Frédérick Tristan
Nom de naissance | Jean-Paul Frédéric Tristan Baron |
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Alias |
Danielle Sarréra Mary London |
Naissance |
Sedan, France |
Activité principale |
Ecrivain et graphiste |
Distinctions |
Officier des Arts et Lettres. |
Mouvement | Nouvelle fiction |
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Genres |
Œuvres principales
- Les Égarés Prix Goncourt 1983.
- Le Singe égal du ciel
- L'Enigme du Vatican
- Stéphanie Phanistée
- Réfugié de nulle part
Frédérick Tristan, de son vrai nom Jean-Paul Frédéric Tristan Baron, né le à Sedan, est un écrivain et poète français. Il est également connu sous le pseudonyme de Danielle Sarréra et de Mary London.
Biographie
Grand voyageur, Frédérick Tristan sous le nom de Baron est envoyé en mission au Laos, au Viêt Nam, en Chine, entre 1964 et 1986.
Tristan reçoit le Grand Prix du roman de la Société des gens de lettres en 1981 pour Les Tribulations héroïques de Balthasar Kober, le Grand Prix du fantastique d'Avoriaz en 1983 pour La Cendre et la Foudre, le prix Goncourt en 1983 pour Les Égarés et le grand prix de littérature de la Société des gens de lettres pour l'ensemble de son œuvre en 2000.
En 1952, il participe à Recherches graphiques, dirigé par Joël Picton. Ses œuvres graphiques, entre abstraction et onirisme, sont notamment exposées dans le cadre de l'Unesco et de l'IMEC. Une rétrospective de son œuvre graphique en noir et blanc est organisée à la Médiathèque de Rueil-Malmaison en octobre 2010 sous le nom Cabale graphique.
De 1983 à 2001, il est professeur d'iconologie paléochrétienne et renaissante à l'ICART de Paris (école du commerce de l'art et de l'action culturelle).
En 2000, avec Le Retournement du gant, il s’explique sur son œuvre dans une série d'entretiens avec le critique Jean-Luc Moreau.
En 2010, les éditions Fayard publient son autobiographie sous le titre Réfugié de nulle part. Ces mémoires décrivent, en particulier, son enfance massacrée par la guerre, son adolescence révoltée et les rencontres littéraires qui lui ont permis de se reconstruire et d'écrire son œuvre, entre autres André Breton, Mircea Eliade, Henry Corbin, René Alleau, François Augiéras, Jean Paris, Antoine Faivre.
Sa compagne Marie-France Tristan (Paris Sorbonne) est la spécialiste française du poète Giambattista Marino.
L'ensemble des archives de F. Tristan (manuscrits, livres parus et traduits, documentations sonore et visuelle, critiques, etc.) est consultable à l'I.M.E.C.[1].
À travers son œuvre, Frédérick Tristan peut être considéré comme un témoin contemporain de la pensée paradoxale.
« Les livres de Frédérick Tristan sont d'une puissance inégalée en France, d'une grande générosité d'intrigues, de rebondissements et de thèmes. »
— Bernard Pivot, revue Lire
Pseudonymes
Outre le pseudonyme Frédérick Tristan, Jean-Paul Baron a utilisé deux autres noms de plume :
- Dans sa jeunesse, celui de Danielle Sarréra, qui fut longtemps considérée comme une jeune poétesse dont l'œuvre (L'Ostiaque, L'Anthrope) faisait partie des textes poétiques importants du XXe siècle (cf. Robert Sabatier)[2].
- Plus tard, celui de Mary London.
Œuvre romanesque
Les romans de Tristan peuvent se diviser en quatre grandes catégories :
- Contes initiatiques chinois
- Histoires fantastiques et merveilleuses
- Les impostures de l'Histoire
- Les dédales de la psyché
Romans
Contes initiatiques chinois
- Le Singe égal du ciel, Bourgois, 1972; Fayard, 1994; Zulma, 2014.
- La Cendre et la Foudre, Balland, 1982,Fayard, 2003.
- La Chevauchée du vent, La Table Ronde, 1991, Fayard, 2002.
- Les Succulentes Paroles de Maître Chù, Fayard, 2002.
- Tao, le haut voyage, Fayard, 2003.
- Le Chaudron chinois, Fayard, 2008.
Histoires fantastiques et merveilleuses
- La Geste serpentine, La Différence, 1978 ; Fayard, 2003.
- Les Tribulations héroïques de Balthasar Kober, Balland, 1980 ; Fayard, 1999.
- L'Énigme du Vatican, Fayard, 1995.
- Stéphanie Phanistée, Fayard, 1997.
- Les Obsèques prodigieuses d'Abraham Radjec, Fayard, 2000
- Dieu, l'Univers et Madame Berthe, Fayard, 2002
- L'Amour pèlerin, Fayard, 2004
- Un infini singulier, Fayard, 2004
- Le Manège des fous, Fayard, 2005
- Dernières Nouvelles de l'Au-delà, Fayard, 2007
- Christos, enquête sur l'impossible, Fayard, 2009
- Brèves de rêves, courts récits oniriques, Pierre-Guillaume de Roux, 2012.
Les impostures de l'histoire
- Naissance d'un spectre, Bourgois, 1969, Fayard, 2000
- L'Ange dans la machine, La Table Ronde, 1990, Fayard, 1999
- Les Égarés, Prix Goncourt 1983, Balland 1983, Points-Seuil 1984, Fayard, 2000.
Les dédales de la psyché
- Le Dieu des mouches, Grasset, 1959, Fayard, 2001
- La Femme écarlate, Fallois, 1989, Fayard, 2008
- Le Dernier des hommes, Robert Laffont 1993, Fayard, 2005
- Pique-nique chez Tiffany Warton, Fayard, 1998
- L'Aube du dernier jour, Fayard, 2002
- L'Enfant et le Cercle des bavards, Fayard, 2006
- Tarabisco, Fayard, 2010
- Les Impostures du réel, Le Passeur, 2013
Poésie
Poète, il a écrit des textes sous le pseudonyme de Danielle Sarréra : L'Ostiaque, L'Anthrope, 1951-1953 (Nouveau Commerce), et sous son nom Passage de l'ombre (Recherches graphiques). Pour La Finestra editrice il a publié Encres et Écritures (2010). Les éditions du Cherche-Midi ont republié en 1992 quelques-uns de ses poèmes de jeunesse dont L'Arbre à pain (1954).
Essais
Il est également l'auteur de différents essais tels que
- Les Premières Images chrétiennes : du symbole à l'icône, Fayard, Paris, 1996.
- Houng, les sociétés secrètes chinoises, Balland 1987, Fayard, Paris, 2003.
- Le Monde à l'envers, Hachette-Massin, Paris, 1980.
- L'Œil d'Hermès, Arthaud, Paris, 1982.
- L'Anagramme du vide, Bayard, Paris, 2005.
- Don Juan le révolté, Ecriture, Paris, 2009.
- Une vie au péril de l'écriture, Entretiens et documents, L'esprit du temps, Paris, 2015.
Il est, en compagnie de Jean-Luc Moreau, le promoteur de la « Nouvelle fiction ».
Enfin, il publie ses mémoires, Réfugié de nulle part, Fayard, Paris, 2010.
- Collaborations
- L'Encyclopédie du compagnonnage, éd. du Rocher, 2000.
- La franc-maçonnerie, documents fondateurs, L'Herne, 1997.
- Thomas Mann (dir.), Cahier de l'Herne, 1970.
- Les Cahiers de l'hermétisme, coll. A. Faivre, Henry Corbin, Mircea Eliade, Charles-Henri Puech, etc., éd. Albin Michel, 1968-1990.
- Livret des Tentations de saint Antoine, opéra, musique Marian Kouzan (création Tours, 1992)
- Adaptation du Manteau de Nicolas Gogol, livret d'opéra, musique Michael Lévinas (création Strasbourg, 2000)
- Adaptation théâtrale du roman Le Singe égal du ciel, mise en scène Gil Galiot, 1999, Nanterre avec participation de l'Opéra de Pékin.
Curiosa
- Tragics, collages, San Lazzaro, 1961.
- Les Sept Femmes de Barbe-Bleue, La Boîte noire, 1966.
- Le fabuleux bestiaire de madame Berthe, Zulma, 2005.
- Kaléidoscope, aphorismes, Moulin de l'étoile, 2007.
- Emblèmes, Moulin de l'étoile, 2008.
Traductions
Son œuvre romanesque est traduit en 22 langues dont l'anglais, l'espagnol, l'italien, le suédois, le norvégien, le flamand, l'allemand, le russe, le tchèque, l'ukrainien, l'hébreu...
Citations
- Lorsque le Je s'exprime, le moi se tait.
- À tous les degrés, le désir est la porte du mystère.
- La doublure du réel - qui est sans doute le tissu vrai - oui, je l'ai moi-même fréquenté.
- Tricher la fiction, c'est détourner la loi du ne-pas.
- Sachez que les rêves se souviennent de vous !
- Je crois que toute œuvre de quelque prix est une mise en scène ou en perspective du regard.
- En prêtant allégeance à la vie plutôt qu'à ma part d'ombre, j'ai tenté de faire de mon art une continuité dynamique selon les divers étages de ma conscience.
- Au fond, cet océan d'écriture ne fut qu'une péripétie de ratures sur ratures guidée par un récit à mon insu (ou non) métaphorique : l'existence en voyage aveugle vers un être indéfini qui m'incitait, chaque matin, à me remettre à l'heureux et austère ouvrage.
- Les religions m'étaient une table d'échecs ou de ping-pong où, finalement, je me confrontais avec moi-même.
- Il se peut qu'une grande partie de mon travail relève de ce que l'on appelle aujourd'hui la pensée paradoxale, et que j'appellerais plus volontiers l'éveil paradoxal en référence au sommeil paradoxal où, paraît-il, s'élaborent les rêves.
- S'il fallait me comparer à un personnage de fiction, je préférerais aller heurter l'huis du Révérend Dodgson et me vêtir en Chapelier fou.
- Par une échelle très souple, descendre dans les soutes, puis par une autre échelle remonter sur le pont d'où l'on voit la mer, le ciel, les mouettes insoupçonnées[3].
Références
- ↑ Fonds Frédérick Tristan sur le site de l’IMEC.
- ↑ Dictionnaire littéraire des femmes de langue française p. 545
- ↑ in Réfugié de nulle part
Voir aussi
Quelques articles de journaux
Les nombreux articles de presse concernant F. Tristan ont été classés à l'IMEC à la disposition des chercheurs.
- Hubert Juin, « Le voyage initiatique de Frédérick Tristan », Le Monde, (lire en ligne).
- Jacqueline Piatier, « Les contes merveilleux, de Frederick Tristan », Le Monde, (lire en ligne).
- Hubert Juin, « Au temps des moines-soldats », Le Monde, (lire en ligne).
- Jacqueline Piatier, « Frédérick Tristan mystificateur et mystique », Le Monde, (lire en ligne).
- Laurence Liban, « Les vies imaginaires de Frédérick Tristan », L'Express, (lire en ligne).
- Jean-Didier Wagneur, « Bonjour Tristan. Autour d'obsèques et de gant retourné, rencontre avec un intempestif pour qui la réalité est à l'opposé de l'évidence, et «je» un pseudonyme. Frédérick Tristan. Les Obsèques prodigieuses d'Abraham Radjec. », Le Monde, (lire en ligne).
- Philippe-Jean Catinchi, « Les visages et les masques de Frédérick Tristan », Le Monde, (lire en ligne).
- Philippe-Jean Catinchi, « Frédérick Tristan et le picaresque apprentissage de la sagesse », Le Monde, (lire en ligne).
- « Que (re)lisez-vous Frédérick Tristan? », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne).
- « Splendeurs et misères d'un Goncourt », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne).
Critiques
- Les études particulières de type universitaire ont fait l'objet d'un recensement par Brigitte Massot en 1985 sous le titre Frédérick Tristan, avec une préface de François Nourissier, éd. Balland.
- L'Universitaire Vincent Engel a écrit un essai en 2000 intitulé Frédérick Tristan ou la Guérilla de la fiction, éd. du Rocher.
- L'Encyclopedia universalis a consacré un article de référence sur Frédérick Tristan signé Jean-Luc Moreau.
- L'universitaire Laurent Flieder a écrit un essai en 2014 intitulé Frédérick Tristan, l'affabulateur fabuleux, éd. Le Passeur.
- La revue Brèves a consacré son numéro de juin 2010 à un entretien de Tristan et d'Hubert Haddad ainsi qu'à des témoignages et critiques de Laurent Flieder, Marcel Moreau, Jean-Claude Bologne etc.
- La revue Le Matricule des anges a publié en octobre 2010 une longue étude avec entretien sur Réfugié de nulle part.
- La revue Le Magazine des livres a publié en novembre 2010 un long entretien à partir de Réfugié de nulle part.
- La Revue Europe a publié en novembre-décembre 2014 un long entretien de F. Tristan avec Marc Petit, des études de Laurent Flieder, Hubert Haddad, Jean-Luc Moreau, ainsi que des inédits de F.T. (Lettres apocryphes).
Articles connexes
- Adrien Salvat
- Nouvelle fiction
- Mary London
- Structure
- Jean-Luc Moreau
Liens externes
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- Site du livre de FT 'Le Singe égal du ciel' (textes originaux de FT)
- Entretien de Joseph Vebret sur vie et l'œuvre de Tristan
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