Démographie de l'Estonie
Démographie de l'Estonie | |
Pyramide des âges de l'Estonie en 2009 |
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Dynamique (2012) | |
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Population | 1 274 709 hab. |
Accroissement naturel | -0,65 % |
Indice de fécondité | 1,44 enfant par ♀ |
Taux de natalité | 10,43 ‰ |
Taux de mortalité | 13,6 ‰ |
Taux de mortalité infantile | 6,94 ‰ |
Espérance de vie à la naissance | 73,58 ans |
Âge médian (2012) | |
Homme | 37,2 ans |
Femme | 44,1 ans |
Structure par âge (2011) | |
0-14 ans | 15,1 % |
15-64 ans | 67,2 % |
65 ans et plus | 17,7 % |
Rapport de masculinité (2011) | |
À la naissance | 1,06 ♂/100 ♀ |
Moins de 15 ans | 1,06 ♂/100 ♀ |
15-64 ans | 91 ♂/100 ♀ |
65 ans et plus | 49 ♂/100 ♀ |
Migration (2012) | |
Solde migratoire | -3,33 ‰ |
Composition linguistique (2000) | |
Estonien (officiel) | 67,3 % |
Russe | 29,7 % |
Autres | 3 % |
Composition ethnique (2008) | |
Estoniens et Võros | 68 7 % |
Russes | 25,6 % |
Ukrainiens | 2,1 % |
Biélorusses | 1,2 % |
Finlandais | 0,8 % |
Autres | 1,6 % |
Composition religieuse (2000) | |
Luthéranisme | 13,6 % |
Christianisme orthodoxe | 12,8 % |
Autres chrétiens | 1,4 % |
Non-pratiquants | 34,1 % |
Autres ou non-spécifié | 32 % |
Aucune | 6,1 % |
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La démographie de l'Estonie est marquée par une diminution de sa population, de par une fécondité faible et un solde migratoire négatif.
Ainsi au 1 janvier 2014, la population de l'Estonie est de 1 311 870 [1] habitants, contre 1 372 071 en 2000[2]. L'Estonie est sujet à une perte sensible de population depuis la fin des années 1990 (-4,9/1000 en 1998 ; -3,8/1000 en 1999), en raison du départ d'une partie de la population, comme dans les autres pays baltiques, mais surtout d'un indice de fécondité faible (1,37 enfant par femme en 2000 et 1,64 en 2010[3]).
Évolution de la population
La population de l'Estonie était de 1 351 640 en janvier 1970[4]. Elle est passée à 1 570 599 en janvier 1990[4]. Cependant depuis 1990, l'Estonie a perdu environ 15 % de sa population soit environ 230 000 personnes, passant à 1 340 194 en janvier 2011[4].
Structure par âge
La structure par âge du pays est relativement stable entre 1970 et 1990, la population âgée de 0 à 14 ans représente environ 22 % de la population totale, la population entre 15 et 65 ans, environ 66 % et les personnes de 65 ans et plus, environ 12 % de la population. Mais de par la diminution des naissances après 1990, la population de 0 à 14 ans ne représente plus que 15 % de la population en 2009, quand la population de 65 ans et plus, représente environ 17 % de la population en 2009, ce qui est relativement modeste à l'échelle européenne, et celle entre 15 et 64 ans, 68 % de la population de 2009[4].
Natalité et mortalité
De 1947 à 1989, le nombre de naissance est bien supérieur à celui des décès, mais depuis 1991, l'Estonie est en situation de déficit de naissance à rapport aux décès. En 2008, le taux de natalité était ainsi de 11,76, soit 15 763 naissance, pour un taux de mortalité de 12, soit 16 081 décès. Ce qui correspond à un taux d'accroissement naturel de -0.24, soit un déficit de 318 naissances[5].
En 2009, l'âge du premier enfant est de 26 ans[6].
Les principales causes de mortalités sont les maladies du système circulatoire, les cancers et les causes d'extérieures. Ces dernières, notamment les suicides et les accidents de la route, sont les principales causes de décès avant 40 ans. À partir de 40 ans, les cancers sont les principales causes de décès[7].
Fécondité
Entre 1970 et 1990, le taux de fécondité est resté légèrement au-dessus de 2 enfants par femme. Mais après l'indépendance, le taux de fécondité a chuté rapidement de par un climat d'anomie, d'insécurité de l'emploi, passant en 1998 à un taux de 1,28 enfants par femmes. Le taux est cependant reparti fortement à la hausse, il est ainsi de 1,66 en 2008 et de 1,63 en 2009[8].
Nuptialité
D'après le recensement de 2000, environ 50 % des hommes et 42 % des femmes sont mariés. Parmi l'ensemble des cohabitations, 21 % des couples ne sont pas déclarés officiellement. Ainsi en 2009, environ 60 % des naissances sont issues de couples non-mariés[9]. L'Estonie a le taux de divortialité le plus important d'Europe[6].
Mortalité infantile
La taux de mortalité infantile a fortement baissé ses dernières décennies. En 1970, il est ainsi de 17,7 ‰. Il passe en 1980 à 17,1 ‰. En 1990, il est de 12,3 ‰, de 8,4 ‰ en 2000 et de 3,6 ‰ en 2009[10].
Espérance de vie
L'espérance de vie en Estonie est globalement plus faible qu'en Europe occidentale. Pendant la période soviétique, l'espérance de vie masculine se situait autour de 64 à 66 ans, et celle féminine de 73 à 75 ans. Après l'indépendance, l'espérance de vie a chuté jusqu'à atteindre son plus bas niveau en 1994 avec une espérance de vie de 60,5 ans pour les hommes et de 72,8 ans pour les femmes. Après quoi l'espérance de vie est remontée, passant en 2011 à 68 ans pour les hommes et 79 ans pour les femmes. Le pays accuse ainsi un fort différentiel d'espérance de vie entre les deux sexes, avec une différence située ces dernières décennies entre 11 et 12 ans. Cette différence s'explique par une forte mortalité des jeunes hommes due à des morts violentes (accidents, meurtres, suicides)[7],[11].
Migration
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Estonie est sujette à une importante immigration venant des autres régions de l'Union soviétique bien que celle-ci tend à être compensée par une hausse de l'émigration à la fin de la période soviétique. Ainsi, en 1989, l'émigration et l'immigration étaient à des niveaux proches. Mais à son indépendance, l'Estonie fixe un quota d'immigration qui limite l'immigration annuelle à 0,1 % de la population totale, la réduisant fortement. Les quotas d'immigrations seront par la suite successivement réduit. En 2010, une large part des pays d'Europe de l'Ouest est exemptée de ces quotas[12].
Si l'accroissement naturel a été négatif entre 1991 et 2010, avec une perte de 82 000 personnes sur un déclin démographique de 230 000 personnes au total sur la période, le reste de ce déficit est dû à une forte émigration. Ainsi, près de 150 000 estoniens, soit environ 10 % de la population, a émigré durant cette période[13].
Durant les années 1990, l'émigration est en forte hausse, notamment pour les personnes originaires de Russie, de Biélorussie et d'Ukraine, surtout dans les premières années de l'indépendance de par le départ des troupes soviétiques et de leur famille du territoire. En parallèle, l'émigration économique vers l'Europe de l'Ouest commence. Dans les dernières années de la décennie cette émigration diminue légèrement, mais repart à la hausse en 2004 après l'adhésion de l'Estonie à l'Union européenne qui a permis de faciliter les procédures d'émigration. Les principaux pays d'émigrations sont la Finlande, la Russie, l'Allemagne, les États-Unis, la Suède, la Grande-Bretagne, et l'Ukraine. Entre 2000 et 2009, l'émigration est toujours supérieur à l'immigration mais à un degré bien moins supérieur que durant les années 1990[12].
Distribution de la population et urbanisation
Les régions les plus denses d'Estonie sont majoritairement situées sur la côte et le nord du pays. Les principales villes d'Estonie sont : Tallinn (400 378 habitants) ; Tartu (101 169 habitants) ; Narva (74 572 habitants) ; Pärnu (51 927 habitants) ; et Kohtla-Järve (46 740 habitants). Ces 5 villes regroupent la majorité de la population, des activités économiques et industrielles, et des infrastructures du pays.
Ainsi si 69 % de la population d'Estonie est urbaine, 68 % de la population totale vit dans les centres régionaux des comtés de Harju, de Viru-Est, de Tartu et de Pärnu[14].
Langues
Plusieurs langues sont couramment parlées en Estonie, cela inclut l'estonien, le russe, l'ukrainien, l'anglais, le finnois, l'allemand, etc.
Écrit en alphabet latin, l'estonien est la principale langue du pays et l'unique langue officielle. L'estonien et le finnois sont très proches, étant toutes les deux de la branche fennique de la famille des langues ouralienne. Cependant, les deux langues ne sont pas mutuellement intelligibles.
Composition ethnique
Avant la Seconde Guerre mondiale, la population d'Estonie était composé à 88,1 % d'Estoniens. Le reste de la population était composée de Russes avec 8,2 % de la population soit 92 000 personnes, d'Allemands avec 1,5 % soit 7 600 personnes, de Lettons et de Juifs. Durant la Seconde Guerre mondiale, une large partie des minorités quitte l'Estonie et ainsi à la sortie de la guerre, 97 % de la population est composé d'Estoniens. Durant la période soviétique, une importante immigration en provenance de l'Union Soviétique se produit[15]. La proportion d'Estoniens passe de 88 % en 1934 à 61,5 % en 1989[16]. Mais depuis l'indépendance, la communauté russophone est sujette à une forte émigration, notamment durant les premières années due au départ des troupes militaires soviétiques. Ainsi la population russe passe de 30 % en 1989 à 25,6 % en 2008, la population ukrainienne de 3,1 % à 2,1 % et la population biélorusse de 1,8 % à 1,2 %[14].
En 2010, la population estonienne est composée à 68 % d'Estoniens, à 25 % de Russes, à 2 % d'Ukrainiens, à 1 % de Biélorusses et à 1 % de Finnois. Les autres minorités importantes sont les Juifs, les Tatars, les Allemands, les Lettons, les Polonais et les Lituaniens[15],[14].
En 2008, 13 des 15 comtés du pays étaient peuplés à plus de 80 % de personne se considérant comme Estonien. Les comtés ayant le plus d'Estoniens sont le comté de Hiiu avec 98,4 % et le comté de Saare avec 98,3 %[14]. Alors qu'à l'inverse les comtés de Harju et de Viru-Est ont respectivement 59,6 % et 19,7 % d'Estoniens ethnique, et que la population russe est de respectivement 32,4 % et 71,2 %.
Groupe ethnique | Recens. 19221 | Recens. 19341 | Recens. 19592 | Recens. 19703 | Recens. 19794 | Recens. 19895 | Recens. 2000 | Recens. 20116 | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | |||
Estoniens | 969 976 | 87,6 | 992 520 | 88,1 | 892 653 | 74,6 | 925 157 | 68,2 | 947 812 | 64,7 | 963 281 | 61,5 | 930 219 | 67,9 | 889 770 | 68,7 | ||
Russes | 91 109 | 8,2 | 92 656 | 8,2 | 240 227 | 20,1 | 334 620 | 24,7 | 408 778 | 27,9 | 474 834 | 30,3 | 351 178 | 25,6 | 321 198 | 24,8 | ||
Ukrainiens | — | 92 | 0,0 | 15 769 | 1,3 | 28 086 | 2,1 | 36 044 | 2,5 | 48 271 | 3,1 | 29 012 | 2,1 | 22 302 | 1,7 | |||
Biélorusses | — | — | 10 930 | 0,9 | 18 732 | 1,4 | 23 461 | 1,6 | 27 711 | 1,8 | 17 241 | 1,3 | 12 419 | 1,0 | ||||
Finnois | 401 | 0,0 | 1 088 | 0,1 | 16 699 | 1,4 | 18 537 | 1,4 | 17 753 | 1,2 | 16 622 | 1,1 | 11 837 | 0,9 | 7 423 | 0,6 | ||
Tatars | — | 166 | 0,0 | 1 534 | 0,1 | 2 204 | 0,2 | 3 195 | 0,2 | 4 058 | 0,3 | 2 582 | 0,2 | 1 945 | 0,2 | |||
Lettons | 1 966 | 0,2 | 5 435 | 0,5 | 2 888 | 0,2 | 3 286 | 0,2 | 3 963 | 0,3 | 3 135 | 0,2 | 2 330 | 0,2 | 1 716 | 0,1 | ||
Polonais | 969 | 0,1 | 1 608 | 0,1 | 2 256 | 0,2 | 2 651 | 0,2 | 2 897 | 0,2 | 3 008 | 0,2 | 2 193 | 0,2 | 1 622 | 0,1 | ||
Juifs | 4 566 | 0,4 | 4 434 | 0,4 | 5 433 | 0,5 | 5 282 | 0,4 | 4 954 | 0,3 | 4 613 | 0,3 | 2 145 | 0,2 | 1 927 | 0,2 | ||
Lituaniens | 436 | 0,0 | 253 | 0,0 | 1 616 | 0,1 | 2 356 | 0,2 | 2 379 | 0,2 | 2 568 | 0,2 | 2 116 | 0,2 | 1 682 | 0,1 | ||
Allemands | 18 319 | 1,7 | 16 346 | 1,5 | 670 | 0,1 | 7 850 | 0,6 | 3 944 | 0,3 | 3 466 | 0,2 | 1 870 | 0,1 | 1 490 | 0,1 | ||
Suédois | 7 850 | 0,7 | 7 641 | 0,7 | — | 435 | 0,0 | 254 | 0,0 | 297 | 0,0 | — | 375 | 0,0 | ||||
Autres | 11 467 | 1,0 | 4 266 | 0,4 | 6 116 | 0,5 | 6 883 | 0,5 | 9 042 | 0,6 | 13 798 | 0,9 | 17 029 | 1,2 | 30 367 | 2,4 | ||
Total | 1 107 059 | 1 126 413 | 1 196 791 | 1 356 079 | 1 464 476 | 1 565 662 | 1 370 052 | 1 294 236 | ||||||||||
1 Source: . 2 Source: . 3 Source: . 4 Source: . 5 Source: . 6 Source: |
Religions
D'après le sondage Eurobarometer de 2005[17], 16 % des estoniens croient en Dieu alors que 54 % de la population affirme croire à une force vitale ou un esprit ; 26 % de la population affirme ne pas croire à un dieu, à un esprit ou à une quelconque force. Ce sondage fait des estoniens la population la moins croyante de l'Union européenne. D'après un sondage de 2006 à 2008 de Gallup[18], 14 % d'Estoniens ont affirmé que la religion était un aspect important de leur vie, ce qui est le résultat le plus faible parmi les 143 pays concernés par le sondage.
D'après le recensement de 2000, 29,2 % de la population se considère croyante. Parmi les croyants, une majorité est luthérienne alors que la minorité russophone du pays est majoritairement orthodoxe. Ainsi 13,6 % de la population adhère au luthéranisme et 12,8 % à l'orthodoxie. Parmi les autres croyances, on dénombre 6 009 baptistes, 5 745 catholiques, 4 254 témoins de Jéhovah, 2 648 pentecôtistes, 2 515 d'orthodoxes vieux-croyants, 1 561 adventistes, 1 455 méthodistes, 1 387 musulmans et 5 008 croyants d'autres religions.
Notes et références
- ↑ http://www.stat.ee/main-indicators
- ↑ (en) « Total population », Statistics Estonia (consulté le 4 mai 2012)
- ↑ (en) « Total fertility rate », Statistics Estonia (consulté le 4 mai 2012)
- 1 2 3 4 (en) « Population par âge et par sexe », Statistics Estonia,
- ↑ (en) « Naissance, décès et accroissement naturel », Statistics Estonia,
- 1 2 (en) Mare Ainsaar, « Famille, naissance et enfants », Estonica,
- 1 2 (en) Mare Ainsaar, « Espérance de vie et santé », Estonica,
- ↑ (en) « Taux de fécondité », Statistics Estonia (consulté le 1 octobre 2012)
- ↑ (en) « Mariage et divorse », Statistics Estonia (consulté le 1 octobre 2012)
- ↑ (en) « Mortalité infantile par sexe », Statistics Estonia (consulté le 1 octobre 2012)
- ↑ (en) « Espérance de vie par sexe et par âge », Statistics Estonia (consulté le 1 octobre 2012)
- 1 2 (en) Mare Ainsaar, « Émigration et immigration », Estonica,
- ↑ (en) « Migration par âge, par sexe et par type », Statistics Estonia (consulté le 1 octobre 2012)
- 1 2 3 4 « Population par nationalité, par comté et par sexe », Statistics Estonia (consulté le 1 octobre 2012)
- 1 2 (en) Mare Ainsaar, « Composition de la population », Estonica,
- ↑ (en) « Recensement de la population d'Estonie », Statistics Estonia, (consulté le 1 octobre 2012)
- ↑ (en) « Eurobarometer : Valeur social, scientifique et technologique », Commission européenne, (consulté le 1 octobre 2012)
- ↑ (en) Crabtree, Steve; Pelham, Brett, « What Alabamians and Iranians Have in Common », Gallup, (consulté le 1 octobre 2012)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Demographics of Estonia » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Liens externes
- Estonian Statistical Office
- Statistique de la CIA
- Statistique de l’ONU
Articles connexes
- Suédois estoniens
- Võros (peuple)
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