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Daniel Villey

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Université de Poitiers +

Daniel Villey (4 juillet 1911- 25 avril 1968) était un économiste français libéral.

Biographie

Daniel Villey est issu d’une famille d’universitaires. Son grand-père, Edmond Villey, est l’un des fondateurs de la Revue d’économie politique. Son père, Pierre Villey, est un professeur de faculté spécialiste de la littérature française du XVIe siècle. Un de ses frères, Raymond Villey, est professeur de médecine et l'autre, Michel Villey, professeur de philosophie du droit. La mère de Daniel, Louise Boutroux, est la fille du philosophe Émile Boutroux et de Aline Poincaré, sœur de Henri Poincaré[1].

Ancien élève du lycée de Caen et des facultés de droit et de lettres de Caen[2], docteur en droit, auteur d'une thèse sur Charles Brook Dupont-White[3], reçu premier à l'agrégation des facultés de droit en 1938[4], il a enseigné comme professeur aux Universités de Caen, Poitiers et, à partir de 1956, Paris. Il a également enseigné à l'étranger, à Rio de Janeiro et en Égypte ( Le Caire )[5].

Membre du comité technique de l'INED, il fut également directeur adjoint de l'Institut de démographie de l'université de Paris de 1957 à 1958. Il est élu en 1966 président de la Société d'économie politique de Paris[5].

Engagements

À Caen, il est membre du comité de la fédération du Calvados de l'Association française pour la SDN ( Société des Nations ) et membre du conseil d'administration de la Ligue caennaise contres les taudis[6]. Jeune intellectuel catholique, il collabore à la revue "Esprit (revue)" entre 1934 et 1938[7]. Il signe en 1935 le "manifeste pour la justice et la paix" initié par François Mauriac avec d'autres collaborateurs de la revue, au sujet du conflit entre l'Italie et l'Éthiopie[8].

Il désapprouve à son retour de captivité[9] en mars 1941 la reparution de cette revue après la défaite de 1940 et la Révolution nationale du régime de Vichy. Il entre en résistance dans la Vienne; il est alors gaulliste et membre du Comité départemental de Libération de la Vienne en 1944[10]. En 1942, il a fait partie du bureau de la section du Calvados de la Confédération générale des familles[11]. Il réfléchit dans "Le Monde" sur la résistance et sa "stratigraphie" ainsi que sur la signification de la crise des années 1940[12].

Il défend le libéralisme et critique le dirigisme des années qui ont suivi la Libération, dans "Redevenir des hommes libres" ( 1946 ) ou dans des conférences donnée sous les auspices du Comité d'action économique et douanière[13]. Dans sa préface à "Redevenir des hommes libres", il écrit: "Une passion hante les pages qu'on va lire, celle de la dignité humaine, liée à l'indivisible liberté. Et l'horreur corrélative du totalitarisme que la domination hitlérienne nous apprit à connaître et à combattre, et qu'il nous faut maintenant affronter sous la seule forme où présentement il existe et menace: celle du communisme". Catholique fervent, il essaie de comprendre pourquoi les catholiques français récusent le libéralisme et l'économie de marché, et tente de convaincre que l'on peut être à la fois catholique et libéral[14]. Membre de la Société du Mont-Pèlerin, il est vice-président de cette société de pensée libérale et transnationale dans les années 1960, et président en 1967-68[15]. En France, il est le premier président, jusqu'à son décès, de l'Association pour la liberté économique et le progrès social ( ALEPS ). Ce néolibéral se distingue des prises de position extrêmes d'un Milton Friedman ou d'un Friedrich Hayek[16].

Ce libéral est proeuropéen. Il s'enthousiasme pour les débuts de la construction européenne, dans le cadre du mouvement européen et du mouvement fédéraliste français La Fédération[17]. Dans le contexte de la constitution du Conseil de l'Europe, alors qu'il enseigne à la Faculté de droit de Poitiers, il lance en décembre 1949 un appel aux jeunes puis fonde dans la foulée et dirige les "Volontaires de l'Europe", chargés de mener une campagne en faveur de l'unification européenne, pour que l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe s'engage à instituer un gouvernement européen responsable devant un Parlement élu. Ces jeunes devaient s'engager durant deux années à mener le combat proeuropéen, fondé sur 6 points: la diffusion en France et l'officialisation par la France du drapeau européen, la fête légale de l'Europe, l'unification totale des armées européennes, l'intégration de l'Allemagne dans l'Europe occidentale, l'élection d'un Parlement européen souverain, l'instauration d'un exécutif européen responsable devant ce Parlement et devant lui seul. Il signe en avril 1950 un appel d'un Comité national pour le drapeau européen: "La guerre menace. (...) La tyrannie [ allusion à l'URSS communiste ] est à nos portes. (...) Il faut unir l'Europe avant qu'il ne soit trop tard. (...) Un signe doit rallier toutes les volontés: le drapeau de l'Europe. (...) Un drapeau, c'est le signe d'une communauté politique souveraine. Cela même que l'Europe doit être pour que vive la France. Français de toutes conditions, de tous partis, de toutes opinions, les 8-14 mai prochain ( fête de l'armistice et fête de Jeanne d'Arc ) et le 14 juillet vous plébisciterez l'Europe unie. Vous pavoiserez en masse aux couleurs européennes et françaises". Le drapeau européen, c'est alors celui du Mouvement européen, le E vert sur fond blanc[18].

En août, il tente vainement de faire voter par les parlementaires du Conseil de l'Europe à Strasbourg un nouveau "serment de Strasbourg": "Il faut que les délégués à Strasbourg rompent avec leur ordre du jour et avec leur statut, qu'ils renouvellent le serment du jeu de Paume, qu'ils jurent de demeurer en session jusqu'à ce qu'ils aient donné à l'Europe une constitution fédérale qui sera soumise à la ratification des parlements ou à l'approbation directe des peuples par référendum"[19]. Puis en septembre 1950, déçu par les hésitations du Conseil de l'Europe, il contribue à lancer avec André Voisin de "La Fédération" le Conseil européen de vigilance. Pour cela, il se rend aux États-Unis pour rencontrer les dirigeants de l'American Committee on united Europe ( ACUE ), afin de bénéficier de leur appui, financier notamment. Le Conseil européen de vigilance est une assemblée de militants proeuropéens qui veut faire pression sur les parlementaires du Conseil de l'Europe pour qu'ils prennent des initiatives en faveur de l'unification européenne[20].

Anticommuniste, il appelle à ne pas abandonner les Berlinois de l'Ouest en 1961[21]. C'est aussi un partisan convaincu de l'Algérie française. Il signe le contre-manifeste de 1960 en réaction au Manifeste des 121 et écrit qu'il est "impensable d'abandonner aux fellaghas le sort du million de chrétiens et de juifs d'Algérie, qui comptent sur la protection de la métropole"[22]. Il espère donc la victoire des groupes paramilitaires de l'Organisation armée secrète[23]. Il témoigne à décharge au procès du général Raoul Salan, en 1962[24], et à celui de Jean-Marie Bastien-Thiry en 1963, soulignant que la juridiction qui le juge est une "juridiction d'exception" et surtout accusant le général de Gaulle, visé par l'attentat du Petit-Clamart, d'avoir "capitulé, amputé, parjuré, déshonoré et (...) trahi la France en Algérie". Et donc, "il ne faudrait pas que l'amour de la patrie soit vraiment la seule passion qui ne vaille pas d'excuses à ceux qui la servent", ce qui justifie et excuse l'acte de Bastien-Thiry[25]. Il déclare publiquement dans "Le Monde", lors des présidentielles de 1965, qu'il entend voter au second tour "pour le candidat de mes adversaires" ( François Mitterrand ), par antigaullisme et pour "la démocratie, la légalité constitutionnelle, l'Europe et nos naturelles et traditionnelles alliances"[26].

Ce catholique rejoint certaines des inquiétudes des catholiques traditionalistes ou conservateurs après le concile Vatican II; il signe en 1967 une pétition de laïcs, initiée par la revue "Itinéraires (revue)" de Jean Madiran et adressée à l'épiscopat français, demandant le rétablissement de l'expression "consubstantiel au père" dans le Credo (religion) en français ( remplacée par l'expression "de même nature" ) , aux côtés notamment de Louis Salleron, Henri Massis, François Mauriac, Stanislas Fumet, Roland Mousnier ou Gustave Thibon[27].

Daniel Villey et l'économie

Daniel Villey distingue en économie les "architectes" et les "médecins". Les premiers, résonnant a priori et in abstracto, sont en faveur de réformes de structures. Les autres, auquel allait son soutien, pensent qu'on ne construit pas une structure mais qu'on la fait évoluer [28].

Dans l’après seconde guerre mondiale, il est attristé de voir la science économique se détacher de la philosophie sociale pour s’engager « dans la voie d’une science prétendument positive et neutre » et se mettre « surtout à l’apprentissage des techniques comptables et mathématiques ». Il pressentait "l’échec d’une Université technocratique renonçant à donner aux étudiants une véritable culture [29] ». Cela le conduisit à inaugurer à Paris un cours de « philosophie économique ».

Il est considéré par François Bilger [30], qui fut son étudiant, comme un des penseurs du néolibéralisme français.

Œuvres

  • 1944 Petite histoire des grandes doctrines économiques, PUF
  • 1945 Pamphlet contre l'idéologie des réformes de structure, Les Cahiers politiques, 11 juin 1945, p. 29-53.
  • 1946 Redevenir des hommes libres, Librairie de Médicis, 1946
  • 1957-1958, Leçons de démographie, Montchrestien
  • 1966 Notes de philosophie économique
  • 1967 A la recherche d’une doctrine économique.

cf. bibliographie, IDREF

Références bibliographiques

  • François Bilger, Daniel Villey, professeur de liberté, Revue d’économie politique, 1971.(Lire en ligne)
  • François Bilger, La Pensée néolibérale française et l’ordo-libéralisme allemand, in Patricia Commun (éd.), L’ordo-libéralisme allemand, Cergy-Pontoise, CIRACC/CICC, 2003 (Lire en ligne)
  • Richard F. Kuisel, Le capitalisme et l'État en France, Gallimard, 2004
  • Alfred Sauvy, Daniel Villey, Population, No 4, (Jul.-Aug.,1968): en ligne

Notes

  1. "Le Figaro", 5/11/1919. Daniel Villey fut le propriétaire et l'occupant de l'ancienne résidence d'Henri Poincaré à Lozère, commune de Palaiseau (Essonne), de 1958 jusqu'à sa mort en 1968. Voir : "Monsieur Henri Poincaré à Lozère-sur-Yvette (Seine & Oise)", par Hervé Martin, Bulletin de la SABIX, no 51, novembre 2012
  2. "Le Temps", 13/7/1928, "Journal des débats", 13/7/1936
  3. "Études", 1937, "Revue des travaux de l'Académie des sciences morales et politiques", 1936
  4. "Revue critique de législation et de jurisprudence", 1938
  5. 1 2 "Le Monde", 2 septembre 1966
  6. "L'Ouest-Eclair", 5/6/1932, "L'Ouest-Eclair", 23/5/1932, "L'Ouest-Eclair", 29/11/1935, "L'Ouest-Eclair", 18/6/1937
  7. Il a notamment approuvé les réformes du Front populaire dans le numéro de juillet 1936: "Les grands patrons incorrigibles ont dû (...) offrir d'eux-mêmes ce qu'ils avaient toujours proclamé impossible d'accorder: reconnaissance des délégués ouvriers, contrats collectifs, augmentation de salaires, congés payés, semaine de 40 heures". Cf. ses articles: "Esprit", juillet 1936, "Esprit", mai 1936, "Esprit", novembre 1934
  8. "Les intellectuels et l'engagement: deux revues au pied du mur", p. 97, "Sept", 1/11/1935, "Sept", 18/10/1935 ( texte du manifeste )
  9. Liste officielle des prisonniers de guerre, 1940
  10. Pierre de Senarclens, Le mouvement "Esprit", 1932-1941, L'Âge d'homme, 1974; Philippe Buton, Jean-Marie Guillon, Les pouvoirs en France à la Libération, Belin, 1994, D. Villey, "Redevenir des hommes libres": préface. Il rédige en juillet 1943 pour le comité général d'études de la Résistance des "Notes sur la paix prochaine"
  11. "L'Ouest-Eclair", 30/1/1942
  12. "Le Monde", 28 avril 1945, 31 mars 1945
  13. "Pour une économie libérée", par Louis Baudin, D. Villey, André Marchal, Louis Fromont, Pierre Benaerts, René Courtin, Paul Naudin, Henri Solente, Charles Rist, introduction de Jacques Lacour-Gayet, Spid, 1946 ( en ligne), "Vingt ans de capitalisme d'État", Spid, 1951
  14. Cf. son article de 1954 "L'économie française face à la pensée catholique": A lire sur le site www.institutcoppet.org/2011/10/27/leconomie-politique-daniel-villey/. Convictions également affirmées dans son article "Les sept péchés du catholicisme social" ( Revue d'économie politique, 1950 ), et lors de la Semaine sociale de Toulouse en 1945 ( "Études", 1946) et lors de la Semaine des intellectuels catholiques de 1956 ( "Le Monde", 12 novembre 1956 )
  15. Serge Audier, "Néolibéralisme(s)", Grasset, 2012
  16. Philip Mirowski, Dieter Plehwe ( dir. ), "The road from Mont-Pélerin", Harvard University Press, 2009, p. 60, Serge Audier, "Néolibéralisme(s)" , Grasset, 2012
  17. Il participe au 3e congrès de la Fédération, à Dijon, en juillet 1950, aux côtés de Louis Salleron et d'Henri Frenay: "Le Monde", 18 juillet 1950
  18. Achim Trunk, "Europa, ein Ausweg: politische Eliten und europäische Identität in der 1950er Jahren", Oldenbourg Verlag, 2007, p. 103-104, Markus Göldner, "Politische symbole der europäischen Integration", Lang, 1988, p. 42, Mémorandum du secrétariat général du Conseil de l'Europe sur le drapeau européen, 1951, . Le 14 juillet 1950, le drapeau flotta aux fenêtres de particuliers et des communes le hissèrent à côté du drapeau tricolore: Robert Bichet, "Le drapeau de l'Europe", 1985, "Lettre d'un Volontaire de l'Europe", octobre 1950
  19. Giuseppe Vedovato, "La grande Europe: itinéraires politiques", Conseil de l'Europe, 1996, p. 183-185
  20. Jean-Michel Guieu, Christophe Le Dréau( dir. ), Le "congrès de l'Europe" à La Haye (1948-2008), Peter Lang, 2009, p. 282-284. Cf. aussi Bertand Vayssière, "Mettre les parlementaires européens devant leurs responsabilités", "Parlement(s)", 2011, et Antonin Cohen, "La constitution européenne", in "Critique internationale", 2005/1, no 26
  21. Daniel Villey, "La question de Berlin", Ed. de l'épargne, 1961: "Les Berlinois ne veulent pas être communistes. Ceux de l'Ouest l'ont manifesté avec éclat".
  22. Daniel Villey, "La question de Berlin", Ed. de l'épargne, 1961, p. 34
  23. François Denord, "French neoliberalism and its divisions", in "The road from Mont Pélerin", Harvard University press, 2009, p. 65, note n° 41, lettre de Villey à Raymond Aron, 21 février 1962: Texte en ligne de F. Denord
  24. "Le procès du général Raoul Salan", NEL, 1962, p. 362
  25. Yves-Frédéric Jaffré, "Le procès du Petit-Clamart", NEL, 1963, p. 324-327
  26. "Le Monde", 18/12/1965
  27. Louis Salleron, "La nouvelle messe", NEL, 2ème édition, p. 27, "Itinéraires", n° 108, décembre 1966, "Pourquoi la pétition aux évêques pour le "consubstantiel", p. 207-212, Article de Jean Madiran sur ce sujet en 2010
  28. Sur ce point, voir Kuisel, 1984, p. 273
  29. Bilger, 1971, p. 1
  30. Bilger 2003, p. 3
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