Fan (admirateur)
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Un fan (anglicisme, abréviation de fanatic, littéralement « fanatique ») est une personne qui éprouve une très forte admiration pour une personne, un groupe de personnes, une équipe de sport (dans ce cas on parle plus de supporter), etc.
Un groupe de fan d'une même entité ou d'une même personne constitue son fandom. Ils peuvent montrer leur enthousiasme en créant un fan club, en tenant des conventions, ou en rédigeant des fanzines ou des fanfictions.
Dans certains cas, l'attraction peut virer à l'obsession et le fan peut avoir des comportements jugés extrêmes[1], qui portent parfois des noms différents suivant le domaine. Citons par exemple, le hooliganisme dans le sport, les otakus dans la japanimation, les fanboys ou les nolife ou geek dans l'informatique et le jeu vidéo.
Outre l'obsession, le fanatisme à l'égard d'une personne peut avoir des conséquences désastreuses et irréversibles, difficiles à comprendre.
Exemples d'actes de violence
- En 1980, John Lennon est tué par un de ses fans, Mark David Chapman, qui lui tire dessus à cinq reprises, le chanteur décèdera des suites de ses blessures. Selon différentes sources, Chapman aurait tué son idole car ce dernier ne respectait pas ses promesses de paix et d'égalité prônées dans ses chansons.
- En 1993, un supporter allemand, Günter Parche, poignarda la tenniswoman Monica Seles pendant le tournoi de Hambourg. Ici, l'enquête menée à la suite de l'attentat contre la joueuse yougoslave révéla que Parche était un fervent fan de Steffi Graf à qui Seles avait ravi la place de meilleure joueuse mondiale. Un tel argument n'explique encore pas l'action de Parche.
- En 2009, le pape Benoît XVI est agressé par une femme de 25 ans[2] qui le pousse violemment, le faisant chuter à terre ainsi qu'un cardinal de 87 ans qui se cassera le fémur dans sa chute. Benoît XVI s'en sortira indemne. Ici, des troubles psychologiques sont invoqués afin de justifier l'acte de violence de la jeune femme. Ainsi, c'est la sémiologie religieuse tout entière du mot "fan" (fanatique) qui apparaît clairement.
Observations
Il semblerait donc que chaque acte, qu'une personne dite "fan", réalise pour ou à l'encontre de la personne qu'elle admire, est un acte extrapolé ou extrême. Le fan suit de près l'actualité, les déplacements et les évènements relatifs à la personne qu'il admire.
Explications psychologiques
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Fonctionnement psychologique
Il existerait deux types de fans classés selon l'organisation de leurs schémas de comportements et leur mode de fonctionnement vis-à-vis de la personne admirée :
- Fanatisme à fonctionnement « interne » (ou intériorisé) : son mode de fonctionnement cognitif est tel qu'il ne cherche pas à établir de rapports directs avec la personne qu'il admire. Il peut ainsi idolâtrer la personne qu'il admire sous une apparence tout à fait anodine mais faire preuve d'un réel fanatisme à l'abri du regard des autres. Ainsi, certains fans ne parviennent pas à assumer leur admiration pour une personne et tentent, au travers de leurs relations aux autres, de se persuader qu'elles ne sont pas fan de telle ou telle personne, se créant ainsi des schémas cognitifs (« je n'admire pas cette personne ») en contradiction avec leurs schémas cognitifs habituels (« j'admire cette personne »). On peut, semble-t-il, parler ici de dissonance cognitive[3] et, comme c'est quasiment le cas pour tout individu soumis à ce type d'inconfort cognitif, il s'agit pour le fan de réduire cette dissonance cognitive souvent beaucoup trop présente et contraignante. C'est ainsi qu'on assiste à des passages à l'acte soudains et imprévus ou, de manière plus autoplastique, à des dépressions majeurs (ou à d'autres types de pathologies mettant en jeu des mécanismes de défense complexes et particuliers).
- Fanatisme à fonctionnement "externe" (ou extériorisé) : ici le fait que le fan admire son idole est tout à fait exposé à autrui. Il n'y a donc pas, comme dans le fonctionnement intériorisé, de volonté de déni de la part du fan. Il assume tout à fait son admiration et n'hésite pas à l'extérioriser de différentes façons, par exemple lors d'interactions avec l'idole ou vis-à-vis d'autrui. Ici, contrairement au fonctionnement précédent, le fanatisme est ouvertement perceptible et la gêne possible (pour la personne admirée et pour autrui-proche ou non du fan) est continue et redondante mais aux conséquences souvent moins dommageables que lorsque l'admiration est intériorisée.
Il est à prendre en compte qu'un fan peut passer d'un mode de fonctionnement à un autre. Ainsi son mode de fonctionnement n'est pas figé mais évolue en fonction de différents paramètres difficilement contrôlables tels que le degré d'accès à l'univers de la personne admirée. On sait en effet qu'actuellement, certaines personnes à la renommée naissante ou installée, affichent une certaine proximité avec leurs admirateurs(trices) en utilisant des outils tels que les réseaux sociaux ou des rendez-vous en groupes réduits et dits "privilégiés" (comme les conventions, concerts privés, etc.).
Approches psychanalytiques
Un autre aspect phare de la personnalité du fan est que ce dernier s'octroie une disponibilité toute particulière voire gênante, pour son idole. D'un point de vue psycho-dynamique, le fait que ce dévouement soit au centre de sa personnalité, est dû, principalement, à un réel manque d'affection plus ou moins fort et donc à des besoins d'affection l'accompagnant. Le fan comble ce manque d'affection (et donc d'attention portée à sa personne, d'où un égocentrisme fortement présent) en se trouvant un modèle, un objet à investir et sur lequel il va décharger sa pulsion, comblant ainsi son manque. En résumé en admirant une personne, il semblerait qu'il déplace l'image de sa mère sur celle de son idole qui devient ainsi modèle et source d'affection, lui permettant de combler un manque certain à ce niveau libidinal.
Outre la notion de modèle, il est essentiel de considérer l'idole comme une figure permettant l'identification. En effet le fan, en entrant dans le monde de son idole, se persuade d'en faire partie, ce qui donne souvent lieu à des comportements familiers voire déplacés. Ainsi, les schémas cognitifs du fan sont partagés en deux instances, l'une d'elle représentant l'admiration qu'il porte à son idole et l'autre formant une représentation de l'accessibilité qu'il a par rapport à son idole. Cette dualité crée un dysfonctionnement lorsque le fan prend conscience du fait qu'avoir accès à l'univers de son idole est donc un privilège personnel qu'il doit entretenir afin de ne pas le perdre, le poussant ainsi à adopter des comportements extrêmes, preuves de cette confusion psychique.
On constate en tous les cas une dimension prépondérante de l'égocentrisme du fan (égocentrisme souvent proche du pathologique).
Dans la fiction
Littérature
- Misery, roman de Stephen King (1987) dans lequel un écrivain est recueilli après un grave accident par l'une de ses admiratrices, qui découvre que l'auteur a tué son personnage favori dans son nouveau livre et décide de le pousser à la ressusciter en employant des moyens extrêmes.
Cinéma
- La valse des pantins (King of comedy), film de Martin Scorsese (1983) dans lequel un animateur vedette (Jerry Lewis) est harcelé par un fan aspirant comique (Robert De Niro).
- Misery, film de Rob Reiner (1990), adapté du roman éponyme de Stephen King, avec Kathy Bates dans le rôle de la fan et James Caan dans celui du romancier.
- Backstage, film d'Emmanuelle Bercot (2005) avec Emmanuelle Seigner dans le rôle de la chanteuse vedette et Isild Le Besco dans celui de la jeune fan.
Musique
- Stan, chanson d'Eminem (2000) dans laquelle "Stan" est un fan obsédé par Eminem qui finit par se tuer lui et sa petite amie enceinte car son idole ne répond pas à ses lettres. Dans la suite de la chanson sortie en 2013, Bad Guy, le frère de Stan, lui-même obsédé par Eminem, se venge de son frère en tuant le rappeur. Le nom de la chanson est désormais une antonomase qualifiant un fan obsédé et fanatique ou tout simplement une communauté de fans se regroupant sous un même nom (Stans pour les fans d'Eminem, Beliebers pour les fans de Justin Bieber, Little Monsters pour les fans de Lady Gaga, Directioner pour les fans des One Direction par exemple).
Articles connexes
- Belieber
- Little Monsters
Notes et références
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