Institut national d'histoire de l'art
Institut national d'histoire de l'art | |
Informations | |
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Fondation | 2001 |
Type | Grand établissement Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel |
Régime linguistique | Français |
Localisation | |
Ville | Paris |
Pays | France |
Direction | |
Directeur | Antoinette Le Normand-Romain |
Divers | |
Affiliation | Membre associé de Sorbonne Universités et de Hautes Études-Sorbonne-Arts et Métiers |
Site web | www.inha.fr |
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L’Institut national d’histoire de l’art (INHA) est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche français, reconnu comme grand établissement, créé et régi par le décret no 2001-621 du 12 juillet 2001.
L'Institut a pour mission de « développer l’activité scientifique et de contribuer à la coopération scientifique internationale dans le domaine de l’histoire de l’art et du patrimoine » en exerçant des « activités de recherche, de formation et de diffusion des connaissances »[1]. Il est situé à Paris, dans la galerie Colbert qui abrite le département des Études et de la Recherche et dans le quadrilatère Richelieu, salle Ovale[2], qui abrite le département de la Bibliothèque et de la documentation, qui conserve des collections issues de la Bibliothèque d'art et d'archéologie fondée par Jacques Doucet.
Histoire
L’INHA vient combler une certaine lacune dans le monde de la recherche française, dans la mesure où il existait assez peu d’universités dans le domaine et où les équipes étaient dispersées. C’est pour remédier à cette situation que, dès 1973, Jacques Thuillier suggérait à Georges Pompidou la création de ce type d’institut. Toutefois, à ce moment, la suggestion n’a eu aucune suite. En 1983, l’idée est reprise, avec plus de succès, puisque André Chastel est mandaté par le Premier ministre Pierre Mauroy pour formuler des propositions en ce sens. Son rapport est publié la même année.
En 1986, une association portant déjà le nom d’Institut national d’histoire de l’art est créée sous la présidence de l’historien d’art Antoine Schnapper. Un rapport est commandé à Marc Fornacciari, qui voit plutôt un institut comme prestataire de services pour la recherche. En marge d’un congrès international d’histoire de l’art qui se tenait à Strasbourg, Jack Lang annonça la naissance d’un Institut international d’histoire de l’art à Paris.
À partir de 1990, la perspective d’un déménagement de la Bibliothèque nationale permet d’envisager la réutilisation de ses espaces pour installer l’institut, qui serait couplé à une Bibliothèque nationale des arts. Un rapport, confié à Michel Melot, va dans ce sens. Fin 1991, le gouvernement s’oriente vers la constitution de deux entités distinctes, l’Institut international d’histoire des arts d’une part, dont la préfiguration est confiée à Pierre Encrevé, et la Bibliothèque nationale des arts, d’autre part.
À la fin de l’année 1992, on s’oriente vers la création d’un centre international d’histoire des arts constitué de l’Institut et de la Bibliothèque mentionnés plus haut, auxquels s’adjoindrait l’École nationale du patrimoine. Dans les mêmes temps, François Fossier et Françoise Benhamou publient aussi des rapports précisant le fonctionnement de la future bibliothèque, qui regrouperait différentes bibliothèques préexistantes (qui ont finalement été intégrées), mais aussi les départements spécialisés de la Bibliothèque nationale.
En 1993, tandis que la Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet (donnée à l'Université de Paris en 1917) déménage matériellement sur le futur site de l’institut, tout en restant provisoirement à statut interuniversitaire, Jack Lang préconise la création d’un établissement public à caractère administratif sous le nom d’Institut international d’histoire des arts. Le Conseil d’État émet un avis défavorable, soulignant qu’une loi est indispensable pour créer ce type d’établissement, ce qui conduit Jack Lang à renoncer.
En 1994, le gouvernement d’Édouard Balladur charge Michel Laclotte de publier un nouveau rapport sur la situation. Une convention est signée avec le Musée du Louvre pour aider à la constitution définitive de l’institut, dont le nom définitif est adopté.
L’association de préfiguration est créée en 1995. Les années 1995 et 1996 sont marquées par les différentes missions confiées à Michel Laclotte, qui permettent de préciser certains éléments du projets. Les derniers arbitrages ministériels et interministériels sont rendus en 1997 et 1998, alors même que l’institut, qui n’existe encore qu’à l’état d’« association de préfiguration », commence déjà ses activités. En effet, le site Internet est ouvert en janvier 1998, et les premiers projets de recherche sont lancés au mois d’avril. Le professeur Alain Schnapp est nommé à la tête de l’association.
En 1999, l’institut organise les premières manifestations scientifiques. Le décret portant création de l'INHA est signé le 29 octobre 2001 (décret 2001-1010).
Fonctions
L’Institut national d’histoire de l’art possède trois axes de travail : la recherche, la valorisation de l'histoire de l'art et la gestion de la Bibliothèque d’histoire de l'art (ex-Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet).
L'INHA participe à la formation des chercheurs — doctorants, post-doctorants, assistants ou attachés de conservation. Il cherche à développer différents programmes de recherche autour de l’histoire de l’art, en veillant à favoriser l’interdisciplinarité. La recherche s'orientait autour de trois thèmes dans le cadre du contrat d'objectifs 2007-2009 : l'histoire de l'archéologie, de l'art antique et de l'art médiéval ; l'histoire de l'histoire de l'art et du goût ; enfin l'histoire des arts et de l'architecture, de l'époque moderne à l'époque contemporaine. Sa cellule d'ingénierie documentaire a pour vocation de constituer et diffuser des bases de données documentaires, regroupées sous le portail AGORHA (Accès global et organisé aux ressources en histoire de l'art) depuis mars 2011[3],[4]. L’INHA organise également des congrès et colloques scientifiques.
Les collections de la Bibliothèque de l’INHA sont actuellement consultables dans la salle Ovale du quadrilatère Richelieu. La Bibliothèque a accueilli 4 600 lecteurs en 2012, des étudiants pour près des deux tiers. En 2016, la bibliothèque s’installera dans la Salle Labrouste du quadrilatère Richelieu. Une grande partie des collections (environ 265 000 documents) sera proposée en libre accès. À l'horizon 2015, elle aura fusionné avec la Bibliothèque centrale des musées nationaux (BCMN) et récupérera des collections la Bibliothèque de l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) ; la Bibliothèque de l’École nationale des Chartes leur sera associée. Son catalogue commun intègre également les collections de la Bibliothèque Gernet-Glotz de l'EHESS. L’ensemble représente un total d’environ 1 700 000 documents. La bibliothèque de l’INHA est considérée comme CADIST pour l’histoire de l’art, fonction qu’elle hérite de la Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet.
L'INHA organise des manifestations scientifiques et des expositions dans la galerie Colbert et participe à plusieurs rencontres, comme les Dialogues d'art contemporain. Il participe à l'organisation du festival de l'histoire de l'art avec le ministère de la Culture[5]. L'Institut coédite des ouvrages avec le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), le Collège de France ou l'École du Louvre. Il collabore également avec des maisons d'édition comme les éditions InFolio, Picard, Philippe Picquier, Thames & Hudson ou Somogy. Il est éditeur de la revue Perspective, consacrée à l'actualité de la recherche en histoire de l'art. L'INHA assure également une mission de promotion du mécénat.
Fonctionnement
L'INHA est dirigé par un directeur général nommé pour cinq ans : Alain Schnapp (2001-2005), Jean-Pierre Cuzin, administrateur provisoire (2005-2006) et Antoinette Le Normand-Romain (depuis 2006)[6],[7]. Il est administré par un conseil d'administration dont la présidente, en 2014, est Laurence Engel, conseillère maître à la Cour des comptes et le vice-président est Philippe Boutry, président de l'Université Panthéon-Sorbonne[8].
L'INHA se compose de deux départements, le département des Études et de la Recherche (DER) et le département de la Bibliothèque et de la documentation (DBD), assistés par des services communs. En 2008, ses effectifs physiques variaient entre 220 et 230 personnes, y compris les boursiers et les chercheurs invités et associés.
Sites
L'INHA occupe deux sites : premièrement, l'ancien hôtel Bautru construit par l'architecte Louis Le Vau et le maître maçon Michel Villedo en 1634. Ce bâtiment devient plus tard l'hôtel Colbert. Une galerie est créée sous la Monarchie de Juillet, appelée aujourd'hui Galerie Colbert. La gestion de ce site est confié à l'Institut national d'histoire de l'art, certains espaces sont alloués à l'Institut national du patrimoine et aux facultés d'histoire de l'art parisiennes qui y disposent de bureaux et de salles de cours. Deuxièmement, la salle Ovale du quadrilatère Richelieu, entre les rues de Richelieu, Colbert, Vivienne et des Petits-Champs : ce site est occupé par la Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art. La gestion du site est confiée à la Bibliothèque nationale de France. En 2016, la Bibliothèque de l’INHA déménagera de la salle Ovale pour la salle Labrouste, sur le même site.
Ressources documentaires
L’INHA produit des données relatives à l’histoire de l’art, aux artistes, oeuvres, sources, etc. utilisables par les chercheurs via la base AGORHA (Accès global et organisé aux ressources en histoire de l’art)[9]. AGORHA est une application de gestion de contenus mutualisés qui comprend plusieurs dizaines de bases de données appartenant aux différents domaines de recherche de l'INHA. La mutualisation de ces bases de données implique que lorsqu'un même objet de recherche intéresse plusieurs programmes, cela se traduit par la production d'une notice unique, partagée et enrichie par ces différents programmes. La même notice "personne" de Léonard de Vinci appartient ainsi à cinq bases différentes.
- Architecture / structure
AGORHA s'appuie sur une architecture de base de données relationnelle, c'est-à-dire que toutes les données sont structurées dans des tables documentaires reliées entre elles, permettant une navigation d’un type d'objet à un autre. Cinq tables sont principalement utilisées : les œuvres, les personnes, les références bibliographiques, les événements et les fonds d'archives.
- Recherche
La navigation par liens entre notices de différentes tables est un des modes de découverte des données. Il est complété par les fonctions de recherche à proprement parler, adaptées à plusieurs niveaux d’interrogation : recherche simple (texte intégral), avancée, experte (multicritères), par liens (croisement de champs de recherche dans différentes tables), par rebonds ou sur des documents associés. A chaque type de recherche est associé un module d'aide (logo point d'interrogation) qui précise à quoi correspond le mode de recherche où l'on se trouve, rappelle les principaux outils d'interrogation et présente l'affichage des informations dans les pages de résultats ainsi que dans les notices.
AGORHA propose trois principes d'accès aux données : - un accès transversal permettant d’interroger l’ensemble des données depuis la page d'accueil : cette recherche porte sur la totalité du contenu de tout type de notices, à l'exception des documents associés aux notices et des ouvrages numérisés. Elle s'étend également aux notices des ouvrages consultables en ligne sur la bibliothèque numérique de l'INHA et aux notices des manuscrits de la bibliothèque décrits dans Calames. Les résultats de la recherche sont classés dans des onglets correspondants aux œuvres, personnes, fonds d'archives, références bibliographiques… Ex: une recherche sur André Chastel renvoie des résultats dans les onglets des œuvres, des personnes, des fonds d'archives, des références bibliographiques et de la bibliothèque numérique de l'INHA. - un accès par objet d’étude : une œuvre, une référence bibliographique, une personne, un événement, toutes bases confondues, avec possibilité de filtrer la recherche par base de données. Le menu déroulant (à gauche) propose de choisir le type de notice que l'on veut privilégier pour la recherche : œuvres, personnes, événements, fonds d'archives, références bibliographiques ou manuscrits. La recherche se fait soit sur l'ensemble des champs (simple), soit par l'application de filtres (avancée), soit par croisement de filtres (experte), avec ou sans recours aux termes indexés (utilisation des thésaurus). Ex: Rechercher les œuvres anciennement attribuées au Caravage décrites dans le RETIF (Répertoire des tableaux italiens dans les collections publiques françaises - XIIIe-XIXe siècles)[10] : en recherche experte, croiser le champ "Base de données" = (et) "Répertoire des tableaux italiens dans les collections publiques françaises" avec le champ "Personne liée à l'œuvre" = (et) CARAVAGGIO (s'aider de l'index) et le champ "Rôle" = (et) "anciennement attribué à".
Pour rechercher par exemple toutes les œuvres autographes sur RETIF choisir successivement : "Recherche sur" / "Œuvres" / onglet de recherche "Experte" / 1er index : "Base de données" en fin de liste de l'ascenseur / "50 termes/page" ou "Termes suivants" dans l'index de droite (livre ouvert) / "RETIF" / "Fermer" / 2e index : "Création-Exécution Rôle" / "DE" / "Fermer" / "Rechercher". Lorsqu'une notice comporte plusieurs attributions, le Rôle recherché peut être masqué dans le résultat par une autre attribution figurant en premier dans la notice. On peut ensuite choisir un "Affichage" du nombre de "notice/page" égal au "Nb total" de résultats ; ajouter avec l'opérateur "ou" les Rôles "Attribué à" et "Atelier de" ; trier les résultats par "Tri croissant" ou "Tri décroissant" des "Nom [de] personne liée à l'œuvre" ; raffiner la recherche par "Lieu de conservation", "Date", "Lieu d’exécution" ou "Type d’œuvre", etc… L'ajout des troncatures "*" ou "%" au terme, entre guillemets, d'un index permet par exemple d'inclure dans "Anonyme*" l'ensemble des auteurs anonymes, quelle que soit leur école. Lorsque la recherche se bloque il suffit de cliquer sur l'un des termes de la case "Tri croissant" sur la page de résultats ; tandis que la loupe permet de retourner au "Dernier formulaire de recherche". On peut également accéder directement à toutes les notices d'une base de données depuis sa fiche explicative, en cliquant sur "Œuvres" dans la dernière rubrique "Voir les notices liées"[11].
Les fonds d'archives offrent en plus une circulation dans l'arborescence des plans de classement. Ex: Retrouver la cote du fonds Louis Grodecki afin d'en consulter les documents à la Bibliothèque de l'INHA
La recherche sur les ouvrages numérisés (à gauche) donne accès à la bibliothèque numérique de l'INHA, au Répertoire d’art et d’archéologie (RAA) de 1910 à 1972, et à des ressources numériques en lien avec les bases de données : le Fonds Poinssot, la revue Musica et les Cahiers Plaoutine (Répertoire des ventes d'antiques). Ex: Consulter le n°35 de la revue Musica avec la recherche "Par numéro"
- l’accès à une base de données précise : les liens vers les bases de données listées en page d’accueil mènent à leur descriptif et à un guide d'utilisation propre à chacune d'elles. De là, une navigation transverse permet d'accéder aux notices qui les composent, classées par type de notice (table), à savoir œuvres, personnes, événements, fonds… et de se déplacer par rebonds à travers les notices et les autres bases. Ex: Passer d'un tableau du RETIF à la notice consacrée à son auteur pour rebondir sur des documents d'archives le concernant.
Presse
- Revue ARTnord
Publications
Nouvelles de l'INHA (revue)
Perspective (revue)
Notes et références
- ↑ (fr) « INHA » (consulté le 1 février 2013)
- ↑ Quadrilatère Richelieu, salle Ovale
- ↑ Les nouvelles de l'INHA, n°37, avril 2010, pp. 4-5, site inha.fr
- ↑ Les nouvelles de l'INHA, n°40, novembre 2011, pp. 7-9, site inha.fr
- ↑ « Festival de l’histoire de l’art (1ère édition) », INHA,
- ↑ Décret du 21 juin 2006 portant nomination de la directrice générale de l'Institut national d'histoire de l'art (enseignements supérieurs) - Mme Le Normand-Romain (Antoinette)
- ↑ Décret du 21 juin 2011 portant nomination de la directrice générale de l'Institut national d'histoire de l'art (enseignements supérieurs) - Mme Le Normand-Romain (Antoinette)
- ↑
- ↑ INHA, base AGORHA
- ↑ Guide d'utilisation de la base de données RETIF, site inha.fr
- ↑ Fiche de la base de données RETIF, site inha.fr
Site internet
- (fr) Site officiel de l’INHA
- (fr) La bibliothèque numérique en histoire de l’art
- (fr) Le site de la bibliothèque de l'INHA (comporte à ce jour 840 000 notices soit 934 000 documents)
- (fr) AGORHA (Accès Global et Organisé aux Ressources en Histoire de l'Art)
- (fr) "Sous les coupoles", le blog de la bibliothèque de l'INHA
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