Guerres de la Révolution française

Combat de Varoux, 27 novembre 1792. Peinture de Victor Adam, commandée par le roi Louis-Philippe pour le musée de Versailles.
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Date | 1792–1802 |
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Lieu | Europe, Égypte, Moyen-Orient, océan Atlantique, Caraïbes |
Issue |
Victoires françaises
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![]() 1 200 000 Ã 1 500 000 hommes[1],[2],[3] (1791-1799) |
![]() 450 000 Ã 500 000 morts[4],[2],[5] (1791-1799) ![]() 10 000[6] Ã 50 000 morts[7] (civils inclus) | ![]() ~ 130 000 morts (civils inclus)[8] |
Guerres de la Révolution française
Batailles
Guerre de la Première Coalition
Guerre de Vendée
Chouannerie
Insurrections royalistes et fédéralistes
Invasion française de la Suisse de 1798
Guerre des Paysans
Rébellion irlandaise de 1798
Guerre de la Deuxième Coalition
Quasi-guerre
On appelle guerres de la Révolution française les conflits qui ont impliqué la France révolutionnaire contre d'autres pays européens, souvent coalisés, durant la période comprise entre 1792 (guerre contre l'Autriche) et le traité d'Amiens de 1802. Une distinction peut être faite entre la période dite de la Première Coalition (1792-1797) et la Deuxième Coalition (1798-1801), même si certains pays, et notamment le Royaume-Uni, étaient en guerre continue contre la France de 1793 à 1802.
Caractérisées par une ferveur révolutionnaire et des innovations militaires, ces multiples campagnes sauvèrent le régime révolutionnaire français, pourtant confronté à une sérieuse opposition européenne. De surcroît, les victoires qui s'ensuivirent contribuèrent à étendre de façon significative l'emprise territoriale de la France.
Terminologie
On distingue en France les guerres de la Révolution des guerres napoléoniennes
Origines
Dès 1791, les monarchies d'Europe assistent avec préoccupation à la Révolution française et ses bouleversements et se demandent si elles doivent intervenir, soit pour aider Louis XVI, soit pour profiter du chaos en France. Le personnage clé de la situation était l'empereur Léopold II, frère de la reine Marie-Antoinette, la femme de Louis XVI. Léopold avait d'abord regardé la Révolution avec sérénité mais il devint de plus en plus inquiet lorsque la Révolution se radicalisa alors qu'il espérait encore éviter la guerre. Le 27 août, Léopold II et le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, après avoir reçu en consultation des nobles émigrés français, publièrent la déclaration de Pillnitz qui déclarait l'intérêt des monarques d'Europe au bien-être de Louis XVI et de sa famille et menaçaient de vagues mais graves conséquences quiconque les agresserait. Bien que Léopold II ait considéré la déclaration de Pillnitz comme un geste évasif pour apaiser les monarchistes français, la déclaration fut considérée en France comme une menace sérieuse et dénoncée par les dirigeants révolutionnaires.
En plus de différences idéologiques entre la France et les puissances monarchiques d'Europe, il y avait des disputes incessantes sur le statut des biens impériaux en Alsace et les Français étaient de plus préoccupés par l'agitation des nobles émigrés à l'étranger, en particulier dans les Pays-Bas autrichiens et les États d'Allemagne.
Première Coalition (1792-1797)
Campagne de 1792
L'Assemblée, sur une proposition du roi Louis XVI, déclara la guerre au "roi de Bohême et de Hongrie", cette expression désignant l'empereur du Saint-Empire et ses états, lors du vote du après que le ministre des Affaires étrangères, Dumouriez, lui a présenté une longue liste de griefs. Dumouriez prépara une invasion immédiate des Pays-Bas autrichiens où il espérait un soulèvement populaire contre la domination de la maison d'Autriche. Cependant, la révolution avait profondément désorganisé l'armée et les forces réunies furent insuffisantes pour tenter une invasion. À la suite de la déclaration de guerre, les soldats français désertèrent en masse et, même dans un cas, assassinèrent leur général.
Alors que le gouvernement révolutionnaire levait frénétiquement des troupes fraîches et réorganisait ses armées, qui étaient minées par les désertions et l'émigration, mal instruites et mal disciplinées, une armée alliée, composée de 112 000 hommes (60 000 Prussiens, 32 000 Autrichiens, 8 000 Hessois et 12 000 Émigrés[9]), commandée par Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick se rassembla à Coblence sur le Rhin.
Au moment de l'invasion, le général Dumouriez secondé par les généraux Beurnonville, Moreton et Duval dispose de 30 000 hommes dans les camps de Maulde, de Maubeuge et de Lille et 23 000 dans celui de Sedan tandis que le maréchal Luckner avait sous ses ordres le général Biron à Strasbourg avec 20 000 hommes, le général Custine à Landau avec 15 000 hommes et le général Kellermann à Metz avec 20 000 hommes.
En juillet, l'invasion commença et l'armée de Brunswick prit facilement les forteresses de Longwy le 13 août et de Verdun le 30 août. Le duc avait signé quelques semaines plus tôt le Manifeste de Brunswick - rédigé par un noble français de l'émigration, le chevalier de Limon - qui faisait part de la volonté des Alliés de restaurer le roi à son poste, de lui rendre les pleins pouvoirs et de traiter toute personne ou ville qui s'y opposerait comme rebelles passible de la peine de mort par la loi martiale. Cela n'eut pour effet que de renforcer la détermination de l'armée révolutionnaire et le gouvernement de s'y opposer par tous les moyens nécessaires. Le 10 août, la foule prit d'assaut le palais des Tuileries où séjournaient Louis XVI et sa famille.
L'invasion continua, mais à Valmy, le 20 septembre, les alliés reculent face à l'armée française menée par Dumouriez et Kellermann. Bien que le résultat de la bataille fut nul tactiquement, il donna un coup de fouet au moral français. En outre, les Prussiens, constatant que la campagne avait été plus longue et plus coûteuse que prévue, décidèrent que le coût et le risque de poursuite des combats étaient trop grands et se retirèrent de France pour préserver leur armée. Le lendemain, la monarchie était officiellement abolie et remplacée par la Première République.
Les Français avaient remporté des succès sur plusieurs autres fronts, occupant la Savoie et Nice, alors en Italie, tandis que le général Custine envahissait l'Allemagne, occupait plusieurs villes le long du Rhin et arrivait jusqu'à Francfort. Dumouriez passa à l'offensive en Belgique, remportant une grande victoire sur les Autrichiens à Jemmapes le 6 novembre et occupant la totalité du pays au début de l'hiver.
Campagne de 1793
Le 21 janvier, le gouvernement révolutionnaire exécuta Louis XVI. L'Espagne et le Portugal rejoignirent la coalition anti-française en janvier 1793 et, le 1er février, la France déclara la guerre à la Grande-Bretagne et aux Provinces-Unies.
La France décréta une nouvelle levée de centaines de milliers d'hommes, commençant une politique de levée en masse pour pouvoir déployer plus de soldats que les États aristocratiques et se montrer offensive pour que ces armées puissent récupérer le matériel de guerre de l'ennemi. Les Alliés lancèrent une campagne déterminée pour envahir la France avec la campagne de Flandres.
La France subit de graves revers au début. Elle fut chassée de Belgique et dut faire face à des révoltes internes dans l'ouest et le sud du pays. L'une d'entre elles, à Toulon, prépara le terrain pour faire connaître un capitaine d'artillerie jusque-là inconnu du nom de Napoléon Bonaparte. Sa contribution à la planification du siège victorieux de la ville et de son port grâce à des batteries d'artillerie bien placées fut l'étincelle de sa fulgurante ascension ultérieure.
À la fin de l'année, la levée de nouvelles armées et une politique interne de répression féroce avec des exécutions de masse permirent de repousser les invasions et de réprimer les révoltes. L'année se termina avec les forces françaises ayant l'ascendant mais toujours en guerre à proximité de ses frontières.
Guerre de Vendée
Campagnes de 1794-1795
L'année 1794 vit un succès accru des armées révolutionnaires. Bien que l'invasion du Piémont ait échoué, la France chassa les armées espagnoles du Roussillon et pénétra en Catalogne. Le 26 juin, elle remporta une victoire à Fleurus qui lui permit d'occuper toute la Belgique et la Rhénanie.
En mer, Bataille du 13 prairial an II, la flotte de l'Atlantique française réussit à faire échouer une tentative britannique d'interdire l'arrivée d'un convoi essentiel de céréales en provenance des États-Unis mais au prix de la perte d'un quart de ses forces.
En 1795, après une attaque surprise des Pays-Bas en hiver, la France créa la République batave. La Prusse et l'Espagne décidèrent de faire la paix et l'Espagne signa le Traité de Bâle le qui cédait la rive gauche du Rhin à la France et provoquait le retrait des armées françaises d'au-delà des Pyrénées. Cela mit fin à la période de crise de la Révolution et la France put se sentir libre de toute menace d'invasion pour de nombreuses années.
La Grande-Bretagne tenta de soutenir les rebelles vendéens mais échoua et, à Paris, une tentative de renverser le gouvernement par la force fut mise en échec par la garnison militaire menée par Napoléon Bonaparte, conduisant à l'établissement du Directoire.
Sur la frontière du Rhin, le général Pichegru, chargé de négocier avec les royalistes en exil, trahit son armée ce qui entraîna l'évacuation de Mannheim et l'échec du blocus de Mayence par Jourdan.
Guerre en Italie (1793-1795)
- Traités de Bâle (5 avril et 22 juillet 1795)
Campagne d'Italie de Bonaparte (1796-1797)
Campagne en Allemagne (1796-1797)
- Traité de Campo-Formio (1797)
Guerre de la Deuxième Coalition (1798-1800)
Campagne d'Égypte (1798-1800)
Campagne de Hollande de 1799
L'Invasion anglo-russe de la Hollande, également connue sous le nom de « Campagne de Hollande » s'est déroulée du 27 août au 19 novembre 1799, et est marquée par l'invasion de la région de Hollande (République batave) par une coalition composée de forces britanniques et russes. La campagne a pour double objectif de neutraliser la flotte batave et de favoriser un soulèvement des partisans de l'ancien stathouder Guillaume V contre le gouvernement batave, favorable aux Français. Une coalition entre des armées française et batave de puissance équivalente s'oppose à cette invasion.
Le conflit est dans un premier temps favorable aux Anglo-Russes, vainqueurs lors de la bataille de Callantsoog puis du combat du Zyp. Les batailles suivantes sont cependant favorables aux Franco-Bataves, qui remportent un succès stratégique à Bergen malgré leur infériorité numérique, et parviennent à affaiblir les forces anglo-russes en tirant profit du terrain malgré la défaite d'Alkmaar. La dernière bataille, livrée à Castricum, inflige de lourdes pertes aux deux camps, mais constitue une victoire décisive pour le camp républicain. À la suite de cette dernière, le chef de l'état-major britannique, Frederick d'York, comte d'Ulster et duc d'York et Albany ordonne un repli de ses troupes au niveau de la tête de pont initiale, située à l'extrême nord de la péninsule. La Convention d'Alkmaar, négociée le 18 octobre avec le général en chef des troupes franco-bataves, le général Guillaume Brune, met fin aux hostilités, en permettant aux troupes britanniques et russes de quitter la zone sans violence.
Campagne de 1800 (dont campagne d'Italie (1800))
Traité de Lunéville (1801)
Batailles navales (1793-1802)
- Bataille du 13 prairial an II (1794)
- Expédition d'Irlande (1796)
- Bataille du cap Saint-Vincent (1797)
- Bataille de Copenhague (1801)
Traité d'Amiens (1802)
Le traité d'Amiens marque la fin des hostilités. Pour les conflits ultérieurs, consulter l'article sur les guerres napoléoniennes.
Annexes
Bibliographie
- Jean-Louis Roche, Le Mythe de la guerre révolutionnaire de Robespierre à Lénine, (éd. du pavé, 2005)
Lien externe
- Les pertes
Notes et références
Notes
- ↑ À partir de 1795.
- ↑ À partir de 1796.
- ↑ À partir d'août 1796.
- ↑ jusqu'en août 1796.
- ↑ Alliés aux Royalistes à partir de 1793.
- ↑ Guerre maritime non déclarée de 1798 à 1800.
Références
- ↑ A. Forrest, Déserteurs et insoumis sous la Révolution et l'Empire, Paris, 1988, 327 p.
- 1 2 P. Contant, Étude de la morbidité dans les hôpitaux militaires français pendant la Révolution française durant la période du 20 avril 1792 au 19 brumaire an VIII, Thèse de doctorat d'histoire, Université de Paris IV, 1992, 687 p.
- ↑ A. Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF, 1989.
- ↑ J. Houdaille, Les armées de la Révolution d'après les registres matricules, Population, juillet-octobre 1983, p.842-849.
- ↑ J-P. Bertaud, La vie quotidienne des soldats au temps de la Révolution, 1789-1799, Paris, 1985, 331 p.
- ↑ Thomas Bartlett, Clemency and Compensation, the treatment of defeated rebels and suffering loyalists after the 1798 rebellion, in Revolution, Counter-Revolution and Union, Ireland in the 1790s, Jim Smyth ed, Cambridge, 2000, p.100.
- ↑ T. Pakenham, The Year of Liberty (London 1969), p.392.
- ↑ Jacques Hussenet (dir.), « Détruisez la Vendée ! » Regards croisés sur les victimes et destructions de la guerre de Vendée, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2007, p. 148.
- ↑ France Militaire T1 par Abel Hugo page 1
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