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Colonisation européenne des Amériques

Colonisation européenne des Amériques

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Colonisation européenne en 1750

  •      Territoire espagnol
  •      Territoire revendiqué par l'Espagne
  •      Territoire portugais
  •      Territoire français
  •      Territoire français revendiqué par les Britanniques
  •      Territoire britannique
  •      Territoire russe
  • Le début de la colonisation européenne des Amériques (la Conquista, menée par les Conquistadors) est typiquement daté à 1492, même si les premiers Européens à avoir atteint les Amériques et à y établir quelques petites colonies sont des Vikings (Vinland).

    Découverte et explorations de l'Amérique

    En 1492, Christophe Colomb accoste aux Amériques, après quoi l'exploration et la colonisation avanceront rapidement.

    À compter de 1492, débute la période de l'échange colombien[1]. Simon L. Lewis & Mark A. Maslin ont proposé en mars 2015 de considérer cet événement comme à l'origine d'une nouvelle période géologique : l'Anthropocène[2].

    Articles détaillés : Génocide amérindien et Anthropocène.

    Effondrement démographique des populations amérindiennes

    Article détaillé : Histoire démographique des Amérindiens.

    La colonisation des Amériques s'est accompagnée d'un effondrement démographique spectaculaire des populations amérindiennes, en grande partie du à un important choc microbien et viral et, dans une moindre mesure, des massacres commis par les Européens et des mauvais traitements infligés aux Amérindiens (souvent réduits en esclavage). La diminution de la population amérindienne est de 90 % en un siècle.

    Le mode de vie européen comprenait une longue histoire à proximité d'animaux domestiques tel que le bœuf, le porc, la chèvre, le cheval et de nombreuses volailles, ce qui favorisa l'apparition d'épidémies infectieuses inconnues en Amérique. Ainsi le contact à large échelle après 1492 introduisit de nouveaux germes chez les Amérindiens. Les épidémies de variole (1525, 1558, 1589), de typhus (1546), de grippe (1558), de diphtérie (1614), de rougeole (1618) tuèrent entre 10 et 12 millions de personnes, près de 50 à 60 % de la population amérindienne. L'effondrement démographique a grandement facilité l'entreprise de colonisation.

    Tzvetan Todorov a parlé de « génocide amérindien », même si son point de vue sur la question reste ultra-minoritaire. Il identifie trois formes de diminution de la population amérindienne : la mort directe (15 millions d'Amérindiens auraient été massacrés par les Espagnols au XVIe siècle), les conséquences des mauvais traitements (les Amérindiens ont été réduits en esclavage par les Espagnols) et les maladies[3].

    Conquêtes et revendications territoriales

    Cette carte montre l'extension théorique de l'empire espagnol en Amérique du Sud dans les années 1650. Elle illustre le méridien défini lors du traité de Tordesillas : à l'est se trouve la zone terrestre dévolue à l'empire colonial portugais.
    En brun : la vice-royauté du Pérou.
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    Les premières conquêtes sont le fait des Espagnols, qui rapidement envahirent la majeure partie de l'Amérique du Sud et de l'Amérique Centrale et une grande partie de l'Amérique du Nord. Par le traité de Tordesillas de 1494, l'Espagne et le Portugal se partagent le « Nouveau Monde » par rapport au méridien situé à 370 lieues à l'ouest du Cap-Vert : la couronne portugaise s'empare des territoires à l'est (une partie de l'actuel Brésil), et l'Espagne de tous ceux à l'ouest (en particulier la Nouvelle-Espagne, au nord, et la vice-royauté du Pérou).

    Les Britanniques, les Français et les Néerlandais conquièrent les îles de la mer des Caraïbes, lesquelles pour la plupart d'entre elles avaient déjà été prises par les Espagnols ou dépeuplées par les maladies. Ces anciennes colonies européennes en Amérique du Nord comprenaient la Floride espagnole, les colonies britanniques en Virginie et en Nouvelle-Angleterre, les colonies françaises au Québec et en Louisiane (Nouvelle-France), et la Nouvelle-Néerlande.

    Le royaume de Danemark colonise le Groenland de nouveau entre les XVIIIe et XXe siècles, mais établit aussi des colonies dans les îles Vierges.

    Colonisateurs et immigrants

    Immigrants pour raisons économiques

    Certains, en particulier des hommes, immigraient en Amérique dans le seul but d'y mener une meilleure vie que dans leurs pays natals, où une grande frange de la population manquait d'argent pour se nourrir, se vêtir ou même s'abriter. Mais ce sont principalement les rois et empereurs qui avaient des raisons économiques favorisant la colonisation. Les rois recherchaient les épices et les matériaux precieux qu'ils convoitaient exploiter en Inde dans le Nouveau-Monde ainsi qu'un certain prestige politique.

    Immigrants religieux

    Des Anglais quittèrent l'Angleterre pour habiter aux États-Unis d'Amérique pour fuir les persécutions du fait de leur religion, on les nomme « Puritains ». Il y a aussi les mormons qui voyaient l'ouest comme une terre sainte, on les appela les « Utopistes ».

    Immigration forcée

    Article détaillé : Esclavage aux États-Unis.

    Elle comprend pour l'essentiel la fraction d'esclaves africains déportés en Amérique pour cultiver les terres.

    Jugements portés sur la colonisation européenne des Amériques

    Critique de la colonisation européenne des Amériques par les philosophes français des Lumières

    La plupart des philosophes des Lumières ont condamné avec la plus grande fermeté la violence des colonisateurs européens des Amériques.

    • Montesquieu notamment écrit dans Mes Pensées : « Les Espagnols oublièrent les devoirs de l'Homme à chaque pas qu'ils firent dans leurs conquêtes des Indes, et le pape, qui leur mit le fer à la main, qui leur donna le sang de tant de nations, les oublia encore davantage » (Pensées et Fragments n°617, chap. « Des Devoirs »).

    Il ajoute à ce sujet : « On ne peut penser sans indignation aux cruautés que les Espagnols exercèrent sur les Indiens [...]. Des peuples aussi nombreux que ceux de l'Europe disparaissent de la Terre. Les Espagnols, en découvrant les Indes, ont montré en même temps quel était le dernier période de la cruauté [ou le plus haut degré de la cruauté]. [...] Il est vrai qu'on juge toujours par le succès ; mais ce jugement des hommes est lui-même un abus déplorable dans la Morale. Si la Politique a été le motif, la Religion a été le prétexte. [...] Quel abus de faire servir Dieu à ses passions et à ses crimes ? Y a-t-il de plus mortelle injure que celle que l'on fait sous prétexte d'honorer ? » (Pensées et Fragments n°1573, chap. « Histoire [Espagne] »).

    • Diderot écrit pour sa part :

    « Barbares européens ! L'éclat de vos entreprises ne m'en a point imposé. Leur succès ne m'en a point dérobé l'injustice. Je me suis souvent embarqué par la pensée sur les vaisseaux qui vous portaient dans ces contrées lointaines ; mais descendu à terre avec vous et devenu témoin de vos forfaits, je me suis séparé de vous, je me suis précipité parmi vos ennemis, j'ai pris les armes contre vous, j'ai baigné mes mains dans votre sang. J'en fais ici la protestation solennelle ; et si je cesse un moment de vous voir comme une nuée de vautours affamés, avec aussi peu de morale et de conscience, puisse ma mémoire, s'il m'est permis d'en laisser une après moi, tomber dans le dernier mépris, être un objet d'exécration ! » ( contribution à l' Histoire des deux Indes [éd de 1781], textes choisis, La Découverte, 1981, p.49).

    • Dans L'Encyclopédie méthodique, article « Brésil » on peut lire cette condamnation de la violence coloniale :

    « Les Portugais emploient toutes sortes de moyens pour les tromper [les habitants du Brésil]. Leur intérêt n'avait de sacré que l'or, et pour se le procurer, le meurtre, la trahison, les pièges de tous les genres ont été mis en usage ; les serments les plus augustes violés, les traités les plus saints rompus; ils ne rougissaient pas de prendre des robes de missionaires, sous lesquelles ils cachaient des armes, et, abusant de la confiance que les Brésiliens accordaient à ces hommes apostoliques, qu'ils appelaient leurs amis, leurs pères, ils ne rougissaient pas, dis-je, ces Européens avides, de les attirer dans des lieux, où d'autres bandits étaient cachés; alors ils massacraient inhumainement tous ceux qui opposaient quelque résistance; les autres étaient faits esclaves; ils les chargeaient de chaînes pour soumettre ces hommes libres à des travaux opiniâtres, où l'excès et le désespoir leur faisaient bientôt trouver la mort ».

    Apologie de la colonisation par un penseur libéral écossais du XVIIIe siècle

    Cet article ou cette section ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sources secondaires ou tertiaires.
    Pour améliorer la vérifiabilité de l'article, merci de citer les sources primaires à travers l'analyse qu'en ont faite des sources secondaires indiquées par des notes de bas de page (modifier l'article).

    Dans son ouvrage Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), l'économiste écossais Adam Smith consacre un chapitre complet aux colonies[4] :

    • Dans la section 1[5], il analyse les motifs qui ont fait établir de nouvelles colonies,
    • Dans la section 2[6], il analyse les causes de la prospérité des colonies nouvelles,
    • Dans la section 3[7], il analyse les avantages qu'a retirés l'Europe de la découverte de l'Amérique, et de celle d'un passage aux Indes par le Cap de Bonne-Espérance.

    Il remarque les « bons effets naturels du commerce des colonies » sur l'économie de l'Angleterre[8].

    Notes et références

    1. Philippe Norel et Laurent Testot, Une histoire du monde global, Sciences Humaines, 2012, (ISBN 9782361060930), p.432
    2. (en) Simon L. Lewis & Mark A. Maslin, Defining the Anthropocene, Nature, 519, 2015, p. 171-180, doi:10.1038/nature14258, Published online 11 March 2015 http://www.nature.com/nature/journal/v519/n7542/full/nature14258.html
    3. T. Todorov, La Conquête de l'Amérique : La Question de l'autre, Paris, Seuil, 1982, p. 170-171.
    4. Adam Smith, La Richesse des Nations, GF Flammarion, tome II, livre IV, chapitre VII
    5. Adam Smith, La Richesse des Nations, GF Flammarion, tome II, p. 163 à 172
    6. Adam Smith, La Richesse des Nations, GF Flammarion, tome II, p. 172 à 201
    7. Adam Smith, La Richesse des Nations, GF Flammarion, tome II, p. 201 à 258
    8. Adam Smith, La Richesse des Nations, GF Flammarion, tome II, p. 223

    Voir aussi

    • Portail de l’Amérique
    • Portail du monde colonial
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