'existence du véritable héritier de la fortune de Clancharlie est l'instrument de sa vengeance : forcer la belle Josiane à épouser le monstrueux Gwynplaine, ancien saltimbanque est un projet qui le ravit et ravit la reine Anne. Il croit pouvoir faire de Gwynplaine son instrument mais les premières victimes de son complot sont en fait Gwynplaine et Dea.

David Dirry-Moir

Lord David Dirry-Moir est le fils illégitime de Lord Clancharlie. Sa mère, restée en Angleterre, étant devenue la maitresse de Charles II, lui fait profiter des largesses du roi. Il devient ensuite un des favoris de son successeur Jacques II. À la mort de lord Clancharlie et en l'absence d'héritier légitime, il devient propriétaire des titres et des biens de son père naturel à condition qu'il consente à épouser la duchesse Josiane. À la chute de Jacques II, il se met au service de son successeur Guillaume. Il est décrit comme un personnage élégant, courageux à la guerre, un peu dandy, un peu opportuniste, d'un premier mouvement franc et sincère.

Personnage influent dans l'univers des oisifs de Londres, on le voit à toutes les distractions un peu violentes, combat de coq, boxe, exactions sur la population…. Il ne dédaigne pas s'encanailler en se travestissant en matelot sous le nom de Tom-Jim-Jack.

Postérité

  • Ce roman est assez longuement évoqué dans le chef-d'œuvre de James Ellroy, Le Dahlia noir, un roman policier très noir, où une jeune fille retrouvée assassinée présente des mutilations qui évoquent celles de L'Homme qui rit. Le personnage de Gwynplaine, ainsi qu'un tableau représentant un clown au sourire cruellement élargi, sont des motifs récurrents de l'histoire du Dahlia noir, que l'on retrouve dans l'adaptation cinématographique de Brian De Palma.
  • Le faciès tragi-comique du Joker, personnage de la bande dessinée Batman, est inspiré de la mutilation du héros de Hugo, telle qu'elle est représentée dans une adaptation cinématographique réalisée par Paul Leni en 1928. De même le personnage de Norman S. Rotrig, antagoniste de Nightrunner, s'inspire de cette œuvre.
  • Dans L'Apollonide - Souvenirs de la maison close, Madeleine « La Juive » porte les mêmes traces de mutilations que Gwynplaine, inscrivant perpétuellement un sourire sordide et tragique sur son visage.

Adaptations

Cinéma

  • L'Homme qui rit, réalisateur Paul Leni, États-Unis, 1928, avec Conrad Veidt dans le rôle principal.
  • L'Uomo che ride, réalisé par Sergio Corbucci, Italie, 1966, avec Jean Sorel dans le rôle principal (adaptation très libre).
  • L'Homme qui rit, réalisateur Jean Kerchbron, œuvre pour la télévision en trois épisodes, 1971
  • L'Homme qui rit, réalisé par Jean-Pierre Améris, France, 2012, avec Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner et Marc-André Grondin dans le rôle principal.

Bande dessinée

Deux bandes dessinées en français ont été réalisées d'après le roman de Victor Hugo. Toutes deux sont intitulées L'Homme qui rit. La première série est due à Fernando de Felipe, et paraît aux éditions Glénat en 2000[67]. La seconde, de Jean-David Morvan et Nicolas Delestret, aux éditions Delcourt, est plus récente. Elle comporte quatre tomes : La Mer et la nuit (2007), Chaos vaincu (2008), La Tentation de Saint Gwynplaine (2009) et En ruine ! (2011).

Spectacles

  • L'Homme qui rit (musical), un spectacle musical de Ludovic-Alexandre Vidal et Julien Salvia (2008), Vingtième Théâtre - Paris.
  • 2013 : L'homme qui rit, mise-en-scène de Soizic de La Chapelle, Espace 44

Bibliographie

  • Collectif, L'Homme qui rit ou la Parole monstre de Victor Hugo, Colloque de la société des études romantiques, édition Sedes-CDU, Paris 1985
  • Pour une bibliographie complémentaire, voir Bibliographie de L'Homme qui rit sur le site du groupugo
  • Friedemann Joë, "L'Homme qui rit" in Victor Hugo : un temps pour rire, Saint-Genouph : Librairie Nizet, 2002, p. 131–152
  • Meschonnic Henri, "L'Homme qui rit" in Ecrire Hugo, Paris : Gallimard, 1977, p. 165–187

Notes et références

  1. 1 2 Bernard Leuilliot : «Quatre-vingt-treize et le Journal de Barbier»
  2. L'Homme qui rit, Introduction
  3. L'Homme qui rit, dernière lignes.
  4. Agnès Spiquel, L'envers de l'Homme qui rit:Mangeront-ils ? dans Le roman et la nourriture, université de Picardie Lire en ligne
  5. Jean Massin, Victor Hugo, Œuvres complètes, Volume 14, p 388.
  6. Exposition Bnf : Victor Hugo, l'homme océan - Les travailleurs de la mer L'oeuvre
  7. « Le livre doit arriver en entier au public. De cette façon, il se défendra et je suis tranquille » — Victor Hugo — Lettre à Vacquerie du 7 janvier 1869
  8. Polyblion: Revue bibliographique universelle, Volume 3, p. 294 Lire en ligne.
  9. Frédéric Barbier, Au siècle de Victor Hugo : la librairie romantique et industrielle en France et en Europe, Librairie Droz, 2003, p. 166 Lire en ligne
  10. Le Gaulois le 4 janvier, le 20 - 27 - 29 avril, le 4 - 19 mai 1869
  11. Émile Zola - Le Gaulois - 4 janvier 1869
  12. Émile Zola - Le Gaulois - 19 mai 1869
  13. Jules Barbey d'Aurevilly, Victor Hugo, éditions G. Crès, 1922, pp 202 - 221 Lire en ligne
  14. Jules Barbey d'Aurevilly, Victor Hugo, éditions G. Crès, 1922, pp 207
  15. Jean Barbey d'Aurevilly, Victor Hugo, éditions G. Crès, 1922, pp. 219
  16. Revue Moderne, volume 54, pp. 180-186 lire en ligne
  17. Victor Hugo - 8 août 1869 - Choses vues : souvenirs, journaux, cahiers, 1830-1885.
  18. Selon le Dictionary of Phrase and Fable, 1898 d'Ebenezer Cobham Brewer, le wapentake est une division administrative du Yorkshire, semblable à la division hundred. Le mot se décompose en «touche+ arme». Victor Hugo utilise ce mot dans le sens de tipstaff (en).
  19. Jean-Claude Fizaine, Commentaires et notes critiques sur L'Homme qui rit ou La parole-monstre de Victor Hugo
  20. 1 2 « C'est là une formidable épopée, mêlant l'idylle, l'apocalypse et la fantaisie, aux images et au vocabulaire éblouissants, partagée entre l'ombre et la lumière, le bien et le mal, l'ironie et l'humour noir. On a reproché à l'auteur d'y mettre trop de décors, trop de personnages, de prendre trop de libertés avec la réalité historique, d'aligner trop de bravoure et de coups de théâtre. C'est précisément dans cette exagération, dans ce foisonnement baroque que L'homme qui rit trouve sa richesse et sa superbe. » --Céline Darner - Commentaire du livre de poche.
  21. Guy Rosa, Critique et autocritique dans « L'Homme qui rit », dans L'Homme qui rit ou la parole monstre de Victor Hugo, édition Sedes-CDU, Paris 1985
  22. Henri Leroux, "L'Homme qui rit" ou Hugo Baroque dans De la phénoménologie à la sociologie de la connaissance, p. 227 et suivantes Lire en ligne
  23. Henri Leroux, "L'Homme qui rit" ou Hugo Baroque dans De la phénoménologie à la sociologie de la connaissance, p. 229.
  24. Victor Hugo, L'Homme qui rit, Partie II, Livre VIII, Chap. 7
  25. http://www.mollat.com/livres/pascal-melka-victor-hugo-combat-pour-les-opprimes-etude-son-evolution-politique-9782876831940.html
  26. Bernard Teyssot, Sur quelques éléments imaginaires de composition dans « L'Homme qui rit » dans, 'C comme Hugo, Antoine Court et Roger Bellet, p 107 Lire en ligne.
  27. Bernard Teyssot, Sur quelques éléments imaginaires de composition dans L'Homme qui rit dans, 'C comme Hugo, Antoine court et Roger Bellet, p 111 Lire en ligne.
  28. Nathalie Piégay-Gros, L'érudition imaginaire, Librairie Droz, 2009, p. 14. Lire en Ligne
  29. Jules Barbey d'Aurevilly, Victor Hugo, éditions G. Crès, 1922, p. 206-207.
  30. 1 2 Chantal Brière, Le langage architectural dans les romans de Victor Hugo, de la technique au symbole, Site du groupugo
  31. Michel Collot, « L’esthétique baroque dans L’Homme qui rit », L’Homme qui rit ou la parole-monstre, Paris
  32. BNF exposition, Victor Hugo l'Homme océan, Le Phare d'Eddystone
  33. Marie Perrin, L’Écriture écartelée : barbarie et civilisation dans les romans et la prose philosophique de Victor Hugo, Thèse, octobre 2009, p. 185-197.
  34. Marie Perrin, L'Écriture écartelée, p. 186
  35. Marie Perrin, L'Écriture écartelée, p. 196.
  36. Marie Perrin, L'Écriture écartelée, p. 185.
  37. « Un homme qui s’est endormi dans un trou de taupe et qui se réveille sur la pointe du clocher de Strasbourg ; c’était là Gwynplaine. », Victor Hugo, L'homme qui rit, Tome II, Livre V, Section V - (On croit se souvenir, on oublie)
  38. Maxime Prévost, Rictus romantiques : politiques du rire chez Victor Hugo, PUM, 2002, p. 148.
  39. Maxime Prévost, Rictus romantiques : politiques du rire chez Victor Hugo, PUM, 2002, p. 147.
  40. Victor Hugo écrit dans Les Travailleurs de la mer « La réalité c'est l'âme. À parler absolument, notre visage est un masque. Le vrai homme, c'est ce qui est sous l'homme. » - Partie I - Livre III - Section I - Babil et fumée
  41. Dominique Peyrache-Leborgne, Victor Hugo et le sublime : entre tragique et utopie, p. 24.
  42. « De toutes les sensations, en effet, que devait donner cet homme hideux (…), ce n'était pas la sensation du rire, du rire communicatif et joyeux, (…) c'était l'horreur, c'était l'épouvante, c'était le dégoût. Ce ne pouvait pas être le rire. » Jules Barbey d'Aurevilly, Victor Hugo, éditions G. Crès, 1922, p 18
  43. 1 2 Alain Vaillant, Victor Hugo, esthète du rire, site du groupugo.
  44. Suzette Daviet, le nouveau visage de Victor Hugo, Éditions Publibook, p 152, Lire en ligne.
  45. Victor Hugo, L'Homme qui rit, Partie II, Livre II, Section I - Où l'on voit le visage de celui dont on n'a encore vu que les actions.
  46. Victor Hugo, L'Homme qui rit, Partie II, Livre VII, Section VII - - Les tempêtes d'hommes pires que les tempêtes d'océans.
  47. Myriam Roman, Poétique du grotesque et pratique du burlesque dans les romans hugoliens, site du groupugo
  48. Victor Hugo, L'Homme qui rit, Partie I, Chapitre préliminaire I - Ursus.
  49. 1 2 Chantal Brière, L'animal en territoire romanesque, site du Groupugo
  50. Victor Hugo, l'Homme qui rit, Partie I - Chapitres préliminaires - I Ursus
  51. il apprend à Ursus à « se passer de toit, se passer de pain,(…), préférer la faim dans un bois à l'esclavage dans un palais », L'homme qui rit, Ursus
  52. « Homo est l'homme libre, proscrit dans son pays », Suzette Daviet, Nouveau visage de Victor Hugo, p 14
  53. Lors de la rencontre entre Gwynplaine et Josiane dans le château, celle-ci est décrite comme une tigresse, évoquant le chat, la panthère, le fauve, rugissant, avec griffe et crinière
  54. Patrick Labarthe, Baudelaire et la tradition de l'allégorie p 533, note 54
  55. Patrick Marot, La littérature et le sublime, p 312
  56. Voir à ce sujet les deux titres de chapitre la qualifiant : Ève, puis Satan
  57. Suzette Daviet, Nouveau visage de Victor Hugo, p. 148.
  58. Dominique Peyrache-Leborgne, Victor Hugo et le sublime : entre tragique et utopie, p 25
  59. Suzette Daviet, Nouveau visage de Victor Hugo, p. 148 et suivantes.
  60. « Mêler le haut et le bas, c'est le chaos et le chaos me plaît », L'Homme qui rit - Livre VII : La Titane - Section IV : Satan
  61. Pierre Laforgue, Hugo, une poétique du Chaos, p. 249 et suivantes Lire en ligne
  62. Guy Robert, Chaos Vaincu, Presses Univ. Franche-Comté
  63. Anne Ubersfeld, "Chaos vaincu" ou la transformation, Revue d'histoire littéraire de la France, janvier/février 1984.
  64. François Jacob, Entre Dieu et Diable: littérature et spiritualité, p 146
  65. François Jacob, Entre Dieu et Diable: littérature et spiritualité, p 148
  66. « Cette scène (…) est surtout impossible par la raison que toute femme assez affolée (…) pour déchirer le manteau d'un homme, oublie tout quand la terrible furie des sens l'emporte, ne songe point à parler (…) »}, Jean Barbey d'Aurevilly, Victor Hugo, éditions G. Crès, 1922, p 217
  67. ISBN 2-7234-2693-9

Voir aussi

Liens externes

  • (fr) L'homme qui rit, de Victor Hugo en version audio gratuite
  • Le livre en plusieurs formats sur Ebooks libres et gratuits.
  • Portail de la littérature française
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  • Portail du Second Empire
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